Je vous présente mon livre. Je m'appelle Luc Vincol, ai écrit ce pamphlet sur la société, sur les ordures de tout poil qui nous submergent, qui volent, tuent. Les ordures sont partout, et sont loin d'être toujours en prison. Les pires sont souvent celles nous gouvernant, qui font les lois, et les bafouent, en toute impunité bien sûr !

   Je vous offre une moitié de mon livre, pour vous faire un avis. Si vous l'aimez, vous pouvez l'acheter sur ce site : http://www.manuscrit.com, pour 7,90 euros. Aucun éditeur n'en voudra jamais, il sent trop le souffre et n'a de complaisance pour personne.

 

Comment lire ce livre ?
 Il est divisé en plusieurs grands chapitres indépendants, et on peut lire à l'intérieur de chaque division les sous chapitres dans n'importe quelle ordre, puisque l'idée de base est toujours la même : les ordures se trouvent partout, il suffit de le reconnaître en soi et au niveau de la société, afin de raisonnablement pouvoir s'en prémunir, aussi bien dans les faits que dans les mentalités, notamment dans l'éducation assurée à chacun, en famille, à l'école, partout. Pour éclairer le propos, des statistiques sont données régulièrement ici et là, à la fin d'un paragraphe, sans davantage de commentaire, puisqu'elles ne sont là que pour éclairer un propos, montrer que celui-ci n'est pas pure vue de l'esprit de l'auteur. Par contre, les sources statistiques ne sont pas données, volontairement, afin de ne pas prêter flanc inutilement aux critiques du genre : vous donnez 10 % de ceci alors que moi j'en vois 14 % de cela, car ces querelles de chiffres sont parfaitement inutiles, invérifiables (se reporter au paragraphe concerné du livre pour en savoir davantage). De toutes façons, un chiffre est toujours critiquable, et une variation de plus ou moins 10 % n'est pas forcément bien significative quant au fond de la discussion. Si 15 % de la population est en état de pauvreté extrême, et qu'une autre source d'information en voit 25 %, la différence sera de taille, mais le scandale tout aussi prégnant. Même un résultat de 5 % est une catastrophe en un pays riche comme la France, où certains se promènent en hélicoptère à leur loisir, là où d'autres attendent le bus une heure pour rentrer de leur journée de travail chez eux au bout d'un trajet de deux heures, et où d'autres encore n'ont pas l'argent même du trajet, ou que le bus n'existe pas. Pour les lecteurs néanmoins intéressés, l'INSEE donne toutes les statistiques voulues chaque année, dans des gros recueils consultables en bibliothèque ou sur internet par exemple. Les idées avancées sont celles de l'auteur, que vous pourrez sans doute bien souvent trouver excessives. Vous auriez peut être aimé avoir d'autres sujets abordés, mais comme c'est la vie dont j'ai voulu tracer le schéma, le sujet est évidemment inépuisable. Au reste, c'est toujours la même idée qui est défendue : disons la vérité en toute chose, défendons la en toute circonstance, respectons autrui et nous même, ne cessons jamais de nous éduquer, aimons la vie, aimons nous pour pouvoir aimer autrui, quel qu'il soit, sans œillère afin de se protéger du mal. Mais qu'est-ce que le mal ? De nombreux apports de médias sont incorporés dans le livre. Ils soutiennent les idées énoncées, leur donnent un certain relief et une actualité parfois. Beaucoup viennent du journal " Le Monde ", mais aussi des magazines : " Alternatives Economiques " et " Que Choisir ". Avertissement : La vérité est multiforme. C'est le fameux exemple de la bouteille à moitié vide pour l'un, tandis que l'autre la considère comme à moitié pleine. Poursuivons l'exemple : l'un dira qu'elle contient de l'eau ; l'autre, sous le soleil la jaunissant, donnera une citronnade, et le troisième l'ayant goûté révélera du rhum blanc. Ce n'est pas fini : l'aveugle ne verra pas la bouteille ; l'enfant la fera tomber… C'est dire qu'une chose ne peut se définir aisément, et dépend pour ce faire de tout notre vécu par notre expérience propre des êtres et situations, mais aussi du plus profond de notre psychisme dont on fait bien souvent peu de cas. Généralement, tout un chacun estime que l'être humain, au moins dans ses réalités sociales au plus haut niveau, c'est à dire celui dit des décideurs, réagit de façon sereine et réfléchie. Pourtant, tout montre, et l'histoire par ses archives le démontre, que l'humain cède le plus souvent (allez, disons seulement à 98 %) à son intérêt (et/ou à ses idées) personnel, c'est à dire à son psychisme plus ou moins défaillant, puisque personne ne se tire indemne de son éducation familiale et sociale au sens large. Comment ? Pas vous ? C'est possible, mais soyez tolérant envers mon psychisme fort défaillant, et lisez plus loin pour vérifier si ce livre en vaut la peine. Merci d'avance ! En ce qui concerne mon propre psychisme, je fus très tôt confronté à une très difficile lecture de la société. Notamment, je me rappelle avoir assisté à une charge de CRS contre des manifestants lycéens. Qu'importe ce qu'ils réclamaient à l'époque. Ils le criaient en tout cas haut et fort, invectivant les représentants de l'ordre à quelques mètres qui leur faisaient face, pour s'égailler très rapidement lorsque ceux-ci s'approchèrent en courant, matraque au poing. A l'époque, j'étais fort épris d'idées d'ordre et même d'autorité, et je fus dégoûté de cette débandade, si peu en accord avec les paroles de résistance précédemment proférées. Je m'en ouvris plus tard à un camarade ayant également assisté à la scène. Il était dans le même ressenti : profondément répugné en effet. Je ne sais pourquoi, mais je fus pris d'un doute, et lui demandai implicitement de confirmer : par les manifestants bien sûr ? Etonné, il se tourna vers moi, et me répondis : non, par les CRS évidemment ! Une même expérience amenait à deux jugements, en apparence au moins, opposés. Chacun se fait une idée de la vie et de ses diverses manifestations. En fonction de notre éducation, intérêts, tout mène à un jugement bien précis. Un fait, et autant de façons de le voir que d'individus y assistant ou y réfléchissant. Mais si, mais si. Deux personnes peuvent bien sembler d'accord sur un fait, mais à condition de ne pas aller dans les petites chicanes des choses. Et ainsi les idées politiques se font, morales aussi, selon les civilisations, groupes, époques, individus… Ceci est normal. Et bon, puisqu'on ne peut vivre sans se faire une certaine idée de la vie, de sa vie. Le mauvais, c'est de déconsidérer celui ou celle n'ayant pas les mêmes idées, ressentis que soi. C'est tout l'objectif de ce livre : ne soyez d'accord avec aucune des thèses qui y sont implicitement ou explicitement défendues ou relatées, mais laissez moi le droit de les étaler, de me tromper peut être ; ne me lancez pas la pierre parce que je ne suis pas d'accord avec vous ou vos proches, ou l'un des quelconques mouvements dont vous vous sentez proche. Beaumarchais disait : je ne suis pas d'accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu'à la mort pour que vous soyez libre de le dire. Belle idée vraiment ! Mais bien peu partagée. Laissez l'autre penser différemment de vous, c'est ce qui crée la richesse de la vie, par sa diversité. Voudrait-on que le papillon ne laisse que les fleurs exister sous prétexte que le vent, l'herbe, toutes les autres créations de la nature ne lui servent à rien selon lui ? Il provoquerait ainsi sa propre perte, car le vent permet la pollinisation, l'herbe protège sa fleur. Ne provoquez pas votre perte, et tentez de comprendre l'infinie diversité de la vie, de l'être humain qui n'en est qu'une de ses composantes. Ne passez pas à coté d'une idée, d'un être, avec un sentiment d'horreur, mais comprenez les. Vous pouvez ne pas aimer, ne pas accepter : mais COMPRENEZ ! C'est la base de la tolérance, de la possibilité de discussion, au moins si vous essayer de comprendre ce qui n'est pas vous, votre culture, votre vécu, ressenti, intérêt. Si vous ne faites pas cela, alors c'est la guerre, la haine, le manque d'amour, ce qui est sans doute la même chose, par son manque. L'horreur : le racisme, violence, torture, famine, malnutrition, maladies aisément guérissables emportant dans la mort des millions de personnes chaque année ; les violences au quotidien, la mauvaise vie, le malheur alors que le bonheur est tellement plus simple à avoir. Tout ça, c'est résumé en un mot : notre monde actuel (et passé). A Les ordures Préambule : ordure : pourquoi utiliser un mot aussi ordurier ? OH ! Ce n'est vraiment pas un joli mot, qui n'est pas même employé dans tous ces reportages télévisés par les victimes même des différents scandales, qui parfois y laisseront leur vie, ou celle d'un proche, comme les personnes ayant mangé de la vache folle, ou des légumes contaminés par le nuage radioactif provenant de l'explosion de la centrale nucléaire de Tchernobyl. Sans doute la télévision n'affiche dans ses actualités et différents documentaires que le bien disant social, pour ne pas pousser à la haine, ou pour tout simplement ne pas révéler l'immense haine qui existe dans une proportion grandissante de la population. Mais il est aussi toute une frange des français qui, envers et contre tout, persistent à penser et dire que les hommes politiques et différents responsables potentiels qui font des choses répréhensibles ne sont qu'une minorité infime, n'ont fait de vilaines choses que par erreur involontaire. Par dessus tout, ils pensent n'y rien pouvoir, eux tout petits, même s'ils occupent un poste social important, face à la multitude d'intervenants de la société. D'autres, nombreux, sans qu'on puisse en discerner l'importance numérique, sont convaincus " qu'ils " sont tous pourris, et qu'on y peut strictement rien, quoiqu'on fasse. C'est pourquoi ils ne vont même pas voter pour désigner leurs représentants, on peut donc les chiffrer à au moins un tiers de la population française. L'objectif de ce livre est de montrer que chaque français est acteur de la société, y a sa place, et donc sa propre responsabilité, quoiqu'il en dise ou en pense. Ce sera une terrible découverte pour certains, tant il est plus facile de se retrancher, malgré toute sa bonne volonté, derrière son effroyable mais supposée impuissance devant le cours des événements. Le mot ordure aurait pu être remplacé par crapule, responsable, coupable, ou encore un titre ronflant du style : pourquoi la France va mal ? ou : comment intégrer la jeunesse à la dérive… non, le titre du livre s'est voulu accrocheur, mais surtout : vrai. La vérité en effet, c'est ce qui manque le plus à la société ; pas la vérité outrepassant les règles de simple politesse et de savoir vivre, indispensables à la vie en commun, et que certains nomment de façon excessive : hypocrisie ; mais la sincérité qui manque tant, le mensonge omniprésent faisant des ravages. I Les ordures d'en haut Ces ordures dirigent de fait la France. Ou du moins c'est ce qu'elles veulent nous faire croire. Et de fait, les gens le croient, aussi bien au point de vue politique qu'économique, ou qu'en toute matière. Mais cela varie au gré des époques. Ou même à quelques années d'intervalle. Le public veut des héros, alors on lui sert Napoléon Bonaparte, certes grand homme, fin stratège, conquérant génial, mais ayant laissé derrière lui une France exsangue, et pendant des années pris le sang de la France, liguant contre elle l'Europe entière, ne survivant que par la guerre permanente. On lui sert aussi la maréchal Pétain, grand héros de la guerre de 14, encensé par toute une génération regroupée par cet éminent symbole. Las ! A la guerre suivante, guerres éternelles à laquelle la France était abonnée depuis des siècles, Pétain devint un infâme, un traître ignoble, celui à cause de qui la France avait perdu, s'était livrée jusqu'à la lie au boche, au vert de gris, haï depuis 1870. Difficile de faire croire à tout un peuple que le héros d'hier était devenu un moins que rien, quelqu'un que le déshonneur entachait pour l'éternité, devant finir sa vie en prison, peine dérisoire pour un crime inexpiable ? Non ! Pas du tout ! Bien sûr, une petite partie des français ont toujours voulu le protéger, lui le grand héros de la grande guerre, mais les autres voulaient un coupable, pourvu que ce ne soit pas eux ! Or, nous sommes tous des ordures, un peuple entier n'a pas voulu se battre. Notre armée était démoralisée par toutes les grandes tueries de la première guerre mondiale, auxquelles aucun coupable ne fut jugé et encore moins condamné, alors que tous ces dits politiciens envoyaient par vagues des régiments entiers à une mort certaine, parfaitement inutile, qu'ils auraient dû au moins constater puis arrêter, mais qu'ils ont tranquillement continué, sous menace de tirer sur ceux reculant, pris alors entre le feu des ennemis allemands, et des patriotes français ! Et plus encore, nos policiers, responsables, voisins, tous bien français, pas juifs, ni gitans, ni homosexuels pour la plupart, ni communistes, tous ou une bonne partie ont par leur silence, ou même leur active participation, permis aux allemands nazis de procéder à leur solution finale, détruire des êtres humains à cause d'une religion, d'un mode de vie, d'une idée politique, ou d'une culture. Vous pourrez être étonné du fait que cette partie est bien plus longue que celle consacrée aux ordures d'en bas. La raison en est simple : la racaille, les vols, meurtres qui peuvent vous toucher au quotidien sont précisément ce dont nous abreuvent tous les médias, reprenant sans cesse les mêmes horreurs qu'ils appellent informations, et que d'autres pourraient appeler bourrage de crâne, ou désinformations, dans le sens où ils font croire que la vie n'est faite que de cela, engendrant un sentiment de peur et de haine. Les petites ordures, vous les connaissez bien, ce sont celles qui crachent par terre, ne vous laissent pas passer alors qu'ils ont vingt ans de moins que vous, qui arrachent votre sac à main ou votre portable violemment, fracturent la porte de votre maison, enfin tous ceux et toutes celles qui pourrissent au quotidien votre vie. L'objectif de ce livre étant de survoler tous les méfaits de la société concernant toutes les ordures en faisant partie, nous traitons malgré tout de leur cas. Force est par contre de bien comprendre combien les ordures d'en haut sont bien plus variées dans leur mode d'action, et que si leur méfaits semblent moins visibles, ils sont bien plus considérables dans la souffrance qu'ils infligent au quotidien à tant de millions de personnes qui, faute de mieux, s'en prennent aux ordures d'en bas, qui ne sont que bien souvent la résultante du comportement de celles d'en haut. 1 La politique On y entre par conviction, désir de servir son pays, arrivisme, besoin de reconnaissance sociale, de s'y dépasser, goût des combines avec l'ardent souhait d'en profiter un maximum financièrement par exemple ou pour assurer la mainmise d'un groupe de pensées, ou par jeu. Le choix du parti peut se faire avec les mêmes raisons, ou tout simplement par pur opportunisme, selon les places se libérant, affinités, l'essentiel étant parfois de s'immiscer dans le jeu, quelque soit le bord, même si après il faudra donner aux électeurs le sentiment de défendre bec et ongles ses idées. De fait, les hommes politiques ne sont pas grand chose s'ils sont seuls, doivent alors souvent adhérer à un parti dont ils représentent donc les idées. C'est pur plaisir de les suivre dans le temps pour constater combien ils peuvent souvent changer d'idée, au rythme de la variation de ligne politique de parti, ou de leur propre changement de parti. Mais ils y mettront toujours la même conviction, la main sur le cœur pour assurer de leur parfaite bonne foi. Les exemples sont légion, comme François Mitterrand allant de la droite vers la gauche, appliquant d'ailleurs souvent une politique de droite (blocage des salaires, fermeture des mines par exemple au sein des restructurations) ; Jacques Chirac étant contre l'Europe, puis résolument pour, seul Jean-Marie Le Pen, avec sa folie aberrante, voulant continuer à y renoncer, dans un isolationnisme imbécile et impossible pour un grand pays comme la France, mais si petit dans le monde, dans la constitution européenne. Qu'importe, paraît-il, seuls les imbéciles sont supposés ne jamais changer d'avis. A ce moment là, les hommes et les femmes politiques ne sont résolument pas des imbéciles, quoique… Depuis des dizaines d'années, nos politiciens sont choisis non par choix, mais par manque de choix, par dégoût le plus souvent, et par de moins en moins d'électeurs, ayant pourtant fait l'effort de s'inscrire sur les listes électorales, sans parler de tous ceux n'y étant même pas, trop écœurés par leur saleté visible. Le vote est un droit, que les français entendent normalement pouvoir exercer ; on l'ignore le plus souvent, c'est aussi un devoir. Devoir que nos élus se gardent bien de faire appliquer, préférant l'abstention de plus en plus forte, qui ne les chagrine guère, tant qu'ils sont élus. Un français non inscrit sur les listes électorales est par définition un personnage peu emballé par la politique en général, et par ceux élus en particulier. Le faire voter de force leur serait probablement préjudiciable, même si ce serait bon pour l'exercice de la démocratie. Nos politiciens n'étant guère intéressés que par leur sort, et non par celui de la république, cette situation leur convient fort bien. Notre dernier président en date n'est nullement chagriné de n'avoir réuni que 20 % de français sur son nom, pérorant face aux médias, conscient d'avoir gagné le principal ou l'unique intérêt : le pouvoir. Les français ayant trouvé la parade en votant pour les petites listes ou pour celles d'opposition au système même, quelle que soit leur valeur par ailleurs, préférant émettre un vote de protestation pur que de réflexion, révoltés par la bassesse des ordures d'en haut, promus pourtant au plus haut de la France. Mais ces derniers, jamais en retard d'un coup bas, modifient à qui mieux mieux les découpages électoraux, les règles de représentation des partis politiques, empêchant de fait l'émergence des dites petites listes, sous prétexte clairement fanfaronné de…. Démocratie, ne devant se pratiquer que par des gens responsables, des partis idoines et forts. La France pourra attendre longtemps avant de voir un changement des mentalités, puisque tout est fait pour les conserver, avec un grand succès sur le terrain. Aux dernières élections présidentielles de 2002, l'extrémiste Jean-Marie Le Pen est arrivé tout près de Jacques Chirac, représentant a priori, a priori, davantage les conceptions démocratiques du pays. Le premier, pour un pourcentage équivalent de voix au premier tour n'a aucun député, aucune représentation politique ; le second est président de notre nation, a tous les leviers du pouvoir : sénat, assemblée nationale. C'est ce qu'on appelle la démocratie. On le sait, les électeurs de Le Pen ne sont que pour un nombre négligeable en faveur de ses idées, et ne votent pour lui que contre en fait tous les autres candidats, la gabegie existante, le système qui les rejette ou dont ils se sentent rejetés, spoliés même. Gageons que ce triste résultat électoral saura les convaincre qu'ils ont parfaitement raison dans leurs pensées. Le vote par lui même, bien qu'il puisse avoir des conséquences considérables sur l'avenir du pays, n'est pas important. Comme le montre le fait qu'auparavant ces mêmes électeurs, pour la plupart, votaient en faveur du candidat communiste, qu'on peut presque considérer comme l'autre extrême sur l'échiquier politique. Les électeurs en ont assez de tous ces guignols malpropres, malhonnêtes, véritables ordures pour la plupart, volant, mentant, tuant par l'intermédiaire de l'argent détourné poussant au désespoir les plus démunis, le mensonge pour quelque sujet que ce soit amenant la mort directement par maladie par exemple que personne n'aurait dû contracter, par leur gabegie consistant essentiellement à proroger les privilèges acquis d'une minorité, poussant tant d'autres à la misère. 1.1 L'âge de la retraite C'est bien curieux. Vers 45/50 ans, les salariés sont considérés comme ne valant plus grand chose sur le marché du travail, et la plupart des entreprises ne rêvent que de s'en débarrasser, d'où le cruel dilemme de la fonction publique obligée de les garder jusqu'à l'âge de la retraite. Les groupes privatisés ou en voie de l'être ont résolu le problème en cessant d'embaucher des fonctionnaires, auxquels par ailleurs ils n'offrent plus de fait de promotion ni d'emploi intéressant, pour n'employer que des agents sous statut privé, plus corvéables et jetables si besoin. Par contre, dans la sphère politique, 50 ans, c'est encore un peu jeune pour pouvoir émerger, et l'on est subitement traité de jeune devant encore faire ses preuves. Comprenne qui pourra. Nos distingués dits représentants, joyeux septuagénaires souvent considèrent comme de la dernière bassesse de suggérer que leur âge pourrait compromettre le bon exercice du pouvoir. C'en est à tel point que bientôt, le sénat pourra être considéré comme un mouroir, tant la moyenne d'âge est avancée : 75 ans. Encore a t-on fait des progrès, puisqu'elle était peu d'années avant de 80 ans. Encore une preuve donc de la duplicité de nos dirigeants, qui appliquent une fois encore le fameux principe : faites ce que je dis, pas ce que je fais. La gérontocratie de nos représentants montre avant la lettre le vieillissement de la population française, jusqu'à la caricature. Les mêmes têtes depuis des dizaines d'années, la même corruption, les mêmes malversations, jour après jour, avec un discours on ne peut plus onctueux, vertueux, n'ayant rien à voir avec la réalité. 