Je vous présente mon livre. Je m'appelle Luc Vincol, ai écrit ce pamphlet sur la société, sur les ordures de tout poil qui nous submergent, qui volent, tuent. Les ordures sont partout, et sont loin d'être toujours en prison. Les pires sont souvent celles nous gouvernant, qui font les lois, et les bafouent, en toute impunité bien sûr !
Je vous offre une moitié de mon livre, pour vous faire un avis. Si vous l'aimez, vous pouvez l'acheter sur ce site : http://www.manuscrit.com, pour 7,90 euros. Aucun éditeur n'en voudra jamais, il sent trop le souffre et n'a de complaisance pour personne.
Comment lire ce livre ?
Il est divisé en plusieurs grands chapitres
indépendants, et on peut lire à l'intérieur de chaque division les sous
chapitres dans n'importe quelle ordre, puisque l'idée de base est toujours la
même : les ordures se trouvent partout, il suffit de le reconnaître en soi et
au niveau de la société, afin de raisonnablement pouvoir s'en prémunir, aussi
bien dans les faits que dans les mentalités, notamment dans l'éducation
assurée à chacun, en famille, à l'école, partout. Pour éclairer le propos,
des statistiques sont données régulièrement ici et là, à la fin d'un
paragraphe, sans davantage de commentaire, puisqu'elles ne sont là que pour
éclairer un propos, montrer que celui-ci n'est pas pure vue de l'esprit de
l'auteur. Par contre, les sources statistiques ne sont pas données,
volontairement, afin de ne pas prêter flanc inutilement aux critiques du genre
: vous donnez 10 % de ceci alors que moi j'en vois 14 % de cela, car ces
querelles de chiffres sont parfaitement inutiles, invérifiables (se reporter au
paragraphe concerné du livre pour en savoir davantage). De toutes façons, un
chiffre est toujours critiquable, et une variation de plus ou moins 10 % n'est
pas forcément bien significative quant au fond de la discussion. Si 15 % de la
population est en état de pauvreté extrême, et qu'une autre source
d'information en voit 25 %, la différence sera de taille, mais le scandale tout
aussi prégnant. Même un résultat de 5 % est une catastrophe en un pays riche
comme la France, où certains se promènent en hélicoptère à leur loisir, là
où d'autres attendent le bus une heure pour rentrer de leur journée de travail
chez eux au bout d'un trajet de deux heures, et où d'autres encore n'ont pas
l'argent même du trajet, ou que le bus n'existe pas. Pour les lecteurs
néanmoins intéressés, l'INSEE donne toutes les statistiques voulues chaque
année, dans des gros recueils consultables en bibliothèque ou sur internet par
exemple. Les idées avancées sont celles de l'auteur, que vous pourrez sans
doute bien souvent trouver excessives. Vous auriez peut être aimé avoir
d'autres sujets abordés, mais comme c'est la vie dont j'ai voulu tracer le
schéma, le sujet est évidemment inépuisable. Au reste, c'est toujours la
même idée qui est défendue : disons la vérité en toute chose, défendons la
en toute circonstance, respectons autrui et nous même, ne cessons jamais de
nous éduquer, aimons la vie, aimons nous pour pouvoir aimer autrui, quel qu'il
soit, sans œillère afin de se protéger du mal. Mais qu'est-ce que le mal ? De
nombreux apports de médias sont incorporés dans le livre. Ils soutiennent les
idées énoncées, leur donnent un certain relief et une actualité parfois.
Beaucoup viennent du journal " Le Monde ", mais aussi des magazines :
" Alternatives Economiques " et " Que Choisir ".
Avertissement : La vérité est multiforme. C'est le fameux exemple de la
bouteille à moitié vide pour l'un, tandis que l'autre la considère comme à
moitié pleine. Poursuivons l'exemple : l'un dira qu'elle contient de l'eau ;
l'autre, sous le soleil la jaunissant, donnera une citronnade, et le troisième
l'ayant goûté révélera du rhum blanc. Ce n'est pas fini : l'aveugle ne verra
pas la bouteille ; l'enfant la fera tomber… C'est dire qu'une chose ne peut se
définir aisément, et dépend pour ce faire de tout notre vécu par notre
expérience propre des êtres et situations, mais aussi du plus profond de notre
psychisme dont on fait bien souvent peu de cas. Généralement, tout un chacun
estime que l'être humain, au moins dans ses réalités sociales au plus haut
niveau, c'est à dire celui dit des décideurs, réagit de façon sereine et
réfléchie. Pourtant, tout montre, et l'histoire par ses archives le démontre,
que l'humain cède le plus souvent (allez, disons seulement à 98 %) à son
intérêt (et/ou à ses idées) personnel, c'est à dire à son psychisme plus
ou moins défaillant, puisque personne ne se tire indemne de son éducation
familiale et sociale au sens large. Comment ? Pas vous ? C'est possible, mais
soyez tolérant envers mon psychisme fort défaillant, et lisez plus loin pour
vérifier si ce livre en vaut la peine. Merci d'avance ! En ce qui concerne mon
propre psychisme, je fus très tôt confronté à une très difficile lecture de
la société. Notamment, je me rappelle avoir assisté à une charge de CRS
contre des manifestants lycéens. Qu'importe ce qu'ils réclamaient à
l'époque. Ils le criaient en tout cas haut et fort, invectivant les
représentants de l'ordre à quelques mètres qui leur faisaient face, pour
s'égailler très rapidement lorsque ceux-ci s'approchèrent en courant,
matraque au poing. A l'époque, j'étais fort épris d'idées d'ordre et même
d'autorité, et je fus dégoûté de cette débandade, si peu en accord avec les
paroles de résistance précédemment proférées. Je m'en ouvris plus tard à
un camarade ayant également assisté à la scène. Il était dans le même
ressenti : profondément répugné en effet. Je ne sais pourquoi, mais je fus
pris d'un doute, et lui demandai implicitement de confirmer : par les
manifestants bien sûr ? Etonné, il se tourna vers moi, et me répondis : non,
par les CRS évidemment ! Une même expérience amenait à deux jugements, en
apparence au moins, opposés. Chacun se fait une idée de la vie et de ses
diverses manifestations. En fonction de notre éducation, intérêts, tout mène
à un jugement bien précis. Un fait, et autant de façons de le voir que
d'individus y assistant ou y réfléchissant. Mais si, mais si. Deux personnes
peuvent bien sembler d'accord sur un fait, mais à condition de ne pas aller
dans les petites chicanes des choses. Et ainsi les idées politiques se font,
morales aussi, selon les civilisations, groupes, époques, individus… Ceci est
normal. Et bon, puisqu'on ne peut vivre sans se faire une certaine idée de la
vie, de sa vie. Le mauvais, c'est de déconsidérer celui ou celle n'ayant pas
les mêmes idées, ressentis que soi. C'est tout l'objectif de ce livre : ne
soyez d'accord avec aucune des thèses qui y sont implicitement ou explicitement
défendues ou relatées, mais laissez moi le droit de les étaler, de me tromper
peut être ; ne me lancez pas la pierre parce que je ne suis pas d'accord avec
vous ou vos proches, ou l'un des quelconques mouvements dont vous vous sentez
proche. Beaumarchais disait : je ne suis pas d'accord avec ce que vous dites,
mais je me battrai jusqu'à la mort pour que vous soyez libre de le dire. Belle
idée vraiment ! Mais bien peu partagée. Laissez l'autre penser différemment
de vous, c'est ce qui crée la richesse de la vie, par sa diversité.
Voudrait-on que le papillon ne laisse que les fleurs exister sous prétexte que
le vent, l'herbe, toutes les autres créations de la nature ne lui servent à
rien selon lui ? Il provoquerait ainsi sa propre perte, car le vent permet la
pollinisation, l'herbe protège sa fleur. Ne provoquez pas votre perte, et
tentez de comprendre l'infinie diversité de la vie, de l'être humain qui n'en
est qu'une de ses composantes. Ne passez pas à coté d'une idée, d'un être,
avec un sentiment d'horreur, mais comprenez les. Vous pouvez ne pas aimer, ne
pas accepter : mais COMPRENEZ ! C'est la base de la tolérance, de la
possibilité de discussion, au moins si vous essayer de comprendre ce qui n'est
pas vous, votre culture, votre vécu, ressenti, intérêt. Si vous ne faites pas
cela, alors c'est la guerre, la haine, le manque d'amour, ce qui est sans doute
la même chose, par son manque. L'horreur : le racisme, violence, torture,
famine, malnutrition, maladies aisément guérissables emportant dans la mort
des millions de personnes chaque année ; les violences au quotidien, la
mauvaise vie, le malheur alors que le bonheur est tellement plus simple à
avoir. Tout ça, c'est résumé en un mot : notre monde actuel (et passé). A
Les ordures Préambule : ordure : pourquoi utiliser un mot aussi ordurier ? OH !
Ce n'est vraiment pas un joli mot, qui n'est pas même employé dans tous ces
reportages télévisés par les victimes même des différents scandales, qui
parfois y laisseront leur vie, ou celle d'un proche, comme les personnes ayant
mangé de la vache folle, ou des légumes contaminés par le nuage radioactif
provenant de l'explosion de la centrale nucléaire de Tchernobyl. Sans doute la
télévision n'affiche dans ses actualités et différents documentaires que le
bien disant social, pour ne pas pousser à la haine, ou pour tout simplement ne
pas révéler l'immense haine qui existe dans une proportion grandissante de la
population. Mais il est aussi toute une frange des français qui, envers et
contre tout, persistent à penser et dire que les hommes politiques et
différents responsables potentiels qui font des choses répréhensibles ne sont
qu'une minorité infime, n'ont fait de vilaines choses que par erreur
involontaire. Par dessus tout, ils pensent n'y rien pouvoir, eux tout petits,
même s'ils occupent un poste social important, face à la multitude
d'intervenants de la société. D'autres, nombreux, sans qu'on puisse en
discerner l'importance numérique, sont convaincus " qu'ils " sont
tous pourris, et qu'on y peut strictement rien, quoiqu'on fasse. C'est pourquoi
ils ne vont même pas voter pour désigner leurs représentants, on peut donc
les chiffrer à au moins un tiers de la population française. L'objectif de ce
livre est de montrer que chaque français est acteur de la société, y a sa
place, et donc sa propre responsabilité, quoiqu'il en dise ou en pense. Ce sera
une terrible découverte pour certains, tant il est plus facile de se
retrancher, malgré toute sa bonne volonté, derrière son effroyable mais
supposée impuissance devant le cours des événements. Le mot ordure aurait pu
être remplacé par crapule, responsable, coupable, ou encore un titre ronflant
du style : pourquoi la France va mal ? ou : comment intégrer la jeunesse à la
dérive… non, le titre du livre s'est voulu accrocheur, mais surtout : vrai.
La vérité en effet, c'est ce qui manque le plus à la société ; pas la
vérité outrepassant les règles de simple politesse et de savoir vivre,
indispensables à la vie en commun, et que certains nomment de façon excessive
: hypocrisie ; mais la sincérité qui manque tant, le mensonge omniprésent
faisant des ravages. I Les ordures d'en haut Ces ordures dirigent de fait la
France. Ou du moins c'est ce qu'elles veulent nous faire croire. Et de fait, les
gens le croient, aussi bien au point de vue politique qu'économique, ou qu'en
toute matière. Mais cela varie au gré des époques. Ou même à quelques
années d'intervalle. Le public veut des héros, alors on lui sert Napoléon
Bonaparte, certes grand homme, fin stratège, conquérant génial, mais ayant
laissé derrière lui une France exsangue, et pendant des années pris le sang
de la France, liguant contre elle l'Europe entière, ne survivant que par la
guerre permanente. On lui sert aussi la maréchal Pétain, grand héros de la
guerre de 14, encensé par toute une génération regroupée par cet éminent
symbole. Las ! A la guerre suivante, guerres éternelles à laquelle la France
était abonnée depuis des siècles, Pétain devint un infâme, un traître
ignoble, celui à cause de qui la France avait perdu, s'était livrée jusqu'à
la lie au boche, au vert de gris, haï depuis 1870. Difficile de faire croire à
tout un peuple que le héros d'hier était devenu un moins que rien, quelqu'un
que le déshonneur entachait pour l'éternité, devant finir sa vie en prison,
peine dérisoire pour un crime inexpiable ? Non ! Pas du tout ! Bien sûr, une
petite partie des français ont toujours voulu le protéger, lui le grand héros
de la grande guerre, mais les autres voulaient un coupable, pourvu que ce ne
soit pas eux ! Or, nous sommes tous des ordures, un peuple entier n'a pas voulu
se battre. Notre armée était démoralisée par toutes les grandes tueries de
la première guerre mondiale, auxquelles aucun coupable ne fut jugé et encore
moins condamné, alors que tous ces dits politiciens envoyaient par vagues des
régiments entiers à une mort certaine, parfaitement inutile, qu'ils auraient
dû au moins constater puis arrêter, mais qu'ils ont tranquillement continué,
sous menace de tirer sur ceux reculant, pris alors entre le feu des ennemis
allemands, et des patriotes français ! Et plus encore, nos policiers,
responsables, voisins, tous bien français, pas juifs, ni gitans, ni homosexuels
pour la plupart, ni communistes, tous ou une bonne partie ont par leur silence,
ou même leur active participation, permis aux allemands nazis de procéder à
leur solution finale, détruire des êtres humains à cause d'une religion, d'un
mode de vie, d'une idée politique, ou d'une culture. Vous pourrez être
étonné du fait que cette partie est bien plus longue que celle consacrée aux
ordures d'en bas. La raison en est simple : la racaille, les vols, meurtres qui
peuvent vous toucher au quotidien sont précisément ce dont nous abreuvent tous
les médias, reprenant sans cesse les mêmes horreurs qu'ils appellent
informations, et que d'autres pourraient appeler bourrage de crâne, ou
désinformations, dans le sens où ils font croire que la vie n'est faite que de
cela, engendrant un sentiment de peur et de haine. Les petites ordures, vous les
connaissez bien, ce sont celles qui crachent par terre, ne vous laissent pas
passer alors qu'ils ont vingt ans de moins que vous, qui arrachent votre sac à
main ou votre portable violemment, fracturent la porte de votre maison, enfin
tous ceux et toutes celles qui pourrissent au quotidien votre vie. L'objectif de
ce livre étant de survoler tous les méfaits de la société concernant toutes
les ordures en faisant partie, nous traitons malgré tout de leur cas. Force est
par contre de bien comprendre combien les ordures d'en haut sont bien plus
variées dans leur mode d'action, et que si leur méfaits semblent moins
visibles, ils sont bien plus considérables dans la souffrance qu'ils infligent
au quotidien à tant de millions de personnes qui, faute de mieux, s'en prennent
aux ordures d'en bas, qui ne sont que bien souvent la résultante du
comportement de celles d'en haut. 1 La politique On y entre par conviction,
désir de servir son pays, arrivisme, besoin de reconnaissance sociale, de s'y
dépasser, goût des combines avec l'ardent souhait d'en profiter un maximum
financièrement par exemple ou pour assurer la mainmise d'un groupe de pensées,
ou par jeu. Le choix du parti peut se faire avec les mêmes raisons, ou tout
simplement par pur opportunisme, selon les places se libérant, affinités,
l'essentiel étant parfois de s'immiscer dans le jeu, quelque soit le bord,
même si après il faudra donner aux électeurs le sentiment de défendre bec et
ongles ses idées. De fait, les hommes politiques ne sont pas grand chose s'ils
sont seuls, doivent alors souvent adhérer à un parti dont ils représentent
donc les idées. C'est pur plaisir de les suivre dans le temps pour constater
combien ils peuvent souvent changer d'idée, au rythme de la variation de ligne
politique de parti, ou de leur propre changement de parti. Mais ils y mettront
toujours la même conviction, la main sur le cœur pour assurer de leur parfaite
bonne foi. Les exemples sont légion, comme François Mitterrand allant de la
droite vers la gauche, appliquant d'ailleurs souvent une politique de droite
(blocage des salaires, fermeture des mines par exemple au sein des
restructurations) ; Jacques Chirac étant contre l'Europe, puis résolument
pour, seul Jean-Marie Le Pen, avec sa folie aberrante, voulant continuer à y
renoncer, dans un isolationnisme imbécile et impossible pour un grand pays
comme la France, mais si petit dans le monde, dans la constitution européenne.
Qu'importe, paraît-il, seuls les imbéciles sont supposés ne jamais changer
d'avis. A ce moment là, les hommes et les femmes politiques ne sont résolument
pas des imbéciles, quoique… Depuis des dizaines d'années, nos politiciens
sont choisis non par choix, mais par manque de choix, par dégoût le plus
souvent, et par de moins en moins d'électeurs, ayant pourtant fait l'effort de
s'inscrire sur les listes électorales, sans parler de tous ceux n'y étant
même pas, trop écœurés par leur saleté visible. Le vote est un droit, que
les français entendent normalement pouvoir exercer ; on l'ignore le plus
souvent, c'est aussi un devoir. Devoir que nos élus se gardent bien de faire
appliquer, préférant l'abstention de plus en plus forte, qui ne les chagrine
guère, tant qu'ils sont élus. Un français non inscrit sur les listes
électorales est par définition un personnage peu emballé par la politique en
général, et par ceux élus en particulier. Le faire voter de force leur serait
probablement préjudiciable, même si ce serait bon pour l'exercice de la
démocratie. Nos politiciens n'étant guère intéressés que par leur sort, et
non par celui de la république, cette situation leur convient fort bien. Notre
dernier président en date n'est nullement chagriné de n'avoir réuni que 20 %
de français sur son nom, pérorant face aux médias, conscient d'avoir gagné
le principal ou l'unique intérêt : le pouvoir. Les français ayant trouvé la
parade en votant pour les petites listes ou pour celles d'opposition au système
même, quelle que soit leur valeur par ailleurs, préférant émettre un vote de
protestation pur que de réflexion, révoltés par la bassesse des ordures d'en
haut, promus pourtant au plus haut de la France. Mais ces derniers, jamais en
retard d'un coup bas, modifient à qui mieux mieux les découpages électoraux,
les règles de représentation des partis politiques, empêchant de fait
l'émergence des dites petites listes, sous prétexte clairement fanfaronné de….
Démocratie, ne devant se pratiquer que par des gens responsables, des partis
idoines et forts. La France pourra attendre longtemps avant de voir un
changement des mentalités, puisque tout est fait pour les conserver, avec un
grand succès sur le terrain. Aux dernières élections présidentielles de
2002, l'extrémiste Jean-Marie Le Pen est arrivé tout près de Jacques Chirac,
représentant a priori, a priori, davantage les conceptions démocratiques du
pays. Le premier, pour un pourcentage équivalent de voix au premier tour n'a
aucun député, aucune représentation politique ; le second est président de
notre nation, a tous les leviers du pouvoir : sénat, assemblée nationale.
C'est ce qu'on appelle la démocratie. On le sait, les électeurs de Le Pen ne
sont que pour un nombre négligeable en faveur de ses idées, et ne votent pour
lui que contre en fait tous les autres candidats, la gabegie existante, le
système qui les rejette ou dont ils se sentent rejetés, spoliés même.
Gageons que ce triste résultat électoral saura les convaincre qu'ils ont
parfaitement raison dans leurs pensées. Le vote par lui même, bien qu'il
puisse avoir des conséquences considérables sur l'avenir du pays, n'est pas
important. Comme le montre le fait qu'auparavant ces mêmes électeurs, pour la
plupart, votaient en faveur du candidat communiste, qu'on peut presque
considérer comme l'autre extrême sur l'échiquier politique. Les électeurs en
ont assez de tous ces guignols malpropres, malhonnêtes, véritables ordures
pour la plupart, volant, mentant, tuant par l'intermédiaire de l'argent
détourné poussant au désespoir les plus démunis, le mensonge pour quelque
sujet que ce soit amenant la mort directement par maladie par exemple que
personne n'aurait dû contracter, par leur gabegie consistant essentiellement à
proroger les privilèges acquis d'une minorité, poussant tant d'autres à la
misère. 1.1 L'âge de la retraite C'est bien curieux. Vers 45/50 ans, les
salariés sont considérés comme ne valant plus grand chose sur le marché du
travail, et la plupart des entreprises ne rêvent que de s'en débarrasser,
d'où le cruel dilemme de la fonction publique obligée de les garder jusqu'à
l'âge de la retraite. Les groupes privatisés ou en voie de l'être ont résolu
le problème en cessant d'embaucher des fonctionnaires, auxquels par ailleurs
ils n'offrent plus de fait de promotion ni d'emploi intéressant, pour
n'employer que des agents sous statut privé, plus corvéables et jetables si
besoin. Par contre, dans la sphère politique, 50 ans, c'est encore un peu jeune
pour pouvoir émerger, et l'on est subitement traité de jeune devant encore
faire ses preuves. Comprenne qui pourra. Nos distingués dits représentants,
joyeux septuagénaires souvent considèrent comme de la dernière bassesse de
suggérer que leur âge pourrait compromettre le bon exercice du pouvoir. C'en
est à tel point que bientôt, le sénat pourra être considéré comme un
mouroir, tant la moyenne d'âge est avancée : 75 ans. Encore a t-on fait des
progrès, puisqu'elle était peu d'années avant de 80 ans. Encore une preuve
donc de la duplicité de nos dirigeants, qui appliquent une fois encore le
fameux principe : faites ce que je dis, pas ce que je fais. La gérontocratie de
nos représentants montre avant la lettre le vieillissement de la population
française, jusqu'à la caricature. Les mêmes têtes depuis des dizaines
d'années, la même corruption, les mêmes malversations, jour après jour, avec
un discours on ne peut plus onctueux, vertueux, n'ayant rien à voir avec la
réalité. 1.2 L'illusion du chef Les français, comme d'autre peuples,
considèrent que le choix du responsable est fondamental, qu'il soit politique
ou économique. Evidemment, ils ne sont pas naïfs -quoique… - au point de
croire que Jacques Chirac préféré à François Mitterrand par exemple fasse
une différence essentielle à elle seule, car ils savent que le parti politique
qui est derrière dominera plus sûrement la vie française que l'homme seul,
qui n'en est que le représentant. De même en matière économique, il est
jugé essentiel qu'une entreprise soit menée par un chef très coté, en faveur
duquel les actionnaires accordent une rémunération parfaitement scandaleuse,
représentant fréquemment plusieurs centaines de fois celle reçue par un
ouvrier ou employé moyen. En effet, ces actionnaires considèrent que
l'entreprise peut être détruite ou portée aux nues selon les décisions
prises, et que c'est le meneur qui en est le responsable. Pourtant un homme ne
fait pas tout, et ne décide pas seul. Tel encensé une année peut se trouver
placé dans la lie l'année suivante si les résultats ont chuté, et
inversement. C'est le reflet de la folie économique. Il suffit de constater le
triste résultat donné par Jean Marie Messier qui, dans un même élan de
stupidité assourdissante, représenta le messie du groupe puis son chancre.
S'il est vrai qu'un climat différent peut s'instaurer selon la personnalité,
voire l'humeur du patron, ce qui est d'ailleurs navrant, et montre l'ampleur des
changements à opérer dans la société, un seul être n'y fait rien. Il doit
convaincre, étudier, réunir toutes les compétences et bonnes volontés, faire
des choix, et tout cela, il le fait en collaboration avec d'autres, ne prend
aucune décision seul. 1.3 les politiciens : mentir, être toujours contre, et…
voler bien sûr ! Quel que soit le débat, qui ne concerne d'ailleurs pas
uniquement les politiciens, loin de là malheureusement, l'important est surtout
de ne jamais être d'accord avec… l'adversaire. C'est tellement devenu
évident pour le public, qu'une autre manière d'exercer cet art serait les
trahir, trahir le spectacle. Car c'est un art, où le plus vigoureux, charmeur,
charismatique, le dernier à parler, ou simplement parlant plus fort a
forcément raison. On peut ainsi écouter et regarder les discours de Jean-Marie
Le Pen, Adolphe Hitler, Bernard Tapie par exemple, qui respectent parfaitement
ces critères, au point que leurs contradicteurs craignent ou même refusent de
leur faire face, par certitude d'apparaître bien falots, et encore plus de
perdre la face, quelle que soit la pertinence de leurs arguments. Ce n'est même
pas un débat d'idées, comme dans bien des discussions que vous pouvez
aisément et souvent voir autour de vous, mais un échange de techniques
verbales, d'effets de discours, du théâtre au niveau du guignol, mais pour
adultes. Les mots donnés n'ont en fait plus aucune valeur. Un débat, une
confrontation politique, ce devrait être fait pour comprendre les arguments de
l'autre, enrichir les conceptions, faire un pas vers l'autre afin de lier tous
les possibles, construire à l'aide de toutes les volontés. C'est tout le
contraire qui se passe : une sclérose totale des idées, un refus de tout ce
qui n'est pas recommandé par son propre mouvement politique qu'on représente,
allant à la caricature parfois, refusant même de faire élire ce qu'on n'a pas
défendu, quitte à vouloir le faire voter plus tard au prochain changement de
majorité parlementaire. L'essentiel est d'être contre l'autre, quoiqu'il dise.
Spectacle navrant, oh combien de fois renouvelé. 1.4 l'égalité judiciaire
Liberté, Egalité, Fraternité, belle inscription s'inscrivant au fronton de
toutes les mairies de France. Ce n'est plus la justice de droit divin des
siècles passés. Enfin… Si tous les citoyens peuvent normalement espérer une
certaine justice dans leurs affaires, cela reste la justice des hommes. La cour
royale est toujours là. Elle n'est plus héritée directement de Dieu, mais
seulement des grandes écoles de la république, les gens se cooptant entre eux
selon les liens non plus directement du sang, mais de la richesse, position
sociale de familles entières. La France appartient à quelques grandes
familles, telles que les Dassault, Pinault, Hersant… C'est dire que face à
ces gens là, vous n'avez aucune chance de gagner. Un simple exemple : un grand
adolescent a maille à partir avec vous sur la voie publique, et vous poignarde.
Avouez que c'est chose possible. Le hic, c'est qu'une fois arrêté, vous le
retrouverez plus tard en parfaite liberté, si vous avez pu vous en sortir
naturellement. Pourquoi ? Très simple : cette petite ordure est le fils d'un
ambassadeur d'un pays africain. A ce titre, il est protégé par l'immunité
diplomatique jusqu'à ses vingt deux ans. Aberrant n'est-ce pas ? Vous pouvez
vérifier, cet exemple est réel et s'est produit voici quelques années. Plus
courant, vous discutez en justice face à une quelconque partie. Vous prenez un
avocat : normal, ils sont là pour ça. Problème : votre affaire ne
l'intéresse pas, et même s'il vous prend force argent, il se moque comme de
l'an quarante de votre instruction, ne vient pas plaider. Si vous voulez vous
plaindre auprès du bâtonnier de l'ordre des avocats de son comportement, je
vous souhaite bien du plaisir : cet ordre, comme la plupart ou la totalité des
autres, est là pour protéger ses membres, contrairement à ce que vous êtes
logiquement en droit de vous attendre. On vous répondra qu'on s'occupe de votre
affaire, à la rigueur vous remboursera une partie de vos frais engagés, et
voilà tout. Si d'aventure vous désirez poursuivre l'homme de loi : bon courage
! Demandez à tous ceux ayant fait la même chose contre un notaire, médecin,
assureur… des années de procédure fort coûteuse, pour obtenir rien ou
presque rien au bout. Allez, soyons bon prince : votre avocat est compétent, et
de surcroît honnête. Mais si, je vous assure, cette double qualité se trouve.
Bien sûr, il faut savoir chercher. Et surtout cesser de croire que la société
fonctionne selon les bons principes qu'on vous serine depuis votre enfance.
D'abord, il faut payer. En général : cher. Après : il faut attendre. Et
attendre encore. Pourquoi ? Tribunaux surchargés, délai de réflexion de la
justice, procédures diverses de la partie adverse lui permettant de gagner du
temps afin de déménager, faire faillite par exemple. Ah oui, si le tribunal
vous donne raison, et vous alloue une somme de dédommagement, il ne faudra pas
être naïf : c'est à vous de la récupérer. Donc : paiement d'un huissier,
avocat… si la personne poursuivie est insolvable : faites un dernier achat
(vous n'êtes plus à cela près !) : un paquet de mouchoirs. S'il a déménagé
: mais non, je vous l'ai dit : ne soyez pas ingénu ! Les impôts, le meilleur
moyen de retrouver sa trace, ne vous donnera pas son adresse. Il faudra demander
au tribunal de bien vouloir la demander pour vous. Si cela ne fonctionne pas,
surtout, ne vous attendez pas que la police aille rechercher sur tout le
territoire où il habite. Allez, une fois de plus, c'est votre jour de chance.
Non seulement les professionnels chargés de votre cas ont fait leur travail
très correctement, et vous avez pu récupérer une somme de dédommagement. Ah
bien non, vos frais d'avocat ne sont pas inclus là dedans, il ne faut pas
rêver tout de même. D'ailleurs, un avocat n'est pas obligatoire, reste bien
sûr à connaître les lois : amusez-vous bien ! Par contre, si vous avez
affaire à un tribunal administratif, l'homme de loi est obligatoire. C'est la
cas si vous êtes fonctionnaire et poursuivez votre employeur par exemple. Dans
ce cas, le délai est de plusieurs années au minimum. Les sommes que vous
pourriez recouvrer, si vous gagnez la partie, ne représenteront même pas les
frais d'avocat engagés. Eh oui, je vous ai dit de ne pas être candide : depuis
quand l'état se condamne t-il lui même fortement ? Allons, allons, vous êtes
décidément un grand enfant. Mais si, je vous assure : les contes de fées sont
terminés, et si vous avez gagné votre procès, vous pouvez déjà être très
content. Quant à avoir une juste compensation… 1.4.1 Poursuite pour un vol
d'un million d'euros Poursuivis pour recel d'abus de biens sociaux, MM. Noir et
Botton sont soupçonnés d'avoir perçu 1,3 million d'euros de virements
occultes versés, entre 1986 et 1991, par trois sociétés de BTP, sur des
comptes ouverts en Suisse au nom de sociétés écrans panaméennes Le procureur
estime que des éléments objectifs pesaient sur Michel Noir. Evoquant la somme
de 150.000 euros que l'ancien maire a reconnu avoir demandée directement à
Francis Bouygues en octobre 1988, le procureur a estimé que cette somme
présentait des corrélations troublantes avec les 150.000 euros versés à des
dates concomitantes sur un compte suisse. Et ces 75 000 euros remis en liquide
pour éponger un gros découvert lié aux comptes de campagne, étaient-ils
vraiment l'œuvre de la générosité des Lyonnais ou provenaient-ils de Suisse
a interrogé le procureur. En octobre 2003, le procureur André Pellet a
réclamé une peine d'amende de 10 000 euros a l'encontre de Pierre Botton et de
30 000 euros à l'encontre de Michel Noir ainsi que dix-huit mois de prison avec
sursis. Décidément, pour être soupçonnés d'avoir perçu 1,3 million d'euros
de virements occultes versés et autres malhonnêtetés, ne recevoir en fin de
compte qu'une amende de 10 000 euros, il faudrait vraiment être bête pour ne
pas continuer dans l'illégalité. Nous voyons bien ici le rôle plein de la
justice de protéger objectivement toutes les ordures en col blanc, faisant fi
de toutes les règles, bonnes à respecter juste par le commun du peuple qui,
lorsqu'il grappille quelques dizaines d'euros frauduleusement, est sûr de le
payer fort cher si la justice ou les impôts s'y mêlent. Il vaut mieux être
riche et puissant que pauvre. 1.4.2 Les malversations de la mairie de Paris sous
Chirac L'enquête sur la gestion, entre 1987 et 2000, de la questure de la
Mairie de Paris, chargée de régler les dépenses de celle-ci et notamment des
"frais de bouche" du coup de Chirac, est terminée en octobre 2003. 14
millions de francs - dont 9,5 réglés en espèces et beaucoup de fausses
factures - avaient été engloutis entre 1987 et 1995 par Jacques Chirac et
Bernadette pour leurs dépenses alimentaires sans compter les réceptions
officielles. Le parquet de Paris a estimé qu'il ne pouvait donner lieu à des
poursuites. En novembre 2002, le nouveau pouvoir socialiste à la Mairie avait
cependant déposé une plainte avec constitution de partie civile, entraînant
l'ouverture d'une information judiciaire. En septembre 2003, le juge Courroye a
estimé pour sa part que les faits incriminés, le délit de détournement de
fonds, sont prescrits. Selon lui, aucun élément ne permet d'établir
l'existence de faux en écriture publique. La prescription, cela sert bien.