1.2 L'illusion du chef Les français, comme d'autre peuples, considèrent que le choix du responsable est fondamental, qu'il soit politique ou économique. Evidemment, ils ne sont pas naïfs -quoique… - au point de croire que Jacques Chirac préféré à François Mitterrand par exemple fasse une différence essentielle à elle seule, car ils savent que le parti politique qui est derrière dominera plus sûrement la vie française que l'homme seul, qui n'en est que le représentant. De même en matière économique, il est jugé essentiel qu'une entreprise soit menée par un chef très coté, en faveur duquel les actionnaires accordent une rémunération parfaitement scandaleuse, représentant fréquemment plusieurs centaines de fois celle reçue par un ouvrier ou employé moyen. En effet, ces actionnaires considèrent que l'entreprise peut être détruite ou portée aux nues selon les décisions prises, et que c'est le meneur qui en est le responsable. Pourtant un homme ne fait pas tout, et ne décide pas seul. Tel encensé une année peut se trouver placé dans la lie l'année suivante si les résultats ont chuté, et inversement. C'est le reflet de la folie économique. Il suffit de constater le triste résultat donné par Jean Marie Messier qui, dans un même élan de stupidité assourdissante, représenta le messie du groupe puis son chancre. S'il est vrai qu'un climat différent peut s'instaurer selon la personnalité, voire l'humeur du patron, ce qui est d'ailleurs navrant, et montre l'ampleur des changements à opérer dans la société, un seul être n'y fait rien. Il doit convaincre, étudier, réunir toutes les compétences et bonnes volontés, faire des choix, et tout cela, il le fait en collaboration avec d'autres, ne prend aucune décision seul. 1.3 les politiciens : mentir, être toujours contre, et… voler bien sûr ! Quel que soit le débat, qui ne concerne d'ailleurs pas uniquement les politiciens, loin de là malheureusement, l'important est surtout de ne jamais être d'accord avec… l'adversaire. C'est tellement devenu évident pour le public, qu'une autre manière d'exercer cet art serait les trahir, trahir le spectacle. Car c'est un art, où le plus vigoureux, charmeur, charismatique, le dernier à parler, ou simplement parlant plus fort a forcément raison. On peut ainsi écouter et regarder les discours de Jean-Marie Le Pen, Adolphe Hitler, Bernard Tapie par exemple, qui respectent parfaitement ces critères, au point que leurs contradicteurs craignent ou même refusent de leur faire face, par certitude d'apparaître bien falots, et encore plus de perdre la face, quelle que soit la pertinence de leurs arguments. Ce n'est même pas un débat d'idées, comme dans bien des discussions que vous pouvez aisément et souvent voir autour de vous, mais un échange de techniques verbales, d'effets de discours, du théâtre au niveau du guignol, mais pour adultes. Les mots donnés n'ont en fait plus aucune valeur. Un débat, une confrontation politique, ce devrait être fait pour comprendre les arguments de l'autre, enrichir les conceptions, faire un pas vers l'autre afin de lier tous les possibles, construire à l'aide de toutes les volontés. C'est tout le contraire qui se passe : une sclérose totale des idées, un refus de tout ce qui n'est pas recommandé par son propre mouvement politique qu'on représente, allant à la caricature parfois, refusant même de faire élire ce qu'on n'a pas défendu, quitte à vouloir le faire voter plus tard au prochain changement de majorité parlementaire. L'essentiel est d'être contre l'autre, quoiqu'il dise. Spectacle navrant, oh combien de fois renouvelé. 1.4 l'égalité judiciaire Liberté, Egalité, Fraternité, belle inscription s'inscrivant au fronton de toutes les mairies de France. Ce n'est plus la justice de droit divin des siècles passés. Enfin… Si tous les citoyens peuvent normalement espérer une certaine justice dans leurs affaires, cela reste la justice des hommes. La cour royale est toujours là. Elle n'est plus héritée directement de Dieu, mais seulement des grandes écoles de la république, les gens se cooptant entre eux selon les liens non plus directement du sang, mais de la richesse, position sociale de familles entières. La France appartient à quelques grandes familles, telles que les Dassault, Pinault, Hersant… C'est dire que face à ces gens là, vous n'avez aucune chance de gagner. Un simple exemple : un grand adolescent a maille à partir avec vous sur la voie publique, et vous poignarde. Avouez que c'est chose possible. Le hic, c'est qu'une fois arrêté, vous le retrouverez plus tard en parfaite liberté, si vous avez pu vous en sortir naturellement. Pourquoi ? Très simple : cette petite ordure est le fils d'un ambassadeur d'un pays africain. A ce titre, il est protégé par l'immunité diplomatique jusqu'à ses vingt deux ans. Aberrant n'est-ce pas ? Vous pouvez vérifier, cet exemple est réel et s'est produit voici quelques années. Plus courant, vous discutez en justice face à une quelconque partie. Vous prenez un avocat : normal, ils sont là pour ça. Problème : votre affaire ne l'intéresse pas, et même s'il vous prend force argent, il se moque comme de l'an quarante de votre instruction, ne vient pas plaider. Si vous voulez vous plaindre auprès du bâtonnier de l'ordre des avocats de son comportement, je vous souhaite bien du plaisir : cet ordre, comme la plupart ou la totalité des autres, est là pour protéger ses membres, contrairement à ce que vous êtes logiquement en droit de vous attendre. On vous répondra qu'on s'occupe de votre affaire, à la rigueur vous remboursera une partie de vos frais engagés, et voilà tout. Si d'aventure vous désirez poursuivre l'homme de loi : bon courage ! Demandez à tous ceux ayant fait la même chose contre un notaire, médecin, assureur… des années de procédure fort coûteuse, pour obtenir rien ou presque rien au bout. Allez, soyons bon prince : votre avocat est compétent, et de surcroît honnête. Mais si, je vous assure, cette double qualité se trouve. Bien sûr, il faut savoir chercher. Et surtout cesser de croire que la société fonctionne selon les bons principes qu'on vous serine depuis votre enfance. D'abord, il faut payer. En général : cher. Après : il faut attendre. Et attendre encore. Pourquoi ? Tribunaux surchargés, délai de réflexion de la justice, procédures diverses de la partie adverse lui permettant de gagner du temps afin de déménager, faire faillite par exemple. Ah oui, si le tribunal vous donne raison, et vous alloue une somme de dédommagement, il ne faudra pas être naïf : c'est à vous de la récupérer. Donc : paiement d'un huissier, avocat… si la personne poursuivie est insolvable : faites un dernier achat (vous n'êtes plus à cela près !) : un paquet de mouchoirs. S'il a déménagé : mais non, je vous l'ai dit : ne soyez pas ingénu ! Les impôts, le meilleur moyen de retrouver sa trace, ne vous donnera pas son adresse. Il faudra demander au tribunal de bien vouloir la demander pour vous. Si cela ne fonctionne pas, surtout, ne vous attendez pas que la police aille rechercher sur tout le territoire où il habite. Allez, une fois de plus, c'est votre jour de chance. Non seulement les professionnels chargés de votre cas ont fait leur travail très correctement, et vous avez pu récupérer une somme de dédommagement. Ah bien non, vos frais d'avocat ne sont pas inclus là dedans, il ne faut pas rêver tout de même. D'ailleurs, un avocat n'est pas obligatoire, reste bien sûr à connaître les lois : amusez-vous bien ! Par contre, si vous avez affaire à un tribunal administratif, l'homme de loi est obligatoire. C'est la cas si vous êtes fonctionnaire et poursuivez votre employeur par exemple. Dans ce cas, le délai est de plusieurs années au minimum. Les sommes que vous pourriez recouvrer, si vous gagnez la partie, ne représenteront même pas les frais d'avocat engagés. Eh oui, je vous ai dit de ne pas être candide : depuis quand l'état se condamne t-il lui même fortement ? Allons, allons, vous êtes décidément un grand enfant. Mais si, je vous assure : les contes de fées sont terminés, et si vous avez gagné votre procès, vous pouvez déjà être très content. Quant à avoir une juste compensation… 1.4.1 Poursuite pour un vol d'un million d'euros Poursuivis pour recel d'abus de biens sociaux, MM. Noir et Botton sont soupçonnés d'avoir perçu 1,3 million d'euros de virements occultes versés, entre 1986 et 1991, par trois sociétés de BTP, sur des comptes ouverts en Suisse au nom de sociétés écrans panaméennes Le procureur estime que des éléments objectifs pesaient sur Michel Noir. Evoquant la somme de 150.000 euros que l'ancien maire a reconnu avoir demandée directement à Francis Bouygues en octobre 1988, le procureur a estimé que cette somme présentait des corrélations troublantes avec les 150.000 euros versés à des dates concomitantes sur un compte suisse. Et ces 75 000 euros remis en liquide pour éponger un gros découvert lié aux comptes de campagne, étaient-ils vraiment l'œuvre de la générosité des Lyonnais ou provenaient-ils de Suisse a interrogé le procureur. En octobre 2003, le procureur André Pellet a réclamé une peine d'amende de 10 000 euros a l'encontre de Pierre Botton et de 30 000 euros à l'encontre de Michel Noir ainsi que dix-huit mois de prison avec sursis. Décidément, pour être soupçonnés d'avoir perçu 1,3 million d'euros de virements occultes versés et autres malhonnêtetés, ne recevoir en fin de compte qu'une amende de 10 000 euros, il faudrait vraiment être bête pour ne pas continuer dans l'illégalité. Nous voyons bien ici le rôle plein de la justice de protéger objectivement toutes les ordures en col blanc, faisant fi de toutes les règles, bonnes à respecter juste par le commun du peuple qui, lorsqu'il grappille quelques dizaines d'euros frauduleusement, est sûr de le payer fort cher si la justice ou les impôts s'y mêlent. Il vaut mieux être riche et puissant que pauvre. 1.4.2 Les malversations de la mairie de Paris sous Chirac L'enquête sur la gestion, entre 1987 et 2000, de la questure de la Mairie de Paris, chargée de régler les dépenses de celle-ci et notamment des "frais de bouche" du coup de Chirac, est terminée en octobre 2003. 14 millions de francs - dont 9,5 réglés en espèces et beaucoup de fausses factures - avaient été engloutis entre 1987 et 1995 par Jacques Chirac et Bernadette pour leurs dépenses alimentaires sans compter les réceptions officielles. Le parquet de Paris a estimé qu'il ne pouvait donner lieu à des poursuites. En novembre 2002, le nouveau pouvoir socialiste à la Mairie avait cependant déposé une plainte avec constitution de partie civile, entraînant l'ouverture d'une information judiciaire. En septembre 2003, le juge Courroye a estimé pour sa part que les faits incriminés, le délit de détournement de fonds, sont prescrits. Selon lui, aucun élément ne permet d'établir l'existence de faux en écriture publique. La prescription, cela sert bien. Bonnes gens, ne soyez pas scandalisé par tous ces faits abominables qui, jour après jour, année après année... s'exécutent sous vos yeux qui n'en peuvent croire mais. Ne soyez pas chagrin, car c'est précisément vous ou vos proches, amis, familles, voisins, français votant, qui élisez, dizaine d'années après dizaines d'années toutes ces ordures censées nous, vous représenter. 1.4.2.1 l'affaire de l'hélicoptère En 1996 le juge Eric Halphen opère la saisie de fiches de paie de Xavière Tiberi, l'épouse du maire de Paris. Le petit monde politique local s'affole, car si tout le monde sait que les ordures politiques opèrent partout et à tous les échelons de l'état en leur propre faveur, il ne faut absolument pas que cela puisse se prouver au niveau judiciaire. Deux solutions pour cela : 1/ ne jamais avouer, c'est pourquoi les hommes et femmes politiques mises devant le fait accompli ne savent jamais rien, ne se souviennent plus, refusent d'avouer, contre toute vraisemblance. Cela permet de sacrifier quelques dits fusibles, personnes subalternes, qui n'ont guère que ce choix : ou accepter de porter le chapeau, ou signer immédiatement leur mort politique. Or, lorsqu'on a goûté à la fièvre du pouvoir, à tout ce qu'il vous amène de gloriole, mais aussi d'avantages financiers, on préfère porter une légère tâche sur son veston signé d'une grande marque et payé par tous les français. Une veste, cela se remplace, ou se retourne à l'occasion. Leur honneur, ils n'ont que celui de leur portefeuille. Mais une place politique, ils n'en ont qu'une, et ils y tiennent. 2/ faire disparaître les preuves, user de tous les artifices de procédure, en créer d'autres à l'occasion puisque c'est si facile lorsqu'on est au pouvoir, chargé de créer les lois. Ainsi les lois d'amnistie votées en concert par tous les partis politiques. Ah non, pardon, pour se protéger de leur dit honneur, certains se sont abstenus… ???? Ah… non, ils n'ont pas voté contre, ce serait trop leur demander tout de même, n'exagérons rien. Déjà, les zélés serviteurs, il n'en manque pas, y compris au sein de la police, ont prévenu la haute hiérarchie que le juge Halphen allait perquisitionner à un endroit fort sensible pour le maire d'alors, Jean Tibéri, et donc pour celui précédent, vous devinez qui ? Pourtant le magistrat fut fort prudent, ne mettant que le minimum de personnel au courant, et au dernier moment. Mais les lois sont ce qu'elles sont, et ils faut les appliquer, en tout cas pour les personnes intègres (car si les ordures ne les appliquent jamais, ou le moins possible, ils savent fort bien s'en servir pour s'en protéger. Mais si, vous savez bien : nul n'est censé ignorer la loi, et on trouve toujours dans le maquis procédural notamment une loi qui en contredit fort opportunément une autre). En l'occurrence, nos distingués représentants de la nation avaient en catastrophe argué de l'honnête rétribution de notre non moins distinguée épouse, par sa production d'un rapport sur la francophonie que le conseil général de l'Essonne avait rétribué. Ce merveilleux document fit les choux gras du Canard Enchaîné notamment, qui se fit un plaisir d'en reproduire les innombrables platitudes et fautes d'orthographe. Je n'aurais pas cette cruauté. En novembre 1996 le magistrat Hubert Dujardin avait ouvert une information judiciaire contre l'épouse du maire de Paris Xavière Tiberi. Ce magistrat avait pris cette décision contre les instructions de son supérieur hiérarchique, le procureur Laurent Davenas, qui avait ordonné l'ouverture d'une simple enquête préliminaire confiée à la police, et était alors en vacances dans l'Himalaya. Le choix par son adjoint d'une information judiciaire confiée à un juge d'instruction provoqua une panique au sommet de l'Etat. Jacques Toubon, alors ministre RPR de la justice, envoya un hélicoptère au Népal chercher le procureur pour clore l'affaire. Depuis, les tensions n'ont pas cessé, sous l'œil agacé de la chancellerie. Au cours de l'été 2003, selon une procédure jamais utilisée à ce jour, le procureur général de Paris a enclenché une action disciplinaire devant le Conseil supérieur de la magistrature. Motif : Hubert Dujardin, 61 ans, qui a la réputation de ne pas compter son temps à Evry, estimant sa charge de travail déjà lourde, a refusé de prendre un service supplémentaire comme le lui demandait sa hiérarchie. Serait-ce la vengeance de l'affaire de l'hélicoptère ? 1.4.2.2 Les emplois fictifs de la ville de Paris La discrétion devrait être de rigueur durant tout le procès. La présidente de la juridiction, Catherine Pierce, a consenti à ce que M. Juppé n'assiste pas à l'intégralité des débats. S'il sera bien là le premier jour au milieu des vingt-six autres prévenus - anciens dirigeants, trésoriers, cadres du RPR et chefs d'entreprise -, il ne devrait plus, ensuite, reparaître devant le tribunal qu'au début de la semaine suivante, lorsque seront examinés les faits qui lui sont personnellement reprochés. Au cours d'une réunion préparatoire avec l'ensemble des avocats, Mme Pierce n'a exigé la présence permanente que de l'ancien ministre Robert Galley, trésorier du parti gaulliste de 1984 à 1990, et de Louise-Yvonne Casetta, jadis intendante du RPR et déjà poursuivie dans plusieurs enquêtes relatives à son financement. M. Juppé n'est plus accusé que du délit de prise illégale d'intérêt, mis en cause pour la prise en charge illicite de sept permanents du RPR dont il était secrétaire général (1988-1995)et par la Ville de Paris dont il était l'adjoint chargé des finances (1983-1995). Marquant un revirement complet dans l'instruction, l'abandon de la partie des charges liée aux entreprises a été obtenu in extremis, à la faveur d'un changement de têtes au sein du tribunal de Nanterre par les promotions successives du juge d'instruction Patrick Desmure, nommé à la tête du parquet de Chartres (Eure-et-Loir) en septembre 2002, puis du procureur Yves Bot, à la tête du parquet de Paris deux mois plus tard. La conviction des deux magistrats était devenue évidente et trop solidement forgée durant l'enquête. Promu au mois de février 2003, le nouveau procureur de Nanterre, Bernard Pagès, a signé le réquisitoire qui réduisait l'accusation, estimant - à rebours de son prédécesseur, quoique sur la base des mêmes éléments - que la connaissance qu'aurait eue M. Juppé des contrats frauduleux n'était pas démontrée. Le juge Alain Philibeaux, qui a succédé à M. Desmure, a fait sienne cette appréciation. L'Elysée avait discrètement prié Mme Casetta, Robert Galley, puis Michel Roussin, ancien directeur du cabinet de M. Chirac à la Mairie de Paris, de bien vouloir assumer la responsabilité des infractions dévoilées. Aucun n'a accepté de se sacrifier. La première invoqua avec constance les ordres de sa hiérarchie ; le second cita le nom de M. Chirac dans la procédure ; le troisième nia toute responsabilité dans les financements occultes mis au jour - les poursuites ont d'ailleurs été abandonnées à son encontre dans le dossier de Nanterre. Interrogé dans l'enquête sur les lycées d'Ile-de-France, qui met aussi en cause le financement du RPR, M. Galley avait fini par suggérer, que M. Roussin et Mme Casetta intendante du RPR avaient pu solliciter les entreprises à l'insu de M. Chirac. L'ancien trésorier, qui s'est toujours prévalu d'une solide intimité avec M. Chirac, avait été reçu à l'Elysée. Quelques jours plus tard, son fils avait été recruté par les services administratifs du RPR. Ces manœuvres auront davantage profité au président qu'à son favori. Si Patrick Stefanini, ancien bras droit de M. Juppé fut lui aussi sur le banc des prévenus, aucun des collaborateurs directs de M. Chirac qui furent visés par l'enquête n'aura finalement été poursuivi. Quant au chef de l'Etat lui-même, les échos du procès de Nanterre ne purent causer davantage que quelques parasites dans la quiétude judiciaire que garantit son immunité constitutionnelle. Depuis, M Juppé, persuadé qu'il n'aurait pas de condamnation, affirma qu'il se retirerait de la politique si le tribunal ne l'absolvait pas. Les pressions, espionnage, mise sous écoute, menaces diverses n'ayant pas suffi pour décourager les juges en charge de l'affaire, il tourna sa veste rapidement, et voulu rester à la barre. L'honnêteté, le sens de l'honneur, qui, par exemple, fit démissionner le Général de Gaule en son temps, n'existent plus pour ses lointains rejetons. Pour les autres non plus d'ailleurs. La boue entache profondément tous ces gens qui portent si propres sur eux, avec leurs costumes trois pièces, leur belle cravate, et toute la saleté qui est derrière. a Les chefs d'entreprise décrivent le "chantage" du RPR Souvent, c'était le soir. A l'heure où les secrétaires étaient parties et où les chefs d'entreprise décrochaient eux-mêmes le téléphone dans leur bureau. A l'autre bout du fil, un ami d'ami, une relation de relation, quelqu'un qui connaissait quelqu'un qui..., et qui avait appris que la société soumissionnait tel ou tel marché public. "Vous auriez intérêt à faire un geste..." Le "geste" les a conduits devant le tribunal correctionnel de Nanterre pour répondre du délit d'abus de biens sociaux ou d'abus de confiance dans l'affaire des emplois fictifs du RPR. En septembre 2003, ils défilent à la barre, ces chefs d'entreprise et ils ne s'encombrent pas de mots. "J'ai toujours cru davantage en la capacité de nuire d'un homme politique qu'en sa capacité à faire", énonce tranquillement Michel Cottot. Lui, il travaille dans le bitume. Comme ses coprévenus, il a accepté de prendre en charge pendant quelques années dans le budget de sa société le salaire d'une Christine ou d'une Irène qui travaillaient en fait à plein temps pour le RPR. "Vous êtes-vous senti forcé de le faire ?", demande la présidente du tribunal. "Je me sentais forcé par cette pression. Ce qui est sûr, c'est que certains avaient les mots justes pour faire peur. C'était, comment dire, pas du harcèlement, mais pas loin, répond M. Cottot. - Du chantage ? - C'est peut-être plus adapté, comme mot, convient-il. - Ces appels venaient-ils d'un seul parti ou de plusieurs ?, poursuit la présidente. - Pour être tout à fait honnête, ils venaient de plusieurs partis. Mais mon activité était plus particulièrement sur des collectivités RPR. - Et on vous demandait quoi ? - D'être, ben, disons, d'être... généreux." Lassé de ces appels, raconte-t-il, Michel Cottot décide de prendre rendez-vous au siège du RPR. "Je me suis dit, autant rencontrer ces gens-là et essayer de régler le problème. Moi, mon principal fonds de commerce, c'est les marchés publics. Je voulais être tranquille et pas retrouver mon entreprise notée d'une croix rouge." Jean-Claude Zemmour et Knut Gross, respectivement directeur pour l'Ile-de-France et président-directeur général de la société SMAC Acieroid, lui succèdent à la barre. Les collectivités locales RPR représentaient plus de 15 % du chiffre d'affaires de leur société dans la région parisienne. Devant le juge d'instruction, M. Zemmour avait justifié l'embauche fictive de deux salariées - dont la secrétaire du président du RPR, Jacques Chirac - par sa volonté de "neutraliser la capacité de nuisance du parti politique". Au RPR, il rencontre Louise-Yvonne Casetta. "Je la trouve très dynamique, très sûre d'elle. Elle me présente cela de façon très naturelle, elle me dit que cette pratique est courante et elle me cite des entreprises que je connais." Au tour de Michel David de raconter son expérience. La société Touzet, dont il était le président-directeur général, a pris en charge trois salariés, dont un fidèle collaborateur de Jacques Chirac, Daniel Le Conte. M. David aussi a connu les appels téléphoniques insistants en fin de journée et a finalement accepté de prendre rendez-vous au siège du mouvement gaulliste. "On m'a dit qu'il fallait aider le RPR, soit par don, soit en embauchant. J'ai bien compris que si on me demandait quelque chose, c'était pas pour que je parte sans accepter" . "L'autre hypothèse, pour aider le RPR, c'était de faire un don en liquide, tout simplement." Le tribunal se tourne à présent vers les représentants du RPR, Mme Casetta, M. Rigault Jacomet et les deux anciens trésoriers, Robert Galley et Jacques Boyon. Pathétique moment où chacun renvoie sur l'autre une responsabilité trop lourde à porter. "J'avais des instructions. Les demandes venaient du trésorier, du directeur administratif ou du secrétaire général", répète Mme Casetta. Les trésoriers s'indignent. Ils n'ont "jamais été au courant de ces situations". Le directeur administratif ne se souvient de rien. Quant au secrétaire général de l'époque, Alain Juppé, il ne sait rien. 1.4.2.3 L'innocent M. Dumas Déjugeant leurs prédécesseurs, les magistrats ont considéré en septembre 2003, qu'il n'était pas établi avec certitude que l'ancien président du Conseil constitutionnel ait su dès l'origine que sa compagne d'alors, Christine Deviers-Joncour, bénéficiait d'un emploi de complaisance au sein du groupe Elf et, a fortiori, qu'elle percevait de faramineuses commissions occultes. De sorte qu'il ne peut être reproché à M. Dumas d'avoir bénéficié de ces délits, même si la cour qualifie de blâmable le comportement de celui qui était alors ministre des affaires étrangères, en ce qu'il ne s'est pas éloigné de son entourage à partir du moment où il a connu les faits. En fait, l'absence de preuve n'est rien d'autre que la constatation de l'échec d'une enquête. Le prévenu, ayant occupé le plus haut rang dans la hiérarchie sociale et politique, est le seul à être blanchi, quand sa maîtresse et les dirigeants de l'entreprise qui la combla sont sévèrement frappés. C'est dommage que M. Dumas ait été conduit à démissionner de son emploi de président du Conseil constitutionnel, étant innocenté. Le Conseil constitutionnel est la plus haute juridiction de ce pays, la seule dotée du pouvoir d'annuler les décisions issues du suffrage universel que sont la loi et l'élection ; son président est investi d'une autorité morale qui ne peut souffrir d'être contestée. Or c'est peu dire que, à cette , M. Dumas prêta le flanc aux suspicions. Pour justifier la détention de millions de francs d'argent liquide, il invoqua, pêle-mêle, ventes d'œuvres d'art non déclarées et magots dissimulés au fisc. Aux invectives lancées publiquement à son ancienne favorite s'ajoutèrent, à l'heure du premier procès, les menaces contre les juges eux-mêmes. Pour ces raisons, la démission de M. Dumas du Conseil constitutionnel reste justifiée. La justice le proclame aujourd'hui non coupable ; elle ne dit pas que tous ses actes furent innocents. 2 Les grands corps Le grand public ne se rend probablement pas compte combien tous ces corps mènent la France, constituant de fait une cour royale, élisant, élection après élection, un de leurs représentant, quel que soit son bord, ce qui n'importe en fait pas, car ils seront toujours assurés d'être protégés ; simplement, ils auront plus ou moins d'avantages, mais ils en jouissent déjà tellement, qu'ils peuvent se permettre d'en laisser de coté de temps en temps, quitte à s'en goinfrer à l'alternance suivante. Ils savent jouer de toutes les cordes qu'ils ont bien tissé dans la société à tous les niveaux, mais surtout aux plus hauts. Ils ont investi la sphère politique, aussi bien par goût du pouvoir, prestige, gloire, satisfaisant leur ego, mais plus encore leur porte monnaie, puisque c'est eux en grande partie qui votent les lois à l'assemblée nationale et au sénat, les deux seules chambres politiques pouvant le faire en France. Comme en plus ils font le plus souvent partie du gouvernement, la boucle est close : tout est fait en bonne partie en leur faveur. La justice ne frappe pas pareillement les petits et les grands, ne serait-ce que parce que fort peu de magistrats sont employés contre la criminalité dite en col blanc, que la délinquance financière est très faiblement punie, même et surtout si elle est démasquée. 2.1 X, ESSEC, HEC, POLYTECHNIQUE… Les grandes écoles comme polytechnique, l'ENA, HEC… produisent les grands patrons de très grandes entreprises privées ou publiques, et de toutes les administrations. Ce sont de fait des nobles privilégiés, dont les rémunérations relèvent d'une aberration totale, pouvant atteindre plusieurs centaines ou milliers de fois celle de l'ouvrier ou employé de base. Ils se connaissent tous entre eux, venant des mêmes grandes familles de la haute bourgeoisie, ayant tissé des liens parfois centenaires. Bien sûr, ils peuvent venir de familles pauvres, mais combien ? 1 sur 1000 ? Et celui-là, quelle chance a t-il véritablement d'émerger, de se voir proposer un poste à la mesure de ses compétences ? Il vaut bien mieux rester entre initiés, protégeant toute une classe sociale ayant déjà une très longue histoire commune. Cela n'empêche pas les rivalités, voire des haines solides, mais on reste entre soi, c'est l'essentiel. Des hommes s'étant tirés seuls de la populace comme Bernard Tapie l'ont constaté : on ne leur pardonne jamais de venir troubler l'orgie des privilégiés. Ce n'est pas que M Tapie soit très propre, mais combien d'autres n'ont jamais été poursuivis ou condamnés, ou si médiocrement, lorsque lui eut huissiers, peines de prison, inéligibilité. M Chirac, qui en fit autant ou davantage, ronronne tranquillement à la tête de l'Elysée. Deux poids, deux traitements. 2.2 Médecins, pharmaciens Les médecins constituent une classe à part, ayant également bien infiltré tous les rouages de décision politique, mais un peu plus ouverts à l'inclusion de roturiers. Cependant, ceux-ci resteront infériorisés, quels que soient leurs résultats professionnels, ceci toujours dans le même objectif de maintenir la cohésion de l'ensemble. Par ailleurs, un syndicat nommé l'ordre des médecins possède le privilège absolutiste de condamner, et même, révoquer le médecin ayant fauté, bien souvent appuyé par la justice. Exemple : le médecin ayant dénoncé la maladie depuis bien longtemps connue de François Mitterrand, fut interdit de pratiquer. En effet, il avait violé le serment d'Hippocrate commandant de ne jamais révéler une maladie. Pourtant, M Mitterrand, suite à la longue maladie de M Pompidou qu'il avait caché jusqu'au bout à la tête de l'état (ben oui, toujours la même chose : un pouvoir, ça se garde jusqu'au bout, quitte à ne plus pouvoir diriger le pays) avait promis de publier publiquement tous les six mois son bulletin de santé. Il a bien respecté sa promesse, à un détail près : le contenu de ce bulletin était faux. Qu'importe qu'il ait sciemment menti à tous les français, car ceci est considéré comme tout à fait normal pour tous. D'ailleurs, le bourrage de crâne ayant tant produit ses effets, les français en majorité se déclarent contents de ce jugement, véritables dindons de la face, heureux d'être considérés comme de parfaits crétins par les plus hautes instances politiques et judiciaires. C'est ce que La Fontaine nommait : Haro sur le baudet. Il va sans dire que l'ordre des médecins n'est pas là pour protéger le patient, mais pour protéger ses syndiqués contre ceux voulant les accuser de tous les maux, ou pire encore, des médecins désirant faire évoluer favorablement la médecine, pratiquant par exemple l'homéopathie ou l'acupuncture, avant que ces deux nouvelles disciplines soient enfin reconnues dans leurs bienfaits. Les trublions sont assurés d'en passer par leurs fourches caudines, alors que les médecins véreux faisant de l'argent à coup d'opération inutiles ou mal faites ne seront jamais inquiétés, à moins que la justice civile ne les y oblige véritablement, mais ce au long de beaucoup d'années où ils auront eu maintes fois l'occasion de jouer leur rôle d'ordures. A propos de ce serment d'Hippocrate que tous les futurs médecins doivent obligatoirement prononcer à leur intronisation, savez-vous qu'il leur impose de soigner gratuitement l'indigent ? Si vous êtes dans ce cas, je vous conseille de le rappeler lors de votre future consultation, mais je vous souhaite bien du plaisir quant au résultat. Car cette profession, sous couvert de faire le bien de l'humanité, fait surtout le sien. Ainsi, pour faire un examen sérieux du système pulmonaire, il faut bien une heure à un médecin prenant son métier au sérieux. Or, celui-ci dans l'immense majorité des cas (disons 99,999 % des médecins) se contentera d'une consultation de 10 à 20' maximum, pas que pour les poumons, mais pour le corps entier, cette durée comprenant l'entrée dans le cabinet, la présentation d'usage, quelques paroles pour dire son état, le déshabillage éventuel (certains médecins s'en passent, pour accélérer le temps de consultation), réhabillage, écriture de l'ordonnance, et bien sûr de votre chèque, moment le plus important peut être pour lui ou elle. En fait, le médecin ne consacrera guère plus de quelques minutes à vous examiner, prescrivant une liste impressionnante de médicaments, car dans l'esprit de la plupart des gens, un bon médecin est celui qui prescrit, et s'il ne vous trouve rien, c'est qu'il est mauvais. Ce qui est très amusant, ou très tragique en fait, c'est que si vous avez oublié de dire quelque chose et vous en rappelez en fin de consultation, il vous le reprochera éventuellement, disant que cela change tout. Certes, mais c'est à lui, lors de ce qu'on appelle en médecine l'interrogatoire, qui doit songer à toutes les questions que vous, patient, ne pensez pas forcément à dire. C'est à dire qu'il inverse presque les rôles, inquiet de la rapidité nécessaire à l'élaboration de la constitution la plus forte possible de son chiffre d'affaire. Les relations entre médecins et état sont particulières en France, car ils participent bien au trou éternel de la sécurité sociale. D'un coté, ils sont assurés de pouvoir en toute impunité continuer longtemps à y participer, faisant partie de l'establishment politique votant les lois ; de l'autre, l'aberration financière oblige les autorités politiques à prendre une décision. Le tout est que celle-ci ne soit pas prise en leur défaveur. D'ailleurs, leur puissance s'est vue à l'occasion de la dernière élection politique présidentielle, ou Jacques Chirac fraîchement élu, prit de suite la décision de relever leurs honoraires, afin de les remercier de leur soutien. Oh ! 10 %, ce n'est rien ! A peine en plus pour chacun d'eux en moyenne l'apport d'un SMIC par an, c'est à dire rien du tout. D'ailleurs, à ce sujet, une anecdote. Au dernier rendez vous médical que j'ai pris chez un généraliste, j'ai dû payer 25 euros. Etonné, j'ai demandé si la consultation n'était pas passée à 20 euros ? Mais non m'a t-il répondu presque outragé de ma question bestiale, 20 euros est le prix normal, 25 si on a pris rendez vous. Sidéré, j'ai téléphoné à la sécurité sociale, ce médecin était dans son bon droit ! 5 euros de plus juste pour mettre mon nom sur son agenda, me permettre éventuellement de ne pas attendre en pure perte 2 heures dans son cabinet, voilà qui est de nature à grassement remplir son portefeuille ! On aura bien compris que dans la société française, entre autres, les médecins font un peu ce qu'ils veulent. Certains, paraît-il, n'ont même pas des revenus égaux au SMIC ; beaucoup d'autres ont des revenus exorbitants, exorbitants si on les met en regard soit à leur faible compétence, soit à la faible durée de leur consultation, leur interdisant de circonscrire correctement leur malade, ou tout simplement face aux revenus des autres français. Mais c'est la loi de la société capitaliste dite libérale, où tous ceux pouvant librement se faire de l'argent sont en droit de le faire autant qu'ils le veulent, quitte à travailler 70 heures par semaine en profession libérale. Mais cette société n'est libérale qu'en mots. En effet, le public ne peut guère faire jouer la concurrence, le nombre de médecins étant actuellement trop faible par rapport à la demande. C'est pourquoi ils peuvent se permettre de vous faire attendre souvent plusieurs dizaines de minutes, voire davantage dans leur cabinet, pratiquant sans doute avant la lettre le surbooking, et sans doute incapables de gérer correctement leurs rendez-vous. En effet, n'est pas étudiant en médecine qui veut. Certes, il faut un niveau intellectuel minimum, mais c'est un concours d'entrée avec numerus clausus, c'est à dire que quel que soit le niveau des étudiants, on en prendra tant, et tant seulement, que le dernier ait 19 ou 6 de moyenne générale à la série d'épreuves. On entretient donc savamment la rareté. On rétorquera que lorsqu'on fait huit années d'étude minimum, on ne peut risquer d'être mis au chômage du fait de la trop grande disponibilité médicale, ou aussi que faciliter l'offre médicale creusera davantage le trou de la sécurité sociale. Dernier argument bien spécieux lorsqu'on voit qu'on rembourse à tour de bras des médicaments inutiles quant à leur effet. Ainsi sont prescrits des antibiotiques dans la plupart des angines et rhumes, alors qu'à 80 % ces affections sont d'origine virale, là où les antibiotiques n'y peuvent rien. Pour garder leur clientèle, les médecins ont pris l'habitude de prescrire quantité de médicaments ne servant à rien, parfois antagonistes. Les personnes âgées, notamment, parfois ne prennent pas leurs médicaments pendant leur repas, mais leur repas pendant les médicaments. C'est une plaisanterie, mais indiquant la surconsommation médicale française. Là où un peu de sport, de détente, de traitement psychothérapeutique serait nécessaire, les médecins prescrivent médicament sur médicament. Quant à protéger les médecins du fait de la longueur de leurs études, on attend impatiemment qu'il en soit fait de même pour toutes les autres catégories sociales, qui, à quantité d'années d'étude équivalente ou supérieure, se voient rejoindre les cohortes de chômage sans la même protection : architectes, avocats, ingénieurs, informaticiens… Non, les médecins jouissent en fait de leurs bonnes entrées auprès des puissants comme de leur noyautage des leviers de commande français. Les pharmaciens bénéficient de la même protection de l'état. Aucune autre pharmacie ne peut s'implanter dans un certain rayon autour de celle déjà existante, en fonction du nombre d'habitants. Les longues études, le capital mis en cause sont sans doute les raisons à mettre en avant à cette étrange défense dans leurs intérêts. On peut supposer que ces officines ont à cœur d'exécuter en échange un service médical fidèle pour la nation qui les protège aussi bien. Il n'en est rien, ou très insuffisamment. L'UFC (Union Fédérale des Consommateurs) a ainsi fait prescrire volontairement une fausse ordonnance mettant en jeu des médicaments dont la prise conjointe pouvait avoir des effets dangereux. La plupart des pharmacies se sont exécutées dans leur délivrance, véritables criminels en puissance. Que s'est-il passé par la suite ? Y a t-il eu procès de l'état contre ces pharmacies coupables, radiation de la part de leur ordre ? Point du tout ! L'ordre des pharmaciens s'est empressé d'assigner devant tribunal… l'UFC pour tromperie délibérée. Son petit copain (rappelez-vous le fameux mot de Michel Poniatowski : la république des copains et des coquins… dans ce livre, nous remplaçons le trop gentil mot : copains, par : ordures, pour se mettre plus près de la réalité) l'ordre des médecins a volé à son secours en suspendant le médecin coupable d'avoir écrit une fausse ordonnance. Bien sûr la puissance publique n'y a rien vu de mal. C'est normal, ce sont les mêmes qu'on retrouve partout, et un service en valant un autre, c'est ainsi que la corruption gangrène l'ensemble de la société française. Une pharmacie, cela ramène beaucoup d'argent, mais pas assez aux yeux de leurs propriétaires. D'autant plus que luttant pourtant bec et ongles afin d'interdire la vente de sparadrap par les grandes surfaces, sous prétexte de devoir avoir fait huit années d'étude pour pouvoir le faire (hé oui, vendre du sparadrap, cela demande de vous donner un conseil pour ne pas l'utiliser dans n'importe quelle condition), ils ont perdu ce combat, entre autres. D'où un chiffre d'affaires baissé. Fort heureusement pour elles, un accord avec différentes industries empêche certains de leurs produits d'être mis en vente ailleurs que dans leur officine (c'est ce qu'on appelle la société libérale, à vitesse variable, selon qui est en face). Regardez la prochaine pharmacie que vous croiserez sur votre chemin, la façade, l'intérieur, bourrés de publicités pour des collants, crèmes solaires, produits de régime amaigrissant… produits assez éloignés de leur fonction de base, mais leur apportant 20 à 40 % de leur chiffre d'affaires. C'est donc en partie un commerce comme un autre, qui en tout cas doit rapporter. D'ou le transfert de leur bonne image médicale sur des produits qui n'en ont plus grand chose à voir, comme des savons vendus en grande surface, mais les gens sont dupes, et vont acheter dans les pharmacies les mêmes produits parfois, mais bien plus chers. 2.3 Avocats, huissiers, notaires… Le public, dans sa large majorité, pense que lorsqu'on est un avocat, on est forcément honnête, à part les quelques bêtes odieuses que recèle forcément toute profession, mais bien vite châtiée par les foudres judiciaires dès lors qu'une seule personne se plaint. Il n'en va pas ainsi malheureusement. Un avocat, c'est quelqu'un qui court après l'argent, comme toute profession. S'il a un nom connu, il n'a guère de mal pour le faire, a des salariés sous ses ordres à qui il passe les différentes affaires qu'il regarde d'un œil négligent ou pas du tout, à moins qu'elles n'en vaillent la peine pour lui financièrement ou pour sa renommée. Le quotidien des autres avocats, c'est de courir après l'affaire à plaider, pour se faire de l'argent. Les tarifs sont libres, ne doivent être fixés qu'en rapport avec la difficulté de l'affaire. Pour avoir personnellement dû être en contact avec plusieurs avocats, j'ai pu constater que tout était bon pour eux pour faire de l'argent. Là comme ailleurs, il est inutile d'essayer de prendre avocat pour en poursuivre un autre. S'ils sont d'accord pour prendre votre argent, il en ira tout autrement si vous leur demandez de se mettre mal avec leur profession ou un de leurs confrères, quel que soit le bien fondé de votre démarche. D'autre part, ils n'hésiteront pas, comme tout arnaqueur moyen, à vous promettre monts et merveilles. Oralement seulement. Ben oui, ils sont hommes de droit, et connaissent la valeur de l'écrit. Quant à la parole, le vent l'emmène loin de leurs lèvres. Ainsi la valeur de leurs émoluments qu'ils vous avaient dit être définitifs pour la somme versée au début devient par la suite une simple provision ; l'affaire qu'ils devaient facilement emporter devient difficile ou impossible à plaider. Plus grave encore, vous vous apercevez parfois qu'il en connaît moins que vous, non seulement sur votre affaire qu'il aura traité par dessus la jambe, mais surtout d'un point de vue juridique. Vous pensiez qu'un avocat savait tout, mais pas du tout. Par contre, cela ne l'empêchera pas de vous asséner très doctoralement des contre vérités, puis de vous assurer l'inverse si vous lui amenez la preuve qu'il s'est trompé. Il n'est pas question de dire que l'ensemble de la profession est indélicate, incapable, mais de reconnaître que n'y sont pas rares les crapules, nullités parfois, malhonnêtes. Et si d'aventure vous n'êtes pas d'accord sur un point avec lui, vous risquez fort de ne plus jamais pouvoir lui parler au téléphone. Eh oui, c'est bête : il est toujours absent selon sa secrétaire, et ne vous rappelle jamais. C'est cela qu'il est important de connaître : les professions chargées de vous protéger ne sont pas meilleures que les autres. Si on le sait à l'avance, déjà les dés cessent d'être pipés à votre désavantage. Vous ne choisirez pas un avocat sur un bottin, mais par on dit ou connaissance, ce qui ne vous garantira pas une merveille s'occupant parfaitement de vous, mais limitera peut être les risques. Là encore, un peu de vérité, si peu, ferait tant de bien à tous. L'ordre des avocats, comme tout ordre, est là surtout pour défendre ses membres, et pour les sanctionner, un peu, si peu, si vraiment ils ont dépassé toutes les bornes, et que cela se sait auprès du public, via une plainte par exemple. 