Bonnes gens, ne soyez pas scandalisé par tous ces faits abominables qui, jour
après jour, année après année... s'exécutent sous vos yeux qui n'en peuvent
croire mais. Ne soyez pas chagrin, car c'est précisément vous ou vos proches,
amis, familles, voisins, français votant, qui élisez, dizaine d'années après
dizaines d'années toutes ces ordures censées nous, vous représenter. 1.4.2.1
l'affaire de l'hélicoptère En 1996 le juge Eric Halphen opère la saisie de
fiches de paie de Xavière Tiberi, l'épouse du maire de Paris. Le petit monde
politique local s'affole, car si tout le monde sait que les ordures politiques
opèrent partout et à tous les échelons de l'état en leur propre faveur, il
ne faut absolument pas que cela puisse se prouver au niveau judiciaire. Deux
solutions pour cela : 1/ ne jamais avouer, c'est pourquoi les hommes et femmes
politiques mises devant le fait accompli ne savent jamais rien, ne se
souviennent plus, refusent d'avouer, contre toute vraisemblance. Cela permet de
sacrifier quelques dits fusibles, personnes subalternes, qui n'ont guère que ce
choix : ou accepter de porter le chapeau, ou signer immédiatement leur mort
politique. Or, lorsqu'on a goûté à la fièvre du pouvoir, à tout ce qu'il
vous amène de gloriole, mais aussi d'avantages financiers, on préfère porter
une légère tâche sur son veston signé d'une grande marque et payé par tous
les français. Une veste, cela se remplace, ou se retourne à l'occasion. Leur
honneur, ils n'ont que celui de leur portefeuille. Mais une place politique, ils
n'en ont qu'une, et ils y tiennent. 2/ faire disparaître les preuves, user de
tous les artifices de procédure, en créer d'autres à l'occasion puisque c'est
si facile lorsqu'on est au pouvoir, chargé de créer les lois. Ainsi les lois
d'amnistie votées en concert par tous les partis politiques. Ah non, pardon,
pour se protéger de leur dit honneur, certains se sont abstenus… ???? Ah…
non, ils n'ont pas voté contre, ce serait trop leur demander tout de même,
n'exagérons rien. Déjà, les zélés serviteurs, il n'en manque pas, y compris
au sein de la police, ont prévenu la haute hiérarchie que le juge Halphen
allait perquisitionner à un endroit fort sensible pour le maire d'alors, Jean
Tibéri, et donc pour celui précédent, vous devinez qui ? Pourtant le
magistrat fut fort prudent, ne mettant que le minimum de personnel au courant,
et au dernier moment. Mais les lois sont ce qu'elles sont, et ils faut les
appliquer, en tout cas pour les personnes intègres (car si les ordures ne les
appliquent jamais, ou le moins possible, ils savent fort bien s'en servir pour
s'en protéger. Mais si, vous savez bien : nul n'est censé ignorer la loi, et
on trouve toujours dans le maquis procédural notamment une loi qui en contredit
fort opportunément une autre). En l'occurrence, nos distingués représentants
de la nation avaient en catastrophe argué de l'honnête rétribution de notre
non moins distinguée épouse, par sa production d'un rapport sur la
francophonie que le conseil général de l'Essonne avait rétribué. Ce
merveilleux document fit les choux gras du Canard Enchaîné notamment, qui se
fit un plaisir d'en reproduire les innombrables platitudes et fautes
d'orthographe. Je n'aurais pas cette cruauté. En novembre 1996 le magistrat
Hubert Dujardin avait ouvert une information judiciaire contre l'épouse du
maire de Paris Xavière Tiberi. Ce magistrat avait pris cette décision contre
les instructions de son supérieur hiérarchique, le procureur Laurent Davenas,
qui avait ordonné l'ouverture d'une simple enquête préliminaire confiée à
la police, et était alors en vacances dans l'Himalaya. Le choix par son adjoint
d'une information judiciaire confiée à un juge d'instruction provoqua une
panique au sommet de l'Etat. Jacques Toubon, alors ministre RPR de la justice,
envoya un hélicoptère au Népal chercher le procureur pour clore l'affaire.
Depuis, les tensions n'ont pas cessé, sous l'œil agacé de la chancellerie. Au
cours de l'été 2003, selon une procédure jamais utilisée à ce jour, le
procureur général de Paris a enclenché une action disciplinaire devant le
Conseil supérieur de la magistrature. Motif : Hubert Dujardin, 61 ans, qui a la
réputation de ne pas compter son temps à Evry, estimant sa charge de travail
déjà lourde, a refusé de prendre un service supplémentaire comme le lui
demandait sa hiérarchie. Serait-ce la vengeance de l'affaire de l'hélicoptère
? 1.4.2.2 Les emplois fictifs de la ville de Paris La discrétion devrait être
de rigueur durant tout le procès. La présidente de la juridiction, Catherine
Pierce, a consenti à ce que M. Juppé n'assiste pas à l'intégralité des
débats. S'il sera bien là le premier jour au milieu des vingt-six autres
prévenus - anciens dirigeants, trésoriers, cadres du RPR et chefs d'entreprise
-, il ne devrait plus, ensuite, reparaître devant le tribunal qu'au début de
la semaine suivante, lorsque seront examinés les faits qui lui sont
personnellement reprochés. Au cours d'une réunion préparatoire avec
l'ensemble des avocats, Mme Pierce n'a exigé la présence permanente que de
l'ancien ministre Robert Galley, trésorier du parti gaulliste de 1984 à 1990,
et de Louise-Yvonne Casetta, jadis intendante du RPR et déjà poursuivie dans
plusieurs enquêtes relatives à son financement. M. Juppé n'est plus accusé
que du délit de prise illégale d'intérêt, mis en cause pour la prise en
charge illicite de sept permanents du RPR dont il était secrétaire général
(1988-1995)et par la Ville de Paris dont il était l'adjoint chargé des
finances (1983-1995). Marquant un revirement complet dans l'instruction,
l'abandon de la partie des charges liée aux entreprises a été obtenu in
extremis, à la faveur d'un changement de têtes au sein du tribunal de Nanterre
par les promotions successives du juge d'instruction Patrick Desmure, nommé à
la tête du parquet de Chartres (Eure-et-Loir) en septembre 2002, puis du
procureur Yves Bot, à la tête du parquet de Paris deux mois plus tard. La
conviction des deux magistrats était devenue évidente et trop solidement
forgée durant l'enquête. Promu au mois de février 2003, le nouveau procureur
de Nanterre, Bernard Pagès, a signé le réquisitoire qui réduisait
l'accusation, estimant - à rebours de son prédécesseur, quoique sur la base
des mêmes éléments - que la connaissance qu'aurait eue M. Juppé des contrats
frauduleux n'était pas démontrée. Le juge Alain Philibeaux, qui a succédé
à M. Desmure, a fait sienne cette appréciation. L'Elysée avait discrètement
prié Mme Casetta, Robert Galley, puis Michel Roussin, ancien directeur du
cabinet de M. Chirac à la Mairie de Paris, de bien vouloir assumer la
responsabilité des infractions dévoilées. Aucun n'a accepté de se sacrifier.
La première invoqua avec constance les ordres de sa hiérarchie ; le second
cita le nom de M. Chirac dans la procédure ; le troisième nia toute
responsabilité dans les financements occultes mis au jour - les poursuites ont
d'ailleurs été abandonnées à son encontre dans le dossier de Nanterre.
Interrogé dans l'enquête sur les lycées d'Ile-de-France, qui met aussi en
cause le financement du RPR, M. Galley avait fini par suggérer, que M. Roussin
et Mme Casetta intendante du RPR avaient pu solliciter les entreprises à l'insu
de M. Chirac. L'ancien trésorier, qui s'est toujours prévalu d'une solide
intimité avec M. Chirac, avait été reçu à l'Elysée. Quelques jours plus
tard, son fils avait été recruté par les services administratifs du RPR. Ces
manœuvres auront davantage profité au président qu'à son favori. Si Patrick
Stefanini, ancien bras droit de M. Juppé fut lui aussi sur le banc des
prévenus, aucun des collaborateurs directs de M. Chirac qui furent visés par
l'enquête n'aura finalement été poursuivi. Quant au chef de l'Etat lui-même,
les échos du procès de Nanterre ne purent causer davantage que quelques
parasites dans la quiétude judiciaire que garantit son immunité
constitutionnelle. Depuis, M Juppé, persuadé qu'il n'aurait pas de
condamnation, affirma qu'il se retirerait de la politique si le tribunal ne
l'absolvait pas. Les pressions, espionnage, mise sous écoute, menaces diverses
n'ayant pas suffi pour décourager les juges en charge de l'affaire, il tourna
sa veste rapidement, et voulu rester à la barre. L'honnêteté, le sens de
l'honneur, qui, par exemple, fit démissionner le Général de Gaule en son
temps, n'existent plus pour ses lointains rejetons. Pour les autres non plus
d'ailleurs. La boue entache profondément tous ces gens qui portent si propres
sur eux, avec leurs costumes trois pièces, leur belle cravate, et toute la
saleté qui est derrière. a Les chefs d'entreprise décrivent le
"chantage" du RPR Souvent, c'était le soir. A l'heure où les
secrétaires étaient parties et où les chefs d'entreprise décrochaient
eux-mêmes le téléphone dans leur bureau. A l'autre bout du fil, un ami d'ami,
une relation de relation, quelqu'un qui connaissait quelqu'un qui..., et qui
avait appris que la société soumissionnait tel ou tel marché public.
"Vous auriez intérêt à faire un geste..." Le "geste" les
a conduits devant le tribunal correctionnel de Nanterre pour répondre du délit
d'abus de biens sociaux ou d'abus de confiance dans l'affaire des emplois
fictifs du RPR. En septembre 2003, ils défilent à la barre, ces chefs
d'entreprise et ils ne s'encombrent pas de mots. "J'ai toujours cru
davantage en la capacité de nuire d'un homme politique qu'en sa capacité à
faire", énonce tranquillement Michel Cottot. Lui, il travaille dans le
bitume. Comme ses coprévenus, il a accepté de prendre en charge pendant
quelques années dans le budget de sa société le salaire d'une Christine ou
d'une Irène qui travaillaient en fait à plein temps pour le RPR. "Vous
êtes-vous senti forcé de le faire ?", demande la présidente du tribunal.
"Je me sentais forcé par cette pression. Ce qui est sûr, c'est que
certains avaient les mots justes pour faire peur. C'était, comment dire, pas du
harcèlement, mais pas loin, répond M. Cottot. - Du chantage ? - C'est
peut-être plus adapté, comme mot, convient-il. - Ces appels venaient-ils d'un
seul parti ou de plusieurs ?, poursuit la présidente. - Pour être tout à fait
honnête, ils venaient de plusieurs partis. Mais mon activité était plus
particulièrement sur des collectivités RPR. - Et on vous demandait quoi ? -
D'être, ben, disons, d'être... généreux." Lassé de ces appels,
raconte-t-il, Michel Cottot décide de prendre rendez-vous au siège du RPR.
"Je me suis dit, autant rencontrer ces gens-là et essayer de régler le
problème. Moi, mon principal fonds de commerce, c'est les marchés publics. Je
voulais être tranquille et pas retrouver mon entreprise notée d'une croix
rouge." Jean-Claude Zemmour et Knut Gross, respectivement directeur pour l'Ile-de-France
et président-directeur général de la société SMAC Acieroid, lui succèdent
à la barre. Les collectivités locales RPR représentaient plus de 15 % du
chiffre d'affaires de leur société dans la région parisienne. Devant le juge
d'instruction, M. Zemmour avait justifié l'embauche fictive de deux salariées
- dont la secrétaire du président du RPR, Jacques Chirac - par sa volonté de
"neutraliser la capacité de nuisance du parti politique". Au RPR, il
rencontre Louise-Yvonne Casetta. "Je la trouve très dynamique, très sûre
d'elle. Elle me présente cela de façon très naturelle, elle me dit que cette
pratique est courante et elle me cite des entreprises que je connais." Au
tour de Michel David de raconter son expérience. La société Touzet, dont il
était le président-directeur général, a pris en charge trois salariés, dont
un fidèle collaborateur de Jacques Chirac, Daniel Le Conte. M. David aussi a
connu les appels téléphoniques insistants en fin de journée et a finalement
accepté de prendre rendez-vous au siège du mouvement gaulliste. "On m'a
dit qu'il fallait aider le RPR, soit par don, soit en embauchant. J'ai bien
compris que si on me demandait quelque chose, c'était pas pour que je parte
sans accepter" . "L'autre hypothèse, pour aider le RPR, c'était de
faire un don en liquide, tout simplement." Le tribunal se tourne à
présent vers les représentants du RPR, Mme Casetta, M. Rigault Jacomet et les
deux anciens trésoriers, Robert Galley et Jacques Boyon. Pathétique moment où
chacun renvoie sur l'autre une responsabilité trop lourde à porter.
"J'avais des instructions. Les demandes venaient du trésorier, du
directeur administratif ou du secrétaire général", répète Mme Casetta.
Les trésoriers s'indignent. Ils n'ont "jamais été au courant de ces
situations". Le directeur administratif ne se souvient de rien. Quant au
secrétaire général de l'époque, Alain Juppé, il ne sait rien. 1.4.2.3
L'innocent M. Dumas Déjugeant leurs prédécesseurs, les magistrats ont
considéré en septembre 2003, qu'il n'était pas établi avec certitude que
l'ancien président du Conseil constitutionnel ait su dès l'origine que sa
compagne d'alors, Christine Deviers-Joncour, bénéficiait d'un emploi de
complaisance au sein du groupe Elf et, a fortiori, qu'elle percevait de
faramineuses commissions occultes. De sorte qu'il ne peut être reproché à M.
Dumas d'avoir bénéficié de ces délits, même si la cour qualifie de
blâmable le comportement de celui qui était alors ministre des affaires
étrangères, en ce qu'il ne s'est pas éloigné de son entourage à partir du
moment où il a connu les faits. En fait, l'absence de preuve n'est rien d'autre
que la constatation de l'échec d'une enquête. Le prévenu, ayant occupé le
plus haut rang dans la hiérarchie sociale et politique, est le seul à être
blanchi, quand sa maîtresse et les dirigeants de l'entreprise qui la combla
sont sévèrement frappés. C'est dommage que M. Dumas ait été conduit à
démissionner de son emploi de président du Conseil constitutionnel, étant
innocenté. Le Conseil constitutionnel est la plus haute juridiction de ce pays,
la seule dotée du pouvoir d'annuler les décisions issues du suffrage universel
que sont la loi et l'élection ; son président est investi d'une autorité
morale qui ne peut souffrir d'être contestée. Or c'est peu dire que, à cette
, M. Dumas prêta le flanc aux suspicions. Pour justifier la détention de
millions de francs d'argent liquide, il invoqua, pêle-mêle, ventes d'œuvres
d'art non déclarées et magots dissimulés au fisc. Aux invectives lancées
publiquement à son ancienne favorite s'ajoutèrent, à l'heure du premier
procès, les menaces contre les juges eux-mêmes. Pour ces raisons, la
démission de M. Dumas du Conseil constitutionnel reste justifiée. La justice
le proclame aujourd'hui non coupable ; elle ne dit pas que tous ses actes furent
innocents. 2 Les grands corps Le grand public ne se rend probablement pas compte
combien tous ces corps mènent la France, constituant de fait une cour royale,
élisant, élection après élection, un de leurs représentant, quel que soit
son bord, ce qui n'importe en fait pas, car ils seront toujours assurés d'être
protégés ; simplement, ils auront plus ou moins d'avantages, mais ils en
jouissent déjà tellement, qu'ils peuvent se permettre d'en laisser de coté de
temps en temps, quitte à s'en goinfrer à l'alternance suivante. Ils savent
jouer de toutes les cordes qu'ils ont bien tissé dans la société à tous les
niveaux, mais surtout aux plus hauts. Ils ont investi la sphère politique,
aussi bien par goût du pouvoir, prestige, gloire, satisfaisant leur ego, mais
plus encore leur porte monnaie, puisque c'est eux en grande partie qui votent
les lois à l'assemblée nationale et au sénat, les deux seules chambres
politiques pouvant le faire en France. Comme en plus ils font le plus souvent
partie du gouvernement, la boucle est close : tout est fait en bonne partie en
leur faveur. La justice ne frappe pas pareillement les petits et les grands, ne
serait-ce que parce que fort peu de magistrats sont employés contre la
criminalité dite en col blanc, que la délinquance financière est très
faiblement punie, même et surtout si elle est démasquée. 2.1 X, ESSEC, HEC,
POLYTECHNIQUE… Les grandes écoles comme polytechnique, l'ENA, HEC…
produisent les grands patrons de très grandes entreprises privées ou
publiques, et de toutes les administrations. Ce sont de fait des nobles
privilégiés, dont les rémunérations relèvent d'une aberration totale,
pouvant atteindre plusieurs centaines ou milliers de fois celle de l'ouvrier ou
employé de base. Ils se connaissent tous entre eux, venant des mêmes grandes
familles de la haute bourgeoisie, ayant tissé des liens parfois centenaires.
Bien sûr, ils peuvent venir de familles pauvres, mais combien ? 1 sur 1000 ? Et
celui-là, quelle chance a t-il véritablement d'émerger, de se voir proposer
un poste à la mesure de ses compétences ? Il vaut bien mieux rester entre
initiés, protégeant toute une classe sociale ayant déjà une très longue
histoire commune. Cela n'empêche pas les rivalités, voire des haines solides,
mais on reste entre soi, c'est l'essentiel. Des hommes s'étant tirés seuls de
la populace comme Bernard Tapie l'ont constaté : on ne leur pardonne jamais de
venir troubler l'orgie des privilégiés. Ce n'est pas que M Tapie soit très
propre, mais combien d'autres n'ont jamais été poursuivis ou condamnés, ou si
médiocrement, lorsque lui eut huissiers, peines de prison, inéligibilité. M
Chirac, qui en fit autant ou davantage, ronronne tranquillement à la tête de
l'Elysée. Deux poids, deux traitements. 2.2 Médecins, pharmaciens Les
médecins constituent une classe à part, ayant également bien infiltré tous
les rouages de décision politique, mais un peu plus ouverts à l'inclusion de
roturiers. Cependant, ceux-ci resteront infériorisés, quels que soient leurs
résultats professionnels, ceci toujours dans le même objectif de maintenir la
cohésion de l'ensemble. Par ailleurs, un syndicat nommé l'ordre des médecins
possède le privilège absolutiste de condamner, et même, révoquer le médecin
ayant fauté, bien souvent appuyé par la justice. Exemple : le médecin ayant
dénoncé la maladie depuis bien longtemps connue de François Mitterrand, fut
interdit de pratiquer. En effet, il avait violé le serment d'Hippocrate
commandant de ne jamais révéler une maladie. Pourtant, M Mitterrand, suite à
la longue maladie de M Pompidou qu'il avait caché jusqu'au bout à la tête de
l'état (ben oui, toujours la même chose : un pouvoir, ça se garde jusqu'au
bout, quitte à ne plus pouvoir diriger le pays) avait promis de publier
publiquement tous les six mois son bulletin de santé. Il a bien respecté sa
promesse, à un détail près : le contenu de ce bulletin était faux.
Qu'importe qu'il ait sciemment menti à tous les français, car ceci est
considéré comme tout à fait normal pour tous. D'ailleurs, le bourrage de
crâne ayant tant produit ses effets, les français en majorité se déclarent
contents de ce jugement, véritables dindons de la face, heureux d'être
considérés comme de parfaits crétins par les plus hautes instances politiques
et judiciaires. C'est ce que La Fontaine nommait : Haro sur le baudet. Il va
sans dire que l'ordre des médecins n'est pas là pour protéger le patient,
mais pour protéger ses syndiqués contre ceux voulant les accuser de tous les
maux, ou pire encore, des médecins désirant faire évoluer favorablement la
médecine, pratiquant par exemple l'homéopathie ou l'acupuncture, avant que ces
deux nouvelles disciplines soient enfin reconnues dans leurs bienfaits. Les
trublions sont assurés d'en passer par leurs fourches caudines, alors que les
médecins véreux faisant de l'argent à coup d'opération inutiles ou mal
faites ne seront jamais inquiétés, à moins que la justice civile ne les y
oblige véritablement, mais ce au long de beaucoup d'années où ils auront eu
maintes fois l'occasion de jouer leur rôle d'ordures. A propos de ce serment
d'Hippocrate que tous les futurs médecins doivent obligatoirement prononcer à
leur intronisation, savez-vous qu'il leur impose de soigner gratuitement
l'indigent ? Si vous êtes dans ce cas, je vous conseille de le rappeler lors de
votre future consultation, mais je vous souhaite bien du plaisir quant au
résultat. Car cette profession, sous couvert de faire le bien de l'humanité,
fait surtout le sien. Ainsi, pour faire un examen sérieux du système
pulmonaire, il faut bien une heure à un médecin prenant son métier au
sérieux. Or, celui-ci dans l'immense majorité des cas (disons 99,999 % des
médecins) se contentera d'une consultation de 10 à 20' maximum, pas que pour
les poumons, mais pour le corps entier, cette durée comprenant l'entrée dans
le cabinet, la présentation d'usage, quelques paroles pour dire son état, le
déshabillage éventuel (certains médecins s'en passent, pour accélérer le
temps de consultation), réhabillage, écriture de l'ordonnance, et bien sûr de
votre chèque, moment le plus important peut être pour lui ou elle. En fait, le
médecin ne consacrera guère plus de quelques minutes à vous examiner,
prescrivant une liste impressionnante de médicaments, car dans l'esprit de la
plupart des gens, un bon médecin est celui qui prescrit, et s'il ne vous trouve
rien, c'est qu'il est mauvais. Ce qui est très amusant, ou très tragique en
fait, c'est que si vous avez oublié de dire quelque chose et vous en rappelez
en fin de consultation, il vous le reprochera éventuellement, disant que cela
change tout. Certes, mais c'est à lui, lors de ce qu'on appelle en médecine
l'interrogatoire, qui doit songer à toutes les questions que vous, patient, ne
pensez pas forcément à dire. C'est à dire qu'il inverse presque les rôles,
inquiet de la rapidité nécessaire à l'élaboration de la constitution la plus
forte possible de son chiffre d'affaire. Les relations entre médecins et état
sont particulières en France, car ils participent bien au trou éternel de la
sécurité sociale. D'un coté, ils sont assurés de pouvoir en toute impunité
continuer longtemps à y participer, faisant partie de l'establishment politique
votant les lois ; de l'autre, l'aberration financière oblige les autorités
politiques à prendre une décision. Le tout est que celle-ci ne soit pas prise
en leur défaveur. D'ailleurs, leur puissance s'est vue à l'occasion de la
dernière élection politique présidentielle, ou Jacques Chirac fraîchement
élu, prit de suite la décision de relever leurs honoraires, afin de les
remercier de leur soutien. Oh ! 10 %, ce n'est rien ! A peine en plus pour
chacun d'eux en moyenne l'apport d'un SMIC par an, c'est à dire rien du tout.
D'ailleurs, à ce sujet, une anecdote. Au dernier rendez vous médical que j'ai
pris chez un généraliste, j'ai dû payer 25 euros. Etonné, j'ai demandé si
la consultation n'était pas passée à 20 euros ? Mais non m'a t-il répondu
presque outragé de ma question bestiale, 20 euros est le prix normal, 25 si on
a pris rendez vous. Sidéré, j'ai téléphoné à la sécurité sociale, ce
médecin était dans son bon droit ! 5 euros de plus juste pour mettre mon nom
sur son agenda, me permettre éventuellement de ne pas attendre en pure perte 2
heures dans son cabinet, voilà qui est de nature à grassement remplir son
portefeuille ! On aura bien compris que dans la société française, entre
autres, les médecins font un peu ce qu'ils veulent. Certains, paraît-il, n'ont
même pas des revenus égaux au SMIC ; beaucoup d'autres ont des revenus
exorbitants, exorbitants si on les met en regard soit à leur faible
compétence, soit à la faible durée de leur consultation, leur interdisant de
circonscrire correctement leur malade, ou tout simplement face aux revenus des
autres français. Mais c'est la loi de la société capitaliste dite libérale,
où tous ceux pouvant librement se faire de l'argent sont en droit de le faire
autant qu'ils le veulent, quitte à travailler 70 heures par semaine en
profession libérale. Mais cette société n'est libérale qu'en mots. En effet,
le public ne peut guère faire jouer la concurrence, le nombre de médecins
étant actuellement trop faible par rapport à la demande. C'est pourquoi ils
peuvent se permettre de vous faire attendre souvent plusieurs dizaines de
minutes, voire davantage dans leur cabinet, pratiquant sans doute avant la
lettre le surbooking, et sans doute incapables de gérer correctement leurs
rendez-vous. En effet, n'est pas étudiant en médecine qui veut. Certes, il
faut un niveau intellectuel minimum, mais c'est un concours d'entrée avec
numerus clausus, c'est à dire que quel que soit le niveau des étudiants, on en
prendra tant, et tant seulement, que le dernier ait 19 ou 6 de moyenne
générale à la série d'épreuves. On entretient donc savamment la rareté. On
rétorquera que lorsqu'on fait huit années d'étude minimum, on ne peut risquer
d'être mis au chômage du fait de la trop grande disponibilité médicale, ou
aussi que faciliter l'offre médicale creusera davantage le trou de la
sécurité sociale. Dernier argument bien spécieux lorsqu'on voit qu'on
rembourse à tour de bras des médicaments inutiles quant à leur effet. Ainsi
sont prescrits des antibiotiques dans la plupart des angines et rhumes, alors
qu'à 80 % ces affections sont d'origine virale, là où les antibiotiques n'y
peuvent rien. Pour garder leur clientèle, les médecins ont pris l'habitude de
prescrire quantité de médicaments ne servant à rien, parfois antagonistes.
Les personnes âgées, notamment, parfois ne prennent pas leurs médicaments
pendant leur repas, mais leur repas pendant les médicaments. C'est une
plaisanterie, mais indiquant la surconsommation médicale française. Là où un
peu de sport, de détente, de traitement psychothérapeutique serait
nécessaire, les médecins prescrivent médicament sur médicament. Quant à
protéger les médecins du fait de la longueur de leurs études, on attend
impatiemment qu'il en soit fait de même pour toutes les autres catégories
sociales, qui, à quantité d'années d'étude équivalente ou supérieure, se
voient rejoindre les cohortes de chômage sans la même protection :
architectes, avocats, ingénieurs, informaticiens… Non, les médecins
jouissent en fait de leurs bonnes entrées auprès des puissants comme de leur
noyautage des leviers de commande français. Les pharmaciens bénéficient de la
même protection de l'état. Aucune autre pharmacie ne peut s'implanter dans un
certain rayon autour de celle déjà existante, en fonction du nombre
d'habitants. Les longues études, le capital mis en cause sont sans doute les
raisons à mettre en avant à cette étrange défense dans leurs intérêts. On
peut supposer que ces officines ont à cœur d'exécuter en échange un service
médical fidèle pour la nation qui les protège aussi bien. Il n'en est rien,
ou très insuffisamment. L'UFC (Union Fédérale des Consommateurs) a ainsi fait
prescrire volontairement une fausse ordonnance mettant en jeu des médicaments
dont la prise conjointe pouvait avoir des effets dangereux. La plupart des
pharmacies se sont exécutées dans leur délivrance, véritables criminels en
puissance. Que s'est-il passé par la suite ? Y a t-il eu procès de l'état
contre ces pharmacies coupables, radiation de la part de leur ordre ? Point du
tout ! L'ordre des pharmaciens s'est empressé d'assigner devant tribunal… l'UFC
pour tromperie délibérée. Son petit copain (rappelez-vous le fameux mot de
Michel Poniatowski : la république des copains et des coquins… dans ce livre,
nous remplaçons le trop gentil mot : copains, par : ordures, pour se mettre
plus près de la réalité) l'ordre des médecins a volé à son secours en
suspendant le médecin coupable d'avoir écrit une fausse ordonnance. Bien sûr
la puissance publique n'y a rien vu de mal. C'est normal, ce sont les mêmes
qu'on retrouve partout, et un service en valant un autre, c'est ainsi que la
corruption gangrène l'ensemble de la société française. Une pharmacie, cela
ramène beaucoup d'argent, mais pas assez aux yeux de leurs propriétaires.
D'autant plus que luttant pourtant bec et ongles afin d'interdire la vente de
sparadrap par les grandes surfaces, sous prétexte de devoir avoir fait huit
années d'étude pour pouvoir le faire (hé oui, vendre du sparadrap, cela
demande de vous donner un conseil pour ne pas l'utiliser dans n'importe quelle
condition), ils ont perdu ce combat, entre autres. D'où un chiffre d'affaires
baissé. Fort heureusement pour elles, un accord avec différentes industries
empêche certains de leurs produits d'être mis en vente ailleurs que dans leur
officine (c'est ce qu'on appelle la société libérale, à vitesse variable,
selon qui est en face). Regardez la prochaine pharmacie que vous croiserez sur
votre chemin, la façade, l'intérieur, bourrés de publicités pour des
collants, crèmes solaires, produits de régime amaigrissant… produits assez
éloignés de leur fonction de base, mais leur apportant 20 à 40 % de leur
chiffre d'affaires. C'est donc en partie un commerce comme un autre, qui en tout
cas doit rapporter. D'ou le transfert de leur bonne image médicale sur des
produits qui n'en ont plus grand chose à voir, comme des savons vendus en
grande surface, mais les gens sont dupes, et vont acheter dans les pharmacies
les mêmes produits parfois, mais bien plus chers. 2.3 Avocats, huissiers,
notaires… Le public, dans sa large majorité, pense que lorsqu'on est un
avocat, on est forcément honnête, à part les quelques bêtes odieuses que
recèle forcément toute profession, mais bien vite châtiée par les foudres
judiciaires dès lors qu'une seule personne se plaint. Il n'en va pas ainsi
malheureusement. Un avocat, c'est quelqu'un qui court après l'argent, comme
toute profession. S'il a un nom connu, il n'a guère de mal pour le faire, a des
salariés sous ses ordres à qui il passe les différentes affaires qu'il
regarde d'un œil négligent ou pas du tout, à moins qu'elles n'en vaillent la
peine pour lui financièrement ou pour sa renommée. Le quotidien des autres
avocats, c'est de courir après l'affaire à plaider, pour se faire de l'argent.
Les tarifs sont libres, ne doivent être fixés qu'en rapport avec la
difficulté de l'affaire. Pour avoir personnellement dû être en contact avec
plusieurs avocats, j'ai pu constater que tout était bon pour eux pour faire de
l'argent. Là comme ailleurs, il est inutile d'essayer de prendre avocat pour en
poursuivre un autre. S'ils sont d'accord pour prendre votre argent, il en ira
tout autrement si vous leur demandez de se mettre mal avec leur profession ou un
de leurs confrères, quel que soit le bien fondé de votre démarche. D'autre
part, ils n'hésiteront pas, comme tout arnaqueur moyen, à vous promettre monts
et merveilles. Oralement seulement. Ben oui, ils sont hommes de droit, et
connaissent la valeur de l'écrit. Quant à la parole, le vent l'emmène loin de
leurs lèvres. Ainsi la valeur de leurs émoluments qu'ils vous avaient dit
être définitifs pour la somme versée au début devient par la suite une
simple provision ; l'affaire qu'ils devaient facilement emporter devient
difficile ou impossible à plaider. Plus grave encore, vous vous apercevez
parfois qu'il en connaît moins que vous, non seulement sur votre affaire qu'il
aura traité par dessus la jambe, mais surtout d'un point de vue juridique. Vous
pensiez qu'un avocat savait tout, mais pas du tout. Par contre, cela ne
l'empêchera pas de vous asséner très doctoralement des contre vérités, puis
de vous assurer l'inverse si vous lui amenez la preuve qu'il s'est trompé. Il
n'est pas question de dire que l'ensemble de la profession est indélicate,
incapable, mais de reconnaître que n'y sont pas rares les crapules, nullités
parfois, malhonnêtes. Et si d'aventure vous n'êtes pas d'accord sur un point
avec lui, vous risquez fort de ne plus jamais pouvoir lui parler au téléphone.