3 Les grandes structures Les revenus d'un PDG américain représentaient 42 fois le salaire d'un ouvrier en 1980, mais 411 fois en 2001. En 1980, le salaire d'un ouvrier mexicain valait 22 % de celui américain, mais 12 % en 2001. La multinationale Exxon Mobil produit plus de valeur ajoutée que toute l'économie du Pakistan comptant 138 millions d'habitants. Cette puissance est apte à corrompre les pouvoirs politiques, comme on l'a vu pour Total Fina Elf en Afrique, mais aussi dans les pays riches en finançant les partis politiques, notamment aux USA. Le travail est de plus en plus salarié : 55 % en 1960 pour le Japon, 85 % actuellement, 93 % aux USA, 88 % en France. Les indépendants et les PME ne peuvent guère lutter en effet contre les grands groupes lorsque les parts de marché se gagnent grâce à l'innovation, l'assise financière, la réputation 3.1 Les grands groupes nationaux ou internationaux L'une des plus grandes affaires de corruption jamais jugées en France et qui a mis en lumière les liens occultes entre la politique et les affaires fut celle du géant pétrolier français Elf qui a mis en lumière l'histoire d'une incroyable dérive au sein du groupe au début des années 1990. Trente-sept personnes ont comparu devant la justice où figuraient des partenaires attitrés de la direction d'Elf, comme l'ancien espion français Pierre Lethier ou le lobbyiste espagnol Daniel de Busturia qui avaient encaissé 39 millions d'euros pour faciliter l'achat par Elf de la raffinerie est-allemande de Leuna, sur fond de soupçons de corruption politique. Une dérive qui a permis aux uns d'obtenir des bijoux, une maison à Ibiza ou un château dans le centre de la France, aux autres des biens immobiliers à Paris ou des fonds pour financer un divorce. André Tarallo, ex-directeur Afrique, soupçonné de recel d'abus de biens sociaux à hauteur de 45,73 millions d'euros a été condamné à 4 ans d'emprisonnement et 2 millions d'euros d'amende ; M. Le Floch-Prigent, qui a présidé le groupe de 1989 à 1993, a été condamné à 375 000 euros d'amende, purge depuis la fin janvier 2003 une peine de 30 mois à laquelle il a été condamné dans le volet de l'affaire Elf concernant l'ancien ministre socialiste Roland Dumas. Lors du réquisitoire, le parquet avait stigmatisé le "pillage" du groupe français. Avant que les verdicts ne tombent, les principaux prévenus avaient reconnu à des degrés divers leurs "faiblesses", leurs "dérapages", mais avaient tenté d'atténuer leur responsabilité en invoquant "un système" et "une époque", supposés révolus. Dans cette affaire, de tels propos montrent amplement que l'arbre cache la forêt, et que les condamnations prononcées sont loin de seulement pécuniairement être à la hauteur des fonds détournés. Cette entreprise représente l'état français puisque c'est lui qui a permis sa constitution comme sa représentation en France comme à l'étranger. Ce vol est fait à tous les français, et montre certainement ce qui se passe au sein de bien de grands groupes. Les protagonistes eux-mêmes considèrent que cela relève d'un système, d'une habitude partagée par tous, s'exonérant ainsi de leur responsabilité propre. La justice, même si elle a prononcé de faibles peines relatives, ne l'a pas entendu de cette oreille. Mais la justice ne fait pas le climat général, et ce sont bien les politiques qui le font. Ainsi l'ont montré l'auto amnistie concernant le financement des partis politiques qu'ils se sont prononcée à l'assemblée nationale, tous groupes politiques confondus, toutes ordures s'entre protégeant : même crapulerie, mêmes intérêts contre le peuple français. Seul ce peuple peut mettre fin à l'ordurerie générale de ses supposés représentants, à moins, évidemment, que ceux-ci le représente parfaitement bien… Etonnant, en décembre 2003, la gauche jugea choquante l'idée d'une amnistie fiscale pour les détenteurs de fonds illégalement placés à l'étranger qui les rapatrieraient en France. Evidemment, vous aurez compris que ces délinquants ne font pas partie de l'électorat de la gauche, donc ne les intéresse pas. Par contre, pour tous ceux ayant volé tous les français, dont ces braves représentants honnêtes socialistes ont bien fait partie, il n'en va pas de même. 3.1.1 Rémunérations abusives des dirigeants En France, l'ancien PDG d'Alstom, Pierre Bilger, a été contraint par la pression médiatique et judiciaire de restituer les 5,2 millions d'euros d'indemnités de départ, après la découverte de la quasi faillite de son groupe. Et le débat se poursuit avec la dispute autour des 20,6 millions d'euros d'indemnités réclamées à Vivendi Universal par Jean-Marie Messier, son ancien PDG. La bulle boursière a éclaté et les scandales, faillites frauduleuses, corruption dans les établissements financiers, et autres malversations à la tête de sociétés cotées, sont apparus au grand jour. Salariés, actionnaires, clients ont le sentiment de payer le prix de cette croissance falsifiée. Tous... sauf les patrons. Car dans le même temps, les dirigeants ont continué à bénéficier d'augmentations substantielles. Les comités de rémunérations ont juste changé les critères des bonus. Auparavant, ils étaient indexés sur la croissance et le cours de Bourse, ils le sont désormais sur les cessions et le désendettement. En 2002, selon Standard & Poor's, les quinze premiers dirigeants les mieux payés aux Etats-Unis ont encore gagné en moyenne 35,8 millions de dollars sous forme de salaires, bonus, primes, avantages en nature et stock-options exercées. En France, les vingt premiers dirigeants les mieux payés ont bénéficié en moyenne d'une augmentation de 20,75 % l'an dernier, malgré l'effondrement des cours et de certains résultats. Le décalage avec le reste de la population, en tout cas, ne cesse de s'élargir. Depuis 1980, le salaire moyen des ouvriers aux Etats-Unis a augmenté de 66 % et dans le même temps les rémunérations des patrons de 1996 %. En 1980, outre-Atlantique, le salaire moyen d'un PDG était 42 fois celui d'un ouvrier moyen, en 1990 l'écart est passé à 85 fois, et 531 fois en 2000 ! En France, selon le cabinet Proxinvest, en 2001, 39 des principaux PDG touchaient en moyenne une rémunération (salaire plus bonus et stock-options) de 7,4 millions d'euros, soit l'équivalent de 554 fois le SMIC. Dans le même temps, les épargnants perdent des milliards, les licenciements se comptent par centaines de milliers, et la rentabilité des entreprises est faible. Ces gens ne sont pas des entrepreneurs, ils dirigent des sociétés, c'est tout. Si vous entreprenez, créez et prenez des risques, vous pouvez mériter la richesse. Mais si vous êtes un employé et dirigez ce que votre prédécesseur vous a laissé, il doit y avoir des limites à ce que vous pouvez gagner. La loi en France oblige la publication des rémunérations précises des principaux dirigeants et mandataires sociaux, plus du quart des sociétés cotées au premier marché ne respectent pas les textes, sans qu'ils soient apparemment inquiétés. Les conseils d'administration, trop souvent composés d'amis ou d'obligés, n'ont pas rempli leur rôle, étant au cœur de conflit d'intérêt. 3.2 Les syndicats Les syndicats sont là pour protéger les salariés de la branche ou de l'entreprise concernée. Cette double appartenance pose déjà problème, puisque les intérêts de la branche peuvent très bien ne pas être ceux de l'entreprise. Par contre, une chose est sûre, ceux de l'entreprise ne sont pas souvent ceux de la nation. Ainsi les syndicats sont fréquemment les alliés de l'obscurantisme, se refusant à toute évolution sociale réelle. Par exemple ils se refusaient à toute restructuration des mines de charbon, ce qui faisait que chaque salarié coûtait plus cher qu'il ne rapportait à la France, bien plus cher souvent. Ils pourraient dire qu'ils jouent leur rôle. Drôle de rôle, permettant au pays de s'enfoncer toujours davantage dans la faiblesse économique. Le problème est de voir certaines professions très protégées par les syndicats, alors que d'autres ne sont concernées par personne. Ils vous rétorqueront que les gens en faisant partie n'ont qu'à se syndiquer, et ils n'auront pas tort, à condition d'oublier les conditions de force en présence. C'est facile aux salariés d'EDF de se mettre en grève, prenant le pays en otage, alors que la production de courant électrique est vitale pour bien des usages. EDF a le monopole de production en France, et les salariés savent donc qu'ils ne seront concurrencés ni remplacés par personne. Cela leur a permis, au fil des grèves ou des menaces d'arrêt de travail d'avoir de très bons salaires, de bénéficier d'avantages exorbitants, par exemple 1 % de la masse énorme du chiffre d'affaire de l'entreprise va entre les mains du comité d'entreprise. Si les salariés du métro parisien se mettent en grève, c'est toute une région qui est complètement bloquée. Là aussi ils ont de très bons salaires pour un travail guère fatiguant. La retraite à cinquante ans, un bon comité d'entreprise, un avancement garanti… De l'autre coté, ou plutôt de bien d'autres cotés, beaucoup d'autres professions regardent leurs avantages bouche bée. Les femmes de ménage peuvent se mettre en grève, qui en a cure ? Qui les protégera ? Les ouvriers du bâtiment ont un travail difficile, dangereux, épuisant, soumis aux intempéries. Sont-ils bien payés pour autant ? S'ils font beaucoup d'heures supplémentaires, ils pourront presque avoir le salaire tranquille des professions vues ci-dessus, et encore. Et leur avancement ? La question les ferait rire. Soumis aux aléas des chantiers, souvent situés loin de chez eux, ils vont de travail en travail, contents d'être payés. Quant à la grève, vaut mieux ne pas y penser, car leur salaire leur est indispensable. Pas question de faire ensuite grève pour que la première grève soit payée. Souvent immigrés, ou issus des milieux défavorisés, les ouvriers se contentent, bien obligés, de ce qu'on veut bien leur donner, heureux lorsqu'ils ne sont pas atteints par les multiples maladies du travail, non reconnues la plupart du temps, car ils manipulent bien des produits dangereux : peintures, soudures, amiante… ou ne souffrent pas des accidents de travail, alors que les conditions de sécurité ne sont la plupart du temps pas respectées, les grandes entreprises obtenant les gros contrats se dédouanant judiciairement de la suite en passant par d'autres entreprises sous-traitantes, comme pour la réalisation de l'opéra de la bastille par exemple, qui s'est réalisée en bonne partie à l'aide d'une main d'œuvre illégale de sans papiers, corvéables à merci, sans protection sociale ni paiement de taxes. Les syndicats participent ainsi à l'injustice générale de la nation, à l'abri de leurs beaux discours revendicateurs, ils ne sont en fait là que pour protéger ceux déjà les plus protégés, à peu d'exceptions près. Ce qui est sûr est que les laissés pour compte sont nombreux, et que personne ne les protège, ceux là. 3.3 Les obédiences Elles sont théoriquement faites pour améliorer le niveau de leurs membres, et par là, celui de la société toute entière. Ainsi est la finalité notamment des loges maçonniques telles le Grand Orient de France, la Grande Loge de France et autres mouvements n'acceptant de nouveaux membres que dûment sélectionnés, après enquête quasi policière sur les antécédents, questionnaire à domicile, batterie de questions posées devant l'ensemble des membres de la loge, vérification de la bonne moralité, et le plus souvent, plusieurs années d'attente. C'est normal : ces messieurs et parfois dames (mêlées ou non selon l'obédience) ont l'éternité devant eux et elles, rien de moins. C'est dire l'ampleur de la tâche qui attend tous ces gens, des frères comme ils s'appellent entre eux. C'est dire aussi l'extraordinaire poursuite philosophique de tels mouvements, dont l'action concertative aurait été déterminante dans de grandes évolutions de la société française, comme la création de la sécurité sociale ou la retraite à soixante ans pour tous les français, qui aurait d'abord été décidée en catimini au plus profond de l'ambiance feutrée des loges, inaccessibles aux profanes. Quel fantastique instrument d'évolution humain aussi bien au niveau personnel que de notre espèce. L'élite de la nation qui en quasi secret s'ingénie à réfléchir, trouver des solutions, travailler en groupe afin que les meilleures idées de chacun soient peaufinées par le plus grand nombre. Et en plus tout ceci dégagé des influences politiques, commerciales, et d'intérêts privés ou de corporation divers. Tout le monde a le droit d'entrer dans ces mouvements. Bien sûr, il faut satisfaire aux conditions draconiennes de passage. Tout le monde a le droit… certes, mais si on connaît déjà quelqu'un dans la place, ce sera bien plus facile de se faire accepter. Si on fait partie de la caste dite supérieure de la société : médecins, avocats, ingénieurs… on sera bien plus enclin à examiner votre cas. Selon les obédiences, on vous demandera de ne pas être un homme, ou une femme, ou de croire en Dieu, ou de ne pas voter extrême droite. Tout cela diminue déjà singulièrement le " tout le monde ". Maintenant, voyons le caractère réel d'avancée sociale de ces mouvements. Les scandales de la loge maçonnique dite P2 italienne, celle bien française niçoise ayant participé à la gangrène judiciaire de blocages et malversations de multiples dossiers judiciaires dénoncée par Eric de Montgolfier, procureur de Nice, sont là pour nous faire douter de la perfection de ces loges, voire de celle de leurs objectifs. En effet, comment ces mouvements, aussi beaux soient leurs objectifs de départ, pourraient-ils être tenus à l'écart de la gangrène sociale voulant que tout le monde profite au maximum des occasions à disposition, fusse malhonnêtement. D'ailleurs, interrogés directement, les membres des loges maçonniques ne s'en cachent pas : s'ils se glorifient de ne jamais avoir (théoriquement) profité de leur position sociale souvent haute pour faire profiter leurs frères humains de différents avantages au sein de la société s'ils le pouvaient, ils reconnaissent que, si un frère présente les mêmes caractéristiques qu'un inconnu pour un poste ou une promotion dans une entreprise par exemple, c'est le frère qui sera nommé. Quoi de plus naturel. Mais lorsqu'on sait comment fonctionne l'esprit humain, il est permis de douter fortement de l'équité d'une telle décision. Celui ou celle qu'on connaît paraît toujours mieux placé que celui inconnu. D'ailleurs, les francs maçons ont tout un code pour pouvoir se reconnaître même s'ils se voient pour la première fois, c'est ainsi l'assurance de ne pas faire de boulette lors des choix éventuels à faire entre frère ou non frère. Enfin, le petit copinage étant ce qu'il est, les malversations sont forcées, à moins que ce ne soient tous et toutes de petits saints, ce qui ne s'est jamais vu, sauf à croire non seulement à une religion, mais aussi que les loges soient des réservoirs de pureté. On peut toujours rêver, mais pas s'illusionner. 3.4 Les religions Beaucoup d'entre vous seront étonnés de voir placées là ces reines de l'amour humain, pardon : de l'Amour. La raison en est au moins double : 1 : Tout d'abord, vous n'ignorez pas les excès passés multiples des religions, notamment l'une des plus anciennes : le catholicisme. Que de tortures infligées pour vous faire connaître précisément l'amour, d'où sans doute l'expression populaire : l'enfer est pavé de bonnes intentions ! N'importe, on peut considérer que cela témoigne d'une époque ancienne où la vie était bien dure, où il était normal de casser les membres des enfants pour attirer la pitié des gens à la vue de leurs membres difformes lorsqu'ils mendiaient, rémunérant ainsi leurs maîtres qui les avaient parfois achetés à leurs parents incapables ou non désireux de les nourrir. Oublions aussi le fait que cette même religion incitait le bas peuple à respecter et craindre tant de profiteurs au dessus de lui, tels que les prêtres, nobles, roi : pouvait-on en effet provoquer une révolte contre celui choisi par Dieu ? ou refuser de payer aux évêques les papiers permettant de supprimer vos péchés ? On peut arguer que tous alors y croyaient, disons… plus ou moins. Oublions enfin, liste non exhaustive, cette fable d'Adam et Eve créés en un jour, image de l'ignorance d'autrefois. Même si bien des français y croient encore dur comme fer, la plupart des pratiquants considèrent que c'est bien précisément une image non à prendre à la lettre. La religion fut bien utile pour contenir beaucoup de rebellions, faire accepter au plus grand nombre leur condition miséreuse, et, tout comme les innombrables dieux et idoles inventés par le genre humain, permit aux fourmis humaines de comprendre leur environnement comme ils le pouvaient, puisque tout était la volonté de Dieu, et que le mal qu'ils voyaient pourtant leur arriver quotidiennement était la résultante de leur propre comportement, issu lui même de ce vilain Adam ayant volé la pomme défendue. 2 : La deuxième raison est qu'on ne peut plus tolérer qu'au nom de l'Amour, l'homme en vienne sur tous les continents, à toutes les époques proches ou lointaines, à s'entretuer. Je t'aime, donc je te tue, bel axiome vraiment ! Actuellement, la croisade contre le mal, instituée par ce merveilleux pourfendeur du terrorisme Bush, aidé par quelques égarés, chevaliers des temps modernes, nous plonge quelques siècles en arrière, signe évident du peu d'amélioration philosophique humaine de par les siècles. N'oublions pas que l'ami Bush fut sauvé des tourments de l'alcool par la révélation divine qu'il eut adulte confirmé, qui le conduisit notamment à tuer des dizaines de milliers d'irakiens, à l'aide de la fameuse invention des armes dites de destruction massive, qu'il se fit un plaisir d'employer au maximum. C'est beau la religion ! Non seulement, cet amour qui tue, fait souffrir au quotidien, éloigne toujours davantage l'homme du bonheur qu'il peut trouver sur terre, mais en plus il prend bien des ressources à beaucoup de personnes et d'institutions. Que dire de tous ces gens passant tant de temps à prier dans leurs lieux de cultes, se faisant pardonner leurs péchés par le père éternel, pour ensuite supporter la misère humaine sans honte ; hors quelques paroles mielleuses, dénuées de toute réalité le plus souvent. Ce sont, bien sûr, lieux de rencontres, temps d'occupation bien utiles aux désœuvrés, culture dans laquelle ils se reconnaissent. C'est dire que l'utilité finale, même si elle n'est pas celle affichée, n'est pas inutile. Cependant, toute cette énergie qui aurait pu être consacré aux autres est parfaitement stérile. Car si prier avait pu amener un quelconque bonheur autre que mystique sur terre, cela fait bien longtemps que tous y passeraient leur temps. Certes, nous avons les miracles que des millions de gogos, malgré tout le respect que je leur dois, croient. Mais… non, c'est inutile d'argumenter, car la foi n'est en réalité qu'affaire de pari, celui de Pascal, voulant qu'à tout prendre, il valait mieux croire que l'inverse, car si on avait raison de le faire, on y gagnait le royaume éternel, et sinon, on mourait comme les autres de toute façon. Les arguments ci-dessus en fait démentent l'innocuité de ce pari amenant quotidiennement son lot d'horreurs, au nom de Dieu, au nom de l'Amour confraternel. Dieu existe peut être, personne ne peut le savoir, pour l'instant du moins, puisque la science, véritable Dieu moderne, ne peut expliquer le monde, dans bien des petits détails comme pour des grands faits. Si Dieu existe, il est bien plus probable qu'il ne relève que de l'énergie pure, et non pas du bonhomme (excusez-moi pour l'irrespect) à barbe blanche venant vous taper sur l'épaule pour vous aider à sortir d'un des multiples fossés de la vie. Evidemment, bien d'entre vous me haïrons si d'aventure ils en venaient à douter de leur foi. En effet, vous n'auriez plus de réponse aux trois questions essentielles que le plus imbécile porte en lui : d'où viens-je, pourquoi suis-je là, où irai-je après ma mort ? car les réponses deviennent : je viens du néant, je suis là par pur hasard, je retourne au néant sans aucun espoir de vie autre que par le biais de mes atomes, c'est à dire que ma pensée disparaît définitivement, hors les quelques signes bien terrestres que j'aurai pu en laisser avant ma mort. Mais finalement, est-ce donc si atroce la vérité ? Profitez de votre présence sur terre pour prendre du bonheur, et en répandre autour de vous, véritable but de toute vie, du moins devrait-il en être ainsi. Mais les pratiquants religieux respectant leurs prêtres honnissant les biens matériels se gardent bien de s'en passer, mentant sans arrêt contre leur foi et pensée apparentes. La plus belle œuvre de l'être humain est très certainement de remplacer le Dieu qu'il s'est inventé de toutes pièces. Il sait son illusion, est capable désormais de faire fortement reculer la maladie et la souffrance, peut (même s'il ne le veut) faire vivre dans des conditions décentes, contre le froid, la faim, les humains de la planète entière : qu'il le fasse ! Evidemment la maladie, la haine, les attentats, crimes, horreurs diverses et hélas variées existeront toujours, mais quelle joie de comprendre qu'on peut les faire fortement reculer, quitte à comprendre son meurtrier, même si on ne l'accepte pas et ne doit pas l'accepter ! Quelques éléments tout de même vous indiquant, si vous le voulez bien, pourquoi on ne peut pas croire en un Dieu. La vie s'est crée à partir du néant, comme le montre la dite théorie de l'évolution, corroborée par tant de faits qu'elle est certainement infiniment plus croyable que l'incroyable théorie du créationnisme, présentée pourtant comme un fait par tous ces rêveurs attardés. Ils ont si peur de la réalité, qu'ils ne veulent pas la transformer en rêve pour le plus grand nombre en y travaillant jour après jour, préférant se penser comme le peuple élu, ou l'être que sa foi va sauver, contre tous les méchants qui méritent si fort leur malheur quotidien, puisqu'ils font, vivent et viennent du mal. Cela les arrange bien. Non. Ils n'ont rien à donner de leur richesse intérieure ou extérieure, car leur Dieu les a choisi, et pas les autres. C'est ainsi. Les éléments naturels ont créé la vie, les acides aminés, les bases nucléiques de la vie. J'ai lu un livre très amusant, disant que si on mélange des roues et tous les autres constituants d'une voiture, on n'obtiendrait jamais une voiture. Que par contre, si un créateur, une volonté était présente, la voiture serait créée, comme l'être humain le fut. Pourtant, si on mélange deux doses d'hydrogène pour une d'oxygène, avec une étincelle, on obtient bien de l'eau. Sans nulle intervention surnaturelle. Ainsi fut créée la vie, patiemment, l'être humain ne pouvant comprendre ce que le temps fit, tout au long des milliards ou millions d'années de l'évolution. Pauvre fourmi vivant à peine une centaine d'années, comment pourrait-il se représenter tant de temps ? Et pourtant certains y arrivent, mais craquent tout de même devant le merveilleux qu'on leur présente. C'est tellement plus facile et sécurisant. C'est pourquoi tant de scientifiques, dits grands