Eh oui, c'est bête : il est toujours absent selon sa secrétaire, et ne vous
rappelle jamais. C'est cela qu'il est important de connaître : les professions
chargées de vous protéger ne sont pas meilleures que les autres. Si on le sait
à l'avance, déjà les dés cessent d'être pipés à votre désavantage. Vous
ne choisirez pas un avocat sur un bottin, mais par on dit ou connaissance, ce
qui ne vous garantira pas une merveille s'occupant parfaitement de vous, mais
limitera peut être les risques. Là encore, un peu de vérité, si peu, ferait
tant de bien à tous. L'ordre des avocats, comme tout ordre, est là surtout
pour défendre ses membres, et pour les sanctionner, un peu, si peu, si vraiment
ils ont dépassé toutes les bornes, et que cela se sait auprès du public, via
une plainte par exemple. 3 Les grandes structures Les revenus d'un PDG
américain représentaient 42 fois le salaire d'un ouvrier en 1980, mais 411
fois en 2001. En 1980, le salaire d'un ouvrier mexicain valait 22 % de celui
américain, mais 12 % en 2001. La multinationale Exxon Mobil produit plus de
valeur ajoutée que toute l'économie du Pakistan comptant 138 millions
d'habitants. Cette puissance est apte à corrompre les pouvoirs politiques,
comme on l'a vu pour Total Fina Elf en Afrique, mais aussi dans les pays riches
en finançant les partis politiques, notamment aux USA. Le travail est de plus
en plus salarié : 55 % en 1960 pour le Japon, 85 % actuellement, 93 % aux USA,
88 % en France. Les indépendants et les PME ne peuvent guère lutter en effet
contre les grands groupes lorsque les parts de marché se gagnent grâce à
l'innovation, l'assise financière, la réputation 3.1 Les grands groupes
nationaux ou internationaux L'une des plus grandes affaires de corruption jamais
jugées en France et qui a mis en lumière les liens occultes entre la politique
et les affaires fut celle du géant pétrolier français Elf qui a mis en
lumière l'histoire d'une incroyable dérive au sein du groupe au début des
années 1990. Trente-sept personnes ont comparu devant la justice où figuraient
des partenaires attitrés de la direction d'Elf, comme l'ancien espion français
Pierre Lethier ou le lobbyiste espagnol Daniel de Busturia qui avaient encaissé
39 millions d'euros pour faciliter l'achat par Elf de la raffinerie
est-allemande de Leuna, sur fond de soupçons de corruption politique. Une
dérive qui a permis aux uns d'obtenir des bijoux, une maison à Ibiza ou un
château dans le centre de la France, aux autres des biens immobiliers à Paris
ou des fonds pour financer un divorce. André Tarallo, ex-directeur Afrique,
soupçonné de recel d'abus de biens sociaux à hauteur de 45,73 millions d'euros
a été condamné à 4 ans d'emprisonnement et 2 millions d'euros d'amende ; M.
Le Floch-Prigent, qui a présidé le groupe de 1989 à 1993, a été condamné
à 375 000 euros d'amende, purge depuis la fin janvier 2003 une peine de 30 mois
à laquelle il a été condamné dans le volet de l'affaire Elf concernant
l'ancien ministre socialiste Roland Dumas. Lors du réquisitoire, le parquet
avait stigmatisé le "pillage" du groupe français. Avant que les
verdicts ne tombent, les principaux prévenus avaient reconnu à des degrés
divers leurs "faiblesses", leurs "dérapages", mais avaient
tenté d'atténuer leur responsabilité en invoquant "un système" et
"une époque", supposés révolus. Dans cette affaire, de tels propos
montrent amplement que l'arbre cache la forêt, et que les condamnations
prononcées sont loin de seulement pécuniairement être à la hauteur des fonds
détournés. Cette entreprise représente l'état français puisque c'est lui
qui a permis sa constitution comme sa représentation en France comme à
l'étranger. Ce vol est fait à tous les français, et montre certainement ce
qui se passe au sein de bien de grands groupes. Les protagonistes eux-mêmes
considèrent que cela relève d'un système, d'une habitude partagée par tous,
s'exonérant ainsi de leur responsabilité propre. La justice, même si elle a
prononcé de faibles peines relatives, ne l'a pas entendu de cette oreille. Mais
la justice ne fait pas le climat général, et ce sont bien les politiques qui
le font. Ainsi l'ont montré l'auto amnistie concernant le financement des
partis politiques qu'ils se sont prononcée à l'assemblée nationale, tous
groupes politiques confondus, toutes ordures s'entre protégeant : même
crapulerie, mêmes intérêts contre le peuple français. Seul ce peuple peut
mettre fin à l'ordurerie générale de ses supposés représentants, à moins,
évidemment, que ceux-ci le représente parfaitement bien… Etonnant, en
décembre 2003, la gauche jugea choquante l'idée d'une amnistie fiscale pour
les détenteurs de fonds illégalement placés à l'étranger qui les
rapatrieraient en France. Evidemment, vous aurez compris que ces délinquants ne
font pas partie de l'électorat de la gauche, donc ne les intéresse pas. Par
contre, pour tous ceux ayant volé tous les français, dont ces braves
représentants honnêtes socialistes ont bien fait partie, il n'en va pas de
même. 3.1.1 Rémunérations abusives des dirigeants En France, l'ancien PDG d'Alstom,
Pierre Bilger, a été contraint par la pression médiatique et judiciaire de
restituer les 5,2 millions d'euros d'indemnités de départ, après la
découverte de la quasi faillite de son groupe. Et le débat se poursuit avec la
dispute autour des 20,6 millions d'euros d'indemnités réclamées à Vivendi
Universal par Jean-Marie Messier, son ancien PDG. La bulle boursière a éclaté
et les scandales, faillites frauduleuses, corruption dans les établissements
financiers, et autres malversations à la tête de sociétés cotées, sont
apparus au grand jour. Salariés, actionnaires, clients ont le sentiment de
payer le prix de cette croissance falsifiée. Tous... sauf les patrons. Car dans
le même temps, les dirigeants ont continué à bénéficier d'augmentations
substantielles. Les comités de rémunérations ont juste changé les critères
des bonus. Auparavant, ils étaient indexés sur la croissance et le cours de
Bourse, ils le sont désormais sur les cessions et le désendettement. En 2002,
selon Standard & Poor's, les quinze premiers dirigeants les mieux payés aux
Etats-Unis ont encore gagné en moyenne 35,8 millions de dollars sous forme de
salaires, bonus, primes, avantages en nature et stock-options exercées. En
France, les vingt premiers dirigeants les mieux payés ont bénéficié en
moyenne d'une augmentation de 20,75 % l'an dernier, malgré l'effondrement des
cours et de certains résultats. Le décalage avec le reste de la population, en
tout cas, ne cesse de s'élargir. Depuis 1980, le salaire moyen des ouvriers aux
Etats-Unis a augmenté de 66 % et dans le même temps les rémunérations des
patrons de 1996 %. En 1980, outre-Atlantique, le salaire moyen d'un PDG était
42 fois celui d'un ouvrier moyen, en 1990 l'écart est passé à 85 fois, et 531
fois en 2000 ! En France, selon le cabinet Proxinvest, en 2001, 39 des
principaux PDG touchaient en moyenne une rémunération (salaire plus bonus et
stock-options) de 7,4 millions d'euros, soit l'équivalent de 554 fois le SMIC.
Dans le même temps, les épargnants perdent des milliards, les licenciements se
comptent par centaines de milliers, et la rentabilité des entreprises est
faible. Ces gens ne sont pas des entrepreneurs, ils dirigent des sociétés,
c'est tout. Si vous entreprenez, créez et prenez des risques, vous pouvez
mériter la richesse. Mais si vous êtes un employé et dirigez ce que votre
prédécesseur vous a laissé, il doit y avoir des limites à ce que vous pouvez
gagner. La loi en France oblige la publication des rémunérations précises des
principaux dirigeants et mandataires sociaux, plus du quart des sociétés
cotées au premier marché ne respectent pas les textes, sans qu'ils soient
apparemment inquiétés. Les conseils d'administration, trop souvent composés
d'amis ou d'obligés, n'ont pas rempli leur rôle, étant au cœur de conflit
d'intérêt. 3.2 Les syndicats Les syndicats sont là pour protéger les
salariés de la branche ou de l'entreprise concernée. Cette double appartenance
pose déjà problème, puisque les intérêts de la branche peuvent très bien
ne pas être ceux de l'entreprise. Par contre, une chose est sûre, ceux de
l'entreprise ne sont pas souvent ceux de la nation. Ainsi les syndicats sont
fréquemment les alliés de l'obscurantisme, se refusant à toute évolution
sociale réelle. Par exemple ils se refusaient à toute restructuration des
mines de charbon, ce qui faisait que chaque salarié coûtait plus cher qu'il ne
rapportait à la France, bien plus cher souvent. Ils pourraient dire qu'ils
jouent leur rôle. Drôle de rôle, permettant au pays de s'enfoncer toujours
davantage dans la faiblesse économique. Le problème est de voir certaines
professions très protégées par les syndicats, alors que d'autres ne sont
concernées par personne. Ils vous rétorqueront que les gens en faisant partie
n'ont qu'à se syndiquer, et ils n'auront pas tort, à condition d'oublier les
conditions de force en présence. C'est facile aux salariés d'EDF de se mettre
en grève, prenant le pays en otage, alors que la production de courant
électrique est vitale pour bien des usages. EDF a le monopole de production en
France, et les salariés savent donc qu'ils ne seront concurrencés ni
remplacés par personne. Cela leur a permis, au fil des grèves ou des menaces
d'arrêt de travail d'avoir de très bons salaires, de bénéficier d'avantages
exorbitants, par exemple 1 % de la masse énorme du chiffre d'affaire de
l'entreprise va entre les mains du comité d'entreprise. Si les salariés du
métro parisien se mettent en grève, c'est toute une région qui est
complètement bloquée. Là aussi ils ont de très bons salaires pour un travail
guère fatiguant. La retraite à cinquante ans, un bon comité d'entreprise, un
avancement garanti… De l'autre coté, ou plutôt de bien d'autres cotés,
beaucoup d'autres professions regardent leurs avantages bouche bée. Les femmes
de ménage peuvent se mettre en grève, qui en a cure ? Qui les protégera ? Les
ouvriers du bâtiment ont un travail difficile, dangereux, épuisant, soumis aux
intempéries. Sont-ils bien payés pour autant ? S'ils font beaucoup d'heures
supplémentaires, ils pourront presque avoir le salaire tranquille des
professions vues ci-dessus, et encore. Et leur avancement ? La question les
ferait rire. Soumis aux aléas des chantiers, souvent situés loin de chez eux,
ils vont de travail en travail, contents d'être payés. Quant à la grève,
vaut mieux ne pas y penser, car leur salaire leur est indispensable. Pas
question de faire ensuite grève pour que la première grève soit payée.
Souvent immigrés, ou issus des milieux défavorisés, les ouvriers se
contentent, bien obligés, de ce qu'on veut bien leur donner, heureux lorsqu'ils
ne sont pas atteints par les multiples maladies du travail, non reconnues la
plupart du temps, car ils manipulent bien des produits dangereux : peintures,
soudures, amiante… ou ne souffrent pas des accidents de travail, alors que les
conditions de sécurité ne sont la plupart du temps pas respectées, les
grandes entreprises obtenant les gros contrats se dédouanant judiciairement de
la suite en passant par d'autres entreprises sous-traitantes, comme pour la
réalisation de l'opéra de la bastille par exemple, qui s'est réalisée en
bonne partie à l'aide d'une main d'œuvre illégale de sans papiers,
corvéables à merci, sans protection sociale ni paiement de taxes. Les
syndicats participent ainsi à l'injustice générale de la nation, à l'abri de
leurs beaux discours revendicateurs, ils ne sont en fait là que pour protéger
ceux déjà les plus protégés, à peu d'exceptions près. Ce qui est sûr est
que les laissés pour compte sont nombreux, et que personne ne les protège,
ceux là. 3.3 Les obédiences Elles sont théoriquement faites pour améliorer
le niveau de leurs membres, et par là, celui de la société toute entière.
Ainsi est la finalité notamment des loges maçonniques telles le Grand Orient
de France, la Grande Loge de France et autres mouvements n'acceptant de nouveaux
membres que dûment sélectionnés, après enquête quasi policière sur les
antécédents, questionnaire à domicile, batterie de questions posées devant
l'ensemble des membres de la loge, vérification de la bonne moralité, et le
plus souvent, plusieurs années d'attente. C'est normal : ces messieurs et
parfois dames (mêlées ou non selon l'obédience) ont l'éternité devant eux
et elles, rien de moins. C'est dire l'ampleur de la tâche qui attend tous ces
gens, des frères comme ils s'appellent entre eux. C'est dire aussi
l'extraordinaire poursuite philosophique de tels mouvements, dont l'action
concertative aurait été déterminante dans de grandes évolutions de la
société française, comme la création de la sécurité sociale ou la retraite
à soixante ans pour tous les français, qui aurait d'abord été décidée en
catimini au plus profond de l'ambiance feutrée des loges, inaccessibles aux
profanes. Quel fantastique instrument d'évolution humain aussi bien au niveau
personnel que de notre espèce. L'élite de la nation qui en quasi secret
s'ingénie à réfléchir, trouver des solutions, travailler en groupe afin que
les meilleures idées de chacun soient peaufinées par le plus grand nombre. Et
en plus tout ceci dégagé des influences politiques, commerciales, et
d'intérêts privés ou de corporation divers. Tout le monde a le droit d'entrer
dans ces mouvements. Bien sûr, il faut satisfaire aux conditions draconiennes
de passage. Tout le monde a le droit… certes, mais si on connaît déjà
quelqu'un dans la place, ce sera bien plus facile de se faire accepter. Si on
fait partie de la caste dite supérieure de la société : médecins, avocats,
ingénieurs… on sera bien plus enclin à examiner votre cas. Selon les
obédiences, on vous demandera de ne pas être un homme, ou une femme, ou de
croire en Dieu, ou de ne pas voter extrême droite. Tout cela diminue déjà
singulièrement le " tout le monde ". Maintenant, voyons le caractère
réel d'avancée sociale de ces mouvements. Les scandales de la loge maçonnique
dite P2 italienne, celle bien française niçoise ayant participé à la
gangrène judiciaire de blocages et malversations de multiples dossiers
judiciaires dénoncée par Eric de Montgolfier, procureur de Nice, sont là pour
nous faire douter de la perfection de ces loges, voire de celle de leurs
objectifs. En effet, comment ces mouvements, aussi beaux soient leurs objectifs
de départ, pourraient-ils être tenus à l'écart de la gangrène sociale
voulant que tout le monde profite au maximum des occasions à disposition, fusse
malhonnêtement. D'ailleurs, interrogés directement, les membres des loges
maçonniques ne s'en cachent pas : s'ils se glorifient de ne jamais avoir
(théoriquement) profité de leur position sociale souvent haute pour faire
profiter leurs frères humains de différents avantages au sein de la société
s'ils le pouvaient, ils reconnaissent que, si un frère présente les mêmes
caractéristiques qu'un inconnu pour un poste ou une promotion dans une
entreprise par exemple, c'est le frère qui sera nommé. Quoi de plus naturel.
Mais lorsqu'on sait comment fonctionne l'esprit humain, il est permis de douter
fortement de l'équité d'une telle décision. Celui ou celle qu'on connaît
paraît toujours mieux placé que celui inconnu. D'ailleurs, les francs maçons
ont tout un code pour pouvoir se reconnaître même s'ils se voient pour la
première fois, c'est ainsi l'assurance de ne pas faire de boulette lors des
choix éventuels à faire entre frère ou non frère. Enfin, le petit copinage
étant ce qu'il est, les malversations sont forcées, à moins que ce ne soient
tous et toutes de petits saints, ce qui ne s'est jamais vu, sauf à croire non
seulement à une religion, mais aussi que les loges soient des réservoirs de
pureté. On peut toujours rêver, mais pas s'illusionner. 3.4 Les religions
Beaucoup d'entre vous seront étonnés de voir placées là ces reines de
l'amour humain, pardon : de l'Amour. La raison en est au moins double : 1 : Tout
d'abord, vous n'ignorez pas les excès passés multiples des religions,
notamment l'une des plus anciennes : le catholicisme. Que de tortures infligées
pour vous faire connaître précisément l'amour, d'où sans doute l'expression
populaire : l'enfer est pavé de bonnes intentions ! N'importe, on peut
considérer que cela témoigne d'une époque ancienne où la vie était bien
dure, où il était normal de casser les membres des enfants pour attirer la
pitié des gens à la vue de leurs membres difformes lorsqu'ils mendiaient,
rémunérant ainsi leurs maîtres qui les avaient parfois achetés à leurs
parents incapables ou non désireux de les nourrir. Oublions aussi le fait que
cette même religion incitait le bas peuple à respecter et craindre tant de
profiteurs au dessus de lui, tels que les prêtres, nobles, roi : pouvait-on en
effet provoquer une révolte contre celui choisi par Dieu ? ou refuser de payer
aux évêques les papiers permettant de supprimer vos péchés ? On peut arguer
que tous alors y croyaient, disons… plus ou moins. Oublions enfin, liste non
exhaustive, cette fable d'Adam et Eve créés en un jour, image de l'ignorance
d'autrefois. Même si bien des français y croient encore dur comme fer, la
plupart des pratiquants considèrent que c'est bien précisément une image non
à prendre à la lettre. La religion fut bien utile pour contenir beaucoup de
rebellions, faire accepter au plus grand nombre leur condition miséreuse, et,
tout comme les innombrables dieux et idoles inventés par le genre humain,
permit aux fourmis humaines de comprendre leur environnement comme ils le
pouvaient, puisque tout était la volonté de Dieu, et que le mal qu'ils
voyaient pourtant leur arriver quotidiennement était la résultante de leur
propre comportement, issu lui même de ce vilain Adam ayant volé la pomme
défendue. 2 : La deuxième raison est qu'on ne peut plus tolérer qu'au nom de
l'Amour, l'homme en vienne sur tous les continents, à toutes les époques
proches ou lointaines, à s'entretuer. Je t'aime, donc je te tue, bel axiome
vraiment ! Actuellement, la croisade contre le mal, instituée par ce
merveilleux pourfendeur du terrorisme Bush, aidé par quelques égarés,
chevaliers des temps modernes, nous plonge quelques siècles en arrière, signe
évident du peu d'amélioration philosophique humaine de par les siècles.
N'oublions pas que l'ami Bush fut sauvé des tourments de l'alcool par la
révélation divine qu'il eut adulte confirmé, qui le conduisit notamment à
tuer des dizaines de milliers d'irakiens, à l'aide de la fameuse invention des
armes dites de destruction massive, qu'il se fit un plaisir d'employer au
maximum. C'est beau la religion ! Non seulement, cet amour qui tue, fait
souffrir au quotidien, éloigne toujours davantage l'homme du bonheur qu'il peut
trouver sur terre, mais en plus il prend bien des ressources à beaucoup de
personnes et d'institutions. Que dire de tous ces gens passant tant de temps à
prier dans leurs lieux de cultes, se faisant pardonner leurs péchés par le
père éternel, pour ensuite supporter la misère humaine sans honte ; hors
quelques paroles mielleuses, dénuées de toute réalité le plus souvent. Ce
sont, bien sûr, lieux de rencontres, temps d'occupation bien utiles aux désœuvrés,
culture dans laquelle ils se reconnaissent. C'est dire que l'utilité finale,
même si elle n'est pas celle affichée, n'est pas inutile. Cependant, toute
cette énergie qui aurait pu être consacré aux autres est parfaitement
stérile. Car si prier avait pu amener un quelconque bonheur autre que mystique
sur terre, cela fait bien longtemps que tous y passeraient leur temps. Certes,
nous avons les miracles que des millions de gogos, malgré tout le respect que
je leur dois, croient. Mais… non, c'est inutile d'argumenter, car la foi n'est
en réalité qu'affaire de pari, celui de Pascal, voulant qu'à tout prendre, il
valait mieux croire que l'inverse, car si on avait raison de le faire, on y
gagnait le royaume éternel, et sinon, on mourait comme les autres de toute
façon. Les arguments ci-dessus en fait démentent l'innocuité de ce pari
amenant quotidiennement son lot d'horreurs, au nom de Dieu, au nom de l'Amour
confraternel. Dieu existe peut être, personne ne peut le savoir, pour l'instant
du moins, puisque la science, véritable Dieu moderne, ne peut expliquer le
monde, dans bien des petits détails comme pour des grands faits. Si Dieu
existe, il est bien plus probable qu'il ne relève que de l'énergie pure, et
non pas du bonhomme (excusez-moi pour l'irrespect) à barbe blanche venant vous
taper sur l'épaule pour vous aider à sortir d'un des multiples fossés de la
vie. Evidemment, bien d'entre vous me haïrons si d'aventure ils en venaient à
douter de leur foi. En effet, vous n'auriez plus de réponse aux trois questions
essentielles que le plus imbécile porte en lui : d'où viens-je, pourquoi
suis-je là, où irai-je après ma mort ? car les réponses deviennent : je
viens du néant, je suis là par pur hasard, je retourne au néant sans aucun
espoir de vie autre que par le biais de mes atomes, c'est à dire que ma pensée
disparaît définitivement, hors les quelques signes bien terrestres que j'aurai
pu en laisser avant ma mort. Mais finalement, est-ce donc si atroce la vérité
? Profitez de votre présence sur terre pour prendre du bonheur, et en répandre
autour de vous, véritable but de toute vie, du moins devrait-il en être ainsi.
Mais les pratiquants religieux respectant leurs prêtres honnissant les biens
matériels se gardent bien de s'en passer, mentant sans arrêt contre leur foi
et pensée apparentes. La plus belle œuvre de l'être humain est très
certainement de remplacer le Dieu qu'il s'est inventé de toutes pièces. Il
sait son illusion, est capable désormais de faire fortement reculer la maladie
et la souffrance, peut (même s'il ne le veut) faire vivre dans des conditions
décentes, contre le froid, la faim, les humains de la planète entière : qu'il
le fasse ! Evidemment la maladie, la haine, les attentats, crimes, horreurs
diverses et hélas variées existeront toujours, mais quelle joie de comprendre
qu'on peut les faire fortement reculer, quitte à comprendre son meurtrier,
même si on ne l'accepte pas et ne doit pas l'accepter ! Quelques éléments
tout de même vous indiquant, si vous le voulez bien, pourquoi on ne peut pas
croire en un Dieu. La vie s'est crée à partir du néant, comme le montre la
dite théorie de l'évolution, corroborée par tant de faits qu'elle est
certainement infiniment plus croyable que l'incroyable théorie du
créationnisme, présentée pourtant comme un fait par tous ces rêveurs
attardés. Ils ont si peur de la réalité, qu'ils ne veulent pas la transformer
en rêve pour le plus grand nombre en y travaillant jour après jour,
préférant se penser comme le peuple élu, ou l'être que sa foi va sauver,
contre tous les méchants qui méritent si fort leur malheur quotidien,
puisqu'ils font, vivent et viennent du mal. Cela les arrange bien. Non. Ils
n'ont rien à donner de leur richesse intérieure ou extérieure, car leur Dieu
les a choisi, et pas les autres. C'est ainsi. Les éléments naturels ont créé
la vie, les acides aminés, les bases nucléiques de la vie. J'ai lu un livre
très amusant, disant que si on mélange des roues et tous les autres
constituants d'une voiture, on n'obtiendrait jamais une voiture. Que par contre,
si un créateur, une volonté était présente, la voiture serait créée, comme
l'être humain le fut. Pourtant, si on mélange deux doses d'hydrogène pour une
d'oxygène, avec une étincelle, on obtient bien de l'eau. Sans nulle
intervention surnaturelle. Ainsi fut créée la vie, patiemment, l'être humain
ne pouvant comprendre ce que le temps fit, tout au long des milliards ou
millions d'années de l'évolution. Pauvre fourmi vivant à peine une centaine
d'années, comment pourrait-il se représenter tant de temps ? Et pourtant
certains y arrivent, mais craquent tout de même devant le merveilleux qu'on
leur présente. C'est tellement plus facile et sécurisant. C'est pourquoi tant
de scientifiques, dits grands penseurs peuvent croire comme du béton à la
fable de la création d'un couple à partir de rien, ou, dans le meilleur des
cas, à la création du monde originel, même si le reste de l'œuvre fut celle
de la nature, sous, bien sûr, le regard bienveillant de l'éternel. Il n'est
pas facile en effet d'accepter ses propres insuffisances, et encore moins de
tolérer sa disparition complète comme celle de tous les êtres qu'on aime ou
qu'on a aimé. L'humain partagerait 98% des gènes de la souris, et seulement 14
gènes de la souris n'ont pas d'équivalence avec ceux des humains qui ont en
commun… 99,4 % des gènes du singe. Même les plantes ont des gènes en commun
avec nous. C'est normal, puisque la vie fut d'abord algue unicellulaire, puis
pluricellulaire, puis poisson, rongeur, singe, puis homme et femme. Reste à
savoir d'où vient l'atome, le quark, le photon… on ne le sait pas. Les
scientifiques manient tous ces éléments de la vie, déduisent que les uns
constituent les autres, mais ne savent d'où viennent les premiers, poursuivant
la course à la connaissance désespérément et passionnément. Vous n'y croyez
pas ou ne voulez pas y croire ? C'est votre droit, mais n'en profitez pas pour
refuser le dialogue, écraser autrui de votre morgue, suffisance, faites de
votre peur de la confrontation à d'autres cultures, d'autres croyances,
d'autres manières de vivre. Donnez de l'amour, pas de la haine au quotidien. Si
vous croyez en un Dieu, faites que le monde terrestre humain puisse lui convenir
au maximum, lui ressemble le plus possible, mais pas à l'aide des armes. Ne
tolérez plus de vivre avec mille lorsque tant d'autres n'ont pas même un, et
crèvent de faim, de soif, de maladie aisément guérissable ou évitable pour
vous, souffrent de peur, de haine, de torture, de guerre, et de tant d'autres
maux que votre silence seul permet de perdurer. Oui ! Pleurez de toute cette
haine, de ce manque d'amour terrible, puis ravalez vos larmes, retroussez vos
manches, et donnez un peu aux autres, à celui qui vous côtoie. Donnez lui de
l'amour, mais du vrai, pas des paroles qui peuvent être utiles, mais qui
doivent être accompagnées du mode d'emploi quotidien, si dur à apprendre et
à transmettre pour qui ne s'en est jamais servi. II Les ordures d'en bas Le
lecteur sera peut être un peu étonné de constater que le chapitre qui leur
est consacré est bien moins fourni que les autres. La raison en est double :
d'abord, c'est eux les responsables du sentiment d'insécurité ambiant qui
frappe toutes les catégories de la population, qui sont abreuvés de leurs
exploits, et les connaissent malheureusement très bien. Ils font sans cesse les
gros titres des journaux télévisés et autres pour les agressions avec ou sans
arme, viols, meurtres, hold up, racket. Pourtant, et c'est la deuxième raison,
ils sont loin de constituer le principal de la délinquance en France, même si
encore une fois, ils en constituent la face la plus voyante. Les autres formes
de délinquance, plus silencieuses, sournoises, la plupart du temps soit
amnistiées de fait par une insuffisance criante volontaire des moyens mis en
place pour lutter contre elles (délinquance financière, mafias politiques et
criminelles…), arrêt des affaires en cours visant des gros bonnets, amis des
gens en place, ou dans la sphère d'influence française qu'il ne saurait être
question de mettre sur le grill, ou encore amnistie judiciaire par le vote de
lois idoines, comme on l'a vu pour les financements des partis politiques à
l'aide des fausse factures par exemple. 1 Les criminels Amenés par une triste
vie psychique, matérielle, héréditaire ou autre à commettre des crimes, ils
sont parfois considérés comme des êtres pervers par la médecine
psychiatrique, c'est à dire comme des êtres impossibles à remettre dans le
droit chemin. Ils ont eu droit à leur peine de prison, parfois à perpétuité.
Perpétuité, cela veut dire à vie, mais hypocrisie suprême de la société,
sachant que cela n'est jamais le cas, elle est parfois assortie d'une peine
incompressible pouvant aller jusqu'à trente années, c'est à dire qu'au
maximum la perpétuité peut alors aller jusqu'à trente ans, en théorie bien
sûr. En général les criminels écopent d'une peine bien inférieure, surtout
s'ils ont tué par crime passionnel, la plupart du temps en effet les jurés
considèrent que la passion, l'amour qui fait tuer peut bénéficier de
circonstances atténuantes. Ainsi, celui qui a ôté toute une vie, c'est à
dire en moyenne une cinquantaine d'années, ne reste que cinq à dix ans en
prison, puis peut considérer qu'il a payé sa dette à la société, sans rien
devoir à la famille et aux amis de la victime, qui eux passeront le restant de
leur vie avec leur souffrance quotidienne. Quoiqu'il en soit, par la suite,
statistiquement, un criminel sur trois qu'on libère recommencera à tuer. Cela
fait beaucoup, et de plus le circuit peut continuer ainsi. Mais généralement,
après trois récidives, on laisse bien plus longtemps le criminel en prison.
Mais que de temps perdu, de souffrances endurées, de vies gâchées, à
commencer même par celle du violeur, ou tueur multirécidiviste qu'on aurait pu
arrêter plus efficacement immédiatement. Les peines de prison ne servent pas
à grand chose. Si elles sont courtes, elles servent de faire valoir aux petites
frappes une fois de retour dans leur quartier ; plus longues, elles donnent
" la haine " comme le disent aux protagonistes les subissant, alors
que de la haine contre la société, leur famille, leur vie, ils n'en manquent
généralement déjà pas. Rééduquer par un suivi psychologique les condamnés
durant leur détention, les obliger à effectuer un travail, quel qu'il soit,
pour leur apprendre un métier, les obliger à s'habituer à œuvrer serait
bien, quitte à leur mettre un boulet aux pieds, bonne vieille méthode
d'autrefois, ou plus moderne, une puce informatique dans le corps pour
facilement pouvoir les retrouver par exemple. Il serait sain pour la société
de les obliger à rembourser entièrement les conséquences de leurs actes, pour
autant qu'ils le soient. En tout cas on pourrait faire un effort en ce sens, car
un an de prison n'a jamais dissuadé une ordure de faire fortune en quelques
mois en vendant de la drogue, ou cambriolant à répétition des endroits bien
ciblés, si besoin arme au poing. Pour les cas les plus graves, viols, meurtres,
tortures… le mieux serait de détruire la partie de cerveau correspondant à
l'agressivité. Cela ne résoudrait certainement pas tous les cas, mais irait
dans le bon sens, pour le profit de tous, y compris du principal protagoniste
victime première de ses agissements sans doute incontrôlables. Les bons
esprits crieront au fascisme peut être, mais il est sans doute plus inhumain
d'enfermer quelqu'un des années ou dizaines d'années, sans suivi psychologique
généralement, sans activité réelle le plus souvent, le laissant revenir dans
la société sans argent, formation, relations, le condamnant de manière quasi
certaine à revenir, par manque de choix, dans ses anciens démons, plutôt que
de le suivre psychologiquement, matériellement, l'empêcher ou le freiner
sérieusement de recommencer, tout en l'obligeant, sa vie durant, à aider à
réparer les torts qu'il aura pu causer. 2 La dite petite criminalité Des tags
sur les immeubles, dans les couloirs et paliers mêmes, sur tout bâtiment. Tout
cela coûte cher, en nettoyages, pose de peintures anti tags, et aussi par
l'effet de contagion : la SNCF et la RATP le savent bien : il suffit de ne pas
nettoyer ou réparer un matériel mis à la disposition du public pour que les
dégradations volontaires s'enchaînent rapidement, le moins appelant le moins,
en une spirale infernale. Cela amène à un sentiment d'insécurité,
d'impuissance des adultes à vivre dans un quartier sain, et les petites frappes
ont à contrario un sentiment de puissance, se retrouvent dans leur monde qu'ils
dégradent joyeusement. Des petits vols, larcins pourrait-on dire, de nuit dans
les parkings : vitres de voitures brisées pour prendre un auto radio ou un
objet oublié ; comme on cueillerait une fleur : on fait son marché. Les vols
peuvent être importants à l'occasion, mais sont toujours traumatisants pour la
victime qu'ils renforcent dans son sentiment de ne rien pouvoir y faire. Les
policiers se plaignent de toutes ces petites ordures qu'on prend sur le fait des
dizaines de fois et qu'on remet en liberté, du fait de leur jeune âge, de la
faiblesse relative de leurs larcins, de l'impuissance des magistrats face aux
textes de loi empêchant toute répression sérieuse contre les mineurs. Mais
qu'on imagine : prendre des dizaines de fois en flagrant délit, comme le
réclame une loi délirante, amplement favorable aux multi récidivistes,
signifie que ces crapules ont forcément commis des centaines d'actes
délictueux que l'on a jamais pu relier à leur auteur. Et tout cela en totale
impunité de fait. Alors tous ces enfants volant, rackettant, taguant,
détruisant, exerçant leur agressivité, leur mal être en toute impunité, on
voudrait subitement les voir à l'âge de la majorité devenir des petits anges,
après avoir semé l'enfer autour d'eux une bonne douzaine d'années. C'est dire
l'irresponsabilité de la société. Vous passez dans la rue, ils ou elles (les
filles deviennent de plus en plus agressives, parfois davantage que leurs
collègues masculins, très redoutables en bandes) vous regardent avec insolence
; mais gare à vous si vous les regardez ne serait-ce que quelques secondes,
c'est alors signe d'agressivité, et il risquerait de vous en cuire ; par contre
vous devrez subir leurs regards lourds de haine accumulée contre l'univers
entier, et donc contre vous qui à leurs yeux le représente. Ils crachent dans
la rue, fument leur drogue ou se piquent contre vos immeubles, ou sur vos
paliers ou dans vos parkings. Ils parlent fort, sifflent, surtout la nuit
lorsqu'il n'y a plus un bruit dehors, se hélant à trente mètres de distance,
ou carrément discutant le bout de gras, du treizième étage au rez de
chaussée. Ils passent en scooter débridé, au bruit pétaradant suffisant pour
réveiller des milliers de personnes sur leur passage, en toute illégalité.
Sur leurs deux roues, ils jouent à la course dans les voies et lieux
piétonniers, mais vous insultent de la plus forte manière dès que vous leur
demandez gentiment de rouler moins rapidement, à cause des personnes âgées,
des enfants en bas âge, n'osant pas trop leur rappeler que ces lieux sont
interdits à tout engin à moteur. Parfois ils ne s'en rendent même pas compte
d'ailleurs, ayant depuis longtemps, depuis toujours pour certains, oublié toute
référence à la loi et au civisme. Pour eux seul compte le fait d'être libre
de faire ce qu'ils veulent, refusant avec la plus rare violence qu'on leur dicte
quoique ce soit, et surtout pas ce qui pourrait leur rappeler une autorité
quelconque qu'ils vomissent à l'avance. 2.1 Que se passe t-il lors d'une
agression 2.1.1 Agression verbale Un inconnu vous agresse pour une raison ou
pour une autre chez vous ou dans la rue, par exemple en vous insultant : vous
portez plainte, vous avec non seulement la chance d'avoir des témoins, mais
bien plus encore, mais là nous sommes déjà quasiment sur la planète mars,
ces témoins veulent bien dire par écrit ou devant tribunal ce qu'ils ont vu et
entendu, eh bien vous aurez fait tout ce travail pour rien, puisque dès que
vous porterez plainte, le fonctionnaire de police ou de gendarmerie vous dira
peut être qu'il y a deux heures de queue, mais plus sûrement encore qu'il
inscrira votre plainte sur le registre de main courante, c'est à dire aux
oubliettes. A la rigueur cela servira si la personne provoque d'autres
agressions pour dire, ce que tout le monde savait déjà, qu'il est agressif
depuis longtemps. Si vous portez plainte avec constitution de partie civile, ce
qui force la justice à faire théoriquement une enquête, le président du
tribunal fera un classement sans suite dès qu'arrivera sur son bureau votre
plainte, c'est à dire qu'il ne vous restera que vos yeux pour pleurer. 2.1.2
Agression physique Si cette fois vous êtes victime d'une agression physique, ce
qui a lieu en fait très souvent, soit que vous ayez eu l'inconscience de
vouloir téléphoner avec le dernier téléphone portable dans un lieu public,
ou que vous vous soyez fait insulter et ne vous soyez pas laissé faire, ou pour
toute autre cause laissée à votre imagination ou expérience personnelle de la
vie que vous possédez : vous vous battez. C'est bien, vous êtes courageux, et
ne dédaignez pas de perdre quelques dents pour votre vie entière, ou de perdre
un œil par exemple d'un bon coup de poing. Mais voilà, vous n'avez pas envie
de perdre ni dent ni œil, et en plus vous savez vous battre, et c'est votre
agresseur que vous envoyez au tapis. Tragique erreur ! Il vous a agressé
comment, vous demandera le président du tribunal devant qui votre agresseur
aura évidemment porté plainte, plainte qui cette fois ci n'aura pas été
classée sans suite. C'est normal, vous êtes identifiable, et il y a coups et
blessures. Certes, si c'était vous à qui il manquait deux dents et un œil,
votre agresseur ne serait pas resté, les bonnes gens ne seraient pas intervenus
pour le ceinturer, et vous auriez alors seulement le recours de faire jouer
votre assurance qui vous aurait donné le moins d'euros possibles, ou rien du
tout si elle le peut juridiquement. Et si l'agresseur avait pu être mis en
prison, il aurait à 99 % été insolvable, ou aurait rapidement déménagé
sans laisser d'adresse, une fois mis en liberté dite surveillée, ou aurait
fait quelques mois de prison au maximum, pour en ressortir plus terrorisant
encore, pour aller ôter quelques dents à d'autres quidams, ou pire. Mais
n'importe, vous voici face au tribunal, et son président vous demande comment
l'individu vous a agressé ? ben c'est simple, il m'a arraché mon téléphone
portable, lui direz-vous par exemple. Vous a t-il donné des coups pour cela ?
Non, lui répondrez vous Et le président vous donnera tort, car vous ne deviez
faire que le ceinturer. Certes, c'est difficile à ceinturer un voleur, car
voyez-vous, on ne sait pas trop pourquoi, mais en général il ne se laisse pas
faire, se démène, et donne à l'occasion quelques mauvais coups. Mais voilà,
vous n'aviez pas à frapper, mais deviez répondre à l'agression en proportion
de l'attaque, et êtes donc condamné à réparation, c'est à dire à verser
une indemnité à l'agresseur, non remboursable par votre assurance en
général, qui peut se chiffrer fortement, et aux dépens (frais occasionnés
par le procès). Si vous avez de la chance, et qu'il est encore en état de
marche, vous aurez tout de même récupéré votre portable. Vous pensez que ce
récit relève de la pure hérésie ? Alors vous êtes fort mal renseigné sur
les mœurs de la société dans laquelle vous êtes. En pratique, vous devez
attendre d'être frappé avant de frapper, de recevoir un coup de couteau avant
d'en donner (mais vous n'avez pas le droit d'en porter), et ainsi de suite. Dans
le meilleur des cas, vous sortirez blanchi du procès qui vous aura donné
raison. Souhaitons alors pour vous que vous n'ayez pas affaire à la famille et
aux amis de l'agresseur, qui trouve décidément que la justice est très mal
rendue dans ce pays, si on ne peut plus agresser sans y perdre des dents. Dans
le pire des cas, vous aurez non seulement perdu votre procès, votre portable,
une ou deux dents, devrez payer des indemnités assez forte à votre agresseur
qui n'en est pas à son coup d'essai, mais encore vous aurez affaire à la
sortie du tribunal à la famille et aux amis, qui ne trouveront pas cette
sentence suffisante, ou/et aurez vos biens : boite aux lettres, voiture,
appartement, cage d'escalier abîmés, et vos enfants menacés ou davantage.
Vous aurez la ressource de déménager en perdant toutes vos habitudes, la vie
douillette que vous aurez mis des dizaines d'années parfois à vous forger dans
votre quartier, voire retirerez votre plainte avant qu'elle n'aboutisse devant
le tribunal, si tout ceci s'est produit avant, découragé par les menaces et
voies de fait. Ce qui permettra à votre agresseur de continuer sa belle vie
d'impunité et d'agressions. 2.2 Trois exemples parmi tant d'autres Exemple
vécu, une petite ordure de 15/17 ans venant dans la cour d'école primaire avec
son scooter, là où les enfants de 6 à 11 ans sortent du bâtiment scolaire.
Certes, pour ce faire, il a dû franchir la grille ouverte pour laisser les
gamins sortir. Tous les parents laissent faire avec une désapprobation
silencieuse. Un adulte pourtant, sans doute un peu inconscient du risque, va
voir le jeune homme juché sur sa monture pour lui demander gentiment de s'en
aller. Celui-ci le toise de toute sa haine, tutoyant sans vergogne ce qui
pourrait être son père : " tu crois que je ne sais pas ce que je fais ?
" et devant le mutisme de l'homme stupéfait par son comportement : "
je t'emmerde, je t'emmerde ! ", puis fait vrombir sa machine, va un peu
plus loin, observe l'adulte toujours resté sans voix : " et alors,
qu'est-ce que tu as ? ", l'homme de répondre enfin : " mais quel
irrespect, c'est incroyable.. ", et le jeune de dire : " je t'encule,
je t'encule, je t'encule " tout en partant enfin, face aux parents tous
désarçonnés, et quelque peu énervés. Vous croyez que nous sommes sur la
planète Mars ? Que c'est là chose rarissime ? Mais bien sûr que non, c'est du
quotidien de même pas de cité, juste avec pas loin des quartiers recelant
multiples petites ordures. C'est pourquoi les adultes se taisent, et que les
ordures d'en bas en remettent constamment, sûrs de leur puissance. Continuons
sur cet exemple : que pouvait faire l'homme ? Taper sur le jeune, quel outrage,
il suffisait à l'autre de porter plainte pour qu'on l'emmène au commissariat
de police ; que lui aille porter plainte ? C'est ce qu'il a fait, mais las, il
ne connaissait pas le nom de l'ordure ; il l'aurait connu d'ailleurs, qu'on se
serait contenté de l'inscription de l'incident sur une main courante, non sans
qu'il ait fait auparavant deux heures et demi de queue. Donc l'homme est parti
sans rien faire, fou furieux de son impuissance. Il avait bien conscience qu'il
aurait dû répondre vertement au petit con, mais il a deux enfants en bas âge
: qu'arriverait-il si on s'en prenait à eux, qu'y pourrait-il ? Aller voir les
parents ? Allons donc ! D'ailleurs il l'avait fait, pour des incidents moins
graves, des gosses qui obstinément tapaient sans raison sur les siens.
Courageux, il se renseignait sur les noms, les adresses (non, non, l'école n'a
pas le droit de donner les adresses, mais elle ne peut pas non plus régler tous
les problèmes voyons !), et allait voir les familles. Après il fallait voir
sur les boites aux lettres le nom, qui ne correspondait pas forcément à celui
des enfants (ben oui, un fils d'immigré, avec quatre mères potentielles par
exemple, toutes avec le même père dans le meilleur des cas, avec des enfants
faisant parfois la navette entre le pays d'origine et la France, portant le
même nom, mais n'ayant pas toujours la même tête, pour faciliter la
continuation du versement des allocations familiales par exemple… tout cela ne
facilitait pas sa recherche. Alors, bien implanté dans le quartier, il
interrogeait les voisins, les enfants traînant dans la rue, les gardiens
d'immeubles. Un gamin dit : ah oui, Adon, ah oui je le connais, quand il est
gentil, il ne me frappe pas. " Ah bon ! il te frappe, tu n'es donc pas un
de ses amis ? " - Si, mais il frappe parfois même ses amis… l'homme
décontenancé poursuit sa route, pourvu de maigres renseignements, qui lui
permettent pourtant d'aller un peu plus loin. Il voit une gardienne des
logements proches de celui du dit Adon. " La famille d'Adon ? oh la la,
faites attention, ils sont dangereux, ont affaire régulièrement avec la
police, un grand frère est en prison, un autre est habitué aux coups
pendables, toute la famille ne vaut rien, c'est la pire du quartier. Notre homme
n'est pas un héros, mais il aime ses enfants, et malgré sa peur, il veut tout
faire pour les aider, ne se résolvant pas à ce qu'ils se fassent frapper dans
un lieu dédié à l'enseignement. Et puis il croit à ce que disent les
gouvernants, la police : c'est aux gens de se prendre en charge, c'est eux qui
constituent ce qu'on appelle la mentalité collective de tout un peuple ! Donc
il arrive au logis, mais difficile de trouver le bon nom sur la boites aux
lettres, rien ne correspond. Quelqu'un à une fenêtre, il en profite pour lui
demander s'il connaît où est la famille d'Adon, on lui répond que
précisément c'est là. Nul hasard là dedans, le téléphone arabe fait une
fois encore ses preuves : on l'attendait. Un homme noir passe justement dans la
rue, dit : " ah bon, c'est là qu'habite Adon, alors je vais monter car il
a frappé ma fille ! ". L'homme paraît très énervé, ils se suivent dans
l'antre du loup, sont reçus par une femme et le grand frère sans doute ; la
femme se présente comme la mère, mais en est peut être une autre, ou la
grande sœur, c'est difficile de savoir. De suite, l'autre homme et la famille
se prennent de bec, s'envoient des menaces au visage, et l'homme s'en va. Le
premier homme qu'on a suivi, plus calme, plus malin, discute tranquillement,
écoute, demande à ce que son enfant, victime d'un début de racket, soit
respecté. La mère écoute, et on se quitte en bons termes. Le lendemain, Adon
menace à nouveau son fils, l'homme va cette fois directement voir l'enfant
d'une douzaine d'années à la sortie du collège. Adon lui affirme que son fils
lui a dit un tissu de mensonges, puis argue d'une violente douleur au ventre
pour s'en aller rapidement, entouré de tous ses copains sans doute aussi
racailles (ben oui : qui se ressemble s'assemble) que lui. L'homme fâché parle
à la principale ayant vu la scène, et sortie pour voir ce qu'il en était. La
chance est que cette femme est à poigne, responsable, n'entendant pas voir son
établissement aller à vau l'eau. L'homme considère que ce qu'il a fait est
mieux que rien : il a alerté la principale, la famille de la petite frappe, l'a
même contacté directement, c'est à dire tissé autour de lui un réseau lui
montrant qu'il ne s'attaquait pas à personne isolée, la victime rêvée ne
pouvant faire appel à personne. C'est pourquoi ceci, avec d'autres choses (par
exemple l'homme a fait faire du rugby à son fils pour qu'il puisse vaincre sa
peur ; la peur, base de toutes les victimisations) a permis à son fils d'être
abrité de cette petite ordure, qui a néanmoins continué à déployer ses
tristes talents sur d'autres gosses moins abrités, souvent n'osant même se
plaindre à leur famille, parfois n'écoutant ou n'entendant de toutes façons
pas leur enfant. 2.3 Les course-poursuite des malfaiteurs Deux exemples : 1 : En
sept 2003 : un dimanche dans Paris, à 11h30. Les policiers remarquent un homme
au volant d'un véhicule volé le 29 août dernier. Ils tentent de l'arrêter
mais le conducteur leur fonce dessus et manque de les écraser, avant de prendre
la fuite. Arrivé dans le Val-d'Oise, l'homme est pris en chasse par une autre
patrouille. A la hauteur d'Eragny, en sortant de l'autoroute A 15, il percute
volontairement une voiture de police qui tente de l'arrêter et blesse un
policier. Poursuivant sa route, il fonce ensuite sur un autre véhicule de
police à Taverny. Trois policiers qui se trouvaient à l'intérieur sont
blessés en se cognant la tête contre le pare-brise. Deux motards prennent à
leur tour le véhicule en chasse, et l'un d'eux est blessé lors de la
poursuite. Le conducteur, continue sa route en empruntant l'A86. Il est
finalement interpellé vers 13h00 dans une impasse à Saint-Denis par deux
fourgons de gendarmerie qui le poursuivaient ainsi que par des motards de la
police. L'homme âgé de 27 ans, bien connu des services de police pour vols de
véhicules, a finalement été interpellé et placé en garde à vue à
Saint-Denis. 2 : L'interpellation de deux jeunes gens à L'Haÿ-les-Roses en
1999 avait mobilisé 25 équipes de police. Deux jeunes gens en septembre 1999
ont essayé d'échapper à la police à bord d'une camionnette volée contenant
le produit d'un cambriolage commis dans le Val-d'Oise. La course-poursuite fut
mouvementée, les renforts ont afflué. Au total, 25 équipes de police - 16 des
Hauts-de-Seine, 8 de la Seine-Saint-Denis et 1 du Val-d'Oise - ont participé à
la longue course-poursuite. L'interpellation finale a été violente. Conduits
au commissariat de L'Haÿ-les-Roses, les deux jeunes hommes avaient "des
hématomes importants au visage", selon les termes du procès-verbal. Le
premier a eu neuf jours d'incapacité temporaire de travail (ITT) ; le deuxième
présentant un traumatisme crânien avec perte de connaissance, une ITT de dix
jours. D'un coté, c'est tout à l'honneur de notre société de protéger les
droits des malfaiteurs. Par contre, il est ahurissant de constater que ceux-ci
peuvent mobiliser jusqu'à 25 équipes de police pour simplement rattraper leur
véhicule en chasse. Imaginez-vous combien de personnes ces voyous ont risqué
de renverser mortellement sur leur passage : roulant à tombeau ouvert, prenant
sens interdits et voies à contre sens, sans évidemment respecter quelque
panneau ou feu routier que ce soit. Pourquoi donc dans ce cas les forces de
police n'ont-elles pas tout simplement le droit de tirer sur tout véhicule en
fuite ? Parfois on ne les rattrape jamais, parfois ils tuent des innocents sur
leur passage en fuite, parfois les truands, eux, n'ont aucun scrupule à tirer
sur tout ce qui bouge. Parfois aussi, c'est tout un quartier qui se soulève
parce qu'un truand pourchassé s'est accidenté et tué. Un de moins direz-vous,
mais combien de véhicules brûlés, mobilier urbain saccagé, membres des
forces de l'ordre blessés, argent public utilisé dans ces opérations dit de
maintien de l'ordre… Manifestement, l'ordre n'est plus respecté dans des
quartiers entiers, faisant la voie belle à l'extrême droite, au profond
dégoût des citoyens incriminés vivant l'humiliation quotidienne de devoir se
courber devant autant de petites frappes de leur quartier. 2.4 Une tournante
Patricia, 14 ans, servait d'objet sexuel aux garçons de son collège et de sa
cité, à Vigneux-sur-Seine (Essonne). devant pratiquer des fellations, chez
elle une première fois puis à de multiples reprises dans une cave de la cité
de la Croix-Blanche, et à une reprise d'actes de sodomie, d'août à décembre
2000. A une occasion, l'une de ses copines du collège a été entraînée avec
elle et a subi le même sort. Onze de ces petites ordures, en détention
provisoire depuis leur interpellation, entre novembre 2001 et avril 2002,
comparaissent pour viols en réunion devant la cour d'assises des mineurs de
l'Essonne, à Evry. Sept mineurs de moins de 16 ans, également impliqués dans
cette affaire de tournante, seront jugés par le tribunal pour enfants, fin
novembre. Patricia est complètement fermée et a beaucoup de mal à parler.
Traumatisée et menacée, l'adolescente a été placée chez ses grands-parents,
dans le sud de la France. Elle a tenté de se suicider, en novembre 2001, avant
d'être hospitalisée dans un service psychiatrique puis placée dans un foyer
pour jeunes en difficulté. Elle était revenue chez ses parents, qui avaient
dû quitter la Croix-Blanche, tout en essayant de reprendre sa scolarité quand
son père s'est suicidé, cet été. Il a laissé une cassette dans laquelle on
comprend à demi-mots qu'il n'a pas su faire face et qu'il s'en voulait. Il se
faisait le reproche de n'avoir pas vu que sa fille subissait des violences
sexuelles à répétition à quelques mètres de chez elle et que leurs auteurs
la faisaient passer pour la salope du quartier. L'un de ses agresseurs lui avait
même fait croire qu'il avait pris des photos pour les montrer à son père. La
cave où les adolescents entraînaient de force la collégienne était devenue
le lieu de rendez-vous où ils venaient assouvir leurs pulsions sexuelles,
parfois plusieurs fois par semaine. Sur les murs, figuraient des inscriptions
sans équivoque sur l'utilisation des lieux : " la cave des putes, toutes
les salopes nous sucent ". D'après le témoignage d'un adolescent, une
file d'attente d'une vingtaine de garçons se formait certains jours devant la
cave, chacun passant à tour de rôle, voire plusieurs fois au cours d'une même
après-midi. A force de circuler à l'intérieur de la cité et du collège, la
rumeur a fini par parvenir à la police. En avril 2001, deux écolières sont
venues tout raconter. Convoquée début mai, Patricia a d'abord nié avant de se
représenter d'elle-même au poste de police, en juillet. Souvent, les affaires
de tournante ne vont pas jusqu'au bout parce que les victimes reviennent sur
leurs déclarations à cause des menaces qu'elles subissent. Mais là, elle a
tenu le coup, se félicite un enquêteur. De leur côté, les adolescents
interpellés ont presque tous avoué sans vraiment prendre conscience de la
gravité de leurs actes et en essayant de faire croire que la jeune fille était
consentante. Pour eux, elle était d'accord et c'était normal. Leur discours se
résumait à : tout le monde le faisait, alors pourquoi pas nous ? On a
l'impression qu'ils sont convaincus que les filles doivent tout accepter dès
l'instant qu'il s'agit d'assouvir leurs pulsions sexuelles. Sur les onze
adolescents jugés, trois continuent à nier les faits. A l'approche du procès,
certains ont exprimé un début de prise de conscience. On peut expliquer ces
comportements peur être par l'omniprésence du sexe dans la communication, en
particulier publicitaire, où l'on a rarement compté autant de jeunes femmes au
bord de l'orgasme vantant les mérites d'une voiture ou d'une cuisinière. Au
siècle où les religions prennent une part si importante pour l'identité de
tant de gens jeunes ou pas pour se trouver un but dans la vie, hors de cette
société, de toutes ces sociétés ne vivant que par et pour l'argent, les
femmes, dans certains quartiers, ne peuvent porter d'étiquettes que de pute ou
de pieuse. Quand elles ont des rapports sexuels, c'est souvent un rapport anal,
pour garder la virginité. C'est hallucinant, mais c'est comme ça. Nul désir
ici de condamner la sodomie, puisqu'elle est le libre choix de chacun. Mais ici,
est-ce vraiment un choix ? Le pire dans tout cela est que ces garçons, ces
jeunes hommes, ces hommes, ne se rendent pas compte de l'ampleur de leur mauvais
comportement, et c'est un euphémisme. Je ne parle pas d'ordure, car si je cite
si souvent ce mot afin de tâcher de vous faire réagir, il est inutile
d'essayer par un simple mot de faire réagir cette pauvre racaille sans doute
incapable de lire un livre. J'en veux pour preuve, preuve hideuse, l'exemple
suivant. Vous vous souvenez sans doute de cette jeune Sohane brûlée vive dans
son quartier. Qu'importe la raison, on en est plus à ce point de
compréhension. Dans son quartier, elle n'avait pas d'arrière, elle n'avait que
sa grande sœur : elle n'avait personne pour la protéger. Et comme, en plus,
elle était une étrangère à la cité..." Sohane habitait la cité
Bourgogne, c'est vrai. A deux pas de la cité Balzac. Quand on a fait la marche
silencieuse pour Sohane, raconte Sandra, les télévisions étaient là. Tout le
monde a vu les filles et les garçons qui défilaient. Mais personne n'a dit
que, parmi les garçons qui participaient à la marche, il n'y en avait pas un
seul de la cité Balzac, là où Sohane est morte. Parce que ceux de Balzac, ils
étaient solidaires du gars qui a tué Sohane. Ils nous l'ont dit quand on a
été les voir pour la marche. Ils nous ont dit qu'ils étaient du côté de
leur copain ". De fait, là où cette malheureuse jeune femme s'est
sanctifiée à la Jeanne d'Arc, sans jeu de mot, des inscriptions de gens du
quartier ont fleuri. Que croyez-vous qu'elles expriment ? Un soutien au
meurtrier par ses petits copains, contre la pute Sohanne. Je suppose que, toute
haine mise à part, si cela vous est possible, vous comprenez parfaitement
l'ampleur du problème, de leur problème, de notre problème. Ce n'est pas la
prison qui pourra seule corriger toute une mentalité passant totalement à
coté du plus simple respect de l'autre, lui déniant le droit à son existence.
Alors pourquoi ne pas le tuer, la tuer, puisqu'il, puisqu'elle n'a aucune valeur
à leurs yeux. B Nous sommes tous des ordures au quotidien I Définition d'une
ordure Bon nombre de personnes seront choquées à l'expression de cette idée.
Quoi ? Moi ? une ordure ? Moi qui souffre tant des incongruités du monde, de la
souffrance des autres ! Pourtant, ami (e) lecteur, lectrice, ne prends pas
ombrage. Certes, tu aimerais que cela change, que tout soit amour,
convivialité. Cela, tout le monde est d'accord pour que cela se fasse. C'est
même la seule idée que six milliards d'être humains partagent sur la terre.
Le seul hic, mais il est gros, c'est lorsqu'on passe au besoin de réalisation :
plus personne n'est d'accord. Ainsi, ami, tu es d'accord pour appliquer cette
idée de bonheur universel. Bien. Mais comment le faire ? Tu accepterais de
partager une partie de tes biens pour plus pauvre que toit ? Toi, tu manges
pratiquement ce que tu veux à table, vrai festin de roi comme n'avaient pas
même les rois d'antan, car tu peux avoir, à prix modique par rapport à tes
richesses (allez, on va dire le prix d'une place de cinéma par exemple), tout
fruit existant demain dans ton assiette si tu le désires, toute viande
existante, et ainsi de suite. Pourtant, sur notre terre, en ce moment, deux
milliards d'êtres faits comme toi n'ont pas du simple riz à manger, lorsqu'ils
ont à boire, c'est de l'eau croupie, bourrée de microbes les rendant malades
parfois jusqu'à la mort. Alors, pour que cela cesse, tu veux bien donner 10 %
de tes revenus chaque mois par exemple ? Si tu as 2.000 euros, cela fait 200
euros à donner tous les trente jours. Toujours d'accord ? Mais je vois que
brusquement, si ce n'était pas encore le cas, les objections viennent en nombre
à ton esprit. 200 euros et plus ! Mais tu n'en as pas le dixième de disponible
à chaque nouveau début de paye, avec ton loyer (il faut bien vivre quelque
part !), la nourriture à acheter (même si tu manges bien, tu ne vas tout de
même pas te nourrir de riz tous les jours, nous ne sommes plus à l'époque des
cro magnon ! sauf que eux n'avaient même pas de riz à leur disposition), et
tant et tant de choses à payer constamment, que tu te demandes comment tu y
arrives, avec déjà tant de dettes. Et puis, ce n'est pas à toi seul de payer
pour les autres ! Que les autres le fassent aussi, d'abord les plus riches, en
fonction de leur revenu, et après, peut être, tu voudras bien le faire aussi.
Et puis, ces pauvres gens, on a beau leur donner de l'argent, sans cesse, par le
FMI (fonds monétaire international), les différents programmes d'aide
internationaux, qu'ils n'arrivent jamais à s'en sortir. Les pays occidentaux
ont même accepté d'ôter définitivement les dettes des pays les plus pauvres,
mais rien n'y a fait ! Et puis leur donner de l'argent ne sert à rien ! Ils se
font sans arrêt la guerre, font des enfants plus que de raison, qu'ils sont
incapables de nourrir et de soigner ; la corruption est omniprésente, et
l'argent donné ne va que dans les poches de quelques uns, via les comptes
suisse, monégasques, et autres paradis fiscaux vivant en partie de
l'abomination mondiale. Ami lecteur, amie lectrice, voilà ce que tu penses, et
tu auras bien raison. Alors, pour ne pas continuer à trop te choquer, on va
dire que tu n'es pas une ordure, mais que quelque part, il est bien des chances
que tu portes ta part de responsabilité. Voyons pourquoi. 1 Est-ce possible de
ne pas être une ordure ? En fait, nous avons parlé d'ordure dans tout ce
livre, sans vraiment expliquer ce que cela pouvait être. Evidemment, tout le
monde sait ce qu'est une ordure, mais qu'en est-il dans ce livre exactement ?
Pour moi est une ordure chaque personne empêchant le développement humain
général en fonction d'un intérêt propre d'un individu ou d'un groupe, que
cet intérêt soit financier, moral, politique ou autre, que le mal produit soit
plus ou moins grave. On peut être une ordure lorsqu'on élève sciemment mal un
enfant, qu'on le détruit psychiquement ou physiquement, avec trop ou pas assez
d'amour, avec ou non de louables intentions, mais sans jamais se remettre en
question, faire d'effort pour réfléchir à ce qu'on fait au quotidien. On peut
aussi être une ordure pour tous les faits évoqués ou non dans ce livre, par
agression physique délibérée, malversation financière, mensonge délibéré
aux conséquences funestes, destruction ordonnée d'être humains par décision
politique tout en gardant les mains apparemment parfaitement propres, alors que
d'autres solutions inoffensives étaient possibles. On peut être choqué par la
mise dans la même boite d'une simple mauvaise éducation d'enfant et celui qui
tue des milliers d'êtres humains. Pourtant, n'est-ce pas la même chose ? Celui
qui tue des milliers d'êtres humains fut obligatoirement d'abord un enfant. Les
décisions qu'il prendra en tant qu'adulte viendront forcément de sa
personnalité propre. Certes, on ne peut jamais savoir ce que deviendra un
enfant plus tard, mais si on lui a donné un amour aussi sincère que possible
avec autant d'efforts que le justifie cette fantastique aventure d'élever un
enfant au quotidien, il aura toutes les chances d'avoir de l'amour en lui. On
peut détruire par amour mal pensé ou mal vécu certes, mais rarement si
l'amour reçu le fut bien et beau. L'adulte bien construit aura peu de chance de
vouloir détruire son prochain, ni même d'opérer de grandes malversations
spoliant autrui. En cela, celui et celle ayant détruit un enfant sans faire le
maximum d'efforts pour l'aimer, le sauver, est véritablement une ordure au
même titre que les pires ordures déjà décrites. Nous avons vu dans cet
écrit la valeur du prix d'un être, elle peut être nulle ou à l'infini. Pour
tout parent, la valeur du prix de son enfant se doit d'être à l'infini !