penseurs peuvent croire comme du béton à la fable de la création d'un couple à partir de rien, ou, dans le meilleur des cas, à la création du monde originel, même si le reste de l'œuvre fut celle de la nature, sous, bien sûr, le regard bienveillant de l'éternel. Il n'est pas facile en effet d'accepter ses propres insuffisances, et encore moins de tolérer sa disparition complète comme celle de tous les êtres qu'on aime ou qu'on a aimé. L'humain partagerait 98% des gènes de la souris, et seulement 14 gènes de la souris n'ont pas d'équivalence avec ceux des humains qui ont en commun… 99,4 % des gènes du singe. Même les plantes ont des gènes en commun avec nous. C'est normal, puisque la vie fut d'abord algue unicellulaire, puis pluricellulaire, puis poisson, rongeur, singe, puis homme et femme. Reste à savoir d'où vient l'atome, le quark, le photon… on ne le sait pas. Les scientifiques manient tous ces éléments de la vie, déduisent que les uns constituent les autres, mais ne savent d'où viennent les premiers, poursuivant la course à la connaissance désespérément et passionnément. Vous n'y croyez pas ou ne voulez pas y croire ? C'est votre droit, mais n'en profitez pas pour refuser le dialogue, écraser autrui de votre morgue, suffisance, faites de votre peur de la confrontation à d'autres cultures, d'autres croyances, d'autres manières de vivre. Donnez de l'amour, pas de la haine au quotidien. Si vous croyez en un Dieu, faites que le monde terrestre humain puisse lui convenir au maximum, lui ressemble le plus possible, mais pas à l'aide des armes. Ne tolérez plus de vivre avec mille lorsque tant d'autres n'ont pas même un, et crèvent de faim, de soif, de maladie aisément guérissable ou évitable pour vous, souffrent de peur, de haine, de torture, de guerre, et de tant d'autres maux que votre silence seul permet de perdurer. Oui ! Pleurez de toute cette haine, de ce manque d'amour terrible, puis ravalez vos larmes, retroussez vos manches, et donnez un peu aux autres, à celui qui vous côtoie. Donnez lui de l'amour, mais du vrai, pas des paroles qui peuvent être utiles, mais qui doivent être accompagnées du mode d'emploi quotidien, si dur à apprendre et à transmettre pour qui ne s'en est jamais servi. II Les ordures d'en bas Le lecteur sera peut être un peu étonné de constater que le chapitre qui leur est consacré est bien moins fourni que les autres. La raison en est double : d'abord, c'est eux les responsables du sentiment d'insécurité ambiant qui frappe toutes les catégories de la population, qui sont abreuvés de leurs exploits, et les connaissent malheureusement très bien. Ils font sans cesse les gros titres des journaux télévisés et autres pour les agressions avec ou sans arme, viols, meurtres, hold up, racket. Pourtant, et c'est la deuxième raison, ils sont loin de constituer le principal de la délinquance en France, même si encore une fois, ils en constituent la face la plus voyante. Les autres formes de délinquance, plus silencieuses, sournoises, la plupart du temps soit amnistiées de fait par une insuffisance criante volontaire des moyens mis en place pour lutter contre elles (délinquance financière, mafias politiques et criminelles…), arrêt des affaires en cours visant des gros bonnets, amis des gens en place, ou dans la sphère d'influence française qu'il ne saurait être question de mettre sur le grill, ou encore amnistie judiciaire par le vote de lois idoines, comme on l'a vu pour les financements des partis politiques à l'aide des fausse factures par exemple. 1 Les criminels Amenés par une triste vie psychique, matérielle, héréditaire ou autre à commettre des crimes, ils sont parfois considérés comme des êtres pervers par la médecine psychiatrique, c'est à dire comme des êtres impossibles à remettre dans le droit chemin. Ils ont eu droit à leur peine de prison, parfois à perpétuité. Perpétuité, cela veut dire à vie, mais hypocrisie suprême de la société, sachant que cela n'est jamais le cas, elle est parfois assortie d'une peine incompressible pouvant aller jusqu'à trente années, c'est à dire qu'au maximum la perpétuité peut alors aller jusqu'à trente ans, en théorie bien sûr. En général les criminels écopent d'une peine bien inférieure, surtout s'ils ont tué par crime passionnel, la plupart du temps en effet les jurés considèrent que la passion, l'amour qui fait tuer peut bénéficier de circonstances atténuantes. Ainsi, celui qui a ôté toute une vie, c'est à dire en moyenne une cinquantaine d'années, ne reste que cinq à dix ans en prison, puis peut considérer qu'il a payé sa dette à la société, sans rien devoir à la famille et aux amis de la victime, qui eux passeront le restant de leur vie avec leur souffrance quotidienne. Quoiqu'il en soit, par la suite, statistiquement, un criminel sur trois qu'on libère recommencera à tuer. Cela fait beaucoup, et de plus le circuit peut continuer ainsi. Mais généralement, après trois récidives, on laisse bien plus longtemps le criminel en prison. Mais que de temps perdu, de souffrances endurées, de vies gâchées, à commencer même par celle du violeur, ou tueur multirécidiviste qu'on aurait pu arrêter plus efficacement immédiatement. Les peines de prison ne servent pas à grand chose. Si elles sont courtes, elles servent de faire valoir aux petites frappes une fois de retour dans leur quartier ; plus longues, elles donnent " la haine " comme le disent aux protagonistes les subissant, alors que de la haine contre la société, leur famille, leur vie, ils n'en manquent généralement déjà pas. Rééduquer par un suivi psychologique les condamnés durant leur détention, les obliger à effectuer un travail, quel qu'il soit, pour leur apprendre un métier, les obliger à s'habituer à œuvrer serait bien, quitte à leur mettre un boulet aux pieds, bonne vieille méthode d'autrefois, ou plus moderne, une puce informatique dans le corps pour facilement pouvoir les retrouver par exemple. Il serait sain pour la société de les obliger à rembourser entièrement les conséquences de leurs actes, pour autant qu'ils le soient. En tout cas on pourrait faire un effort en ce sens, car un an de prison n'a jamais dissuadé une ordure de faire fortune en quelques mois en vendant de la drogue, ou cambriolant à répétition des endroits bien ciblés, si besoin arme au poing. Pour les cas les plus graves, viols, meurtres, tortures… le mieux serait de détruire la partie de cerveau correspondant à l'agressivité. Cela ne résoudrait certainement pas tous les cas, mais irait dans le bon sens, pour le profit de tous, y compris du principal protagoniste victime première de ses agissements sans doute incontrôlables. Les bons esprits crieront au fascisme peut être, mais il est sans doute plus inhumain d'enfermer quelqu'un des années ou dizaines d'années, sans suivi psychologique généralement, sans activité réelle le plus souvent, le laissant revenir dans la société sans argent, formation, relations, le condamnant de manière quasi certaine à revenir, par manque de choix, dans ses anciens démons, plutôt que de le suivre psychologiquement, matériellement, l'empêcher ou le freiner sérieusement de recommencer, tout en l'obligeant, sa vie durant, à aider à réparer les torts qu'il aura pu causer. 2 La dite petite criminalité Des tags sur les immeubles, dans les couloirs et paliers mêmes, sur tout bâtiment. Tout cela coûte cher, en nettoyages, pose de peintures anti tags, et aussi par l'effet de contagion : la SNCF et la RATP le savent bien : il suffit de ne pas nettoyer ou réparer un matériel mis à la disposition du public pour que les dégradations volontaires s'enchaînent rapidement, le moins appelant le moins, en une spirale infernale. Cela amène à un sentiment d'insécurité, d'impuissance des adultes à vivre dans un quartier sain, et les petites frappes ont à contrario un sentiment de puissance, se retrouvent dans leur monde qu'ils dégradent joyeusement. Des petits vols, larcins pourrait-on dire, de nuit dans les parkings : vitres de voitures brisées pour prendre un auto radio ou un objet oublié ; comme on cueillerait une fleur : on fait son marché. Les vols peuvent être importants à l'occasion, mais sont toujours traumatisants pour la victime qu'ils renforcent dans son sentiment de ne rien pouvoir y faire. Les policiers se plaignent de toutes ces petites ordures qu'on prend sur le fait des dizaines de fois et qu'on remet en liberté, du fait de leur jeune âge, de la faiblesse relative de leurs larcins, de l'impuissance des magistrats face aux textes de loi empêchant toute répression sérieuse contre les mineurs. Mais qu'on imagine : prendre des dizaines de fois en flagrant délit, comme le réclame une loi délirante, amplement favorable aux multi récidivistes, signifie que ces crapules ont forcément commis des centaines d'actes délictueux que l'on a jamais pu relier à leur auteur. Et tout cela en totale impunité de fait. Alors tous ces enfants volant, rackettant, taguant, détruisant, exerçant leur agressivité, leur mal être en toute impunité, on voudrait subitement les voir à l'âge de la majorité devenir des petits anges, après avoir semé l'enfer autour d'eux une bonne douzaine d'années. C'est dire l'irresponsabilité de la société. Vous passez dans la rue, ils ou elles (les filles deviennent de plus en plus agressives, parfois davantage que leurs collègues masculins, très redoutables en bandes) vous regardent avec insolence ; mais gare à vous si vous les regardez ne serait-ce que quelques secondes, c'est alors signe d'agressivité, et il risquerait de vous en cuire ; par contre vous devrez subir leurs regards lourds de haine accumulée contre l'univers entier, et donc contre vous qui à leurs yeux le représente. Ils crachent dans la rue, fument leur drogue ou se piquent contre vos immeubles, ou sur vos paliers ou dans vos parkings. Ils parlent fort, sifflent, surtout la nuit lorsqu'il n'y a plus un bruit dehors, se hélant à trente mètres de distance, ou carrément discutant le bout de gras, du treizième étage au rez de chaussée. Ils passent en scooter débridé, au bruit pétaradant suffisant pour réveiller des milliers de personnes sur leur passage, en toute illégalité. Sur leurs deux roues, ils jouent à la course dans les voies et lieux piétonniers, mais vous insultent de la plus forte manière dès que vous leur demandez gentiment de rouler moins rapidement, à cause des personnes âgées, des enfants en bas âge, n'osant pas trop leur rappeler que ces lieux sont interdits à tout engin à moteur. Parfois ils ne s'en rendent même pas compte d'ailleurs, ayant depuis longtemps, depuis toujours pour certains, oublié toute référence à la loi et au civisme. Pour eux seul compte le fait d'être libre de faire ce qu'ils veulent, refusant avec la plus rare violence qu'on leur dicte quoique ce soit, et surtout pas ce qui pourrait leur rappeler une autorité quelconque qu'ils vomissent à l'avance. 2.1 Que se passe t-il lors d'une agression 2.1.1 Agression verbale Un inconnu vous agresse pour une raison ou pour une autre chez vous ou dans la rue, par exemple en vous insultant : vous portez plainte, vous avec non seulement la chance d'avoir des témoins, mais bien plus encore, mais là nous sommes déjà quasiment sur la planète mars, ces témoins veulent bien dire par écrit ou devant tribunal ce qu'ils ont vu et entendu, eh bien vous aurez fait tout ce travail pour rien, puisque dès que vous porterez plainte, le fonctionnaire de police ou de gendarmerie vous dira peut être qu'il y a deux heures de queue, mais plus sûrement encore qu'il inscrira votre plainte sur le registre de main courante, c'est à dire aux oubliettes. A la rigueur cela servira si la personne provoque d'autres agressions pour dire, ce que tout le monde savait déjà, qu'il est agressif depuis longtemps. Si vous portez plainte avec constitution de partie civile, ce qui force la justice à faire théoriquement une enquête, le président du tribunal fera un classement sans suite dès qu'arrivera sur son bureau votre plainte, c'est à dire qu'il ne vous restera que vos yeux pour pleurer. 2.1.2 Agression physique Si cette fois vous êtes victime d'une agression physique, ce qui a lieu en fait très souvent, soit que vous ayez eu l'inconscience de vouloir téléphoner avec le dernier téléphone portable dans un lieu public, ou que vous vous soyez fait insulter et ne vous soyez pas laissé faire, ou pour toute autre cause laissée à votre imagination ou expérience personnelle de la vie que vous possédez : vous vous battez. C'est bien, vous êtes courageux, et ne dédaignez pas de perdre quelques dents pour votre vie entière, ou de perdre un œil par exemple d'un bon coup de poing. Mais voilà, vous n'avez pas envie de perdre ni dent ni œil, et en plus vous savez vous battre, et c'est votre agresseur que vous envoyez au tapis. Tragique erreur ! Il vous a agressé comment, vous demandera le président du tribunal devant qui votre agresseur aura évidemment porté plainte, plainte qui cette fois ci n'aura pas été classée sans suite. C'est normal, vous êtes identifiable, et il y a coups et blessures. Certes, si c'était vous à qui il manquait deux dents et un œil, votre agresseur ne serait pas resté, les bonnes gens ne seraient pas intervenus pour le ceinturer, et vous auriez alors seulement le recours de faire jouer votre assurance qui vous aurait donné le moins d'euros possibles, ou rien du tout si elle le peut juridiquement. Et si l'agresseur avait pu être mis en prison, il aurait à 99 % été insolvable, ou aurait rapidement déménagé sans laisser d'adresse, une fois mis en liberté dite surveillée, ou aurait fait quelques mois de prison au maximum, pour en ressortir plus terrorisant encore, pour aller ôter quelques dents à d'autres quidams, ou pire. Mais n'importe, vous voici face au tribunal, et son président vous demande comment l'individu vous a agressé ? ben c'est simple, il m'a arraché mon téléphone portable, lui direz-vous par exemple. Vous a t-il donné des coups pour cela ? Non, lui répondrez vous Et le président vous donnera tort, car vous ne deviez faire que le ceinturer. Certes, c'est difficile à ceinturer un voleur, car voyez-vous, on ne sait pas trop pourquoi, mais en général il ne se laisse pas faire, se démène, et donne à l'occasion quelques mauvais coups. Mais voilà, vous n'aviez pas à frapper, mais deviez répondre à l'agression en proportion de l'attaque, et êtes donc condamné à réparation, c'est à dire à verser une indemnité à l'agresseur, non remboursable par votre assurance en général, qui peut se chiffrer fortement, et aux dépens (frais occasionnés par le procès). Si vous avez de la chance, et qu'il est encore en état de marche, vous aurez tout de même récupéré votre portable. Vous pensez que ce récit relève de la pure hérésie ? Alors vous êtes fort mal renseigné sur les mœurs de la société dans laquelle vous êtes. En pratique, vous devez attendre d'être frappé avant de frapper, de recevoir un coup de couteau avant d'en donner (mais vous n'avez pas le droit d'en porter), et ainsi de suite. Dans le meilleur des cas, vous sortirez blanchi du procès qui vous aura donné raison. Souhaitons alors pour vous que vous n'ayez pas affaire à la famille et aux amis de l'agresseur, qui trouve décidément que la justice est très mal rendue dans ce pays, si on ne peut plus agresser sans y perdre des dents. Dans le pire des cas, vous aurez non seulement perdu votre procès, votre portable, une ou deux dents, devrez payer des indemnités assez forte à votre agresseur qui n'en est pas à son coup d'essai, mais encore vous aurez affaire à la sortie du tribunal à la famille et aux amis, qui ne trouveront pas cette sentence suffisante, ou/et aurez vos biens : boite aux lettres, voiture, appartement, cage d'escalier abîmés, et vos enfants menacés ou davantage. Vous aurez la ressource de déménager en perdant toutes vos habitudes, la vie douillette que vous aurez mis des dizaines d'années parfois à vous forger dans votre quartier, voire retirerez votre plainte avant qu'elle n'aboutisse devant le tribunal, si tout ceci s'est produit avant, découragé par les menaces et voies de fait. Ce qui permettra à votre agresseur de continuer sa belle vie d'impunité et d'agressions. 2.2 Trois exemples parmi tant d'autres Exemple vécu, une petite ordure de 15/17 ans venant dans la cour d'école primaire avec son scooter, là où les enfants de 6 à 11 ans sortent du bâtiment scolaire. Certes, pour ce faire, il a dû franchir la grille ouverte pour laisser les gamins sortir. Tous les parents laissent faire avec une désapprobation silencieuse. Un adulte pourtant, sans doute un peu inconscient du risque, va voir le jeune homme juché sur sa monture pour lui demander gentiment de s'en aller. Celui-ci le toise de toute sa haine, tutoyant sans vergogne ce qui pourrait être son père : " tu crois que je ne sais pas ce que je fais ? " et devant le mutisme de l'homme stupéfait par son comportement : " je t'emmerde, je t'emmerde ! ", puis fait vrombir sa machine, va un peu plus loin, observe l'adulte toujours resté sans voix : " et alors, qu'est-ce que tu as ? ", l'homme de répondre enfin : " mais quel irrespect, c'est incroyable.. ", et le jeune de dire : " je t'encule, je t'encule, je t'encule " tout en partant enfin, face aux parents tous désarçonnés, et quelque peu énervés. Vous croyez que nous sommes sur la planète Mars ? Que c'est là chose rarissime ? Mais bien sûr que non, c'est du quotidien de même pas de cité, juste avec pas loin des quartiers recelant multiples petites ordures. C'est pourquoi les adultes se taisent, et que les ordures d'en bas en remettent constamment, sûrs de leur puissance. Continuons sur cet exemple : que pouvait faire l'homme ? Taper sur le jeune, quel outrage, il suffisait à l'autre de porter plainte pour qu'on l'emmène au commissariat de police ; que lui aille porter plainte ? C'est ce qu'il a fait, mais las, il ne connaissait pas le nom de l'ordure ; il l'aurait connu d'ailleurs, qu'on se serait contenté de l'inscription de l'incident sur une main courante, non sans qu'il ait fait auparavant deux heures et demi de queue. Donc l'homme est parti sans rien faire, fou furieux de son impuissance. Il avait bien conscience qu'il aurait dû répondre vertement au petit con, mais il a deux enfants en bas âge : qu'arriverait-il si on s'en prenait à eux, qu'y pourrait-il ? Aller voir les parents ? Allons donc ! D'ailleurs il l'avait fait, pour des incidents moins graves, des gosses qui obstinément tapaient sans raison sur les siens. Courageux, il se renseignait sur les noms, les adresses (non, non, l'école n'a pas le droit de donner les adresses, mais elle ne peut pas non plus régler tous les problèmes voyons !), et allait voir les familles. Après il fallait voir sur les boites aux lettres le nom, qui ne correspondait pas forcément à celui des enfants (ben oui, un fils d'immigré, avec quatre mères potentielles par exemple, toutes avec le même père dans le meilleur des cas, avec des enfants faisant parfois la navette entre le pays d'origine et la France, portant le même nom, mais n'ayant pas toujours la même tête, pour faciliter la continuation du versement des allocations familiales par exemple… tout cela ne facilitait pas sa recherche. Alors, bien implanté dans le quartier, il interrogeait les voisins, les enfants traînant dans la rue, les gardiens d'immeubles. Un gamin dit : ah oui, Adon, ah oui je le connais, quand il est gentil, il ne me frappe pas. " Ah bon ! il te frappe, tu n'es donc pas un de ses amis ? " - Si, mais il frappe parfois même ses amis… l'homme décontenancé poursuit sa route, pourvu de maigres renseignements, qui lui permettent pourtant d'aller un peu plus loin. Il voit une gardienne des logements proches de celui du dit Adon. " La famille d'Adon ? oh la la, faites attention, ils sont dangereux, ont affaire régulièrement avec la police, un grand frère est en prison, un autre est habitué aux coups pendables, toute la famille ne vaut rien, c'est la pire du quartier. Notre homme n'est pas un héros, mais il aime ses enfants, et malgré sa peur, il veut tout faire pour les aider, ne se résolvant pas à ce qu'ils se fassent frapper dans un lieu dédié à l'enseignement. Et puis il croit à ce que disent les gouvernants, la police : c'est aux gens de se prendre en charge, c'est eux qui constituent ce qu'on appelle la mentalité collective de tout un peuple ! Donc il arrive au logis, mais difficile de trouver le bon nom sur la boites aux lettres, rien ne correspond. Quelqu'un à une fenêtre, il en profite pour lui demander s'il connaît où est la famille d'Adon, on lui répond que précisément c'est là. Nul hasard là dedans, le téléphone arabe fait une fois encore ses preuves : on l'attendait. Un homme noir passe justement dans la rue, dit : " ah bon, c'est là qu'habite Adon, alors je vais monter car il a frappé ma fille ! ". L'homme paraît très énervé, ils se suivent dans l'antre du loup, sont reçus par une femme et le grand frère sans doute ; la femme se présente comme la mère, mais en est peut être une autre, ou la grande sœur, c'est difficile de savoir. De suite, l'autre homme et la famille se prennent de bec, s'envoient des menaces au visage, et l'homme s'en va. Le premier homme qu'on a suivi, plus calme, plus malin, discute tranquillement, écoute, demande à ce que son enfant, victime d'un début de racket, soit respecté. La mère écoute, et on se quitte en bons termes. Le lendemain, Adon menace à nouveau son fils, l'homme va cette fois directement voir l'enfant d'une douzaine d'années à la sortie du collège. Adon lui affirme que son fils lui a dit un tissu de mensonges, puis argue d'une violente douleur au ventre pour s'en aller rapidement, entouré de tous ses copains sans doute aussi racailles (ben oui : qui se ressemble s'assemble) que lui. L'homme fâché parle à la principale ayant vu la scène, et sortie pour voir ce qu'il en était. La chance est que cette femme est à poigne, responsable, n'entendant pas voir son établissement aller à vau l'eau. L'homme considère que ce qu'il a fait est mieux que rien : il a alerté la principale, la famille de la petite frappe, l'a même contacté directement, c'est à dire tissé autour de lui un réseau lui montrant qu'il ne s'attaquait pas à personne isolée, la victime rêvée ne pouvant faire appel à personne. C'est pourquoi ceci, avec d'autres choses (par exemple l'homme a fait faire du rugby à son fils pour qu'il puisse vaincre sa peur ; la peur, base de toutes les victimisations) a permis à son fils d'être abrité de cette petite ordure, qui a néanmoins continué à déployer ses tristes talents sur d'autres gosses moins abrités, souvent n'osant même se plaindre à leur famille, parfois n'écoutant ou n'entendant de toutes façons pas leur enfant. 