Evidemment, sur le terrain, on est loin du compte ! Ceci posé, peut-on ne pas
être une ordure ? En vérité, cela semble bien difficile d'y échapper. Déjà
sous la pression des autres, de l'environnement social se durcissant, on n'est
plus gentil, mais brave, c'est à dire idiot ; on n'est pas bon, mais con. Celui
qui se laisse berner par une vente à domicile, à la sauvette dans la rue n'est
pas à plaindre, c'est un crétin ne sachant pas différencier le bon grain de
l'ivraie. C'est ce que pense la majorité de la population, et se vérifie dans
le peu de cas qu'on fait de lui au niveau judiciaire. Cela se vérifie dans
toutes les couches sociales et toutes les situations. Au bas de l'échelle, un
ami vous appelle sur votre téléphone, mais vous n'avez pas envie de lui
parler, vous voyez pourtant son numéro s'afficher, vous faites celui qui n'est
pas là, ne le rappelez même pas plus tard, tout cela dans l'hypocrisie la plus
totale, pouvant même mentir en disant que vous n'avez jamais reçu son appel.
Un mensonge paraissant anodin, plutôt qu'une simple explication franche,
laissant monter les incompréhensions néfastes pour tous. C'est ainsi que se
créent, s'étendent, s'aggravent les rumeurs : personne ne se donne la peine de
les vérifier. Si on vous dit qu'un de vos amis (ou autre personne) a dit telle
chose contre vous, bien souvent vous n'irez pas le lui dire en face, ou l'autre
ne vous dira pas la vérité. Quel meilleur moyen de tout détruire ! Et encore
plus de ne rien construire. A l'autre bout de l'échelle, en supposant que les
personnes politiques représentent le summum de l'éducation sociale, puisqu'ils
sont élus par des millions de leurs concitoyens, voyons ce qui se passe.
Imaginons ce fameux nuage de Tchernobyl s'arrêtant tous freins serrés à la
vue de la frontière française, salué unanimement par tous les politiciens,
soit par leurs affirmations tranchées ou leur assourdissant silence. Imaginons
une personne politique honnête déclarant que le nuage a traversé la France,
et même plus grave, qu'il y a stagné. Tous et toutes pouvaient le dire, ayant
en main les informations simples de la météo nationale. Tous l'ont-ils faits ?
Ou personne ? Hélas, vous le savez, c'est de la deuxième réponse dont on a
hérité. A la clé, des dizaines ou centaines de morts qu'on aurait pu souvent
éviter. Imaginons que cette personne haut placée ou non ait le courage malgré
tout de clamer la vérité. Pauvre d'elle ! Elle peut dire adieu à toute
carrière politique. Ainsi, pour faire évoluer la société, même les plus
honnêtes sont obligés de tremper leurs mains dans la boue. Ainsi pensent-ils,
ils pourront au moins un peu changer les lois dans le bon sens, sans trop savoir
ce qu'il en adviendra quant à leur application ; car si le législateur
ordonne, toute une foule de petites gens disposent : les juges, jurés, avocats,
procureurs, et jusqu'au simple citoyen qui décide ou non de porter plainte,
porter assistance, amener son témoignage. Mais on ne se salit pas impunément
les mains. Certes, on peut toujours les laver, mais faut-il encore en avoir le
temps, or c'est constamment qu'ils doivent le faire. C'est pourquoi le système
quotidiennement supporté les pervertira comme les autres, même si ce peut
être moins gravement. Les derniers comptes de la campagne présidentielle 2002
le montrent amplement, où le conseil constitutionnel a refusé une bonne partie
des comptes. Par exemple, 42 566 € demandés en frais d'habillement par
François Bayrou, 81 301 € de frais de réception pour Chevènement quand
Jospin n'en demande que 12 863, Mamère présentant 59 700 € de frais de
réédition de son premier tome, Christiane Taubira voulant même se faire
rembourser des frais de fourrière. J'en entends tellement dire que c'est tout
à fait normal de vouloir profiter du système, que ce serait bien idiot de
faire autrement alors que tout le monde le fait. Tout le monde le fait en effet,
au détriment de tous les français, à tous les échelons petits ou grands de
la population, en une vaste gangrène pervertissant tout un pays. Et tout le
monde trouve cela normal, mais se plaint amèrement par ailleurs de ses
conditions de vie et de la vie de la planète en général. 2 Une ordure
l'est-elle toujours ? On décrira les gens, soit comme des ordures, soit comme
des gens bien. Et la plupart du temps, ce livre ne fait pas exception. Nous
avons été conditionnés en cela par notre enfance, baignée par les contes et
histoires pour enfants, où bons et méchants sont nettement séparés. Notre
monde adulte n'y fait pas de différence. Les meurtriers sont des salops, et
c'est à peine si on leur accorde des circonstances dites atténuantes. Bien
sûr, s'ils ont tué sous l'empire de la boisson en voiture, on se sent très
concerné ; même non buveur, on a tous de la famille ou des amis aimant
l'alcool, et on ne voudrait pas punir sévèrement ceux qui pourraient être nos
proches, et ils n'écopent guère qu'au maximum d'une année de prison, mais
avec sursis. S'ils ont tué sous l'empire de la passion amoureuse, cela
réveille en nous tout l'attrait de la recherche désespérée de l'âme sœur,
et le jugement est bien clément de nouveau, la moitié d'un crime autre dit
crapuleux. Ainsi, au plus profond de nous, subsiste bien la distinction forte
entre le bien et le mal, le bon et le mauvais, même en ce qui concerne les
êtres humains. Mais qu'en est-il en vérité ? La réalité est bien plus
complexe, et surtout impalpable. Or les institutions n'aiment pas le flou. Sur
la carte d'identité par exemple, on est de sexe masculin, ou féminin. Mais que
dire des androgynes de chromosomes sexuels XXY ou XYY ou XXYY…. ou de
phénotype masculin, c'est à dire d'apparence homme, et de sexe féminin, que
ce soit au niveau des organes génitaux, par exemple un homme sans pénis, avec
ovaires… tout est possible dans la nature, même si la grosse majorité des
hommes sont hommes, et les femmes sont réellement des femmes. C'est pourquoi,
pour l'administration, on sera homme ou femme, et rien d'autre. Ce qui peut
apparaître simple pour le caractère sexuel, et qui ne l'est en fait déjà
pas, qu'en est-il pour le plus profond de l'âme humaine que personne ne sait
inventorier ? Une ordure nazie ayant gazée des être humains, hommes, femmes,
enfants, bébés, femmes enceintes, fait d'hideuses expériences dites
scientifiques sur eux auparavant sera, à coup sûr, une véritable ordure.
Pourtant, une fois de retour chez lui, il pourra caresser gentiment son chien,
embrasser avec une réelle affection son conjoint ou ses enfants, voire œuvrer
pour un mouvement caritatif quelconque. Impossible dites-vous ? Vous êtes sûr
? Vraiment sûr ? Pétain, super héros de la première guerre mondiale est
subitement devenu un infâme traître de la seconde, honni comme de juste. 3 Les
nazis étaient-ils des ordures ? Les français le savent bien, la terre entière
le sait bien : les nazis étaient des ordures. En fait, pour toute une
génération de français entre autres, tous les allemands étaient des ordures.
Fort bien. En fait, on les considère comme des ordures pour ce qu'ils ont fait
pendant leur occupation, tuant au hasard les français pour tout acte dit de
terrorisme commis par les résistants, sans parler de ce qu'ils ont fait dans
les camps d'internement, dits camps de la mort. On peut très vite constater que
cette courte description pose quantité d'interrogations. D'abord, tous les
allemands, cela ne peut vouloir dire ceux et celles obligés de se taire, mais
non d'accord avec ce qui se faisait. Ensuite, on ne peut croire qu'ils étaient
tous au courant de ce qui se passait. Mais même pour ceux et celles chargés
d'appliquer la solution dite finale, qu'en est-il exactement ? Etaient-ils tous
au fait de ce qui se passait ? Savaient-ils que les tués n'avaient rien à se
reprocher ? N'étaient-ils pas victimes du bourrage de crâne, du conformisme
commandant à tous d'obéir au chef suprême qu'on ne peut contester ? Tous mes
lecteurs se disent que jamais au grand jamais ils n'auraient pu, eux, faire de
telles choses. Alors je vais vous relater une expérience faite voici plusieurs
dizaines d'années, toute simple. Un homme attaché doit retenir une suite de
chiffres, et à chaque erreur est soumis par des médecins à des doses de
courant électrique de plus en plus fortes ; il réagit, parle de douleur, puis,
la douleur augmentant, crie, hurle, implore la pitié de ses tourmenteurs pour
qu'on arrête, a le visage en sueur, puis ne réagit même plus, tombant dans le
coma, alors que les docteurs continuent à augmenter la dose électrique
administrée par moments et paliers encore plus forts. Cet homme, avec un autre,
sont en fait volontaires pour participer à cette expérience, dont ils
ignoraient la teneur au début, bénévoles. Un tirage au sort a fait que l'un
est attaché au fauteuil électrique, l'autre est précisément celui actionnant
le levier envoyant le courant dans les fils jusqu'à l'autre homme. Je vous
rassure, cette expérience est bidon, à moitié bidon en fait. L'homme attaché
est un comédien professionnel, et ne subit aucun courant. Par contre, l'autre
homme lui envoyant soi disant l'ampérage l'ignore, et croit vraiment
administrer de violentes douleurs toujours plus fortes à ce qui était quelques
minutes auparavant pour lui un parfait inconnu, contre qui il n'éprouve nulle
haine. Les scientifiques étudiaient ainsi le psychisme humain, voulant voir ce
qu'il résulterait de cette expérience, naturellement persuadés que 9 % des
volontaires cesseraient dès que l'homme attaché crierait, et encore plus
lorsqu'il demanderait l'arrêt de l'expérience. Mais voilà, si l'innocent
envoyant les décharges présentait le plus souvent des signes de nervosité,
demandant aux médecins si vraiment il fallait continuer, il continuait en fait
très loin, parfois continuant encore alors que l'homme inanimé simulait
recevoir encore des décharges le faisant réagir, comme un condamné à la
chaise électrique bouge encore aux décharges électriques. Comment expliquer
un tel résultat ? Les psychologues soutinrent la thèse que l'être humain,
plus encore qu'à faire appel à sa conscience pour juger des choses, suit de
préférence le consensus social, se reposant, y compris avec son sens moral,
sur l'ordre de la société, censé pour lui être mieux que tout. Vous pouvez
vérifier : cette expérience a réellement eu lieu, sur des centaines de
volontaires, et fut reproduite, tant le résultat est sidérant. Alors ? Vous
êtes toujours aussi sûr d'être d'un bois différent ? Peut-être pour vous,
en tout cas pas pour l'immense majorité des autres. Alors, avant de condamner
sans appel autrui, dites-vous bien qu'autrui vous représente bien en moyenne.
Oeuvrez pour le bien commun, l'amélioration de l'espèce humaine, plutôt que
de propager et d'augmenter la haine ambiante par le refus de l'autre, son
incompréhension. Et même pour tous ceux qui savaient tout, qui appliquaient la
solution finale, quel est leur degré de responsabilité aux lendemains de
guerre, la rue et les tribunaux ont décidé quantité d'exécutions plus ou
moins sommaires de gens parfois seulement coupables d'avoir fait à manger pour
l'ennemi. Par la suite, une fois les esprits un peu apaisés, des coupables
autrement plus responsables d'atrocités, ayant commandé des milliers
d'exécution, ne se sont vus qu'appliqués quelques dizaines d'années de
prison. Et pour le préfet Maurice Papon ? ? ? ?, il s'est vu sorti de prison,
après avoir fui pendant autant de dizaines d'années sa réalité, par l'oubli
volontaire de bien des responsables, puis l'appui de réseaux entre autres
catholiques. Ce n'est qu'après le scandale public provoqué par son impunité
de fait que les instances dirigeantes se sont décidé à lui faire un procès
bien lent. Tout cela pour le voir sorti debout de prison pour raison
humanitaire, pour raison humanitaire, lui ayant tant de sang sur les mains.
Quelle ironie du destin. Tous ceux exécutés pour bien moins ont de quoi se
retourner dans leur tombe. On ne parle même pas des allemands nazis
récupérés par USA et Union Soviétique, pour leur savoir scientifique et
technique, qu'on a dorloté dans de bonnes carrières bien au chaud, notamment
en Amérique Latine, au vu et au su de tous les décideurs. Et les peuples
opprimés se disent qu'ils ne sauraient faire de telles horreurs. On connaît la
suite, les israéliens, représentants de la plupart des juifs pratiquants,
commettent exaction sur exaction sur les palestiniens, sur ceux les menaçant
directement bien sûr, mais aussi sur leurs familles non responsables,
détruisant leurs maisons, tuant des enfants lanceurs de pierre, interdisant à
tous de travailler, leur ôtant eau, électricité. Mais il s'agit de peuple.
Qu'en est-il des particuliers isolés ? Nous avons parlé plus haut de la
différence de perception entre terroristes et résistants. Pour les français
et autres peuples, mais pas tous, pendant la guerre, les poseurs de bombe,
assassins d'allemands étaient bien en France des résistants ; pour les
allemands, au moins sous le régime de l'occupation, ils étaient très
probablement des terroristes qu'on devait châtier le plus efficacement
possible, c'est à dire par la mort prompte et immédiate, autant que faire se
peut. Tout cela est fort clair. Hélas, pour beaucoup d'autres choses, c'est
infiniment moins clair, pour la plupart d'entre nous ou la totalité,. Qu'en
est-il des terroristes tchétchènes ? Résistants ? Terroristes ? Que l'on soit
russe, français, et selon son niveau d'information, il est évident que la
réponse variera beaucoup. Et les palestiniens ? Et les musulmans intégristes
commettant des attentats aveugles, tuant tant d'innocents ? Ils sont présentés
partout dans le monde comme des assassins, sauf dans quelques pays arabes, et
encore le plus souvent de façon cachée. Pourtant eux aussi se réclament de
l'occupation illégale par Israël de la Palestine, alors que les nations unies
ont interdit au premier pays de le faire, et même l'ont sommée, totalement
inefficacement, de se retirer immédiatement, voici seulement quelques dizaines
d'années. Et que dire de tous ces pays arabes dirigés par des hommes que le
peuple n'a pas choisi et réprouve, comme la Lybie, Irak, Arabie Saoudite, et
tant d'autres, dont les gouvernements sont protégés par les USA, puissance
dirigeante de fait de la planète, s'arrogeant le droit de porter la guerre
quand et où elle le veut depuis toujours, comme l'île Grenade qu'elle a
envahie, pareillement pour l'Irak sous prétexte que ce pays avait envahi le
Koweit, alors que les USA avaient poussé l'Irak à envahir précédemment
l'Iran, et qu'ils n'ont nullement réagi à dix ans de guerre. Quelle est la
logique ? Quelle est la justice ? Depuis les attentats du 11 septembre 2001, les
USA se considèrent comme justiciers porteurs d'une croisade anti terroriste. En
effet, ils ont subi 4.000 morts. Bien sûr, ils n'ont mot pour tous les régimes
dictatoriaux qu'ils soutiennent, voire élèvent à coup d'assassinat via leur
service secret, les centaines de milliers de morts qu'ils ont fait dans leur
guerre du Vietnam, là où on ne leur avait rien demandé, pas les peuples en
tout cas. Sans parler de tous les morts encore actuels via les bombes,
défoliants, qu'ils ont laissé pendant leur campagne de dizaines d'années. Et
les terroristes corses, bretons ? Ne sont-ils pas là pour lutter contre une
puissance (la France) envahissante, leur interdisant même, jusqu'à voici peu,
l'enseignement de leur propre langue ? On dit qu'ils ne représentent que leur
propre opinion, et non celle du peuple concerné, mais qui en a cure vraiment ?
Les élections d'Algérie portant le parti islamique au pouvoir ont été
interrompues par la dictature militaire, sous les applaudissements unanimes mais
discrets de tous les pays occidentaux. On dit qu'on ne pouvait permettre à ces
gens de parvenir au sommet d'un pays, alors qu'ils récusaient le principe
démocratique. Drôle de logique, drôles d'arguments, drôle de vie terrestre,
où seule la loi du plus fort est valable, sous couvert de bla bla destinés à
embobiner les peuples qui ne demandent qu'à croire ce qui les dérangera le
moins. 4 Le prix d'une vie Quel est le prix d'une vie ? Il est fort fluctuant.
On pourrait dire de zéro à l'infini. Et ce, de bien des manières
différentes. A la guerre, le prix d'une vie vaut zéro pour celui qui donne la
mort, soit directement par un poignard, fusil, canon, du haut d'un avion ou de
très loin, sans même voir le champ de bataille, par un missile. Celui qui
donne la mort décide du prix de la vie qu'il prend : zéro ! Ceux ayant envoyé
cet homme tuer disent que cette vie à prendre vaut zéro. Tous ceux supportant
cette guerre pour des raisons qui peuvent être aussi variées que le sont le
nombre des être humains et qui ont tous aussi, d'une façon ou d'une autre, ont
décidé que cette vie était bonne à prendre, même s'ils ont pu la chiffrer
à un peu plus que zéro. Quant à celui dont on a pris la vie, le prix de sa
vie était tout pour lui, beaucoup ou peu, ou rien, selon le prix qu'il se
donnait. Pas le prix en argent, ni même en biens à posséder, mais le prix
selon son propre système de valeurs. Ce prix pouvait être plus que ce tout
qu'on lui a pris, pour celui ou celle aimant cette personne venant de mourir. Le
prix peut alors se chiffrer en toute une autre vie qui se mourra lentement
jusqu'à sa mort physique dernière, c'est à dire que c'est une infinité de
morts que cette mort pourra donner, une mort de chaque jour, une mort de chaque
heure, une mort dans chacune des pensées de la personne ayant perdu un être
cher. Cette mort pourra en donner d'autres, celle de la personne qui se tue,
pour ne plus avoir à supporter, ou qui tue à son tour, par haine, par
vengeance, comme cela se fait depuis si longtemps, si longtemps. Le prix d'une
vie, c'est ce que cessera de rapporter à son travail la personne qui meurt, ou
le bénéfice des prestations qu'on pouvait lui verser. Le prix d'une vie, ce
n'est rien pour la petite frappe désirant tuer, éventuellement pour avoir un
peu d'argent. Tuer, pour un chef de guerre, politique ou militaire, ce peut
être rien, moins de valeur que son chat malade, ou un programme télé manqué.
Le prix d'une vie, ce peut être beaucoup, pour le médecin faisant son possible
pour sauver, les équipes d'intervention d'urgence, qui risquent leur propre vie
pour en sauver d'autres, acte d'autant plus courageux qu'eux, visiblement,
donnent beaucoup de prix à la vie. Le prix objectif d'une vie est évidemment
bien plus élevé en moyenne dans les pays occidentaux que dans les pays
pauvres, où la mort est naturelle, fréquente, rapide à venir avec les années
mauvaises de vie. Le prix d'une vie est fluctuant selon les régions, les
époques, les individus, les intérêts. Et pour toi qui me lis, quel est le
prix d'une vie ? De ta vie ? De la vie d'autrui, quel qu'il soit ? Ou de la vie
d'autrui, selon qui c'est ? II Les grandes ordures au quotidien L'état
français décentralise depuis des années, suivant ainsi le grand courant
libéral mondial, initié évidemment par le si beau pays des Etats Unis, et
leur valet européen : la Grande Bretagne. Cela leur a permis d'adopter une
politique presque de plein emploi, l'un vivant aux crochets de la Terre
entière, les deux créant la richesse des mieux lotis à l'aide de la pauvreté
du plus grand nombre, à coups d'emplois précaires, mal payés, placés sur un
siège éjectable à la moindre contestation : bel exemple à suivre vraiment !
Ainsi les grands services publics sont-ils mis en concurrence avec le privé.
Dans l'idéal, ce n'est pas une mauvaise chose, étant donné la gabegie qui
peut fréquemment s'y voir : alcoolisme, désœuvrement, carriérisme,
impossibilité de fait d'y changer le cours des choses, les gens étant
protégés par le monopole de leur entreprise et leur statut de fonctionnaire.
Encore faudrait-il ne pas passer d'un excès à l'autre, voyant le triste
résultat par exemple sur les chemins de fer britanniques. L'état dans sa
grande œuvre de décentralisation se décharge de plus en plus de ses grands
devoirs régaliens sur les communes qui n'en peuvent plus, les moyens financiers
n'étant pour leur plus grande partie pas, eux, transférés. Vaste hypocrisie,
permettant à l'état de poursuivre haut et fort sa politique parfaitement
inique de baisse des impôts directs, les plus justes pourtant. Les villes se
rattrapent en instituant par exemple des taxes sur les charges d'électricité
de chaque français par leur facture EDF. L'état ne voulant pas être de reste,
la honte ne tuant plus depuis longtemps, appliqua, grande première dans notre
pays, la TVA sur ces taxes. Il n'y a pas de petite somme à récupérer, surtout
quand elle est multipliée par autant de foyers français. Nous payons ainsi
depuis plusieurs années des taxes sur des taxes, grande innovation de notre
état libéral et si juste dans tout ce qu'il décide. 1 Le quotidien judiciaire
Supposons, ce que je ne vous souhaite pas, que vous fassiez partie des français
nombreux fraudant dès qu'ils le peuvent le fisc ou autre organisme à qui vous
devez de l'argent. Si ce sont les impôts et qu'ils ne vous pas attrapés en ce
qui concerne l'impôt sur le revenu, vous avez de la chance si quatre années se
sont passées : le fisc ne peut plus vous poursuivre, quand bien même il se
serait enfin aperçu de votre fraude. C'est le cadeau accordé à tout
contribuable par l'état français, dûment voté par les parlement et sénat.
C'est en somme le permis de tricher, à la seule condition d'être malin et
adroit. Si donc vous n'êtes ni l'un ni l'autre, vous serez pris et condamné.
Drôle de règle, d'amnistie automatique, concernant potentiellement soixante
millions de français. J'en ignore les justifications éventuelles : désir de
ne pas empoisonner la vie de chacun par de vieilles histoires, ou plus
sûrement, auto protection de tant de gens voleurs, ayant réussi à faire voter
une loi scélérate. Le pire est que ce genre de prescription règne même pour
des crimes de sang. Le seul crime jamais prescriptible est celui contre
l'humanité, c'est à dire peu fréquent en réalité, et si peu poursuivi de
fait. Ainsi est délivré un vrai droit d'être une ordure, sans être jamais
inquiété dans certaines conditions. Invraisemblable, mais vrai. Notre
président s'est taillé un costar légal sur mesure pour échapper à la
justice. Silvio Bersluconi en Italie a fait voter par ses amis une batterie de
lois lui permettant de ne pas répondre à toutes ses malversations passées,
sans parler de celles éventuelles présentes et à venir. Il n'était pas
suffisant que nos politiques se soient déclarées éventuellement responsables
mais pas coupables ; dans les faits ils ne sont jamais poursuivis ou presque
pour toutes les fraudes, malversations… qu'ils font ; si d'aventure un juge un
peu fou tente de le faire, il sera bien vite muté d'office, déchargé de
l'affaire, et si besoin, un hélicoptère sera toujours présent pour aller
chercher un autre juge un peu plus servile pour décharger l'infâme suppléant
ayant osé, en son absence, poursuivre l'ordure politique. 1.1 la justice
bloquée Il est parfaitement aberrant de constater que des racailles ne
disposant officiellement d'aucun revenu ont par exemple des voitures fort
chères. Un simple aller en voiture, le coffre plein de cannabis, suffit à
rapporter 30.000 euros. Il suffirait de leur demander d'où leur viennent leurs
revenus pour acheter de tels véhicules (mais aussi d'autres biens, immobiliers
notamment) pour les confondre, et au moins leur retirer le produit de leurs
crimes. Les lois permettant de le faire existent, mais ne sont pas utilisées
afin de ne pas porter atteinte aux libertés fondamentales paraît-il ! La bonne
blague. Essayez de frauder vos impôts, et vous verrez comment sont foulées au
pieds ces belles libertés ! Cette administration est en effet toute puissante
pour vous demander le moindre relevé de toutes vos dépenses, vous obligeant à
prouver l'origine de toutes vos rentrées d'argent, pouvant parfaitement, et ne
s'en privant d'ailleurs pas, relever votre chiffre d'affaires estimé, pour peu
que vous ayez une activité commerciale, traquant le moindre signe de confort de
vie matériel. Les moyens légaux de faire cesser une partie des trafics en tout
genre en portant un coup sévère à leurs auteurs via le produit de leurs vols,
exactions, agressions, proxénétisme… existe. Question : pourquoi n'est-il
pas mis en œuvre ? Vous ne devinez pas ? Vraiment pas ? Allons, un petit effort…
Réfléchissez un peu : vous avez gagné de l'argent en violant les lois de la
république. Celle-ci peut vous demander de prouver l'origine de cet argent,
pouvant ainsi tuer dans l'œuf bien des affaires. Elle ne le fait pourtant pas,
malgré tous ses beaux discours, préférant faire payer par tous les français
nombre de nouvelles embauches de policiers, juges, construction de prisons, tout
cela faisant le bonheur de tous les trafiquants en tout genre, prospérant sur
leurs saletés. Il serait pourtant simple de leur demander des comptes sur
l'origine de leurs biens. Alors pourquoi la république ne le fait-elle pas ?
Vous ne voyez toujours pas ? Eh bien, il semble que le discours officiel est
bien entré tout entier en vous. C'est pourtant simple : avez-vous songé aux
fortunes des hommes politiques ? Eux aussi gagnent bien souvent malhonnêtement
leur fortune, ainsi que tous leurs petits copains affairistes, mais à un tout
autre niveau : national, ou davantage. Et si on leur demandait à eux aussi
l'origine de leurs fonds ? Mais ce serait une véritable catastrophe ! Ils ne
pourraient plus rien faire. Evidemment, quand ils ne sont que de petits
délinquants dits en col blanc, le différentiel de leurs revenus est peu
important, et ne se voit guère. Par contre, au fur et à mesure qu'ils avancent
dans la corruption, malversation, cela augmente. Bientôt, les caisses noires,
le compte en Suisse ne suffit souvent plus. C'est bien beau tout cela, mais il
faut bien profiter de l'argent un jour ou l'autre. Et là, il faut le sortir, le
dépenser en somptuosités, comme on le voit dans de rares affaires sorties
judiciairement, où les protagonistes offrent un appartement de 150.000 euros à
un proche, gagnent plusieurs millions d'euros dans un rôle d'intermédiaire
véreux dans une affaire, par exemple la vente frauduleuse de frégates à
Taïwan, la corruption des dirigeants gabonais par la société Elf…
Evidemment, tout cela n'est que le bout de la pointe de l'iceberg. Que des
affaires arrivent à sortir au grand jour, alors que ces messieurs dames les
corrompus, les ordures tiennent une bonne partie du monde judiciaire, policier,
les lois, tient du prodige pour les juges intègres et courageux. Toujours à
leur détriment d'ailleurs, car traînés dans la boue, soumis à la vindicte
publique, les menaces d'ordre privé, la cessation de l'avancement de leur
carrière. Mais donner un coup de bâton, si mérité soit-il, ne suffit pas. Et
c'est là une des faiblesses majeures de toute politique de répression, de ne
pas s'attaquer aux racines mêmes du mal. Elles sont multiples : désœuvrement,
abandon de toute valeur morale, ghettos urbains avec les cités, les quartiers
ou les simples rues que tout le monde évite, car mal famées ; non brassage
ethnique, social, générationnel de populations, mauvais exemple donné par le
haut de la société, justifiant toute dérive sociale ; chômage, salaires bas,
métiers à statut précaire, où le patron peut de fait imposer de mauvaises
conditions de travail ; mauvaises conditions de vie : bruit, promiscuité,
durée du trajet pour aller au travail, infrastructures de transport et autres
services publics. Il est courant qu'un juge ait à juger 70 affaires dans une
matinée…. Jugez vous-mêmes de son efficacité. C'est pourquoi la plupart
d'entre eux se servent abondamment de l'arme du classement sans suite. Imaginez
que vous ayez porté plainte contre quelqu'un vous ayant volé les roues de
votre voiture, ou vous ayant insulté, frappé, proféré des menaces de mort
par exemple. Confiant dans la justice, mais sachant ses lenteurs, vous patientez
sagement au long des mois que votre affaire vienne à être plaidée. Au bout
d'un certain temps, vous vous alarmez cependant du long délai, téléphonez au
palais de justice pour demander où en est votre affaire. On vous répondra bien
gentiment qu'elle est close, par un classement sans suite. Ben oui, c'est ça la
justice française : on ne juge pas votre affaire, la jugeant trop peu
importante par exemple, ou trop confuse, preuves pas assez décisives, et on la
ferme, mais sans vous avertir : ils ne sont pas obligés de le faire, alors
pourquoi se gêner, surtout étant donnée la somme de leur travail. Mais là
encore, la fameuse égalité de notre devise française est bafouée : selon la
région, le travail et le nombre de magistrats, le pourcentage de classements
sans suite peut aller du simple au double. Belle justice décidément ! 1.2 Une
histoire de location Supposons que vous ayez acheté un logement pour le louer.
Vous avez ou non pris toutes les précautions pour vous assurer de la qualité
de l'occupant. Patatras ! Voici qu'après un temps plus ou moins long, celui-ci
ne vous paie plus. Les histoires de ce genre sont courantes. Ce qui est plus
cocasse, c'est la suite. Tout comme l'immensité des français, vous supposez
bien sûr qu'amenant votre bon droit sous le bras, le juge va se dépêcher
d'obliger le récalcitrant à payer ou à loger ailleurs. Si vous avez lu le
paragraphe ci-dessus, peut-être êtes vous tout de même un peu dubitatif, et
vous avez fort raison. En effet, vous devrez d'abord porter plainte, avoir de
solides pièces en main pour prouver votre dol ; votre parole ne suffit pas,
loin s'en faut. La vérité ne se décrète pas : elle se démontre, documents
à l'appui. Vous devez avoir avisé votre locataire de son paiement de loyer par
lettre recommandée avec accusé de réception, avoir attendu un délai
suffisant même s'il n'est pas venu la chercher. Vous devez aussi lui adresser
par un autre courrier tout aussi recommandé tous les éléments que vous
désirez produire au tribunal contre lui, sinon il pourrait y avoir vice de
forme, et tout à recommencer. Voilà, c'est fait, avec ou sans avocat. Vous
avez porté plainte au tribunal d'instance ou de grande instance suivant
l'importance du loyer, attendu plusieurs mois au minimum pour avoir la date de
jugement. N'importe, vous commencez à vous énerver, parce que c'est vrai, vous
êtes un propriétaire puisque vous louez un logement qui vous appartient, mais
vous ne le savez peut être pas : la France n'aime pas les (supposés) riches.
Qu'importe si vous même louez le logement que vous occupez, et que vous avez
mis toutes vos économies épargnées centime après centime dans cet achat, et
que le crédit courant dessus vous prend presque toutes vos ressources, alors
même que pour réaliser votre rêve, vous faites moult heures supplémentaires,
travaillez le week end dès que cela est possible. Si votre locataire ne se
présente pas à l'audience, mais promet de payer, ou paye un peu, ou seulement
argue de difficultés transitoires et demande des mesures adaptées (un paiement
différé, ou sur plusieurs mois) : cela suspend la procédure. Si les loyers ne
sont toujours pas versés : il faut la réactiver. Puis vient l'hiver, entre
novembre et mars : vous ne pouvez pas expulser l'indélicat, quoique vous
fassiez. C'est la loi. C'est normal : on n'envoie pas dehors au froid un être
humain ; par contre, lorsqu'il fait chaud, on peut le faire, ou s'il fait froid
mais que c'est l'été : on le peut également. Par contre, si votre locataire a
plus de 75 ans : vous ne pourrez de toutes façons pas l'expulser. S'il est
handicapé : non plus. Mais voilà, vous avez de la chance : on est en été et
le tribunal a ordonné l'expulsion de votre mauvais locataire, et même, vous
êtes vraiment super veinard, vous a attribué une somme compensatrice des
loyers impayés, que le président a revus à la baisse, étant données les
difficultés du pauvre hère : hé oui, il en a parfaitement le droit, malgré
tous les papiers et contrat de location en règle que vous auriez pu signer.
N'importe, tout ce que vous désirez maintenant, c'est en finir avec cette
histoire se prolongeant depuis des années. Qu'il débarrasse le plancher. Et
finalement, vous êtes très heureux de pouvoir récupérer votre logement.
Patatras ! Ce n'est pas fini. Comment ? Ah ! Non, les belles histoires qui
finissent bien, ou à peu près bien, c'est dans les contes, et le plus souvent
pas dans la vie. Là, le tribunal vous a bien alloué une somme pour tous les
loyers impayés, mais c'est à vous de la récupérer, via un huissier
grassement payé. Evidemment, entre temps, si vous avez le bonheur de ne pas
être tombé sur un locataire devenu insolvable, celui-ci aura bien pris soin de
partir sans vous laisser sa nouvelle adresse. Je vous souhaite bien du plaisir
pour le retrouver. Non, non. Ce n'est toujours pas terminé. Rappelez-vous :
votre locataire est toujours en place, même s'il ne paye ni loyer ni charges.
Vous avez un papier du tribunal vous donnant raison et lui ordonnant de partir,
mais s'il ne part pas : vous devez là aussi faire appel à un huissier (la loi
vous oblige de passer par lui), toujours aussi bien rémunéré : normal, c'est
vous qui lui faites gagner sa vie. Donc l'huissier bien payé sonne à la porte
du méchant pour lui dire de partir. Celui-ci lui répond : non, et l'homme
chargé de dire le jugement s'en va, pas penaud du tout, car il a l'habitude de
la chose. Par contre, il n'oubliera pas de vous présenter sa facture. Etape
suivante : vous devez faire appel, via l'huissier, à la force publique, c'est
à dire aux policiers. Là, petit problème, il faut que celle-ci veuille bien
intervenir. En effet, aussi aberrant que cela puisse paraître, elle peut fort
bien le refuser, sous prétexte de trouble de l'ordre public par exemple, ou
parce que la mairie refuse d'appliquer les expulsions. Vous devrez donc vous
retourner contre l'état refusant d'appliquer la décision judiciaire pour vous
faire indemniser. Vous avez déjà été devant le tribunal administratif ? Non
? Alors je vous souhaite bon courage. Mais je pense que d'ici cinq à dix ans
vous aurez - peut-être - réussi à expulser votre locataire indélicat. Par
contre, pour ce qui est de récupérer ne serait-ce qu'une partie de vos
loyers... Allez, je vous vois très découragé. Pourtant, je vous assure que
tout ce déroulement d'actions n'est pas rare du tout. Mais je vais être bon
avec vous : tout s'est bien passé, et rapidement (quelques mois d'attente tout
de même, ne soyez pas gourmand : c'est vraiment le minimum que la justice
puisse faire pour vous). Le locataire est parti, et, ravi, vous retrouvez votre
logement. Eh oui, il est quelque peu dévasté, soit que le locataire soit un
porc, ou, fâché, ait tout cassé. Là, vous avez de la chance, parce que,
même si vous n'avez pas établi un état des lieux à l'entrée du locataire,
celui-ci est supposé avoir reçu l'habitation en bon état. Evidemment, il
reste à récupérer les sommes dues pour remettre tout en état, donc :
huissier pour constater et chiffrer l'étendue des dégâts (vous payez pour ce
faire bien sûr), procès, avocat bien payé éventuel, recherche du locataire
en espérant qu'il ne soit pas devenu insolvable, que vous le retrouviez bien…
Mais, je vous sens très désappointé par l'état de la justice française.
Sachez d'abord que même si le président du tribunal peut beaucoup changer la
décision finale (par exemple il peut toujours ou presque donner tort au
propriétaire, comme le tribunal de Melun entre autres), il ne fait le plus
souvent qu'appliquer la volonté du législateur, c'est à dire de nos jolies
ordures politiques. Mais je ne veux pas terminer cette histoire sur cela, et
désire vous donner une note de satisfaction : sachez aussi que si vous habitiez
en Pologne, vous ne pourriez pas faire partir le locataire sans lui avoir
trouvé un autre logement, ce que font parfois nos juges français ; en Islande,
c'est pire : pas d'expulsion possible, tout simplement ! Une petite dernière
pour la route : si votre logement est inoccupé, mais que vous ne voulez pas le
louer à cause de tout ce qui précède, dans certaines villes, l'état peut le
réquisitionner pour le louer à votre place, ou vous taxer du fait que vous ne
le louez pas (en plus de toutes les taxes et impôts existants évidemment). Il
peut aussi se faire qu'une personne vienne forcer votre serrure, la change par
la suite, se fasse déclarer auprès d'EDF ; après 48h00, vous ne pouvez
l'expulser de votre logement que par tout ce qui précède. C'est ce que l'on
appelle un squatter ! Un délice ! Je vois l'étonnement dans vos yeux.
Pourtant, vous pouvez vérifier : tout ceci est rigoureusement exact. En
général, ceux en étant passés par là ne veulent plus jamais entendre parler
de location. On se demande pourquoi. Ne nous trompons pas de combat. D'abord ne
croyez pas que la révélation dans ce livre de tout cela puisse aggraver
l'existant. Les petites ordures voulant profiter des dysfonctionnements de la
loi savent déjà parfaitement tout cela, et en profitent depuis longtemps pour
la plupart. L'extraordinaire, véritablement, est qu'il se trouve en fait tant
de locataires honorables, alors que manifestement, en la matière comme en tant
d'autres, la malhonnêteté paye ! Egalement, ne croyez pas que mon propos soit
de jeter dehors tous les pauvres gens incapables de payer un loyer. Bien au
contraire. Voir dormir dehors au froid ou non tant de monde me révulse assez
pour que je ne le souhaite nullement. J'ai déjà tant de mal à ne pas avoir
honte d'être un humain. Par contre, si toutes les personnes DOIVENT
bénéficier d'un logement convenable à habiter, leur carence de paiement ou de
respect du logement ne doit en aucun cas être mis au déficit d'un
propriétaire particulier, ni même d'une institution comme un office HLM par
exemple. C'est une sorte de loto à l'envers, où celui ayant tiré le mauvais
numéro paye très cher en argent, énervement, énergie, temps passé à se
démêler de son horreur. L'état seul doit payer pour les plus démunis, c'est
à dire tous les français, et non le pauvre hère du hasard, qu'il soit petit
ou gros propriétaire. 2 La prostitution Faire l'amour pour de l'argent, c'est
vieux comme le monde. En France, l'hypocrisie est reine : la prostitution est
interdite, mais elle est imposée par les impôts sous différents noms tels que
masseuse, danseuse, ou autres. Le proxénétisme est interdit par la loi, mais
la plupart des prostituées sont maquées. Les proxénètes sont de plus en plus
violents, battant, violant, tuant, tuant parfois jusqu'aux familles des filles
s'étant échappées ou les ayant dénoncés. Ces filles, la plupart du temps,
et de plus en plus souvent, sont toujours plus jeunes, n'ont pas choisi ce
" métier " ; on les a tirées de leur pays albanais, turc, russe,
bulgare… Les macros sont de plus en plus souvent albanais ou russes entre
autres. La guerre, la corruption, pauvreté… les ont soumis à bonne école,
les laissant plus encore que les autres mafias sans principe ni loi, autre que
celle du profit et de la violence. Tout ceci en parfaite connaissance des
autorités du pays concerné, dont les différents représentants touchent
autant de pots de vin que nécessaires, quand ils ne sont pas les protagonistes
directs de la traite. La solution existe et est très simple : créer des
maisons closes accessibles uniquement aux adultes, tenues par l'état auquel
reviendront les revenus, moins ceux attribués aux prostituées. Et toute
prostituée de rue interdite de fait d'exercer son art, elle et son client
seront impitoyablement mis en prison,. Cela, immanquablement, empêchera tout
proxénétisme, annulant dans l'œuf tout profit. La prostitution de rue ou en
appartement existera toujours, mais de façon marginale et libre. Alors bien
sûr, les bonnes gens, dont vous faites peut être partie, considéreront que
l'état ne doit pas permettre de telles pratiques, oubliant que non seulement
elles existent de fait, mais surtout véhiculent leur lot d'atrocités,
souffrances, morts violentes, sans parler des maladies vénériennes et sida.
Mais voilà, l'hypocrisie existe, et les ordures aussi : celles mafieuses
organisant la traite des filles non consentantes, violées, battues, tuées,
mais existe aussi l'ordure de monsieur et madame tout le monde, refusant les
vraies et moins mauvaises solutions, au nom de l'ordre moral, permettant de fait
tous ces viols, violences, meurtres. Les prostituées apportent un réel service
à la société, à tous ces hommes victimes de leurs hormones puissantes,
nécessitant de baiser, à défaut de faire l'amour dans l'amour. Combien de
viols et meurtres ces putains ont-elles pu éviter ! Alors l'hypocrisie continue
jusque dans les tribunaux, lois, services de police et organisation de la
répression. L'albanais moyen touche 75 € par mois ; une fille ramène dix
fois plus par soirée ; les rares fois où un " protecteur " est
arrêté, il ne s'agit que d'un clampin ; les filles ont peur et refusent de
témoigner contre lui ; les enquêtes sont longues et difficiles, les filles
sont promenées de pays en pays pour interdire tout suivi policier ; quand un
macro est arrêté, il subit une peine de deux ans de prison pour proxénétisme
aggravé. Pas de quoi l'empêcher très vite de recommencer, en devant
travailler dans des conditions misérables dans son pays ; en prison française,
il améliorera sa connaissance de la langue française, avec des conditions de
vie correctes, eu égard à celles qu'il aurait en liberté dans son pays,
affinera ses petits trafics futurs par les connaissances d'autres ordures qu'il
fera en prison et pourra recruter, se refera très vite, dès la sortie ses 800
€ par soirée et par fille. Merci l'état français, merci les français et
françaises. Les seules à ne pas être heureuses, ce sont les filles violées,
battues, blessées, tuées, et leurs familles et proches. 3 Les actionnaires, la
bourse Ils ont une bonne partie de l'économie mondiale entre leurs mains ; ce
sont en général de grosses entreprises, institutions, sociétés d'assurances,
banques, fonds de retraites… faisant la pluie et le beau temps sur la plupart
des entreprises cotées sur les places boursières mondiales. Toutes ces
sociétés cherchent à faire le plus de bénéfice possible, allant rapidement
d'une société cotée à l'autre, en fonction des chiffres publiés. Quoi de
plus naturel : tous et toutes nous désirons protéger nos biens, et les mettre
dans les mains les plus sûres, avec le meilleur rapport possible. La bourse a
été faite pour cela : les petites gens et autres placent leurs économies dans
la bourse, participant ainsi à l'avancée des entreprises en leur amenant leur
financement nécessaire, et celles-ci en contrepartie leur amènent un
dividende, et si tout se passe bien, une augmentation des cours, permis par les
bons résultats de l'entreprise, amenant davantage de gens achetant les actions,
ce qui fait monter les cours. Tout cela, c'est la théorie. En fait, la bourse
pourrait fort bien passer pour un gigantesque marché de dupes. En effet, ce
beau mécanisme pouvait paraître vrai dans le passé. Encore, que l'évolution
du CAC40 (somme des plus grosses cotations boursières) n'a guère fait mieux
que l'évolution du cours de la vie, c'est à dire que l'inflation depuis
plusieurs dizaines d'années. Mais cela, personne ne vous le dira. Depuis
l'avènement de ce qu'on a appelé la bulle spéculative, ce n'est plus le cas.
Les mini ou maxi crises boursières se sont succédé d'autant plus vite que le
monde économique changeait plus rapidement. Tout le monde ment : * les
responsables de la bourse bien sûr, puisqu'il y va de leur intérêt direct, *
les banques qui se financent ainsi directement par levées monétaires auprès
du public, ... mais aussi indirectement en prélevant leur forte dîme à chaque
transaction des particuliers : * les divers journaux financiers qui tiennent à
préserver leur fond de commerce en donnant leurs conseils qui valent pas bien
cher en fait ; n'oubliez pas non plus qu'ils vivent en grande partie des
annonces publicitaires des entreprises. Il serait donc fort malvenu pour leur
chiffre d'affaire qu'ils en donnent de funestes présages, sauf à suivre le
comportement moutonnier de tous les autres acteurs du marché boursier, sans
risque donc. Il est préférable de se tromper avec tout le monde, qu'avoir
raison tout seul. Dans le premier cas, personne ne vous en tiendra rigueur, dans
le second, ce sera la catastrophe pour vous. Evidemment, vous pouvez avoir
raison tout seul, mais outre que personne n'aime les déviants, voire les brebis
galeuses, il est plus facile d'avoir tort dans la vie que l'inverse. * le
gouvernement qui aide ainsi à la création et au maintien d'entreprises sans
bourse délier. Il en provoque le financement par les fonds privés des
particuliers, qui continuent à croire à l'eldorado malgré les multiples
déconvenues en ayant ruiné plus d'un. Par exemple les mirobolants emprunts
russes ou le scandale Vivendi Universal, en passant, par les multiples
malversations d'entreprises, comme celle d'Andersen par exemple, ayant
cautionné les faux comptes de la société d'Enron, conseillant jusqu'au bout
l'achat des actions de l'entreprise allant à une faillite pourtant certaine.
Rappelez-vous aussi le gouvernement de gauche qui présentait les privatisations
des années 80 comme une sorte de jeu où l'on gagnait à tous les coups. Au
début, ce fut vrai, mais ensuite, bien des épargnants n'eurent que leurs yeux
pour pleurer leurs pertes. Alors nos doctes ordures censées nous représenter
nous rappelèrent, mais bien tard, que la bourse était quelque chose de
risqué. Impôt volontaire de tous les gogos y ayant cru, on peut alors se
demander où tous ces fonds arrivent. Eh bien, en dehors des quelques
destinations vues ci-dessus, cela va dans les poches déjà en général bien
garnies de quelques personnes, mais pas n'importe lesquels. Quelques chanceux
auront gagné au passage, simples particuliers au savoir faible, mais pour
l'essentiel les gagnants sont les courtiers, les riches ayant accès directement
à leurs conseils avisés. Car l'époque où le cours boursier d'une entreprise
se décidait à sa valeur économique est bien révolue, surtout depuis la bulle
internet, qui voyait valoriser extraordinairement des sociétés qui ne valaient…
rien, à part leur déficit abyssal, riches uniquement de leur bénéfice
énorme mais… hypothétique. On a ainsi vu des sociétés comme libertysurf
valoir autant que Boeing ; l'une n'avait aucun bien matériel, autre que
quelques micros, l'autre avait des milliers d'avions et tout ce qu'il fallait
pour les construire. Quelques années ont passé, Boeing est une entreprise
toujours aussi puissante, libertysurf ne vaut plus grand chose à la bourse,
encore moins à l'aune purement économique. Les gros actionnaires sont en bonne
partie responsable de cette gabegie, voulant, plus qu'il n'est raisonnable, un
fort retour sur leur investissement, souvent de l'ordre de 15 %, d'où les
licenciements massifs en dépit de bénéfices colossaux, la délocalisation de
tout ou partie des activités, et en dernière limite les fausses déclarations
comptables des dirigeants, stratégie hallucinante du niveau d'un enfant cachant
ses mauvaises notes, ou mettant un 1 devant un 0 ! Un petit porteur est
incapable de prévoir l'évolution des cours de bourse qui relèvent de la plus
complète absurdité. Dans une même journée, une même valeur peut augmenter
de 10, 15 %, puis reculer d'autant, et finir à la même valeur qu'au début de
journée, ou 10 % en moins ou en plus. Ceci n'est absolument pas rare, mais
plutôt l'habitude, portant sur des dizaines de sociétés différentes cotées.
Les professionnels sont obligés de constater les dégâts, sans trop souvent
rien y comprendre non plus. Les fameux organismes de notation, censés définir
la fourchette de cours normaux d'une valeur cotée ne font en fait que suivre la
réalité des cours. Ils recommandent d'acheter ou de vendre dans telle
fourchette de cours, selon la réalité notée sur le terrain, mais nullement en
fonction de critères réels d'étude. Personne n'y comprend rien, hors que
l'appât du gain rend plus fou que jamais. Jugez en : une entreprise fortement
bénéficiaire, ayant le monopole sur son marché et qui a fortement modernisé
son outil de production a vu son cours baisser de 30 % en une journée parce
que, ayant publié ses résultats. Elle n'avait pas fait aussi bien que prévu !
Folie quand tu nous tiens… Ce genre d'exemple, ou plus aberrant encore, est en
fait extrêmement fréquent. 3.1 Exemple de pluri malversations : Vivendi. En
moins d'un an la Securities and Exchange Commission (SEC), le gendarme de la
Bourse de New York, a rédigé plusieurs rapports sur le scandale Enron, les
dysfonctionnements chez Andersen, WorldCom ou Tyco. Elle a condamné des banques
et des analystes à verser des centaines de millions de dollars pour
informations trompeuses, bilans truqués, pertes abyssales cachées, preuves
détruites. Aucune autorité publique en France n'a prononcé un mot sur le
dossier Vivendi, même s'il n'est pas de même nature. En juillet 2003, un an
après la débâcle de Vivendi Universal, qui a précipité la chute de
Jean-Marie Messier, les actionnaires, salariés, ou le grand public ne savent
toujours pas tout ce qui s'est passé dans le deuxième groupe mondial de
médias et de communication. La Commission des opérations de Bourse, qui avait
lancé une enquête quinze jours après la chute de M. Messier, et devait rendre
un rapport rapidement, n'a toujours rien rendu public. Deux rapporteurs
seulement sont détachés à plein temps sur ce dossier pour dépouiller les
documents saisis, dont les 80 tonnes ( !) envoyées par la SEC en février.
Même discrétion du côté de la brigade financière. Après des perquisitions
spectaculaires en décembre 2002 au siège de Vivendi et chez les principaux
protagonistes, puis des enquêtes discrètes, chez Goldman Sachs notamment, en
avril 2003, tout est redevenu silencieux. Même le monde politique et les
milieux d'affaires se sont montrés indifférents. Les thèmes qui auraient pu
être abordés ne semblent pourtant pas manquer. Cela aurait pu aller du rôle
des banques-conseils et des analystes jusqu'à l'interrogation sur la
nécessité de maintenir ou non les commissaires aux comptes, qui avaient
certifié les résultats 2001 pour valider ensuite ceux de 2002. Une fois que
Vivendi aura été démantelé, que tout aura été dispersé, les enquêtes
diront ce qu'il est advenu. Les actionnaires connaîtront alors peut-être les
causes réelles de leur ruine. Dans une bonne dizaine d'années... C Les raisons
de cette gabegie I Ce qui est dû à notre nature animale 1 le manque de
repères Les raisons sont connues en bloc, et ont été maintes fois
ressassées. Plus d'instruction civique à l'école, des parents absents ou
démissionnaires, plus de peur d'un Dieu ou du gendarme qui n'est plus
respecté, loin de là ; tout est fait dans la société pour glorifier le fric,
le paraître ; la télé poubelle diffuse sa violence continuelle, ou sa bêtise
dans de nombreuses émissions, celle où il faut bien reconnaître que les
français se voient en miroir, puisque ce sont celles le plus regardées. 2 Le
beau et le bon Une personne bien habillée, d'une belle plastique, sachant bien
séduire, parler, ayant un bon métier, de l'argent, une belle maison et
voiture, si cette personne a tout cela, non seulement elle est assurée d'être
très courtisée, mais aussi de bénéficier d'une réputation extraordinaire,
tout comme la considération qu'on lui porte. A contrario, celui ou celle qui
est laid est jugé repoussant ; il n'est pas gratifiant de se trouver à coté
de lui ou d'elle. Les beaux et les belles trouvent plus facilement un métier,
quand bien même n'eussent-ils aucun contact avec le public, ce qui aurait pu
justifier de leur recrutement en fonction de leur plastique. Que cela soit
ainsi, pourquoi pas. Le problème est que l'on est entièrement dans le non dit,
l'hypocrisie majeure de la société entière. Le double langage de tous
provoque bien des souffrances. Une personne tout aussi capable qu'un autre se
voit relégué loin derrière celui ou celle de valeur équivalente, voire
inférieure, mais beau ou belle. La société se justifie en disant que pour
celui qui veut vraiment arriver, c'est possible. Certes, ce peut être vrai,
mais au prix de combien de travail, de sacrifices, de couleuvres à avaler, là
où le beau passe si facilement et rapidement. Cela commence dès bébé. Le
beau bébé, on a envie de le toucher, câliner, caresser, prendre dans le bras
; on va plus facilement le consoler, supportant plus aisément ses pleurs. C'est
moins vrai pour le vilain petit canard. Mais voilà, ce n'est pas un conte, et
le vilain petit canard ne se transforme généralement pas en beau cygne : il
devient un vilaine vieux canard. Il va continuer sa vie dans la maternelle, où
il fera moins l'attention des instituteurs, puis des professeurs du collège et
d'après. Une étude a même prouvé qu'il obtiendra, à copie égale, de moins
bonne notes s'il est bon, de pires notes s'il est mauvais. Car on veut que le
beau soit pardonnable, pas le vilain qui en plus obtient de mauvais résultats.
Evidemment, dans le monde de l'entreprise, ce sera pareil. L'horrible est que
l'on associe automatiquement à la laideur physique une laideur psychique. On
pardonne ainsi bien moins à une crapule laide qu'à celui présentant bien. On
le voit dans les commentaires des journaux : un visage d'ange provoque
l'étonnement, la commisération presque, malgré toutes les horreurs qu'il aura
pu faire, comme si la beauté ne devait pas accoucher de l'affreux. La pire des
injustices est qu'on a souvent raison. En effet, le joli petit bébé,
destinataire de tant d'attentions se développera forcément mieux que celui en
bénéficiant moins. On sait que l'affectif gouverne l'essentiel du
développement de l'enfant qui apprend à parler, se tenir debout, retenir son
pipi et son caca, à compter, écrire, non pas pour lui, mais pour faire plaisir
à ceux qui l'aiment, retenir leur attention et marques de considération.
Forcément, l'enfant qui en est sevré se développe moins rapidement. Celui
n'ayant aucune affection sombre dans la neurasthénie et parfois la mort, comme
l'ont montré bien des cas, notamment les orphelins du régime roumain de
Ceaucescu. Le petit enfant va mal se développer, lentement, restera parfois
petit, maigre, n'ayant envie ni de bouger, ni de manger, ni d'apprendre la vie.
Il ira moins facilement vers les autres, étant un sujet de réprobation, tête
de turc parfois ou bouc émissaire. Isolé, il connaîtra mal les règles
sociales, accumulera du ressentiment contre la terre entière, sans trop savoir
ni comprendre pourquoi il ou elle a tant de mal à se faire accepter là où le
beau ou la belle y accède si facilement. Il aura beau dire ou faire les mêmes
choses, cela sera loin de provoquer les mêmes effets. Evidemment, cette
mauvaise vie provoquera un psychisme tourmenté, propre à amener un
comportement allant de même, qui ne lui attirera aucune sympathie, et il
s'enfoncera dans un cercle vicieux de haine et de peur de l'autre qui ira
toujours s'accentuant. Cette description apocalyptique n'est pas toujours aussi
complète, le parent souvent aimant tout de même son rejeton par à la
gratification que donne la création de la vie ; l'enfant ne sera pas forcément
si laid que cela, pourra avoir de la grâce, de l'intelligence, mais beaucoup de
son développement dépendra de l'affection dont il bénéficiera lors de ses
enfance et adolescence, comme l'ont prouvé les approches psychanalytiques.
L'enfant n'est fort heureusement pas environné que de beaux, la nature ayant
partagé ses bienfaits au hasard. Mais ce que le hasard fait, l'homme le
défait. De tout temps il y eu des riches sur terre ; les riches sont davantage
courtisés à cause de leur portefeuille, ce qui leur permet, sans même exclure
l'amour, de choisir plus facilement leur conjoint. Quand on a le choix, il est
bien rare qu'on choisisse le vilain petit canard. Ainsi, leurs enfants auront
bien plus de chance d'être beaux du fait du beau conjoint, intelligents du fait
que la richesse se mérite en partie, bien éduqués car on aura le temps de
s'occuper d'eux par les domestiques par exemple, cultivés… ainsi naissent les
princes et princesses qui ont tant d'atouts pour eux. Ils ne seront pas
forcément exempts de problèmes psychiques, mais ils seront bien plus faciles
à porter avec tous leurs autres bons attributs. Sur terre, le plus attire le
plus ; le moins attire le moins. 2.1 L'égalité (la théorie et la réalité) *
L'égalité à la naissance : en théorie, sur terre, tout le monde est égal.
Il est évident que cet énoncé relève de la plus haute bouffonnerie. D'un
coté un enfant naissant dans un pays en guerre, d'une famille pauvre, pas assez
nourri au sein, du fait de la disette, sort que des millions de nouveaux nés
subissent quotidiennement à chaque renouvellement de génération depuis des
dizaines d'années au moins ; un autre naissant dans une famille opulente d'un
pays riche en paix, qui sera aimé et protégé dès sa naissance et tout au
long de sa vie ; entre ces deux enfants rien n'est commun, à part les traits
physiologiques humains, qui pour l'un aura dès la naissance des os fins pouvant
casser comme du verre, l'autre étant un gros bébé bien vaillant. *
L'égalité à la mort : une vie est supposée égaler une autre vie ; il n'en
est rien, même au sein d'un pays, qu'il soit riche ou non. Un mort provenant
d'un attentat fera vibrer les foules et chacun dans son logis, donnera peur à
beaucoup de sortir dehors ; un décès d'accident de la route sera accueilli
dans l'indifférence générale, comme il s'en produit 8.000 par an sur les
routes de France. * L'égalité de chaque vote : on peut dire que les lois sont
faites pour protéger les citoyens, par leurs représentants. En fait, ceux-ci
sont élus par moins de la moitié d'entre eux (20 % pour la dernière élection
de Jacques Chirac de 2002 , avec encore 30 % d'abstentions sur les listes
électorales, sans enfin compter ceux et celles ne s'y étant même pas inscrits
par dégoût ou indifférence de la politique), le scrutin à deux tours
majoritaires imposant à tous la supposée décision démocratique des
français. Le plus incroyable étant que les votes blancs sont comptés à
égalité pour les deux candidats sortants, c'est à dire que même le refus de
se prononcer de ceux voulant accomplir leur devoir civique est mis à
contribution pour donner une apparence d'approbation des ordures venant à être
élues. * L'égalité théorique devant la loi : le maquis des lois est tel
qu'il est impossible de s'y retrouver. Pour augmenter clairement la puissance de
l'état sur les simples citoyens, il est réputé que nul n'est censé ignorer
la loi, vaste rigolade, quand on voit que les juristes ont besoin de regarder
pendant des heures leur code pour savoir à quelle sauce pouvoir manger l'autre,
et que même les magistrats chargés d'appliquer la loi doivent écouter les
deux parties d'un procès détaillant les lois en vigueur avant de trancher, et
qu'ils leur faut parfois faire appel à ce qu'on appelle la jurisprudence, c'est
à dire l'application la plus commune des lois pour en connaître l'esprit final
applicable dans un procès par exemple. Cela fait le bonheur des avocats et
hommes de loi se faisant grassement payer leur souvent incompétence,
lorsqu'encore elle n'est pas de plus corrompue. Donc l'égalité devant la loi
est un leurre, puisqu'il faut du temps, de l'énergie, du courage pour pouvoir
contester devant les tribunaux, ou attaquer un indélicat. * L'égalité
pratique devant la loi : la loi n'est en fait pas la même pour tous. Ainsi, les
dits gens du voyage (gitans, tziganes, manouches, simple clampin à la limite..)
s'installent depuis des dizaines d'années partout où bon leur semble sur
toutes les terres de France, qu'elles soient publiques ou privées, au grand dam
des gens du coin, qui, eux, ont chèrement payés leur droit à s'y établir,
provoquant de surcroît parfois un climat de vols, parfois violences,
insécurité. Année après année, ces groupes investissent les mêmes lieux,
coupant les barrières de protection dérisoires posées contre eux, abattant
des poteaux, détruisant des grilles, comblant des fossés, malgré les vives et
permanentes protestations des voisins et même des élus de mairie, voire
députés. Tout ceci en pure perte. La loi est ainsi : ces gens se voient
signifier par jugement l'ordre de déguerpir, cela prenant au moins trois
semaines. Durant ce temps ils ont le droit de rester en toute illégalité, puis
ils partent, s'installent quelques dizaines ou centaines de mètres plus loin,
et d'autres les remplacent au bout de quelques jours ou semaines, et la même
procédure à leur encontre doit être renouvelée, en pure inutilité. Il
paraîtrait que ce serait pour leur apprendre à se sédentariser, et cela
fonctionne parfois. Mais lorsqu'on sait qu'en majorité ils tiennent à ce mode
de vie, viennent des pays de l'est, le doute est permis quant à l'efficacité
de cette supposée solution. Mais les gens du voyage ne s'installent pas
partout. On ne les a jamais vu s'installer sur le bois de Vincennes, ou en plein
Paris, par exemple sur le champ de mars. Pourquoi donc ? Parce qu'ils savent
qu'ils n'y resteraient pas une heure. La loi n'est pas appliquée pareillement
pour tout le monde. Le dégoût devant la loi est ainsi généralisé, tant elle
est aléatoire et inappliquée, pour tant de raisons que le commun s'y perd.
Ainsi, je fus verbalisé pour un stationnement de voiture sur le coté d'une
place, ne gênant nullement ou peu le trafic. Rien à dire, le code de la route
doit s'appliquer, même si je n'ai pas trouvé d'autre place, je n'avais qu'à
prendre les transports en commun, ou chercher une place plus loin. Mais je
n'acceptai pas la sanction, tout simplement parce que durant des semaines, j'ai
appelé quotidiennement ou presque les services de police pour qu'ils
verbalisent des automobiles garées sur une place tout contre une voie rapide,
empêchant de voir les véhicules arrivant à vive allure, alors même qu'un
stop marquait le danger. Dix voitures stationnées sur un large trottoir
ôtaient toute visibilité. Las, aucun procès verbal ne fut placé. Pourquoi ?
Certes des travaux ôtaient une partie des places disponibles, peut-être
voulait-on faire preuve de mansuétude. De deux voitures au début, l'absence de
sanction en allongea rapidement le nombre. Finalement, les services d'urbanisme
placèrent de " jolis " plots en béton empêchant toute automobile de
s'y placer. Vous avez certainement bien des exemples de cette curieuse
application ou non application de la loi. Ainsi, en résidence privée, mal
garé, gênant juste la vue, vous êtes sanctionné. Très bien, la loi est la
loi. Pourtant, plus loin, dans un quartier moins bien, des voitures sont partout
où elles sont interdites de stationnement, y compris sur le trottoir, gênant
même la marche des piétons. Mais jamais sanctionnées. Evidemment, c'est un
peu un sale quartier, à quoi servirait-il de punir. Les contrevenants
paieraient-ils seulement leur amende, ne se rebelleraient-ils pas en cassant ou
dépradant davantage leur quartier : il est urgent de ne rien faire. Certes,
vous pourriez vous dire qu'il est bien de vivre dans un quartier bien propre où
les lois sont respectées. Seulement, comme vous le savez, la saleté fait
toujours tâche d'huile, et vous atteindra d'une manière ou d'une autre. Les
crapules n'ont pas de frontière pour opérer. Et puis dans tout quartier, des
gens honnêtes existent forcément. Parce qu'ils sont pauvres, ils n'ont pas le
droit au respect de la loi ? Curieuse conception parfaitement illustrée par les
quartiers dits de non droit, où les représentants de l'ordre n'osent plus
pénétrer, accueillis de jets de pierre ou différents ustensiles, allant
jusqu'à un appareil d'électro ménager jeté d'un haut étage : ça fait mal
lorsqu'on le reçoit. Non, non, rassurez-vous, ce ne sera pas un politicien
ordure qui le recevra, juste un pompier, policier, ou autre dit représentant de
l'état : médecin, postier… ou simple quidam n'ayant pas l'heur de plaire à
la faune locale. 3 le fric pour le fric Avez-vous la dernière voiture,
vêtement, téléviseur, gadget à la mode ? Non ? Que vous êtes pitoyable !