2.3 Les course-poursuite des malfaiteurs Deux exemples : 1 : En sept 2003 : un dimanche dans Paris, à 11h30. Les policiers remarquent un homme au volant d'un véhicule volé le 29 août dernier. Ils tentent de l'arrêter mais le conducteur leur fonce dessus et manque de les écraser, avant de prendre la fuite. Arrivé dans le Val-d'Oise, l'homme est pris en chasse par une autre patrouille. A la hauteur d'Eragny, en sortant de l'autoroute A 15, il percute volontairement une voiture de police qui tente de l'arrêter et blesse un policier. Poursuivant sa route, il fonce ensuite sur un autre véhicule de police à Taverny. Trois policiers qui se trouvaient à l'intérieur sont blessés en se cognant la tête contre le pare-brise. Deux motards prennent à leur tour le véhicule en chasse, et l'un d'eux est blessé lors de la poursuite. Le conducteur, continue sa route en empruntant l'A86. Il est finalement interpellé vers 13h00 dans une impasse à Saint-Denis par deux fourgons de gendarmerie qui le poursuivaient ainsi que par des motards de la police. L'homme âgé de 27 ans, bien connu des services de police pour vols de véhicules, a finalement été interpellé et placé en garde à vue à Saint-Denis. 2 : L'interpellation de deux jeunes gens à L'Haÿ-les-Roses en 1999 avait mobilisé 25 équipes de police. Deux jeunes gens en septembre 1999 ont essayé d'échapper à la police à bord d'une camionnette volée contenant le produit d'un cambriolage commis dans le Val-d'Oise. La course-poursuite fut mouvementée, les renforts ont afflué. Au total, 25 équipes de police - 16 des Hauts-de-Seine, 8 de la Seine-Saint-Denis et 1 du Val-d'Oise - ont participé à la longue course-poursuite. L'interpellation finale a été violente. Conduits au commissariat de L'Haÿ-les-Roses, les deux jeunes hommes avaient "des hématomes importants au visage", selon les termes du procès-verbal. Le premier a eu neuf jours d'incapacité temporaire de travail (ITT) ; le deuxième présentant un traumatisme crânien avec perte de connaissance, une ITT de dix jours. D'un coté, c'est tout à l'honneur de notre société de protéger les droits des malfaiteurs. Par contre, il est ahurissant de constater que ceux-ci peuvent mobiliser jusqu'à 25 équipes de police pour simplement rattraper leur véhicule en chasse. Imaginez-vous combien de personnes ces voyous ont risqué de renverser mortellement sur leur passage : roulant à tombeau ouvert, prenant sens interdits et voies à contre sens, sans évidemment respecter quelque panneau ou feu routier que ce soit. Pourquoi donc dans ce cas les forces de police n'ont-elles pas tout simplement le droit de tirer sur tout véhicule en fuite ? Parfois on ne les rattrape jamais, parfois ils tuent des innocents sur leur passage en fuite, parfois les truands, eux, n'ont aucun scrupule à tirer sur tout ce qui bouge. Parfois aussi, c'est tout un quartier qui se soulève parce qu'un truand pourchassé s'est accidenté et tué. Un de moins direz-vous, mais combien de véhicules brûlés, mobilier urbain saccagé, membres des forces de l'ordre blessés, argent public utilisé dans ces opérations dit de maintien de l'ordre… Manifestement, l'ordre n'est plus respecté dans des quartiers entiers, faisant la voie belle à l'extrême droite, au profond dégoût des citoyens incriminés vivant l'humiliation quotidienne de devoir se courber devant autant de petites frappes de leur quartier. 2.4 Une tournante Patricia, 14 ans, servait d'objet sexuel aux garçons de son collège et de sa cité, à Vigneux-sur-Seine (Essonne). devant pratiquer des fellations, chez elle une première fois puis à de multiples reprises dans une cave de la cité de la Croix-Blanche, et à une reprise d'actes de sodomie, d'août à décembre 2000. A une occasion, l'une de ses copines du collège a été entraînée avec elle et a subi le même sort. Onze de ces petites ordures, en détention provisoire depuis leur interpellation, entre novembre 2001 et avril 2002, comparaissent pour viols en réunion devant la cour d'assises des mineurs de l'Essonne, à Evry. Sept mineurs de moins de 16 ans, également impliqués dans cette affaire de tournante, seront jugés par le tribunal pour enfants, fin novembre. Patricia est complètement fermée et a beaucoup de mal à parler. Traumatisée et menacée, l'adolescente a été placée chez ses grands-parents, dans le sud de la France. Elle a tenté de se suicider, en novembre 2001, avant d'être hospitalisée dans un service psychiatrique puis placée dans un foyer pour jeunes en difficulté. Elle était revenue chez ses parents, qui avaient dû quitter la Croix-Blanche, tout en essayant de reprendre sa scolarité quand son père s'est suicidé, cet été. Il a laissé une cassette dans laquelle on comprend à demi-mots qu'il n'a pas su faire face et qu'il s'en voulait. Il se faisait le reproche de n'avoir pas vu que sa fille subissait des violences sexuelles à répétition à quelques mètres de chez elle et que leurs auteurs la faisaient passer pour la salope du quartier. L'un de ses agresseurs lui avait même fait croire qu'il avait pris des photos pour les montrer à son père. La cave où les adolescents entraînaient de force la collégienne était devenue le lieu de rendez-vous où ils venaient assouvir leurs pulsions sexuelles, parfois plusieurs fois par semaine. Sur les murs, figuraient des inscriptions sans équivoque sur l'utilisation des lieux : " la cave des putes, toutes les salopes nous sucent ". D'après le témoignage d'un adolescent, une file d'attente d'une vingtaine de garçons se formait certains jours devant la cave, chacun passant à tour de rôle, voire plusieurs fois au cours d'une même après-midi. A force de circuler à l'intérieur de la cité et du collège, la rumeur a fini par parvenir à la police. En avril 2001, deux écolières sont venues tout raconter. Convoquée début mai, Patricia a d'abord nié avant de se représenter d'elle-même au poste de police, en juillet. Souvent, les affaires de tournante ne vont pas jusqu'au bout parce que les victimes reviennent sur leurs déclarations à cause des menaces qu'elles subissent. Mais là, elle a tenu le coup, se félicite un enquêteur. De leur côté, les adolescents interpellés ont presque tous avoué sans vraiment prendre conscience de la gravité de leurs actes et en essayant de faire croire que la jeune fille était consentante. Pour eux, elle était d'accord et c'était normal. Leur discours se résumait à : tout le monde le faisait, alors pourquoi pas nous ? On a l'impression qu'ils sont convaincus que les filles doivent tout accepter dès l'instant qu'il s'agit d'assouvir leurs pulsions sexuelles. Sur les onze adolescents jugés, trois continuent à nier les faits. A l'approche du procès, certains ont exprimé un début de prise de conscience. On peut expliquer ces comportements peur être par l'omniprésence du sexe dans la communication, en particulier publicitaire, où l'on a rarement compté autant de jeunes femmes au bord de l'orgasme vantant les mérites d'une voiture ou d'une cuisinière. Au siècle où les religions prennent une part si importante pour l'identité de tant de gens jeunes ou pas pour se trouver un but dans la vie, hors de cette société, de toutes ces sociétés ne vivant que par et pour l'argent, les femmes, dans certains quartiers, ne peuvent porter d'étiquettes que de pute ou de pieuse. Quand elles ont des rapports sexuels, c'est souvent un rapport anal, pour garder la virginité. C'est hallucinant, mais c'est comme ça. Nul désir ici de condamner la sodomie, puisqu'elle est le libre choix de chacun. Mais ici, est-ce vraiment un choix ? Le pire dans tout cela est que ces garçons, ces jeunes hommes, ces hommes, ne se rendent pas compte de l'ampleur de leur mauvais comportement, et c'est un euphémisme. Je ne parle pas d'ordure, car si je cite si souvent ce mot afin de tâcher de vous faire réagir, il est inutile d'essayer par un simple mot de faire réagir cette pauvre racaille sans doute incapable de lire un livre. J'en veux pour preuve, preuve hideuse, l'exemple suivant. Vous vous souvenez sans doute de cette jeune Sohane brûlée vive dans son quartier. Qu'importe la raison, on en est plus à ce point de compréhension. Dans son quartier, elle n'avait pas d'arrière, elle n'avait que sa grande sœur : elle n'avait personne pour la protéger. Et comme, en plus, elle était une étrangère à la cité..." Sohane habitait la cité Bourgogne, c'est vrai. A deux pas de la cité Balzac. Quand on a fait la marche silencieuse pour Sohane, raconte Sandra, les télévisions étaient là. Tout le monde a vu les filles et les garçons qui défilaient. Mais personne n'a dit que, parmi les garçons qui participaient à la marche, il n'y en avait pas un seul de la cité Balzac, là où Sohane est morte. Parce que ceux de Balzac, ils étaient solidaires du gars qui a tué Sohane. Ils nous l'ont dit quand on a été les voir pour la marche. Ils nous ont dit qu'ils étaient du côté de leur copain ". De fait, là où cette malheureuse jeune femme s'est sanctifiée à la Jeanne d'Arc, sans jeu de mot, des inscriptions de gens du quartier ont fleuri. Que croyez-vous qu'elles expriment ? Un soutien au meurtrier par ses petits copains, contre la pute Sohanne. Je suppose que, toute haine mise à part, si cela vous est possible, vous comprenez parfaitement l'ampleur du problème, de leur problème, de notre problème. Ce n'est pas la prison qui pourra seule corriger toute une mentalité passant totalement à coté du plus simple respect de l'autre, lui déniant le droit à son existence. Alors pourquoi ne pas le tuer, la tuer, puisqu'il, puisqu'elle n'a aucune valeur à leurs yeux. B Nous sommes tous des ordures au quotidien I Définition d'une ordure Bon nombre de personnes seront choquées à l'expression de cette idée. Quoi ? Moi ? une ordure ? Moi qui souffre tant des incongruités du monde, de la souffrance des autres ! Pourtant, ami (e) lecteur, lectrice, ne prends pas ombrage. Certes, tu aimerais que cela change, que tout soit amour, convivialité. Cela, tout le monde est d'accord pour que cela se fasse. C'est même la seule idée que six milliards d'être humains partagent sur la terre. Le seul hic, mais il est gros, c'est lorsqu'on passe au besoin de réalisation : plus personne n'est d'accord. Ainsi, ami, tu es d'accord pour appliquer cette idée de bonheur universel. Bien. Mais comment le faire ? Tu accepterais de partager une partie de tes biens pour plus pauvre que toit ? Toi, tu manges pratiquement ce que tu veux à table, vrai festin de roi comme n'avaient pas même les rois d'antan, car tu peux avoir, à prix modique par rapport à tes richesses (allez, on va dire le prix d'une place de cinéma par exemple), tout fruit existant demain dans ton assiette si tu le désires, toute viande existante, et ainsi de suite. Pourtant, sur notre terre, en ce moment, deux milliards d'êtres faits comme toi n'ont pas du simple riz à manger, lorsqu'ils ont à boire, c'est de l'eau croupie, bourrée de microbes les rendant malades parfois jusqu'à la mort. Alors, pour que cela cesse, tu veux bien donner 10 % de tes revenus chaque mois par exemple ? Si tu as 2.000 euros, cela fait 200 euros à donner tous les trente jours. Toujours d'accord ? Mais je vois que brusquement, si ce n'était pas encore le cas, les objections viennent en nombre à ton esprit. 200 euros et plus ! Mais tu n'en as pas le dixième de disponible à chaque nouveau début de paye, avec ton loyer (il faut bien vivre quelque part !), la nourriture à acheter (même si tu manges bien, tu ne vas tout de même pas te nourrir de riz tous les jours, nous ne sommes plus à l'époque des cro magnon ! sauf que eux n'avaient même pas de riz à leur disposition), et tant et tant de choses à payer constamment, que tu te demandes comment tu y arrives, avec déjà tant de dettes. Et puis, ce n'est pas à toi seul de payer pour les autres ! Que les autres le fassent aussi, d'abord les plus riches, en fonction de leur revenu, et après, peut être, tu voudras bien le faire aussi. Et puis, ces pauvres gens, on a beau leur donner de l'argent, sans cesse, par le FMI (fonds monétaire international), les différents programmes d'aide internationaux, qu'ils n'arrivent jamais à s'en sortir. Les pays occidentaux ont même accepté d'ôter définitivement les dettes des pays les plus pauvres, mais rien n'y a fait ! Et puis leur donner de l'argent ne sert à rien ! Ils se font sans arrêt la guerre, font des enfants plus que de raison, qu'ils sont incapables de nourrir et de soigner ; la corruption est omniprésente, et l'argent donné ne va que dans les poches de quelques uns, via les comptes suisse, monégasques, et autres paradis fiscaux vivant en partie de l'abomination mondiale. Ami lecteur, amie lectrice, voilà ce que tu penses, et tu auras bien raison. Alors, pour ne pas continuer à trop te choquer, on va dire que tu n'es pas une ordure, mais que quelque part, il est bien des chances que tu portes ta part de responsabilité. Voyons pourquoi. 1 Est-ce possible de ne pas être une ordure ? En fait, nous avons parlé d'ordure dans tout ce livre, sans vraiment expliquer ce que cela pouvait être. Evidemment, tout le monde sait ce qu'est une ordure, mais qu'en est-il dans ce livre exactement ? Pour moi est une ordure chaque personne empêchant le développement humain général en fonction d'un intérêt propre d'un individu ou d'un groupe, que cet intérêt soit financier, moral, politique ou autre, que le mal produit soit plus ou moins grave. On peut être une ordure lorsqu'on élève sciemment mal un enfant, qu'on le détruit psychiquement ou physiquement, avec trop ou pas assez d'amour, avec ou non de louables intentions, mais sans jamais se remettre en question, faire d'effort pour réfléchir à ce qu'on fait au quotidien. On peut aussi être une ordure pour tous les faits évoqués ou non dans ce livre, par agression physique délibérée, malversation financière, mensonge délibéré aux conséquences funestes, destruction ordonnée d'être humains par décision politique tout en gardant les mains apparemment parfaitement propres, alors que d'autres solutions inoffensives étaient possibles. On peut être choqué par la mise dans la même boite d'une simple mauvaise éducation d'enfant et celui qui tue des milliers d'êtres humains. Pourtant, n'est-ce pas la même chose ? Celui qui tue des milliers d'êtres humains fut obligatoirement d'abord un enfant. Les décisions qu'il prendra en tant qu'adulte viendront forcément de sa personnalité propre. Certes, on ne peut jamais savoir ce que deviendra un enfant plus tard, mais si on lui a donné un amour aussi sincère que possible avec autant d'efforts que le justifie cette fantastique aventure d'élever un enfant au quotidien, il aura toutes les chances d'avoir de l'amour en lui. On peut détruire par amour mal pensé ou mal vécu certes, mais rarement si l'amour reçu le fut bien et beau. L'adulte bien construit aura peu de chance de vouloir détruire son prochain, ni même d'opérer de grandes malversations spoliant autrui. En cela, celui et celle ayant détruit un enfant sans faire le maximum d'efforts pour l'aimer, le sauver, est véritablement une ordure au même titre que les pires ordures déjà décrites. Nous avons vu dans cet écrit la valeur du prix d'un être, elle peut être nulle ou à l'infini. Pour tout parent, la valeur du prix de son enfant se doit d'être à l'infini ! Evidemment, sur le terrain, on est loin du compte ! Ceci posé, peut-on ne pas être une ordure ? En vérité, cela semble bien difficile d'y échapper. Déjà sous la pression des autres, de l'environnement social se durcissant, on n'est plus gentil, mais brave, c'est à dire idiot ; on n'est pas bon, mais con. Celui qui se laisse berner par une vente à domicile, à la sauvette dans la rue n'est pas à plaindre, c'est un crétin ne sachant pas différencier le bon grain de l'ivraie. C'est ce que pense la majorité de la population, et se vérifie dans le peu de cas qu'on fait de lui au niveau judiciaire. Cela se vérifie dans toutes les couches sociales et toutes les situations. Au bas de l'échelle, un ami vous appelle sur votre téléphone, mais vous n'avez pas envie de lui parler, vous voyez pourtant son numéro s'afficher, vous faites celui qui n'est pas là, ne le rappelez même pas plus tard, tout cela dans l'hypocrisie la plus totale, pouvant même mentir en disant que vous n'avez jamais reçu son appel. Un mensonge paraissant anodin, plutôt qu'une simple explication franche, laissant monter les incompréhensions néfastes pour tous. C'est ainsi que se créent, s'étendent, s'aggravent les rumeurs : personne ne se donne la peine de les vérifier. Si on vous dit qu'un de vos amis (ou autre personne) a dit telle chose contre vous, bien souvent vous n'irez pas le lui dire en face, ou l'autre ne vous dira pas la vérité. Quel meilleur moyen de tout détruire ! Et encore plus de ne rien construire. A l'autre bout de l'échelle, en supposant que les personnes politiques représentent le summum de l'éducation sociale, puisqu'ils sont élus par des millions de leurs concitoyens, voyons ce qui se passe. Imaginons ce fameux nuage de Tchernobyl s'arrêtant tous freins serrés à la vue de la frontière française, salué unanimement par tous les politiciens, soit par leurs affirmations tranchées ou leur assourdissant silence. Imaginons une personne politique honnête déclarant que le nuage a traversé la France, et même plus grave, qu'il y a stagné. Tous et toutes pouvaient le dire, ayant en main les informations simples de la météo nationale. Tous l'ont-ils faits ? Ou personne ? Hélas, vous le savez, c'est de la deuxième réponse dont on a hérité. A la clé, des dizaines ou centaines de morts qu'on aurait pu souvent éviter. Imaginons que cette personne haut placée ou non ait le courage malgré tout de clamer la vérité. Pauvre d'elle ! Elle peut dire adieu à toute carrière politique. Ainsi, pour faire évoluer la société, même les plus honnêtes sont obligés de tremper leurs mains dans la boue. Ainsi pensent-ils, ils pourront au moins un peu changer les lois dans le bon sens, sans trop savoir ce qu'il en adviendra quant à leur application ; car si le législateur ordonne, toute une foule de petites gens disposent : les juges, jurés, avocats, procureurs, et jusqu'au simple citoyen qui décide ou non de porter plainte, porter assistance, amener son témoignage. Mais on ne se salit pas impunément les mains. Certes, on peut toujours les laver, mais faut-il encore en avoir le temps, or c'est constamment qu'ils doivent le faire. C'est pourquoi le système quotidiennement supporté les pervertira comme les autres, même si ce peut être moins gravement. Les derniers comptes de la campagne présidentielle 2002 le montrent amplement, où le conseil constitutionnel a refusé une bonne partie des comptes. Par exemple, 42 566 € demandés en frais d'habillement par François Bayrou, 81 301 € de frais de réception pour Chevènement quand Jospin n'en demande que 12 863, Mamère présentant 59 700 € de frais de réédition de son premier tome, Christiane Taubira voulant même se faire rembourser des frais de fourrière. J'en entends tellement dire que c'est tout à fait normal de vouloir profiter du système, que ce serait bien idiot de faire autrement alors que tout le monde le fait. Tout le monde le fait en effet, au détriment de tous les français, à tous les échelons petits ou grands de la population, en une vaste gangrène pervertissant tout un pays. Et tout le monde trouve cela normal, mais se plaint amèrement par ailleurs de ses conditions de vie et de la vie de la planète en général. 2 Une ordure l'est-elle toujours ? On décrira les gens, soit comme des ordures, soit comme des gens bien. Et la plupart du temps, ce livre ne fait pas exception. Nous avons été conditionnés en cela par notre enfance, baignée par les contes et histoires pour enfants, où bons et méchants sont nettement séparés. Notre monde adulte n'y fait pas de différence. Les meurtriers sont des salops, et c'est à peine si on leur accorde des circonstances dites atténuantes. Bien sûr, s'ils ont tué sous l'empire de la boisson en voiture, on se sent très concerné ; même non buveur, on a tous de la famille ou des amis aimant l'alcool, et on ne voudrait pas punir sévèrement ceux qui pourraient être nos proches, et ils n'écopent guère qu'au maximum d'une année de prison, mais avec sursis. S'ils ont tué sous l'empire de la passion amoureuse, cela réveille en nous tout l'attrait de la recherche désespérée de l'âme sœur, et le jugement est bien clément de nouveau, la moitié d'un crime autre dit crapuleux. Ainsi, au plus profond de nous, subsiste bien la distinction forte entre le bien et le mal, le bon et le mauvais, même en ce qui concerne les êtres humains. Mais qu'en est-il en vérité ? La réalité est bien plus complexe, et surtout impalpable. Or les institutions n'aiment pas le flou. Sur la carte d'identité par exemple, on est de sexe masculin, ou féminin. Mais que dire des androgynes de chromosomes sexuels XXY ou XYY ou XXYY…. ou de phénotype masculin, c'est à dire d'apparence homme, et de sexe féminin, que ce soit au niveau des organes génitaux, par exemple un homme sans pénis, avec ovaires… tout est possible dans la nature, même si la grosse majorité des hommes sont hommes, et les femmes sont réellement des femmes. C'est pourquoi, pour l'administration, on sera homme ou femme, et rien d'autre. Ce qui peut apparaître simple pour le caractère sexuel, et qui ne l'est en fait déjà pas, qu'en est-il pour le plus profond de l'âme humaine que personne ne sait inventorier ? Une ordure nazie ayant gazée des être humains, hommes, femmes, enfants, bébés, femmes enceintes, fait d'hideuses expériences dites scientifiques sur eux auparavant sera, à coup sûr, une véritable ordure. Pourtant, une fois de retour chez lui, il pourra caresser gentiment son chien, embrasser avec une réelle affection son conjoint ou ses enfants, voire œuvrer pour un mouvement caritatif quelconque. Impossible dites-vous ? Vous êtes sûr ? Vraiment sûr ? Pétain, super héros de la première guerre mondiale est subitement devenu un infâme traître de la seconde, honni comme de juste. 