C'est triste pour vous, vraiment. Vous êtes un has been, ou peut être
n'avez-vous tout simplement jamais été. Vous allez être l'objet de la
moquerie (vous n'êtes pas dans le coup), médisance (vous n'avez pas d'argent),
rejet (vous êtes nul). En plus, vous ne participez pas au fonctionnement de la
société, au circuit incessant de l'argent, qui veut que seule la consommation
peut sauver l'économie, que toute thésaurisation est synonyme de stagnation
sociale. Cela se peut, mais n'oblige pas à faire fonctionner le commerce sur du
vent : produits de luxe extrêmement chers, inutiles, bas de gamme programmés
dès leur conception en bureau d'étude pour casser rapidement, produits suivant
des modes faits pour ne durer que le temps d'une saison… Notre société est
basée sur l'argent. C'est normal, c'est une société capitaliste, et libérale
de surcroît. C'est à dire que l'argent, avec quelques bémols, peut se
produire n'importe comment, et c'est le but de la société. D'ailleurs,
société, cela veut dire aussi : entreprise, c'est tout dire. Quelques
hurluberlus, génération dérivée de celle soixante huitarde, militent au sein
du mouvement dit alternatif, anti mondialiste. Ils ont bien peu de chance
d'arriver à grand chose. Les anciens de mai 68 sont pour beaucoup aux rênes
florissantes de l'ancienne société qu'ils vomissaient. Les communistes
français, les premiers, avaient compris toute l'inanité et la dangerosité de
leur mouvement et les avaient renié très rapidement. Les premières réactions
gouvernementales contre le mouvement pacifiste des alter mondialistes fut la
répression, comme en Italie au sommet de Gênes, honte de Berlusconi. La seule
philosophie, si on peut l'appeler ainsi, restante dans le monde de viable pour
gérer un pays est celle capitaliste, qui prône l'argent comme seule véritable
avancée sociale, stimulant individuel. Tout se traduit en argent : logement,
nourriture, plaisirs, à tel point qu'une promenade gratuite dans un bois
apparaît à plus d'un jeune ou même adulte comme ringarde et inutile. Par
contre, se presser à trois personnes au mètre carré dans une salle sombre de
discothèque enfumée de tabac, bruits stridents et lumières aveuglantes leur
semble un grand plaisir. L'étonnant est de constater l'évolution de la
société dans ses différentes composantes depuis des siècles, millénaires,
voire millions d'années. Ce qui est flagrant est la considérable différence
entre les progrès technique, scientifique, économique d'une part, et
philosophique d'autre part. On le sait, on le voit tous les jours, ou plus
exactement, on ne s'en aperçoit même plus, au moins dans les pays dits nantis,
riches. Prendre une voiture paraît tout à fait banal. Certes, on ne va pas
s'extasier à chaque fois qu'on allume son moteur, mais tout de même. Durant
des millions d'années l'être humain n'avait que ses pieds pour avancer, à la
rigueur l'aide d'un animal, et là, un esclave mécanique prêt à partir à la
moindre sollicitation, par tous les climats, à chaque seconde, emportant un
poids de bagages étonnant à une vitesse stupéfiante, pour un coût très
faible, un entretien presque inexistant, se gardant très longtemps. Comment ne
pas rêver à une telle évocation, croire à son bonheur, à sa chance de vivre
pareille aventure quotidienne. Cet exemple peut être repris pour la moindre de
nos occupations quotidiennes, comme tourner un robinet d'eau, écrire avec un
stylo sur un papier, rentrer dans son appartement. Mais non, l'habitude allant,
le bien ou le fantastique d'hier font parfois l'horreur d'aujourd'hui. Les
premiers logements collectifs avec eau courante, proposés à prix modique
étaient le maximum de ce que les classes populaires pouvaient alors réclamer,
ou même rêver, et leurs occupants se considéraient comme particulièrement
chanceux et heureux d'y être. Maintenant, on les appelle des barres de béton,
et ce sont les symboles mêmes de la pauvreté et misère banlieusarde,
revendication de son mal être. Il ne s'agit pas ici de vouloir cesser de
progresser dans l'élévation de son niveau de vie, mais de s'arrêter un
moment, de temps en temps, et considérer la formidable évolution historique et
préhistorique du vécu collectif, de constater son bonheur simple et réel,
jamais existant depuis des millions d'années. La progression est fulgurante et
suit une courbe exponentielle en ce qui concerne les progrès médicaux,
économiques, techniques, scientifiques. C'est à dire qu'avec le temps, si on
se retourne en arrière, ce qui s'est précédemment réalisé en cent ans ne
prendra que dix ans, puis ce qui a pris dix ans n'en prendra qu'un. Le meilleur
exemple en est l'informatique. Le premier ordinateur prenait deux pièces
entières, bourré de lampes claquant les unes après les autres, prenant une
énergie électrique considérable, et ne sachant guère mieux qu'effectuer les
quatre opérations de base arithmétique comme résultats. Depuis, la fameuse
loi de Moore, empirique, veut que tous les ans, la capacité des micro
processeurs, c'est à dire le cœur de l'informatique, double en nombre pour une
même surface. Et c'est ce qui se passe globalement. Imaginez : c'est comme si
chaque année vous doubliez vos revenus. En fait, en très peu d'années, à ce
rythme là, tout l'argent produit par la terre entière ne serait pas suffisant
pour vous rémunérer ! Si vous ne me croyez pas, faites en le calcul : si
l'année 1 vous gagnez 10.000 euros, l'année 2 vous en aurez 20.000, l'année 3
: 40.000, l'année 4 : 80.000, l'année 5 : 160.000, l'année 6 : 320.000,
l'année 7 : 640.000, l'année 8 : 1.280.000, l'année 9 : 2.560.000, l'année
10 : 5.120.000, l'année 11 : 10.240.000, l'année 12 : 20.480.000, l'année 13
: 40.560.000, et ainsi de suite, jusqu'à ce que très vite on ne puisse plus
vous payer. Cela montre amplement l'évolution vertigineuse de la science.
Lorsqu'enfant, on me disait dans mes illustrés qu'on irait dans la lune, je
pensais à une plaisanterie ; actuellement, lorsqu'on me décrit les
nanotechnologies, c'est à dire la possibilité de créer des instruments à
l'échelle moléculaire, j'ai presque la même sensation. La possibilité de
remanier le capital génétique humain, y compris sur un être vivant est
fantastique. Et beaucoup de domaines sont tout aussi quasiment incroyables. Face
à ces révolutions qui sont devenues permanentes, regardons le quotidien de
bien des humains. La différence de perception n'en est que plus criante,
insoutenable. Il n'est nul besoin pour cela d'aller dans les pays pauvres, il
suffit de se promener dehors, dans pratiquement n'importe quelle ville
française pour apercevoir des êtres guère moins bien habillés que nous,
faits comme nous, mais qui dorment dehors souvent, parfois à l'abri de cartons,
au mieux de sacs de couchage crasseux ; souvent porteurs de maladies de peau
notamment, boutons, plaies, ou traces de coups, car la vie au grand air est
violente, pleine de haine des autres, par les autres, mais la haine plus
terrifiante est encore celle de soi même. Indifférents, habitués, craintifs
ou résignés, les cohortes de leurs frères humains, frères en tant que race,
mais c'est bien tout, passent à coté d'eux, le plus souvent sans les voir.
Voici la belle évolution et révolution humaine. Alors que dire, que faire.
Doit-on remarquer que voici quelques siècles 99 % des hommes vivaient dans la
boue, le froid, la maladie, la peur et la faim, ou doit-on se dire que
maintenant que la nourriture est jetée à profusion dans les poubelles de la
plupart des foyers, voire sciemment pour que les prix ne baissent pas, on ne
peut supporter que des gens aient faim, froid, soient malades, rejetés… Honte
d'être un homme, honte de vivre à coté, honte de ne rien faire. Et vous ?
Certes, la honte n'empêche pas de vivre, ni les autres de mourir, plus ou moins
lentement, plus ou moins lentement atrocement. II Ce qui est dû à notre nature
humaine 1 les termes de l'échange : notre opulence par rapport au tiers monde
et au quart monde Le monde est un immense terrain d'échanges commerciaux, soit
à l'intérieur d'un village africain, avec souvent une valeur non fiduciaire,
faite de services, trocs, coutumes, cadeaux, ou plus communément à travers
l'argent Notre opulence ressemble à celle que le riche a par rapport au pauvre.
Si le pauvre gagne 100, et qu'il lui faut 150 pour vivre correctement selon les
critères communément admis dans son pays, il lui faudra rogner sur tout :
qualité des repas, aménagement de son logement, type et situation de celui-ci,
vêtements, loisirs… le riche, lui, devra dépenser un peu plus de 150 pour
satisfaire à la qualité de vie que nécessite sa classe sociale, disons 300.
Mais évidemment, il ne mangera qu'une fois, ne dormira que dans un lit, et
ainsi de suite. C'est à dire que la différence entre 300 et ses revenus -qui
peuvent être considérables- lui assurera une énorme marge de manœuvre. Si le
pauvre gagne 100, et le riche 10.300, on pourrait dire que la différence est de
1 à 103. En fait (on peut faire tout dire aux chiffres, comme cet exemple le
montre), l'écart sera bien plus gigantesque. Si le pauvre doit dépenser que
100, c'est à dire la totalité de ses revenus, l'écart sera alors de zéro à
10.000, soit 10.000 en plus (on ne peut plus dire fois 10.000, car 10.000 fois
zéro donne zéro, c'est à dire qu'on arrive à un non sens mathématique,
montrant combien la comparaison entre ces deux revenus est impossible, qu'on est
bien en présence de deux mondes ne pouvant pas se comprendre, se rencontrer).
En fait, la véritable différence, dans notre exemple, n'est pas de zéro à
dix mille, puisque le pauvre, pour le minimum de qualité de vie requise dans
son pays pour ne pas être considéré comme un paria, doit dépenser 150, mais
ne dispose que de 100. A vous de calculer l'écart réel de revenu. Cet exemple,
c'est pour un pauvre d'un pays riche. Je vous épargnerai le calcul pour un
pauvre d'un pays pauvre, face au riche du pays pauvre, ou du riche du pays
riche. Etant données la folie humaine, le riche du pays pauvre peut souvent
être plus riche que le riche du pays riche. Ce pauvre, du pays pauvre, non
seulement a un écart de vie fantastique par rapport à tous les riches de la
terre entière, résultant de la comparaison de revenus notamment. Mais, là
encore, cette comparaison est entièrement factice. Car dans les pays dits
nantis, riches et pauvres peuvent profiter en commun des bonnes routes où
circuler en voiture, des trottoirs où se promener, parcs, jardins publics,
forêts domaniales, musées souvent peu coûteux, bas prix des produits
alimentaires entre autres. C'est à dire que toutes les infrastructures
existantes dans les pays riches permettent aux pauvres d'en profiter. Les pays
pauvres n'ont la plupart du temps rien de tout cela. Mais plus encore, et plus
terrible encore, que dire du pauvre mourant lentement de faim, guerre, torture,
eau non potable véhicule de tant de maladies, aisément guérissables avec un
simple cachet médicamenteux disponible dans n'importe quelle pharmacie de notre
pays, mais qui, là, l'emportera dans la mort, ou le laissera aveugle (virus de
la bilharziose), ou autrement handicapé … Cet être qui meurt lentement plus
qu'il ne vit, qui voit mourir de même ses enfants et autres proches, comment
pouvoir faire une comparaison raisonnée entre son pouvoir d'achat, qualité de
vie, entre lui et d'autres bien lotis. Là est toute l'horreur, tout
l'indicible, l'insupportable humain. 2 la justice La cour d'appel de Paris a
relaxé en appel, l'ancien ministre des affaires étrangères Roland Dumas,
condamné en première instance, le 30 mai 2001, à trente mois de prison, dont
six fermes, et 152 000 euros d'amende, dans le premier volet de l'enquête sur
les détournements de fonds dans le groupe pétrolier Elf. Pourtant le parquet
général avait requis une peine de prison. Roland Dumas était innocent,
l'ampleur de la différence des deux jugements laisse fortement à penser que
les jugements suivant soient davantage exacts : "M. Dumas a eu la chance
que tout citoyen ordinaire n'a pas ordinairement, c'est d'être soutenu par le
garde des Sceaux, M. Perben et l'ensemble du gouvernement qu'il
représente", a déclaré le député Arnaud Montebourg, l'un des
fondateurs du courant du Nouveau Parti socialiste. "Dans notre pays, il y a
la justice pour les citoyens ordinaires et la justice pour les autres",
a-t-il poursuivi, interrogeant : "vous croyez que les citoyens peuvent
encore avoir confiance dans des institutions pareilles ?" Noël Mamère
(Verts), notant que "sur ordre de la chancellerie, le procureur n'a pas
requis" dans l'affaire, a estimé qu'en France, "la justice peut être
indulgente pour les puissants et intraitable pour les plus pauvres".
"Tout cela ne fait que dégoûter un peu plus les français de ceux qui les
représentent, et ça ne fait gagner du terrain qu'à l'abstention, au vote
blanc et à l'extrême droite". Après tout, cela ne représente que le
détournement d'au moins dix millions d'euros de l'affaire ELF, et certainement
bien davantage. Si vous voulez voler, il vaut mieux le faire sur cette ampleur
plutôt que pour quelques dizaines d'euros dans une surface commerçante,
surtout si vous ne faites du haut de l'échelle sociale ! D les façons d'y
remédier I Les mauvaises Un milliard et demi d'êtres humains survivent avec
moins de un euro par jour tandis que chaque américain des Etats Unis donne
quotidiennement pour les dépenses militaires de leur pays 3,8 euros.
L'équation est simple : chaque américain peut faire vivre quatre malnutris,
c'est à dire faire disparaître cette infamie de la terre ! Tout cela
simplement en faisant cesser ces dépenses pour la mort. Mais ce n'est pas si
simple. Car les 3,8 euros donnés pour l'armement servent à payer des
entreprises pour le créer, engendre des impôts et taxes retournant à l'état,
font vivre les salariés, d'autres entreprises, qui à leur tour se servent de
cet argent pour acheter, faire circuler les biens et valeurs, faisant
fonctionner l'économie. C'est à dire que les bons sentiments à ras de terre,
sans réflexion ni recherche ne mènent nulle part. Et puis je vois mal les USA
cesser leurs dépenses pour l'armement, et encore moins donner ce montant à
d'autres peuples. Pourtant, on nous abreuve de ce genre de phrases toutes plus
ineptes les unes que les autres, par exemple en voulant faire payer les riches
en faveur des pauvres, car une fois toute leur fortune mise dans la poche de
soixante millions de français, nos concitoyens n'auraient guère plus que de
quoi s'offrir un café par jour, et encore, car la fortune est souvent placée
en patrimoine industriel ou immobilier personnel, et là encore sert à faire
circuler l'argent, c'est à dire donne du travail et des biens à l'ensemble de
la population. 1 La répression Elle est nécessaire, certes, mais pas n'importe
comment, et pas toute seule. Si elle accompagne la misère économique et
sociale, elle est alors la pire des choses, engendrant un fort sentiment
d'injustice, de haine, rancœur, provoquant une violence de plus en plus forte
et apparemment " gratuite ". Remplir les prisons à satiété ne sert
à rien, est bien au contraire contre productif, attisant la haine de ceux qui y
sont enfermés, augmentant leur dangerosité par contact avec parfois pire
qu'eux. La répression est nécessaire, car l'être humain, dès l'enfance,
apprend entre autres par la transgression : aller au delà de ce que ses parents
lui croient possible, aller au delà même de ce que lui même pense pouvoir
faire, afin de toujours apprendre, dans toute sa longue vie, afin de remplir son
destin de témoin majeur de millions d'années d'évolution. La longue tâche
des parents consiste entre autres à canaliser son envie d'apprendre,
l'évolution nécessaire qu'il apportera à la société, par sa novation de
propres comportements, de façon de penser. Mais aussi à l'empêcher d'aller
trop loin, lui apprendre les règles sociales dites et surtout non dites. La
société elle même doit aller dans le même sens : permettre un certain
laxisme, mais bien contrôlé, et surtout, ou au moins autant, donner les
règles, les rappeler vigoureusement si nécessaire. Or, c'est tout cela qu'on
ne fait plus. Les petites ordures modifient le pot d'échappement de leur deux
roues à moteur, emmerdent à répétition, parfois des heures durant, des
milliers de personnes sur leur passage dans les villes, ou en faisant des ronds
sur une place, sans que personne désormais n'ose leur dire quelque chose, les
policiers ne voyant guère motif à verbaliser, malgré toutes les lois. Quant
aux juges, ils ont bien d'autres choses à faire, et classeront à l'occasion la
plainte sans suite, si jamais un intrépide ou un fou ignorant des us et
coutumes venait à en déposer une. Ce sont des petites dites incivilités, pas
de quoi fouetter un chat, et encore moins une petite ordure. Les gens
tranquillement chez eux sont insultés en passant dans les cités, les filles
peu vêtues sont traitées de putain, prélude à un viol prochain ; les
habitants doivent supporter les boites aux lettres cassées, courrier volé ou
répandu par terre, les graffitis muraux que les riverains et autres
contribuables payent à nettoyer ou prévenir. Un jour, quelqu'un en a assez,
prend son arme à feu, tire dans le tas. Malheur à lui, à ce dément qui sera
interné et/ou emprisonné. Comment ! Pour un peu de bruit il tue ou blesse un
adolescent ! De victime il devient agresseur. Il n'a plus qu'à déménager, et
sa famille avec lui : les inévitables copains de l'ordure mise pour une fois à
terre vont s'acharner sur eux : insultes, vexations, agressions physiques,
destruction des biens sont monnaie courante. Parfois, même en changeant de lieu
d'habitation, on n'est toujours pas tranquille ; en effet, les ordures ont suivi
le camion de déménagement, et la famille n'est toujours pas à l'abri. Mais
voilà : le gouvernement n'aime pas les punitions collectives, et encore moins
les solutions de fond. Il veut le calme. Son maître mot, comme au sein de
toutes ses administrations : pas de vague ! Malheur à celui ayant troublé le
bel ordre social. Pour les petites ordures de la racaille de tous les jours, ce
n'est pas la même chose. Eux sont hors norme, tout le monde les vilipende, pas
besoin d'en rajouter. Mis à l'index de la société, on ne peut pas faire
davantage contre eux. Mais la victime ayant voulu faire sa propre protection ne
peut être pardonnée. Qu'importe l'enfer qu'elle aura endurée, elle et ses
proches durant des années. Les ordures de juges, politiques, elles, vivent bien
à l'abri de tout cela, y sont donc indifférentes, suivant le bon principe :
chacun voit midi à sa porte. Et tant pis pour les autres ! 1.1 Le rappel à
l'ordre En fait, les solutions aux problèmes les plus compliqués relèvent
souvent des solutions les plus simples. Par contre, elles nécessitent une forte
volonté politique et une honnêteté qui n'a guère cours dans beaucoup de pays
du monde. Exemple : un petit gars fraude un transport en commun. Quoi de plus
naturel pour bien des jeunes, désargentés ou non ? Il écope d'une amende,
dans le meilleur des cas, car s'il se révèle violent, il pourra bien souvent
passer outre, ou simplement en ne donnant pas de papier d'identité. Faisons
court : il a ses papiers d'identité, les présente, a une adresse fixe, est
solvable. Ouf. Tous ces obstacles franchis, Euréka : il veut bien payer
l'amende. Hélas, comme il a l'habitude de frauder, est rarement contrôlé, il
est très gagnant à le faire. L'opprobre populaire n'ose pas s'exercer, si
même elle existe encore ; ses amis trouvent sa manière de faire parfaitement
normale ; l'autorité ne donne que des amendes faibles, de peur d'être contrée
par les bien gentils juges chargés d'appliquer la loi. Et bien sûr, le
fraudeur de base trouvera la sanction bien imméritée, lui qui n'a pas d'argent
pour raison X ou Y, bien qu'il aille en boite de nuit, s'achète moult
cigarettes, ou de préférence haschich, sorte au restaurant, cinéma, achète
les derniers gadgets à la mode. Mais tout ceci est normal, n'est-ce pas ? Le
rôle de l'autorité est d'éviter la contagion en sanctionnant efficacement
toute infraction. Cela veut dire que le risque aille bien au delà du bénéfice
personnel qui peut en être retiré. Tout enfant sait que si le vol du pot de
confiture n'amène que peu de reproche, il est bien agréable de recommencer au
plus tôt. Les adultes sont de grands enfants, sauf qu'eux vont ainsi, de proche
en proche, jusqu'au meurtre par exemple. C'est seulement ici qu'on les arrête,
et encore : cinq à dix années de prison en moyenne pour un meurtre, ce n'est
pas cher payé, et cela peut valoir en effet la peine de recommencer, d'autant
plus qu'on est loin d'être pris à tous les coups ! Mais attention : les
honnêtes gens peuvent être pris dans la nasse, car, forcément, le contrôleur
des transports en commun ne peut faire la différence entre le bon grain et
l'ivraie, entre celui protestant honnêtement de son oubli de mettre le ticket,
de s'être trompé dans sa valeur, de n'avoir pas eu le temps, de l'avoir perdu…
et celui l'ayant fait sciemment. Alors, soyons bon prince : pas de sanction trop
forte pour ce genre en effet de petit délit… la première fois ! Mais ensuite…
mais pour cela, il faut un cumul rapide des peines, un renforcement provoqué
par la répétition, forcément volontaire (ou alors la personne est à placer
en asile ou sous tutelle). Et… pour ceci, il faut un fichier pour mettre tous
les fraudeurs. QUOI ???? Pour si peu, ficher, non, pas de gestapo chez nous, non
aux nazillons de pacotille, pas de délation, collaboration, SS, vilain, pas
beau, fascisme, autoritarisme, déni aux libertés individuelles… D'accord,
d'accord. Finalement, le bon sens populaire, vieux de plusieurs siècles se
trompe très certainement. Qui vole un œuf vole un bœuf ? Allons donc !
D'ailleurs, je vais de ce pas frauder les transports en commun, car l'exemple
fait tâche d'huile. Pourquoi payerais-je, vu le peu de risque que j'y prends…
1.2 La prison On le sait, les prisons sont engorgées. Chacune construite pour
héberger 2 à 5.000 personnes se trouve continuellement avec le double.
Solution ? Construire de nouvelles prisons bien sûr ! Comme cela les finances
publiques feront travailler le privé pour la construction, maintenance,
créeront des emplois de gardiens, c'est bien utile pour faire marcher le
commerce et faire peur aux délinquants. Ces derniers n'ont pas la même idée
de la chose. La prison, ils savent qu'ils la risquent pour leurs méfaits
continuels. Mais quelle est la nature de ce risque ? 1 / D'abord il faut être
pris, et ce n'est pas souvent le cas. 2 / Ensuite, si on est pris, le plus
simple est de ne rien avouer, et la justice aura bon jeu de prouver vos larcins
et saloperies diverses tant qu'il n'y a guère de preuve. Au pire, on sera puni
pour le fait précis valant votre arrestation, et non pour tous ceux
précédents. 3 / un petit séjour en prison est parfois bien utile pour asseoir
votre réputation de petit caïd dans votre quartier, voire pour en connaître
bien davantage sur les mauvais coups possibles pour ne pas se faire prendre, et
trouver de bons copains pour les faire : la prison et la haine qu'elle engendre
(mais en général les gens qui y vont en ont déjà une bonne réserve dès le
début) permet de nouer de solides amitiés. 4 / si vous êtes un délinquant en
col blanc, vous pouvez enlever tout ce qui précède, les ordures ne faisant pas
de lois pour s'auto punir, vous n'avez quasiment aucune malchance d'aller en
prison ! Aux USA, pays modèle pour tous les libéraux : 0,7 % de la population
est en prison (0,1 % dans notre pays). 2 millions de personnes ; 4 fois plus
qu'en 1970 ; 12 % des noirs âgés de 20 à 34 ans sont en prison contre 1,6 %
des blancs du même âge. II Les bonnes 1 Faire respecter les devoirs Très
étonnamment, l'instruction civique fut éliminée de l'école pendant bien des
années. La raison est pour moi un mystère. En tout cas il est évident qu'il
est fort nécessaire de donner aux enfants non seulement la peur du gendarme (il
y a fort à faire dans les quartiers difficiles là dessus entre autres), mais
aussi celui des règles, et donc leur connaissance prioritairement. Il paraît
si naturel aux jeunes de parler fort dans la rue, débrider leur scooter, faire
la maximum de bruit avec, jouer à déraper, rouler dans les lieux piétonniers,
et j'en passe, et j'en passe. Les citoyens ne réagissent plus, se contentant
pour les plus courageux, de continuer à aller voter. Ainsi, d'alternance en
alternance, ce sont les mêmes ordures qu'on retrouve tous les sept à quatorze
années, celles précisément n'ayant rien résolu auparavant. En fait, elles ne
diffèrent guère : mêmes hautes familles, privilèges, corruption,
malversations et autres saloperies. C'est au citoyen de se reprendre en main, de
cesse ce laisser faire, d'agir là où il est, avec ses moyens, calmement,
légitimement, mais résolument. Il faut cesser ses propres malversations à son
travail (arrivée volontaire en retard, vol de stylo, travail bâclé, mauvais
accueil du client...) pour continuer, une fois un peu plus irréprochable, de
faire de même avec ses collègues de travail, voisins, famille, amis. C'est le
seul vrai moyen de se sortir de cette gabegie continuelle. 1.1 piéger les
voleurs Il est étonnant que dans aucun pays, à part aux USA et seulement pour
les infractions importantes, on n'ait pas songé, (ou plutôt que visiblement on
ne veuille pas) à piéger les voleurs de tout poil. Imaginons en effet toutes
les professions de dépanneurs d'électro ménagers, électricité, plomberie,
automobiles, dans lesquels se recrutent beaucoup d'ordures trichant, volant,
cassant au besoin pour mieux pouvoir réparer, ou de préférence changer qui un
moteur, un chauffe-eau… ce qui est plus rapide, facile, et lucratif, ou vous
remplacent une pièce par une autre d'occasion sous couvert de neuf, voire ne la
remplacent pas du tout simplement parce qu'elle n'était pas cassée ni en panne
malgré leur déclaration… tous ces margoulins exploitant sans vergogne les
personnes fragiles, âgées, ignorantes, ou impuissantes à coup de tarif
prohibitif et de faux service rendu sont très faciles à piéger. Il suffit de
le vouloir. Seule la volonté politique est absente. On laisse les pauvres
citoyens faire justice eux mêmes. Imaginons la personne à qui on a fait payer
un prix exorbitant une réparation par exemple de robinet, avec en plus un
dégât causé au mur par le chalumeau, le robinet n'ayant même pas besoin
d'être changé car c'était un simple joint à remplacer. Cette personne s'est
aperçue qu'elle s'est faite grugée. Elle porte plainte. Le robinet remplacé
à tort, elle peut le mettre déjà à perte et profit, étant dans la parfaite
incapacité à le prouver, maintenant que les travaux sont faits. Il reste le
prix et les dégâts au mur. Elle doit faire appel à un expert pour constater
le problème, en chiffrer le prix, donner un montant de facture considéré
comme normal ou habituel. Cet expert, elle doit le payer intégralement, en
attendant éventuellement que le tribunal en fasse payer les émoluments en tout
ou partie par la partie adverse. Le prix de cet expert est souvent
rédhibitoire, parfois supérieur au montant contesté de la facture. Imaginons
que nonobstant tous ces travers, la personne, courageuse, inconsciente ou
particulièrement opiniâtre, veuille continuer son action judiciaire. On le
sait, les tribunaux sont encombrés, et classent souvent sans suite les
supposées petites affaires, dont ferait probablement partie une affaire de
robinet. Soyons optimiste, l'affaire vient devant le tribunal. Au bout de
plusieurs mois, dans le meilleur des cas, et si le plaignant obtient raison
auprès de la machine judiciaire, ce qui est fort aléatoire, il aura une partie
de ses dépenses remboursées, mais pas ses frais d'avocat, qui est pourtant
souvent obligatoire. S'il gagne, il éprouvera peut être en son for intérieur
une délicieuse sensation de soulagement, son portefeuille probablement moins,
et s'il compte le temps et l'énergie, l'énervement qu'il aura dépensés….
C'est pourquoi le professionnel incriminé rira sous cape. L'affaire le
dérangera à peine dans son business florissant. Pour une affaire où il aura
à peine perdu (une faible partie souvent de ses malversations aura été punie
de fait, et pour le reste, il n'aura guère fait que se faire payer un prix pour
une fois honnête, sans guère ou du tout de dommages et intérêts dont les
tribunaux sont fort avares généralement, pour ne pas inciter aux poursuites
qui pourraient alors se révéler lucratives) ; pour une affaire où il aura peu
ou pas perdu, combien de lucratives en pure et constante amnistie de fait. En
fait, on peut se demander pourquoi, au vu de ce qui précède, il existe encore
des gens honnêtes ! On l'aura compris, c'est à la chose publique de protéger
les citoyens. Il suffit d'amener les divers professionnels devant des pannes
factices dûment contrôlées par des gens assermentés, et de le faire
plusieurs fois afin de ne pas risquer de sanctionner l'erreur toujours possible
par exemple. Par contre, une fois la malhonnêteté enregistrée à
répétition, il faudra la punir très lourdement, de façon à en faire des
exemples à ne pas suivre. Le téléphone arabe fonctionnant très bien en la
matière, on peut être assuré que le nombre de mensonges des ordures de tout
poil chutera de manière très significative, et restera à un taux très bas
tant que la pratique de vérification des professionnels par d'autres
professionnels impartiaux et assermentés, eux aussi contrôlés, existera. On
objectera que tout cela coûtera cher, est proche de la délation, inacceptable
dans un pays démocratique. Ces arguments sont risibles. Cela peut coûter zéro
dans la mesure où l'on fera fort cher payer toutes les ordures trouvées. La
délation, c'est dénoncer dans un pays totalitaire, là où aucune loi ne
s'applique, ou ne s'applique que contre les faibles. Une véritable démocratie,
c'est là où l'égalité existe, et non où il faut souvent s'y connaître
presque autant que le professionnel pour pouvoir ne pas trop se faire gruger. On
peut rêver, imaginer que ce contrôle extrêmement efficace puisse s'appliquer
dans tous les domaines : prostituées maquées de force, vols de vélos ou
d'autos. Avec une puce électronique on peut désormais tout marquer, même les
personnes, et ensuite sans danger ni poursuite, les suivre à la trace. Un vélo
à peine fermé d'un petit antivol que n'importe quelle pince ou scie peut
ouvrir en une minute, c'est bien tentant pour un voleur. Il le fait, ou le suit
jusqu'à ses commanditaires ou receleurs s'il s'agit d'un réseau (surtout pour
le vol organisé des voitures en fait, passant très vite les frontières par
exemple ou maquillées). C'est si simple, si efficace. une information
préalable est nécessaire pour considérablement refroidir toutes les ordures
potentielles, et mettre en prison celles réfractaires à la nouvelle donne,
mais elles comprendraient fort rapidement leur véritable intérêt. On peut
s'étonner que ces solutions si simples ne soient pas appliquées depuis fort
longtemps. En fait, les ordures s'interpénétrant, elles n'ont nullement
intérêt à ce que celles d'en bas ou d'autres secteurs soient privées de leur
manne, car la contagion se fait dans les deux sens : négatif. La saleté
appelle à davantage de saleté, et le bon : en amène davantage. Quel horreur
que cette vision pour toutes les ordures. Or, nos hommes politiques et nos dits
décideurs étant très largement dans la catégorie des ordures, elles n'ont
nul intérêt à ce que tous les trafics cessent ni même qu'ils soient
atténués. Citoyens, réveillez vous, sinon cela ne cessera jamais. Mais…
êtes-vous sûr que vous aussi n'en profitez pas non plus ? Réfléchissez bien…
votre feuille d'impôt par exemple, la tricherie étant paraît-il le sport
national des français ; au boulot, là où vous " empruntez " une
gomme ou un crayon pour vos enfants, discutez au lieu de travailler ; grillez un
feu rouge ou faites un excès de vitesse… que de bonnes raisons de ne pas
vouloir que cette nouvelle probité puisse vous atteindre un jour. Mais
réfléchissez bien surtout, les avantages que vous en retireriez seraient
infiniment supérieurs aux petits ou grands profits que vous prenez à vos
malversations. Si vos impôts servent davantage aux français qu'à engraisser
des incapables ou des voleurs ; qu'en entreprise vous soyez mieux payé et
traité en fonction de votre travail ; que vous ou vos proches ne soyez plus si
probablement atteint un jour par un accident de la circulation, alors dans ce
cas, ne serait-ce pas mieux de changer de société humaine ? ? ? Rêvez un
instant un monde où vous pourriez laisser votre voiture, maison non cadenassés
; appeler un artisan en étant sûr du bon service rendu à un prix honnête ;
être dans la rue sans risque d'agression verbale ou physique... ce monde est
possible, il n'est pas besoin de rêver pour l'acquérir. Il suffit de punir
efficacement les ordures, leur permettre aussi de changer, les y encourager,
enfin de faire un partage national et de préférence mondial des richesses.