3 Les nazis étaient-ils des ordures ? Les français le savent bien, la terre entière le sait bien : les nazis étaient des ordures. En fait, pour toute une génération de français entre autres, tous les allemands étaient des ordures. Fort bien. En fait, on les considère comme des ordures pour ce qu'ils ont fait pendant leur occupation, tuant au hasard les français pour tout acte dit de terrorisme commis par les résistants, sans parler de ce qu'ils ont fait dans les camps d'internement, dits camps de la mort. On peut très vite constater que cette courte description pose quantité d'interrogations. D'abord, tous les allemands, cela ne peut vouloir dire ceux et celles obligés de se taire, mais non d'accord avec ce qui se faisait. Ensuite, on ne peut croire qu'ils étaient tous au courant de ce qui se passait. Mais même pour ceux et celles chargés d'appliquer la solution dite finale, qu'en est-il exactement ? Etaient-ils tous au fait de ce qui se passait ? Savaient-ils que les tués n'avaient rien à se reprocher ? N'étaient-ils pas victimes du bourrage de crâne, du conformisme commandant à tous d'obéir au chef suprême qu'on ne peut contester ? Tous mes lecteurs se disent que jamais au grand jamais ils n'auraient pu, eux, faire de telles choses. Alors je vais vous relater une expérience faite voici plusieurs dizaines d'années, toute simple. Un homme attaché doit retenir une suite de chiffres, et à chaque erreur est soumis par des médecins à des doses de courant électrique de plus en plus fortes ; il réagit, parle de douleur, puis, la douleur augmentant, crie, hurle, implore la pitié de ses tourmenteurs pour qu'on arrête, a le visage en sueur, puis ne réagit même plus, tombant dans le coma, alors que les docteurs continuent à augmenter la dose électrique administrée par moments et paliers encore plus forts. Cet homme, avec un autre, sont en fait volontaires pour participer à cette expérience, dont ils ignoraient la teneur au début, bénévoles. Un tirage au sort a fait que l'un est attaché au fauteuil électrique, l'autre est précisément celui actionnant le levier envoyant le courant dans les fils jusqu'à l'autre homme. Je vous rassure, cette expérience est bidon, à moitié bidon en fait. L'homme attaché est un comédien professionnel, et ne subit aucun courant. Par contre, l'autre homme lui envoyant soi disant l'ampérage l'ignore, et croit vraiment administrer de violentes douleurs toujours plus fortes à ce qui était quelques minutes auparavant pour lui un parfait inconnu, contre qui il n'éprouve nulle haine. Les scientifiques étudiaient ainsi le psychisme humain, voulant voir ce qu'il résulterait de cette expérience, naturellement persuadés que 9 % des volontaires cesseraient dès que l'homme attaché crierait, et encore plus lorsqu'il demanderait l'arrêt de l'expérience. Mais voilà, si l'innocent envoyant les décharges présentait le plus souvent des signes de nervosité, demandant aux médecins si vraiment il fallait continuer, il continuait en fait très loin, parfois continuant encore alors que l'homme inanimé simulait recevoir encore des décharges le faisant réagir, comme un condamné à la chaise électrique bouge encore aux décharges électriques. Comment expliquer un tel résultat ? Les psychologues soutinrent la thèse que l'être humain, plus encore qu'à faire appel à sa conscience pour juger des choses, suit de préférence le consensus social, se reposant, y compris avec son sens moral, sur l'ordre de la société, censé pour lui être mieux que tout. Vous pouvez vérifier : cette expérience a réellement eu lieu, sur des centaines de volontaires, et fut reproduite, tant le résultat est sidérant. Alors ? Vous êtes toujours aussi sûr d'être d'un bois différent ? Peut-être pour vous, en tout cas pas pour l'immense majorité des autres. Alors, avant de condamner sans appel autrui, dites-vous bien qu'autrui vous représente bien en moyenne. Oeuvrez pour le bien commun, l'amélioration de l'espèce humaine, plutôt que de propager et d'augmenter la haine ambiante par le refus de l'autre, son incompréhension. Et même pour tous ceux qui savaient tout, qui appliquaient la solution finale, quel est leur degré de responsabilité aux lendemains de guerre, la rue et les tribunaux ont décidé quantité d'exécutions plus ou moins sommaires de gens parfois seulement coupables d'avoir fait à manger pour l'ennemi. Par la suite, une fois les esprits un peu apaisés, des coupables autrement plus responsables d'atrocités, ayant commandé des milliers d'exécution, ne se sont vus qu'appliqués quelques dizaines d'années de prison. Et pour le préfet Maurice Papon ? ? ? ?, il s'est vu sorti de prison, après avoir fui pendant autant de dizaines d'années sa réalité, par l'oubli volontaire de bien des responsables, puis l'appui de réseaux entre autres catholiques. Ce n'est qu'après le scandale public provoqué par son impunité de fait que les instances dirigeantes se sont décidé à lui faire un procès bien lent. Tout cela pour le voir sorti debout de prison pour raison humanitaire, pour raison humanitaire, lui ayant tant de sang sur les mains. Quelle ironie du destin. Tous ceux exécutés pour bien moins ont de quoi se retourner dans leur tombe. On ne parle même pas des allemands nazis récupérés par USA et Union Soviétique, pour leur savoir scientifique et technique, qu'on a dorloté dans de bonnes carrières bien au chaud, notamment en Amérique Latine, au vu et au su de tous les décideurs. Et les peuples opprimés se disent qu'ils ne sauraient faire de telles horreurs. On connaît la suite, les israéliens, représentants de la plupart des juifs pratiquants, commettent exaction sur exaction sur les palestiniens, sur ceux les menaçant directement bien sûr, mais aussi sur leurs familles non responsables, détruisant leurs maisons, tuant des enfants lanceurs de pierre, interdisant à tous de travailler, leur ôtant eau, électricité. Mais il s'agit de peuple. Qu'en est-il des particuliers isolés ? Nous avons parlé plus haut de la différence de perception entre terroristes et résistants. Pour les français et autres peuples, mais pas tous, pendant la guerre, les poseurs de bombe, assassins d'allemands étaient bien en France des résistants ; pour les allemands, au moins sous le régime de l'occupation, ils étaient très probablement des terroristes qu'on devait châtier le plus efficacement possible, c'est à dire par la mort prompte et immédiate, autant que faire se peut. Tout cela est fort clair. Hélas, pour beaucoup d'autres choses, c'est infiniment moins clair, pour la plupart d'entre nous ou la totalité,. Qu'en est-il des terroristes tchétchènes ? Résistants ? Terroristes ? Que l'on soit russe, français, et selon son niveau d'information, il est évident que la réponse variera beaucoup. Et les palestiniens ? Et les musulmans intégristes commettant des attentats aveugles, tuant tant d'innocents ? Ils sont présentés partout dans le monde comme des assassins, sauf dans quelques pays arabes, et encore le plus souvent de façon cachée. Pourtant eux aussi se réclament de l'occupation illégale par Israël de la Palestine, alors que les nations unies ont interdit au premier pays de le faire, et même l'ont sommée, totalement inefficacement, de se retirer immédiatement, voici seulement quelques dizaines d'années. Et que dire de tous ces pays arabes dirigés par des hommes que le peuple n'a pas choisi et réprouve, comme la Lybie, Irak, Arabie Saoudite, et tant d'autres, dont les gouvernements sont protégés par les USA, puissance dirigeante de fait de la planète, s'arrogeant le droit de porter la guerre quand et où elle le veut depuis toujours, comme l'île Grenade qu'elle a envahie, pareillement pour l'Irak sous prétexte que ce pays avait envahi le Koweit, alors que les USA avaient poussé l'Irak à envahir précédemment l'Iran, et qu'ils n'ont nullement réagi à dix ans de guerre. Quelle est la logique ? Quelle est la justice ? Depuis les attentats du 11 septembre 2001, les USA se considèrent comme justiciers porteurs d'une croisade anti terroriste. En effet, ils ont subi 4.000 morts. Bien sûr, ils n'ont mot pour tous les régimes dictatoriaux qu'ils soutiennent, voire élèvent à coup d'assassinat via leur service secret, les centaines de milliers de morts qu'ils ont fait dans leur guerre du Vietnam, là où on ne leur avait rien demandé, pas les peuples en tout cas. Sans parler de tous les morts encore actuels via les bombes, défoliants, qu'ils ont laissé pendant leur campagne de dizaines d'années. Et les terroristes corses, bretons ? Ne sont-ils pas là pour lutter contre une puissance (la France) envahissante, leur interdisant même, jusqu'à voici peu, l'enseignement de leur propre langue ? On dit qu'ils ne représentent que leur propre opinion, et non celle du peuple concerné, mais qui en a cure vraiment ? Les élections d'Algérie portant le parti islamique au pouvoir ont été interrompues par la dictature militaire, sous les applaudissements unanimes mais discrets de tous les pays occidentaux. On dit qu'on ne pouvait permettre à ces gens de parvenir au sommet d'un pays, alors qu'ils récusaient le principe démocratique. Drôle de logique, drôles d'arguments, drôle de vie terrestre, où seule la loi du plus fort est valable, sous couvert de bla bla destinés à embobiner les peuples qui ne demandent qu'à croire ce qui les dérangera le moins. 4 Le prix d'une vie Quel est le prix d'une vie ? Il est fort fluctuant. On pourrait dire de zéro à l'infini. Et ce, de bien des manières différentes. A la guerre, le prix d'une vie vaut zéro pour celui qui donne la mort, soit directement par un poignard, fusil, canon, du haut d'un avion ou de très loin, sans même voir le champ de bataille, par un missile. Celui qui donne la mort décide du prix de la vie qu'il prend : zéro ! Ceux ayant envoyé cet homme tuer disent que cette vie à prendre vaut zéro. Tous ceux supportant cette guerre pour des raisons qui peuvent être aussi variées que le sont le nombre des être humains et qui ont tous aussi, d'une façon ou d'une autre, ont décidé que cette vie était bonne à prendre, même s'ils ont pu la chiffrer à un peu plus que zéro. Quant à celui dont on a pris la vie, le prix de sa vie était tout pour lui, beaucoup ou peu, ou rien, selon le prix qu'il se donnait. Pas le prix en argent, ni même en biens à posséder, mais le prix selon son propre système de valeurs. Ce prix pouvait être plus que ce tout qu'on lui a pris, pour celui ou celle aimant cette personne venant de mourir. Le prix peut alors se chiffrer en toute une autre vie qui se mourra lentement jusqu'à sa mort physique dernière, c'est à dire que c'est une infinité de morts que cette mort pourra donner, une mort de chaque jour, une mort de chaque heure, une mort dans chacune des pensées de la personne ayant perdu un être cher. Cette mort pourra en donner d'autres, celle de la personne qui se tue, pour ne plus avoir à supporter, ou qui tue à son tour, par haine, par vengeance, comme cela se fait depuis si longtemps, si longtemps. Le prix d'une vie, c'est ce que cessera de rapporter à son travail la personne qui meurt, ou le bénéfice des prestations qu'on pouvait lui verser. Le prix d'une vie, ce n'est rien pour la petite frappe désirant tuer, éventuellement pour avoir un peu d'argent. Tuer, pour un chef de guerre, politique ou militaire, ce peut être rien, moins de valeur que son chat malade, ou un programme télé manqué. Le prix d'une vie, ce peut être beaucoup, pour le médecin faisant son possible pour sauver, les équipes d'intervention d'urgence, qui risquent leur propre vie pour en sauver d'autres, acte d'autant plus courageux qu'eux, visiblement, donnent beaucoup de prix à la vie. Le prix objectif d'une vie est évidemment bien plus élevé en moyenne dans les pays occidentaux que dans les pays pauvres, où la mort est naturelle, fréquente, rapide à venir avec les années mauvaises de vie. Le prix d'une vie est fluctuant selon les régions, les époques, les individus, les intérêts. Et pour toi qui me lis, quel est le prix d'une vie ? De ta vie ? De la vie d'autrui, quel qu'il soit ? Ou de la vie d'autrui, selon qui c'est ? II Les grandes ordures au quotidien L'état français décentralise depuis des années, suivant ainsi le grand courant libéral mondial, initié évidemment par le si beau pays des Etats Unis, et leur valet européen : la Grande Bretagne. Cela leur a permis d'adopter une politique presque de plein emploi, l'un vivant aux crochets de la Terre entière, les deux créant la richesse des mieux lotis à l'aide de la pauvreté du plus grand nombre, à coups d'emplois précaires, mal payés, placés sur un siège éjectable à la moindre contestation : bel exemple à suivre vraiment ! Ainsi les grands services publics sont-ils mis en concurrence avec le privé. Dans l'idéal, ce n'est pas une mauvaise chose, étant donné la gabegie qui peut fréquemment s'y voir : alcoolisme, désœuvrement, carriérisme, impossibilité de fait d'y changer le cours des choses, les gens étant protégés par le monopole de leur entreprise et leur statut de fonctionnaire. Encore faudrait-il ne pas passer d'un excès à l'autre, voyant le triste résultat par exemple sur les chemins de fer britanniques. L'état dans sa grande œuvre de décentralisation se décharge de plus en plus de ses grands devoirs régaliens sur les communes qui n'en peuvent plus, les moyens financiers n'étant pour leur plus grande partie pas, eux, transférés. Vaste hypocrisie, permettant à l'état de poursuivre haut et fort sa politique parfaitement inique de baisse des impôts directs, les plus justes pourtant. Les villes se rattrapent en instituant par exemple des taxes sur les charges d'électricité de chaque français par leur facture EDF. L'état ne voulant pas être de reste, la honte ne tuant plus depuis longtemps, appliqua, grande première dans notre pays, la TVA sur ces taxes. Il n'y a pas de petite somme à récupérer, surtout quand elle est multipliée par autant de foyers français. Nous payons ainsi depuis plusieurs années des taxes sur des taxes, grande innovation de notre état libéral et si juste dans tout ce qu'il décide. 1 Le quotidien judiciaire Supposons, ce que je ne vous souhaite pas, que vous fassiez partie des français nombreux fraudant dès qu'ils le peuvent le fisc ou autre organisme à qui vous devez de l'argent. Si ce sont les impôts et qu'ils ne vous pas attrapés en ce qui concerne l'impôt sur le revenu, vous avez de la chance si quatre années se sont passées : le fisc ne peut plus vous poursuivre, quand bien même il se serait enfin aperçu de votre fraude. C'est le cadeau accordé à tout contribuable par l'état français, dûment voté par les parlement et sénat. C'est en somme le permis de tricher, à la seule condition d'être malin et adroit. Si donc vous n'êtes ni l'un ni l'autre, vous serez pris et condamné. Drôle de règle, d'amnistie automatique, concernant potentiellement soixante millions de français. J'en ignore les justifications éventuelles : désir de ne pas empoisonner la vie de chacun par de vieilles histoires, ou plus sûrement, auto protection de tant de gens voleurs, ayant réussi à faire voter une loi scélérate. Le pire est que ce genre de prescription règne même pour des crimes de sang. Le seul crime jamais prescriptible est celui contre l'humanité, c'est à dire peu fréquent en réalité, et si peu poursuivi de fait. Ainsi est délivré un vrai droit d'être une ordure, sans être jamais inquiété dans certaines conditions. Invraisemblable, mais vrai. Notre président s'est taillé un costar légal sur mesure pour échapper à la justice. Silvio Bersluconi en Italie a fait voter par ses amis une batterie de lois lui permettant de ne pas répondre à toutes ses malversations passées, sans parler de celles éventuelles présentes et à venir. Il n'était pas suffisant que nos politiques se soient déclarées éventuellement responsables mais pas coupables ; dans les faits ils ne sont jamais poursuivis ou presque pour toutes les fraudes, malversations… qu'ils font ; si d'aventure un juge un peu fou tente de le faire, il sera bien vite muté d'office, déchargé de l'affaire, et si besoin, un hélicoptère sera toujours présent pour aller chercher un autre juge un peu plus servile pour décharger l'infâme suppléant ayant osé, en son absence, poursuivre l'ordure politique. 1.1 la justice bloquée Il est parfaitement aberrant de constater que des racailles ne disposant officiellement d'aucun revenu ont par exemple des voitures fort chères. Un simple aller en voiture, le coffre plein de cannabis, suffit à rapporter 30.000 euros. Il suffirait de leur demander d'où leur viennent leurs revenus pour acheter de tels véhicules (mais aussi d'autres biens, immobiliers notamment) pour les confondre, et au moins leur retirer le produit de leurs crimes. Les lois permettant de le faire existent, mais ne sont pas utilisées afin de ne pas porter atteinte aux libertés fondamentales paraît-il ! La bonne blague. Essayez de frauder vos impôts, et vous verrez comment sont foulées au pieds ces belles libertés ! Cette administration est en effet toute puissante pour vous demander le moindre relevé de toutes vos dépenses, vous obligeant à prouver l'origine de toutes vos rentrées d'argent, pouvant parfaitement, et ne s'en privant d'ailleurs pas, relever votre chiffre d'affaires estimé, pour peu que vous ayez une activité commerciale, traquant le moindre signe de confort de vie matériel. Les moyens légaux de faire cesser une partie des trafics en tout genre en portant un coup sévère à leurs auteurs via le produit de leurs vols, exactions, agressions, proxénétisme… existe. Question : pourquoi n'est-il pas mis en œuvre ? Vous ne devinez pas ? Vraiment pas ? Allons, un petit effort… Réfléchissez un peu : vous avez gagné de l'argent en violant les lois de la république. Celle-ci peut vous demander de prouver l'origine de cet argent, pouvant ainsi tuer dans l'œuf bien des affaires. Elle ne le fait pourtant pas, malgré tous ses beaux discours, préférant faire payer par tous les français nombre de nouvelles embauches de policiers, juges, construction de prisons, tout cela faisant le bonheur de tous les trafiquants en tout genre, prospérant sur leurs saletés. Il serait pourtant simple de leur demander des comptes sur l'origine de leurs biens. Alors pourquoi la république ne le fait-elle pas ? Vous ne voyez toujours pas ? Eh bien, il semble que le discours officiel est bien entré tout entier en vous. C'est pourtant simple : avez-vous songé aux fortunes des hommes politiques ? Eux aussi gagnent bien souvent malhonnêtement leur fortune, ainsi que tous leurs petits copains affairistes, mais à un tout autre niveau : national, ou davantage. Et si on leur demandait à eux aussi l'origine de leurs fonds ? Mais ce serait une véritable catastrophe ! Ils ne pourraient plus rien faire. Evidemment, quand ils ne sont que de petits délinquants dits en col blanc, le différentiel de leurs revenus est peu important, et ne se voit guère. Par contre, au fur et à mesure qu'ils avancent dans la corruption, malversation, cela augmente. Bientôt, les caisses noires, le compte en Suisse ne suffit souvent plus. C'est bien beau tout cela, mais il faut bien profiter de l'argent un jour ou l'autre. Et là, il faut le sortir, le dépenser en somptuosités, comme on le voit dans de rares affaires sorties judiciairement, où les protagonistes offrent un appartement de 150.000 euros à un proche, gagnent plusieurs millions d'euros dans un rôle d'intermédiaire véreux dans une affaire, par exemple la vente frauduleuse de frégates à Taïwan, la corruption des dirigeants gabonais par la société Elf… Evidemment, tout cela n'est que le bout de la pointe de l'iceberg. Que des affaires arrivent à sortir au grand jour, alors que ces messieurs dames les corrompus, les ordures tiennent une bonne partie du monde judiciaire, policier, les lois, tient du prodige pour les juges intègres et courageux. Toujours à leur détriment d'ailleurs, car traînés dans la boue, soumis à la vindicte publique, les menaces d'ordre privé, la cessation de l'avancement de leur carrière. Mais donner un coup de bâton, si mérité soit-il, ne suffit pas. Et c'est là une des faiblesses majeures de toute politique de répression, de ne pas s'attaquer aux racines mêmes du mal. Elles sont multiples : désœuvrement, abandon de toute valeur morale, ghettos urbains avec les cités, les quartiers ou les simples rues que tout le monde évite, car mal famées ; non brassage ethnique, social, générationnel de populations, mauvais exemple donné par le haut de la société, justifiant toute dérive sociale ; chômage, salaires bas, métiers à statut précaire, où le patron peut de fait imposer de mauvaises conditions de travail ; mauvaises conditions de vie : bruit, promiscuité, durée du trajet pour aller au travail, infrastructures de transport et autres services publics. Il est courant qu'un juge ait à juger 70 affaires dans une matinée…. Jugez vous-mêmes de son efficacité. C'est pourquoi la plupart d'entre eux se servent abondamment de l'arme du classement sans suite. Imaginez que vous ayez porté plainte contre quelqu'un vous ayant volé les roues de votre voiture, ou vous ayant insulté, frappé, proféré des menaces de mort par exemple. Confiant dans la justice, mais sachant ses lenteurs, vous patientez sagement au long des mois que votre affaire vienne à être plaidée. Au bout d'un certain temps, vous vous alarmez cependant du long délai, téléphonez au palais de justice pour demander où en est votre affaire. On vous répondra bien gentiment qu'elle est close, par un classement sans suite. Ben oui, c'est ça la justice française : on ne juge pas votre affaire, la jugeant trop peu importante par exemple, ou trop confuse, preuves pas assez décisives, et on la ferme, mais sans vous avertir : ils ne sont pas obligés de le faire, alors pourquoi se gêner, surtout étant donnée la somme de leur travail. Mais là encore, la fameuse égalité de notre devise française est bafouée : selon la région, le travail et le nombre de magistrats, le pourcentage de classements sans suite peut aller du simple au double. Belle justice décidément ! 