Vous n'y êtes pas prêt ? Alors continuez à vivre dans ce monde s'il vous
plaît tant. Et tant pis pour les tristes résultats prévisibles. Mais vous les
avez sûrement déjà rencontrés dans votre vie. 1.2 rétablir le respect des
autorités Les jeunes des quartiers défavorisés jugent la société
complètement pourrie, sont souvent pris entre deux cultures, écartelés en
fait entre des valeurs de soumission et de respect souvent issues des
mentalités africaines, et l'intolérance et la violence venues de leur
quotidien de la rue, où seul le plus fort est respecté, arrive à s'en sortir,
au moins parmi les copains. Dans ce contexte de chômage, de misère encore plus
morale que matérielle, le moindre symbole d'autorité ou simplement de
représentant même bien éloigné de l'état devient à leurs yeux un symbole
à abattre, humilier, combattre. Ainsi les facteurs sont agressés, moins pour
l'argent qu'ils ne portent plus guère sur eux que pour leur uniforme ; les
pompiers, parfois appelés à tort exprès par ceux voulant les combattre
imbécilement, à cause de leur bel uniforme là aussi, les considérant comme
des privilégiés de la nation, alors qu'en fait ils secourent leurs semblables,
parfois au prix de leur sang ; les policiers surtout, constamment insultés,
agressés, blessés ou tués parfois. Il n'est pas rare qu'on leur jette du haut
des immeubles cailloux, objets divers pouvant aller jusqu'au vieux téléviseur
ou réfrigérateur ! Cela s'appelle tentative de meurtre en français, mais ces
tristes ordures en ont-ils seulement encore conscience ? Pour les autorité
démissionnaires, incapables de proposer une solution, cela s'appelle quartier
difficile où il vaut mieux ne pas intervenir, ou avec des pincettes, pour ne
pas effaroucher sa population et risquer un mini soulèvement avec voitures
brûlées à la clé, mobilier urbain détruit, blessés. Pour le public
subissant au quotidien ces faits inacceptables, cela s'appelle zones de non
droit. La solution s'appellerait impunité zéro. Quelle idiotie ! Il suffit
d'appliquer la loi. Quelle marque de déchéance de la société toute entière
que d'inventer de telles inepties de concepts. Il ne faut pas tolérer la
moindre incartade, notamment de comportement. Comment peut-on supporter que des
représentants de l'ordre se fassent constamment insulter, et que lorsqu'ils
arrêtent parfois les protagonistes, la justice ne leur assène guère plus
qu'une remontrance, lorsque encore les politiciens n'ont pas empêché ces
arrestations de peur de la réaction habituelle de quasi guerre civile du
quartier considéré, tant il est jugé normal par toutes les petites ordures du
coin de casser du policier, mais de ne jamais répondre de leurs actes. On parle
de petits délits. Il n'y a pas de petits délits. Pour celui ayant son vélo
volé, ce sera parfois le fruit de mois d'économies, l'impossibilité d'aller
facilement à son travail, ou à ses seuls loisirs quasiment gratuits, le
sentiment constant larvé d'insécurité, la haine et la peur au ventre parfois.
On pourra juger ces sentiments excessifs, mais lorsqu'ils font partie de tout un
cortège d'autres aberrations de la même sorte, on pourra considérer comme
normales alors ces réactions. 1.2.1 Des juges couverts d'injures Des juges
couverts d'injures et des substituts bombardés de projectiles divers à
l'audience, des victimes menacées jusque sur les parkings des tribunaux, des
magistrats ou des huissiers agressés à l'arme blanche, des CRS appelés pour
charger dans une salle des pas perdus, injures racistes et sexistes proférées
envers des juges à l'audience, la justice subit à son tour ce que d'autres
institutions, de l'école à l'hôpital, vivent depuis plusieurs années :
l'affrontement face à des gens pour qui la confrontation à l'institution n'a
plus de sens. La violence concerne aussi bien le juge des enfants au moment où
il place les mineurs que le juge des libertés quand il met sous mandat de
dépôt, le juge aux affaires familiales lorsque surgit une altercation entre
époux ou le juge des tutelles face à une personne fragile. Mais c'est
l'audience correctionnelle qui cristallise les tensions. Plusieurs niveaux de
tension. Le port ostensible de la casquette ou la sonnerie concertée des
portables sont rangés au rang des incivilités ou des petites provocations.
Plus sérieuses sont les agressions physiques à l'encontre des juges et des
victimes. Les gros délinquants ont intégré la norme ; ils se disent qu'ils
ont perdu cette fois-là. Mais les autres sont toujours convaincus d'avoir perdu
à tort. La frontière entre la loi républicaine et la loi de la cité devient
difficile à maintenir. Lors d'un délibéré portant sur une affaire de bande,
à Bobigny, un trafic de haschisch s'est organisé entre les prévenus laissés
dans la salle d'audience et le public. Les proches des agresseurs arrivent tôt
pour squatter les places, lancent le chahut pour poser l'ambiance, obligeant la
victime à se frayer un chemin au milieu d'eux. A Créteil, il a été
découvert que certains auteurs d'infractions rémunéraient leurs fans. La
famille d'un caïd qui passait en audience avait payé des personnes pour faire
le chahut. Une affaire de jeunes filles tabassées parce qu'elles avaient des
fréquentations qui ne plaisaient pas aux " grands frères " :les deux
victimes se sont présentées au commissariat en ayant peur. Elles sont
arrivées au tribunal en disant qu'elles voulaient retirer leur plainte.
Derrière elles, la salle était remplie par le comité de soutien des
agresseurs. Dans une autre affaire, un juge a dû affronter une bagarre
générale. L'escorte a évacué la salle, mais la castagne s'est poursuivie
devant le tribunal. Un soir, une audience correctionnelle a tellement
dégénérée que le tribunal n'a eu que le temps de s'enfermer à triple tour
dans la salle des délibérés. Une personne était jugée pour des faits de
viol avec séquestration et violence. Le détenu était surexcité. Le juge l'a
regardé. Il a considéré que ce regard était agressif, et a commencé à le
menacer, a lancé des insultes ("pédé", "je te
retrouverai", etc.). Puis il a essayé de passer par-dessus le box pour lui
taper dessus. Dans un premier temps, les deux policiers du dépôt n'ont pas
réussi à le maîtriser. L'un a été blessé à l'épaule. Il a fallu l'aide
de gendarmes mobiles. A Evry, les audiences sont des Cocottes-Minute. Quand on
prononce une décision, il n'est pas rare de se faire traiter de bouffon de
procureur, d'enculé de juge, ou de se voir adresser le sourire kabyle (la main
qui passe sous le cou en mimant l'égorgement). Tenir des comparutions
immédiates pendant onze heures, avec trente dossiers, donne l'impression que
les affaires sont bâclées et au minimum baisse la qualité des audiences. Vous
voyez où en est le respect et l'efficacité d'une nos principales institutions
? E Pourquoi le faire ? Chacun, chacune, dans notre quotidien, nous souffrons de
cet état de fait par une mauvaise vie. Si on a quelques biens, ne serait-ce
qu'un vélo, on est susceptible de toujours se le faire voler, voire
détériorer simplement pour le plaisir, c'est à dire pour satisfaire la haine,
la rancune, l'oisiveté de tout un chacun passant par là, plus ou moins
volontairement. Voir sa maison cambriolée, parfois taguée, saccagée, là
aussi juste pour le plaisir, peut détruire une vie par une impression solide de
viol, sensation de n'être à l'abri nulle part. De fait, tant qu'à faire, il
vaut mieux ne pas surprendre le cambrioleur dont on ne connaît pas la
réaction, pouvant aller de la fuite simple à l'agression gravissime. Par toute
cette lente destruction des rapports à autrui, par le monde du travail
insécure, les longs déplacements forcés quotidiens, le vol, l'agression
peuvent se trouver partout. La méfiance s'installe. L'inconnu qui vous aborde
pour vous demander son chemin peut le faire pour vous voler, comme ces petites
gitanes du métro, ou vouloir vous vendre quelque cochonnerie dont vous n'avez
que faire, tout en prétendant faussement l'avoir fait lui même (peinture,
objet quelconque), pour vivre, étudier, alors qu'il ou elle le fait pour
l'argent seul, ou menacé d'être battu s'il ne le fait pas pour un réseau par
exemple. C'est à nous de décider si nous voulons que notre quotidien soit
miséreux, infiniment moins intéressant qu'il ne pourrait être, continuer à
profiter honteusement de notre suprématie acquise sur le tiers monde, mais
aussi sur le quart monde, sans comprendre combien nous pouvons le payer tous les
jours. En effet, ce mensonge permanent qui nous entoure, qui nous fait dire
qu'on y peut rien, décourage les volontés des jeunes (ou des moins jeunes),
les laissant sombrer dans l'abîme des faux plaisirs tels que les drogues comme
le tabac, alcool, cannabis, ou autres. Les premières drogues peuvent paraître
anodines, pourtant elles tuent des dizaines de milliers de personnes chaque
année en France, et de toute manières n'amènent qu'un faux plaisir,
révélateur de l'absence de perspective qu'on donne aux gens, forcés d'aller
dans ces égouts de la société. Un adulte sur deux croit à la transmission de
pensée, un sur trois à l'astrologie, un sur cinq aux extra terrestres, un sur
six aux.. fantômes ! Ces chiffres sont effrayants. Ils montrent combien toutes
les superstitions sont encore présentes dans tous les esprits. Les gens ont
besoin de cela pour vivre, manifestement. Ils ne peuvent se résoudre à la
froideur indifférente du monde dans lequel on est tous plongés. De la magie,
que diable ! Pourtant, de la magie, le monde en est bourré. Mais elle se
mérite. C'est la vie d'un insecte, forgée par des millions d'années
d'évolution ; c'est le trajet et les nombreuses interactions d'un molécule
quelconque au sein du corps humain ; c'est notre psychisme, ce qui fait qu'on
est ce qu'on est, et qui ne vient nullement du hasard. C'est tout le merveilleux
des connaissances que l'être humain a su accumuler en tellement peu de temps.
C'est tout ce qui constitue la vie, au jour le jour. La magie d'un pont, une
voiture qui passe, l'eau qui coule dans le ruisseau depuis le ciel, mais aussi
au robinet de votre salle de bains, alors que le plus grand des rois d'autrefois
ne l'avait pas, voici si peu de temps, une goutte d'eau à l'échelle des temps
de la création : quelques siècles. Mais voici, les gens, vous, moi, n'avons
plus les références nécessaires pour aimer notre monde. C'est bien de vouloir
toujours plus, afin de pouvoir évoluer ; mais c'est encore mieux de continuer
à le faire sous deux réserves : 1/ savoir et apprécier ce que l'on possède :
l'air gratuit, même s'il est pollué ; notre corps le plus souvent en bonne
santé ; toute notre richesse faramineuse en comparaison de tout ce que l'homme
n'a jamais eu. 2/ se satisfaire de ce qui peut nous suffire, c'est à dire plus
souvent de ce qu'on a déjà tous. Est-ce si nécessaire d'aller en
hélicoptère en haut d'une montagne où l'on peut à peine respirer, pour la
dévaler en ski avec ses amis ? Ahhhhh !! L'ivresse d'une descente dans l'air
pur, le premier à tracer sur la neige, sans avoir attendu au téléski, si peu
peuvent faire ainsi, vu tout l'argent dépensé. Vite ! Il vous faut une
rééducation si vous pensez ainsi. A vrai dire, nous réagissons tous comme
cela. Le plus par rapport aux voisins, en plus grand nombre nous ravit, nous
donne l'impression d'être plus, d'être mieux. C'est naturel. C'est sans doute
cela, véritable poussée de nos gènes, qui nous a permis d'évoluer si loin
des singes. Maintenant l'évolution due à la pensée dépasse, et de très
lion, l'évolution des millions d'années laissées derrière nous. Il nous faut
maintenant, même si c'est difficile, changer notre état d'esprit ; contrer une
partie de nos gènes, afin d'être heureux dans le nouveau monde que nous nous
sommes créés. Et le simple plaisir de vous connaître, de vous promener dans
les bois à la fraîcheur du matin lorsque les autres dorment, ou restent chez
eux à cause du froid ou de la pluie ? Tous ces plaisirs simples qui sont
disponibles la plupart du temps gratuitement ? Ce n'est pas réservé au maître
spirituel, mais à nous tous. Prenons nos plaisirs simples, plus aptes à nous
rendre heureux que tout l'argent du monde. Apprenons cela, et surtout :
apprenons le à nos enfants, qui ne parlent que marques, possession, argent,
plein les armoires, plus que les autres, passant à coté de tout le sel de la
vie, et plus encore : toujours insatisfaits, car posséder n'a jamais rendu
heureux. Avoir plus que le voisin ne rend pas heureux. Remplir ses armoires vide
son esprit à coup sûr ! I Eduquer Il semble bien que l'éducation soit le
rempart suprême pour pallier à bien des défauts de la société. L'être
humain est l'un des rares animaux à naître aussi démuni, et en tout cas le
seul à bénéficier d'une enfance aussi longue, quelques quinze à vingt
années pour devenir adulte, là où tant d'espèces ne mettent guère plus de
deux ou trois ans, voire quelques semaines, ou quelques jours. Même rapporté
à leur durée d'existence, on voit que l'animal homme doit apprendre une partie
conséquente de sa vie, et que la vie moderne tend à le faire apprendre
quasiment jusqu'à sa mort. Les millions d'années ayant mené l'homme jusqu'à
son terme le laissent plus animal qu'être humain ; pourtant, nous devons tenter
de continuer l'œuvre de la nature en nous affranchissant du mauvais coté de
l'animal, qui est de faire régner la loi du plus fort, de privilégier la loi
du groupe au détriment des souffrances individuelles par exemple. Dieu est
humain, Dieu est le futur de l'Humain. On estime que la violence d'une petite
frappe est proportionnelle à la pauvreté de son vocabulaire : quelques
centaines de mots. Cela n'est pas sans conséquence sur l'appréhension de la
culture. Lorsqu'ils veulent bien lire un peu, ils retrouveront des journaux qui
leur seront réservés plus qu'une véritable lecture pouvant élever leurs
idées et univers. Pour dire les choses simplement par écrit, il faut faire des
phrases d'environ 13 mots ; au delà, l'idée devient difficile à comprendre ou
retenir. Pourtant il n'est pas rare de lire des phrases de 52 mots et plus,
parfaitement incompréhensibles. Plus on est abscons, plus on semble reconnu par
ses pairs, comme si un langage difficile était la marque de son niveau social.
Ainsi les différents spécialistes se font un devoir d'être
incompréhensibles. Qu'on en juge à l'aide de n'importe quel écrit d'être
supposé supérieur, notamment dans les domaines de la psychologie. Il est
certain que la spécialisation dans un savoir impose des mots particuliers, des
idées déjà construites requérant des expressions peu communes, mais la
tournure des phrases est volontairement inintelligible, comme pour rester entre
dits spécialistes. Le journal " le monde ", par ailleurs d'une
qualité certaine, non seulement construit souvent des phrases très longues,
mais fabriquées de telle manière qu'il faut les lire trois ou quatre fois
parfois avant de les comprendre. Cela fait très intellectuel. C'est d'ailleurs
bien ce qui est reproché à ceux-ci de s'écouter parler. 1 Eduquer un enfant
Eduquer un enfant peut être considéré comme le métier le plus dur du monde,
tout simplement parce que rien ou pas grand chose ne permet de s'y préparer
véritablement. C'est pourtant essentiel dans l'évolution de la société. Il
faut du temps, de l'amour, de l'argent. Du temps car il faut être là pour
expliquer, apprendre, punir au besoin ; de l'amour car rien de bien ne se fait
sans ; de l'argent, car si on en a pas ou peu, cela facilite la colère,
l'éloignement du travail et le temps trop long qu'on y passe. Prioritairement,
un enfant s'élève par l'amour. Or, en la matière comme en bien d'autres, les
bons sentiments mènent souvent aux abîmes. Elever un enfant, c'est lui passer
tout ce qu'on sait de la vie. Or, tout, cela passe non par la parole, mais par
le non dit. La chaleur d'un baiser, d'une attitude d'amour vrai, c'est de
l'impalpable, mais que tout le monde comprend très bien. L'essentiel de
l'éducation se passe ainsi. Les " mon chéri, mon amour, je t'aime "
ne valent rien tous seuls. Pourquoi dire cela ? Parce que pareillement, la vie
s'apprend ainsi. Et les enfants, si ardents d'apprendre, ne font pas de cadeau
à leurs géniteurs. La moindre faille, et parent et enfant s'en prennent plein
la tête. Un exemple, vécu. Le père ne supporte pas de voir son fils se mettre
en colère. Cela le met gravement en colère lui même. Le rejeton ne se laisse
pas faire, et s'énerve de façon paroxysmique. Son père se contrôle de moins
en moins, se met à frapper, de plus en plus fort, jusqu'à ce que l'enfant
cède à la violence qui est alors extrême. Pourquoi donc mon fils n'obéit pas
se demande le père, c'est pourtant si simple ! Mais voilà l'alchimie étrange
: le père s'énerve, l'enfant suit en un étrange jeu qui va toujours plus
loin. Et pourquoi le père s'énerve t-il tant ? Tout simplement parce qu'il fut
victime de son propre père qui se mettait très souvent en colères violentes,
insultant sa famille, les traitant plus bas que terre. Pourtant, ce premier fils
le savait, avait travaillé sur lui pour comprendre d'où il venait, se jurant
que jamais il serait ainsi. Mais voilà, ne change pas qui veut, mais qui peut.
Et, de génération en génération, les mêmes tares se poursuivent,
détruisant être après être. Un enfant a tôt fait de pousser ses parents à
bout, s'immisçant dans toute faille visible. Et des failles, nous en sommes
tous porteurs. Il en va de notre devoir de les nettoyer, arranger, réparer,
afin qu'elles cessent de faire du mal en nous, mais plus encore, autour de nous.
Prioritairement, un enfant s'élève par l'amour. Or, en la matière comme ne
bien d'autres, les bons sentiments ne suffisent pas. C'est pourquoi on voit un
parent tout étonné, ayant couvert d'amour son enfant, lui ayant donné force
baisers, gestes d'attention, argent, confort matériel, liberté et même
écoute, de constater que son enfant sombre dans la drogue, le mal être, le
suicide, une mauvaise vie. L'amour ne se décrète pas. Il se prouve au jour le
jour, avec effort constant, dépassement de soi, adaptation au monde sans cesse
changeant. Il est si dur de remettre en questions ses croyances, idées toutes
faites, durement élaborées patiemment au long de toute une existence parfois,
ou héritées de ses aïeux. Pourtant, il faut le faire, car le monde dans
lequel on meurt n'a souvent rien à voir avec celui dans lequel on naquit. Les
biens, la mentalité, les façons de faire, tout change et a changé. Il faut
faire avec. 1.1 Le mythe de l'égalité Selon une expertise de l'Inserm (2003)
un enfant ou adolescent sur huit souffre d'un trouble mental, freinant ses
apprentissages scolaires et pouvant compromettre son devenir. Au-delà de la
susceptibilité génétique, d'autres facteurs, en particulier environnementaux,
interagissent. L'étude relève que les enfants de familles présentant des
troubles de type alcoolisme, toxicomanie ou dépression sont susceptibles de
développer une pathologie, qui n'est pas nécessairement la même que leurs
parents. Elle évoque également les conflits parentaux et familiaux. En outre,
les traumatismes qui peuvent se passer pendant la grossesse ou à l'accouchement
risquent d'avoir un impact sur la survenue de troubles mentaux. Selon une étude
du ministère de l'éducation de septembre 2002, 17,5 % des élèves entrant en
6e ont des difficultés de lecture, avec un noyau dur de 4 % d'élèves en très
grande difficulté et de 7 % présentant des difficultés importantes. 1.1.1
Inné acquis Chacun en a au moins la prescience, s'il est éduqué par un papou
chez les papous en tribu dans la jungle ou un richissime américain, sa vie ne
sera pas la même. S'il s'agit de deux jumeaux séparés à la naissance, on
pourra sans doute trouver certaines ressemblances dans la forme d'intelligence,
l'envie d'exercer un art… mais les différences seront bien vite plus fortes.
L'un verra probablement sa vie se terminer très tôt, vers quarante ans,
cinquante au plus tard, édenté, peau tannée par le soleil, l'organisme usé
par les maladies contractées ; l'autre finira tranquillement sa vie vers cent
années d'âge, avec tous les biens physiques raisonnablement souhaitables, sans
doute quelque peu en surcharge pondérale. Sur le plan psychique, imaginons
maintenant l'évolution comparée d'un enfant d'une famille aimante,
attentionnée, à l'éducation intelligente, et un autre enfant d'un père
alcoolique, incestueux, violent physiquement et psychiquement, mère
prostituée, absente, droguée à l'héroïne, frères et sœurs de plusieurs pères
et mères, pas d'argent à la maison (hé oui, en plus, la mère est moche, et
ramène peu d'argent de son activité), enfants livrés à l'éducation de la
rue… croyez-vous vraiment que ces enfants, supposés de capacités
génétiques équivalentes à la naissance, auront la même vie ? J'en entends
certains clamer que dans la vie, si on veut, on peut réussir, sortir de sa
gangue, être résilient malgré tous ses malheurs. Oui, c'est vrai, on en
rencontre, rendus très forts par toutes les avanies subies, parfois bien plus
forts que ceux ayant toujours vécu dans un cocon à qui rien de bien méchant
en apparence n'est arrivé dans leur vie. Oui, c'est vrai. Pour certains. Mais
sur 100 enfants ayant vécu dans des conditions atroces, combien croyez-vous qui
aient pu s'en sortir dans leur vie, par rapport à 100 enfants ayant eu une
très belle vie ? Si vous doutez encore de la réponse, allez dans les prisons
par exemple constater combien d'adultes viennent de chacune des deux
catégories. J'en entends d'autres, adeptes de telle religion ou mouvement de
pensée, dire leur foi en l'être humain, en sa nature divine ou profonde lui
permettant toujours de trouver l'étincelle indiquant le bon chemin dans sa vie.
C'est bien d'y croire, car cela permet d'avancer dans sa vie, ou de s'y essayer,
malgré tous les malheurs traversés. Mais je ne peux répondre par des
arguments à ce genre de réflexion. Elle ne dépend nullement de faits
scientifiques, expérience personnelle, mais uniquement de croyance, de foi, de
désir de croire à quelque chose. Quoiqu'on dise à ces personnes, tant
qu'elles ne voudront pas se réveiller de leur rêve joli, elles resteront dans
leur sectarisme aberrant et stérile. Je ne peux que leur demander instamment
d'utiliser toute leur énergie perdue actuellement à prier tel Dieu ou
égoïsme personnel à rejoindre la cohorte des simples êtres humains, à
partager leur désir d'amour dans le concret et au quotidien. Bien sûr, parfois
elles donnent de l'amour, de leur temps et énergie à des mouvements
caritatifs, ou simplement à leurs voisins ou autres. Tant mieux. Elles feraient
sans doute plus et mieux en quittant leurs pensées délirantes, mais ceci est
un autre sujet. 1.1.2 Le hasard Le hasard a bien des appellations différentes
selon ce qu'on croit : chance, malchance, superstition, coïncidence,
déterminisme, destin, et j'en oublie certainement. Moi qui ai un esprit
scientifique, je vous avouerai pourtant qu'avec l'âge et les expériences
aidant, je crois de moins en moins au hasard. En effet, selon l'hérédité que
vous avez, vous aurez plus de chance d'aller dans telle ou telle direction. On
n'a pas encore vu de mongolien être chercheur par exemple. Selon la nature de
votre famille aussi : l'enfant papou ayant toujours vécu dans sa forêt vierge
risque peu de finir professeur d'université, bien que cela se soit pourtant
rencontré, un de ces hommes ayant été aperçu par un européen et emmené
faire des études en Europe. Mais sur cent de ces personnes, et cent fils de
cadres supérieurs européens, que pensez-vous du nombre respectif de cadres qui
en furent issus ? Je ne discute pas ici de leur possible bonheur respectif ou du
meilleur avenir possible, mais des probabilités assez évidentes de leur avenir
prévisible. Il en va de même de l'enfant battu, maltraité psychiquement,
ayant parents alcooliques, pauvres, taulards… n'en rajoutons plus, point n'est
besoin. Celui-là aura infiniment peu de chance d'arriver au même niveau que
l'enfant aimé, choyé, éduqué, guidé dans de bonnes écoles, bien en
sécurité chez lui. Voici une première indication du hasard. Mais il en est
d'autres. Par exemple le conducteur de voiture ayant fait un accident plus ou
moins grave : pas de bol vraiment ! Vraiment ? Mais si l'on constate qu'à
chaque fois qu'il prend sa voiture il a un coup dans l'aile, à l'aide d'alcool
ou/et de drogue, ou/et qu'il conduit très agressivement, s'énerve très vite,
ne respecte pas les règles du code de la route… son accident ne vous
paraîtra plus guère malchanceux, vous étonnant en fait qu'il ne se soit pas
produit bien plus tôt et/ou plus gravement. De la nature du hasard, on arrive
à celle de certitude. Ne manque que de savoir le moment exact où elle se
produira. Là seule le hasard peut le dire, selon s'il croisera d'autres
conducteurs énervés ou non, plus ou moins tolérants envers sa mauvaise
conduite, l'enfant qui traverse ou non devant son véhicule... La seule chose
sûre est que dans ces conditions, l'accident se produira. Quand, avec quelle
gravité, on ne peut le dire. Par contre, il est certain que le manque de
sanction forte fait se renouveler le risque. Il en va de même dans bien des
situations : celui qui se prend toujours les pieds dans le fil qui traîne, mais
qui ne fait jamais attention où il va, rêvasse en permanence. Quel hasard tout
de même que cela tombe toujours sur lui ! Mais encore : en voici un qui tombe
toujours malade. Las ! Il ne dort jamais suffisamment par rapport à ses
besoins, fait la java, s'alcoolise, ce qui diminue les performances de son
système immunitaire. Tous ces exemples sont grossiers et caricaturaux, pour
mieux vous en donner la quintessence. Essayons d'affiner notre analyse. La
personne ne souriant jamais, quelles qu'en soient les raisons, qui vous fait la
gueule constamment, aura au fil des ans un visage reflétant cette apathie au
moins apparente, voire une certaine antipathie que vous ressentirez
spontanément en face d'elle. Vous n'aurez pas envie de lui faire plaisir, de
lui être agréable, et aussi peu de l'embaucher si vous êtes un employeur
potentiel, soit pour ne pas l'avoir auprès de vous en permanence, soit pour ne
pas l'imposer à vos autres salariés, prévoyant une mauvaise ambiance que
cette personne pourrait propager. Celle-ci se verra toujours préférer d'autres
gens à compétence égale, voire inférieure. La faute à pas de chance pensera
t-elle… Cette jolie personne par contre trouvera bien des mâles autour d'elle
pour trouver très spirituelles toutes ses réparties. Elle aura sans doute
affaire à quelques jalousies de ses comparses féminines, mais bien d'autres
rechercheront à lui être agréable, soit par admiration, ou pour profiter des
retombées des mâles dépités, ou encore pour ne pas détester l'objet de
toutes leurs attentions. Bien sûr, l'intelligence de ces jolies personnes n'est
pas toujours à l'aune de leur beauté, ne serait-ce que parce qu'elles n'ont
guère d'effort à faire pour plaire. Mais il n'en va pas toujours ainsi, car
ces jolies demoiselles n'ont guère de contrainte psychique, évoluant dans le
monde délicieux des compliments. Elles pourront ainsi donner libre cours à
leur intelligence. Elle n'auront guère de mal à trouver des aides durant leurs
études, soit pour leur expliquer ce que d'aventure elles ne sauraient
comprendre, ou tout simplement trouver des compagnons de travail. Il n'en sera
pas de même pour la moche, désagréable car elle ne s'entend dire que des
méchancetés, refuser bien des offres d'amitié. Bien sûr, il n'en va pas
toujours ainsi, mais dans l'immense majorité des cas : oui. Alors si vous
trouvez que le hasard existe dans les bons résultats de la première et pas de
la seconde… Encore une fois, tout ceci est caricatural, et la vie tout comme
l'humain dépend de tant de facteurs qu'il est vain d'appréhender en quelques
lignes l'évolution d'une situation. Par contre, on peut dégager des certitudes
sur de grandes populations. Allons encore un peu plus loin. La personne mal dans
sa peau, va chercher à s'isoler chez elle, ou à se faire plaindre, ou, par un
curieux processus psychique, rechercher la souffrance pour ne plus avoir à
craindre qu'elle n'arrive. Les psychiatres connaissent bien hélas ce travers
humain. Il lui arrivera toujours tous les malheurs du monde, mais le hasard sera
peu en cause. C'est typiquement ce qui arrive à bien des adolescents, mais
aussi à des adultes confirmés : faisons juste un petit tour dans cette
souffrance, qui n'est qu'une parmi d'autres. L'adolescent exprime souvent une
peur par rapport à la confrontation, un sentiment d'incapacité à répondre
aux attentes des autres et à pouvoir être valorisé. C'est cette peur qui va
l'amener à se détourner de ce qui lui ferait tellement plaisir : être reconnu
comme quelqu'un de valable et de compétent. Pour ne pas se déprimer, il va
s'organiser autrement, il rejettera ce qui pourrait l'attirer. On est
constamment dans ce paradoxe là. Plus on est en insécurité interne, moins on
a de l'estime de soi ; plus on est en attente des autres (trouver à
l'extérieur ce qui nous manque), plus cette attente est vécue comme une
humiliation intolérable, comme une menace sur son identité. Quoi qu'on fasse,
ça ne va pas. On retrouve là, condensées, les angoisses humaines
fondamentales : si l'on ne me regarde pas, je n'ai pas de valeur ; mais si je ne
me sens pas un minimum suffisamment valable et si l'on commence à me regarder,
on va voir mes failles, je prendrai peur et je le sentirai de manière
persécutrice. Comment sort-on de cela... Pas par le plaisir partagé car cela
ne dure pas, le plaisir est temporaire. Donc, pour les anxieux, il est
intolérable d'avoir quelque chose de bon que l'on ne gardera pas. Il y a là,
pour les angoissés, quelque chose d'insupportable dans cette perte possible,
tandis que l'échec est certain, surtout lorsqu'on se l'inflige. On en souffre
mais on maîtrise les choses. Il y a toujours une détresse à l'arrière plan,
mais avec le sentiment de maîtriser les choses par le refus. Ce qui est
aléatoire (la réussite, le plaisir) est remplacé par ce que l'on arrive à
maîtriser. Lorsque l'on n'arrive pas à maîtriser les choses par sa sécurité
interne, on va les maîtriser extérieurement, c'est l'échec, le négatif, qui
agira comme une drogue.