1.2 Une histoire de location Supposons que vous ayez acheté un logement pour le louer. Vous avez ou non pris toutes les précautions pour vous assurer de la qualité de l'occupant. Patatras ! Voici qu'après un temps plus ou moins long, celui-ci ne vous paie plus. Les histoires de ce genre sont courantes. Ce qui est plus cocasse, c'est la suite. Tout comme l'immensité des français, vous supposez bien sûr qu'amenant votre bon droit sous le bras, le juge va se dépêcher d'obliger le récalcitrant à payer ou à loger ailleurs. Si vous avez lu le paragraphe ci-dessus, peut-être êtes vous tout de même un peu dubitatif, et vous avez fort raison. En effet, vous devrez d'abord porter plainte, avoir de solides pièces en main pour prouver votre dol ; votre parole ne suffit pas, loin s'en faut. La vérité ne se décrète pas : elle se démontre, documents à l'appui. Vous devez avoir avisé votre locataire de son paiement de loyer par lettre recommandée avec accusé de réception, avoir attendu un délai suffisant même s'il n'est pas venu la chercher. Vous devez aussi lui adresser par un autre courrier tout aussi recommandé tous les éléments que vous désirez produire au tribunal contre lui, sinon il pourrait y avoir vice de forme, et tout à recommencer. Voilà, c'est fait, avec ou sans avocat. Vous avez porté plainte au tribunal d'instance ou de grande instance suivant l'importance du loyer, attendu plusieurs mois au minimum pour avoir la date de jugement. N'importe, vous commencez à vous énerver, parce que c'est vrai, vous êtes un propriétaire puisque vous louez un logement qui vous appartient, mais vous ne le savez peut être pas : la France n'aime pas les (supposés) riches. Qu'importe si vous même louez le logement que vous occupez, et que vous avez mis toutes vos économies épargnées centime après centime dans cet achat, et que le crédit courant dessus vous prend presque toutes vos ressources, alors même que pour réaliser votre rêve, vous faites moult heures supplémentaires, travaillez le week end dès que cela est possible. Si votre locataire ne se présente pas à l'audience, mais promet de payer, ou paye un peu, ou seulement argue de difficultés transitoires et demande des mesures adaptées (un paiement différé, ou sur plusieurs mois) : cela suspend la procédure. Si les loyers ne sont toujours pas versés : il faut la réactiver. Puis vient l'hiver, entre novembre et mars : vous ne pouvez pas expulser l'indélicat, quoique vous fassiez. C'est la loi. C'est normal : on n'envoie pas dehors au froid un être humain ; par contre, lorsqu'il fait chaud, on peut le faire, ou s'il fait froid mais que c'est l'été : on le peut également. Par contre, si votre locataire a plus de 75 ans : vous ne pourrez de toutes façons pas l'expulser. S'il est handicapé : non plus. Mais voilà, vous avez de la chance : on est en été et le tribunal a ordonné l'expulsion de votre mauvais locataire, et même, vous êtes vraiment super veinard, vous a attribué une somme compensatrice des loyers impayés, que le président a revus à la baisse, étant données les difficultés du pauvre hère : hé oui, il en a parfaitement le droit, malgré tous les papiers et contrat de location en règle que vous auriez pu signer. N'importe, tout ce que vous désirez maintenant, c'est en finir avec cette histoire se prolongeant depuis des années. Qu'il débarrasse le plancher. Et finalement, vous êtes très heureux de pouvoir récupérer votre logement. Patatras ! Ce n'est pas fini. Comment ? Ah ! Non, les belles histoires qui finissent bien, ou à peu près bien, c'est dans les contes, et le plus souvent pas dans la vie. Là, le tribunal vous a bien alloué une somme pour tous les loyers impayés, mais c'est à vous de la récupérer, via un huissier grassement payé. Evidemment, entre temps, si vous avez le bonheur de ne pas être tombé sur un locataire devenu insolvable, celui-ci aura bien pris soin de partir sans vous laisser sa nouvelle adresse. Je vous souhaite bien du plaisir pour le retrouver. Non, non. Ce n'est toujours pas terminé. Rappelez-vous : votre locataire est toujours en place, même s'il ne paye ni loyer ni charges. Vous avez un papier du tribunal vous donnant raison et lui ordonnant de partir, mais s'il ne part pas : vous devez là aussi faire appel à un huissier (la loi vous oblige de passer par lui), toujours aussi bien rémunéré : normal, c'est vous qui lui faites gagner sa vie. Donc l'huissier bien payé sonne à la porte du méchant pour lui dire de partir. Celui-ci lui répond : non, et l'homme chargé de dire le jugement s'en va, pas penaud du tout, car il a l'habitude de la chose. Par contre, il n'oubliera pas de vous présenter sa facture. Etape suivante : vous devez faire appel, via l'huissier, à la force publique, c'est à dire aux policiers. Là, petit problème, il faut que celle-ci veuille bien intervenir. En effet, aussi aberrant que cela puisse paraître, elle peut fort bien le refuser, sous prétexte de trouble de l'ordre public par exemple, ou parce que la mairie refuse d'appliquer les expulsions. Vous devrez donc vous retourner contre l'état refusant d'appliquer la décision judiciaire pour vous faire indemniser. Vous avez déjà été devant le tribunal administratif ? Non ? Alors je vous souhaite bon courage. Mais je pense que d'ici cinq à dix ans vous aurez - peut-être - réussi à expulser votre locataire indélicat. Par contre, pour ce qui est de récupérer ne serait-ce qu'une partie de vos loyers... Allez, je vous vois très découragé. Pourtant, je vous assure que tout ce déroulement d'actions n'est pas rare du tout. Mais je vais être bon avec vous : tout s'est bien passé, et rapidement (quelques mois d'attente tout de même, ne soyez pas gourmand : c'est vraiment le minimum que la justice puisse faire pour vous). Le locataire est parti, et, ravi, vous retrouvez votre logement. Eh oui, il est quelque peu dévasté, soit que le locataire soit un porc, ou, fâché, ait tout cassé. Là, vous avez de la chance, parce que, même si vous n'avez pas établi un état des lieux à l'entrée du locataire, celui-ci est supposé avoir reçu l'habitation en bon état. Evidemment, il reste à récupérer les sommes dues pour remettre tout en état, donc : huissier pour constater et chiffrer l'étendue des dégâts (vous payez pour ce faire bien sûr), procès, avocat bien payé éventuel, recherche du locataire en espérant qu'il ne soit pas devenu insolvable, que vous le retrouviez bien… Mais, je vous sens très désappointé par l'état de la justice française. Sachez d'abord que même si le président du tribunal peut beaucoup changer la décision finale (par exemple il peut toujours ou presque donner tort au propriétaire, comme le tribunal de Melun entre autres), il ne fait le plus souvent qu'appliquer la volonté du législateur, c'est à dire de nos jolies ordures politiques. Mais je ne veux pas terminer cette histoire sur cela, et désire vous donner une note de satisfaction : sachez aussi que si vous habitiez en Pologne, vous ne pourriez pas faire partir le locataire sans lui avoir trouvé un autre logement, ce que font parfois nos juges français ; en Islande, c'est pire : pas d'expulsion possible, tout simplement ! Une petite dernière pour la route : si votre logement est inoccupé, mais que vous ne voulez pas le louer à cause de tout ce qui précède, dans certaines villes, l'état peut le réquisitionner pour le louer à votre place, ou vous taxer du fait que vous ne le louez pas (en plus de toutes les taxes et impôts existants évidemment). Il peut aussi se faire qu'une personne vienne forcer votre serrure, la change par la suite, se fasse déclarer auprès d'EDF ; après 48h00, vous ne pouvez l'expulser de votre logement que par tout ce qui précède. C'est ce que l'on appelle un squatter ! Un délice ! Je vois l'étonnement dans vos yeux. Pourtant, vous pouvez vérifier : tout ceci est rigoureusement exact. En général, ceux en étant passés par là ne veulent plus jamais entendre parler de location. On se demande pourquoi. Ne nous trompons pas de combat. D'abord ne croyez pas que la révélation dans ce livre de tout cela puisse aggraver l'existant. Les petites ordures voulant profiter des dysfonctionnements de la loi savent déjà parfaitement tout cela, et en profitent depuis longtemps pour la plupart. L'extraordinaire, véritablement, est qu'il se trouve en fait tant de locataires honorables, alors que manifestement, en la matière comme en tant d'autres, la malhonnêteté paye ! Egalement, ne croyez pas que mon propos soit de jeter dehors tous les pauvres gens incapables de payer un loyer. Bien au contraire. Voir dormir dehors au froid ou non tant de monde me révulse assez pour que je ne le souhaite nullement. J'ai déjà tant de mal à ne pas avoir honte d'être un humain. Par contre, si toutes les personnes DOIVENT bénéficier d'un logement convenable à habiter, leur carence de paiement ou de respect du logement ne doit en aucun cas être mis au déficit d'un propriétaire particulier, ni même d'une institution comme un office HLM par exemple. C'est une sorte de loto à l'envers, où celui ayant tiré le mauvais numéro paye très cher en argent, énervement, énergie, temps passé à se démêler de son horreur. L'état seul doit payer pour les plus démunis, c'est à dire tous les français, et non le pauvre hère du hasard, qu'il soit petit ou gros propriétaire. 2 La prostitution Faire l'amour pour de l'argent, c'est vieux comme le monde. En France, l'hypocrisie est reine : la prostitution est interdite, mais elle est imposée par les impôts sous différents noms tels que masseuse, danseuse, ou autres. Le proxénétisme est interdit par la loi, mais la plupart des prostituées sont maquées. Les proxénètes sont de plus en plus violents, battant, violant, tuant, tuant parfois jusqu'aux familles des filles s'étant échappées ou les ayant dénoncés. Ces filles, la plupart du temps, et de plus en plus souvent, sont toujours plus jeunes, n'ont pas choisi ce " métier " ; on les a tirées de leur pays albanais, turc, russe, bulgare… Les macros sont de plus en plus souvent albanais ou russes entre autres. La guerre, la corruption, pauvreté… les ont soumis à bonne école, les laissant plus encore que les autres mafias sans principe ni loi, autre que celle du profit et de la violence. Tout ceci en parfaite connaissance des autorités du pays concerné, dont les différents représentants touchent autant de pots de vin que nécessaires, quand ils ne sont pas les protagonistes directs de la traite. La solution existe et est très simple : créer des maisons closes accessibles uniquement aux adultes, tenues par l'état auquel reviendront les revenus, moins ceux attribués aux prostituées. Et toute prostituée de rue interdite de fait d'exercer son art, elle et son client seront impitoyablement mis en prison,. Cela, immanquablement, empêchera tout proxénétisme, annulant dans l'œuf tout profit. La prostitution de rue ou en appartement existera toujours, mais de façon marginale et libre. Alors bien sûr, les bonnes gens, dont vous faites peut être partie, considéreront que l'état ne doit pas permettre de telles pratiques, oubliant que non seulement elles existent de fait, mais surtout véhiculent leur lot d'atrocités, souffrances, morts violentes, sans parler des maladies vénériennes et sida. Mais voilà, l'hypocrisie existe, et les ordures aussi : celles mafieuses organisant la traite des filles non consentantes, violées, battues, tuées, mais existe aussi l'ordure de monsieur et madame tout le monde, refusant les vraies et moins mauvaises solutions, au nom de l'ordre moral, permettant de fait tous ces viols, violences, meurtres. Les prostituées apportent un réel service à la société, à tous ces hommes victimes de leurs hormones puissantes, nécessitant de baiser, à défaut de faire l'amour dans l'amour. Combien de viols et meurtres ces putains ont-elles pu éviter ! Alors l'hypocrisie continue jusque dans les tribunaux, lois, services de police et organisation de la répression. L'albanais moyen touche 75 € par mois ; une fille ramène dix fois plus par soirée ; les rares fois où un " protecteur " est arrêté, il ne s'agit que d'un clampin ; les filles ont peur et refusent de témoigner contre lui ; les enquêtes sont longues et difficiles, les filles sont promenées de pays en pays pour interdire tout suivi policier ; quand un macro est arrêté, il subit une peine de deux ans de prison pour proxénétisme aggravé. Pas de quoi l'empêcher très vite de recommencer, en devant travailler dans des conditions misérables dans son pays ; en prison française, il améliorera sa connaissance de la langue française, avec des conditions de vie correctes, eu égard à celles qu'il aurait en liberté dans son pays, affinera ses petits trafics futurs par les connaissances d'autres ordures qu'il fera en prison et pourra recruter, se refera très vite, dès la sortie ses 800 € par soirée et par fille. Merci l'état français, merci les français et françaises. Les seules à ne pas être heureuses, ce sont les filles violées, battues, blessées, tuées, et leurs familles et proches. 3 Les actionnaires, la bourse Ils ont une bonne partie de l'économie mondiale entre leurs mains ; ce sont en général de grosses entreprises, institutions, sociétés d'assurances, banques, fonds de retraites… faisant la pluie et le beau temps sur la plupart des entreprises cotées sur les places boursières mondiales. Toutes ces sociétés cherchent à faire le plus de bénéfice possible, allant rapidement d'une société cotée à l'autre, en fonction des chiffres publiés. Quoi de plus naturel : tous et toutes nous désirons protéger nos biens, et les mettre dans les mains les plus sûres, avec le meilleur rapport possible. La bourse a été faite pour cela : les petites gens et autres placent leurs économies dans la bourse, participant ainsi à l'avancée des entreprises en leur amenant leur financement nécessaire, et celles-ci en contrepartie leur amènent un dividende, et si tout se passe bien, une augmentation des cours, permis par les bons résultats de l'entreprise, amenant davantage de gens achetant les actions, ce qui fait monter les cours. Tout cela, c'est la théorie. En fait, la bourse pourrait fort bien passer pour un gigantesque marché de dupes. En effet, ce beau mécanisme pouvait paraître vrai dans le passé. Encore, que l'évolution du CAC40 (somme des plus grosses cotations boursières) n'a guère fait mieux que l'évolution du cours de la vie, c'est à dire que l'inflation depuis plusieurs dizaines d'années. Mais cela, personne ne vous le dira. Depuis l'avènement de ce qu'on a appelé la bulle spéculative, ce n'est plus le cas. Les mini ou maxi crises boursières se sont succédé d'autant plus vite que le monde économique changeait plus rapidement. Tout le monde ment : * les responsables de la bourse bien sûr, puisqu'il y va de leur intérêt direct, * les banques qui se financent ainsi directement par levées monétaires auprès du public, ... mais aussi indirectement en prélevant leur forte dîme à chaque transaction des particuliers : * les divers journaux financiers qui tiennent à préserver leur fond de commerce en donnant leurs conseils qui valent pas bien cher en fait ; n'oubliez pas non plus qu'ils vivent en grande partie des annonces publicitaires des entreprises. Il serait donc fort malvenu pour leur chiffre d'affaire qu'ils en donnent de funestes présages, sauf à suivre le comportement moutonnier de tous les autres acteurs du marché boursier, sans risque donc. Il est préférable de se tromper avec tout le monde, qu'avoir raison tout seul. Dans le premier cas, personne ne vous en tiendra rigueur, dans le second, ce sera la catastrophe pour vous. Evidemment, vous pouvez avoir raison tout seul, mais outre que personne n'aime les déviants, voire les brebis galeuses, il est plus facile d'avoir tort dans la vie que l'inverse. * le gouvernement qui aide ainsi à la création et au maintien d'entreprises sans bourse délier. Il en provoque le financement par les fonds privés des particuliers, qui continuent à croire à l'eldorado malgré les multiples déconvenues en ayant ruiné plus d'un. Par exemple les mirobolants emprunts russes ou le scandale Vivendi Universal, en passant, par les multiples malversations d'entreprises, comme celle d'Andersen par exemple, ayant cautionné les faux comptes de la société d'Enron, conseillant jusqu'au bout l'achat des actions de l'entreprise allant à une faillite pourtant certaine. Rappelez-vous aussi le gouvernement de gauche qui présentait les privatisations des années 80 comme une sorte de jeu où l'on gagnait à tous les coups. Au début, ce fut vrai, mais ensuite, bien des épargnants n'eurent que leurs yeux pour pleurer leurs pertes. Alors nos doctes ordures censées nous représenter nous rappelèrent, mais bien tard, que la bourse était quelque chose de risqué. Impôt volontaire de tous les gogos y ayant cru, on peut alors se demander où tous ces fonds arrivent. Eh bien, en dehors des quelques destinations vues ci-dessus, cela va dans les poches déjà en général bien garnies de quelques personnes, mais pas n'importe lesquels. Quelques chanceux auront gagné au passage, simples particuliers au savoir faible, mais pour l'essentiel les gagnants sont les courtiers, les riches ayant accès directement à leurs conseils avisés. Car l'époque où le cours boursier d'une entreprise se décidait à sa valeur économique est bien révolue, surtout depuis la bulle internet, qui voyait valoriser extraordinairement des sociétés qui ne valaient… rien, à part leur déficit abyssal, riches uniquement de leur bénéfice énorme mais… hypothétique. On a ainsi vu des sociétés comme libertysurf valoir autant que Boeing ; l'une n'avait aucun bien matériel, autre que quelques micros, l'autre avait des milliers d'avions et tout ce qu'il fallait pour les construire. Quelques années ont passé, Boeing est une entreprise toujours aussi puissante, libertysurf ne vaut plus grand chose à la bourse, encore moins à l'aune purement économique. Les gros actionnaires sont en bonne partie responsable de cette gabegie, voulant, plus qu'il n'est raisonnable, un fort retour sur leur investissement, souvent de l'ordre de 15 %, d'où les licenciements massifs en dépit de bénéfices colossaux, la délocalisation de tout ou partie des activités, et en dernière limite les fausses déclarations comptables des dirigeants, stratégie hallucinante du niveau d'un enfant cachant ses mauvaises notes, ou mettant un 1 devant un 0 ! Un petit porteur est incapable de prévoir l'évolution des cours de bourse qui relèvent de la plus complète absurdité. Dans une même journée, une même valeur peut augmenter de 10, 15 %, puis reculer d'autant, et finir à la même valeur qu'au début de journée, ou 10 % en moins ou en plus. Ceci n'est absolument pas rare, mais plutôt l'habitude, portant sur des dizaines de sociétés différentes cotées. Les professionnels sont obligés de constater les dégâts, sans trop souvent rien y comprendre non plus. Les fameux organismes de notation, censés définir la fourchette de cours normaux d'une valeur cotée ne font en fait que suivre la réalité des cours. Ils recommandent d'acheter ou de vendre dans telle fourchette de cours, selon la réalité notée sur le terrain, mais nullement en fonction de critères réels d'étude. Personne n'y comprend rien, hors que l'appât du gain rend plus fou que jamais. Jugez en : une entreprise fortement bénéficiaire, ayant le monopole sur son marché et qui a fortement modernisé son outil de production a vu son cours baisser de 30 % en une journée parce que, ayant publié ses résultats. Elle n'avait pas fait aussi bien que prévu ! Folie quand tu nous tiens… Ce genre d'exemple, ou plus aberrant encore, est en fait extrêmement fréquent. 3.1 Exemple de pluri malversations : Vivendi. En moins d'un an la Securities and Exchange Commission (SEC), le gendarme de la Bourse de New York, a rédigé plusieurs rapports sur le scandale Enron, les dysfonctionnements chez Andersen, WorldCom ou Tyco. Elle a condamné des banques et des analystes à verser des centaines de millions de dollars pour informations trompeuses, bilans truqués, pertes abyssales cachées, preuves détruites. Aucune autorité publique en France n'a prononcé un mot sur le dossier Vivendi, même s'il n'est pas de même nature. En juillet 2003, un an après la débâcle de Vivendi Universal, qui a précipité la chute de Jean-Marie Messier, les actionnaires, salariés, ou le grand public ne savent toujours pas tout ce qui s'est passé dans le deuxième groupe mondial de médias et de communication. La Commission des opérations de Bourse, qui avait lancé une enquête quinze jours après la chute de M. Messier, et devait rendre un rapport rapidement, n'a toujours rien rendu public. Deux rapporteurs seulement sont détachés à plein temps sur ce dossier pour dépouiller les documents saisis, dont les 80 tonnes ( !) envoyées par la SEC en février. Même discrétion du côté de la brigade financière. Après des perquisitions spectaculaires en décembre 2002 au siège de Vivendi et chez les principaux protagonistes, puis des enquêtes discrètes, chez Goldman Sachs notamment, en avril 2003, tout est redevenu silencieux. Même le monde politique et les milieux d'affaires se sont montrés indifférents. Les thèmes qui auraient pu être abordés ne semblent pourtant pas manquer. Cela aurait pu aller du rôle des banques-conseils et des analystes jusqu'à l'interrogation sur la nécessité de maintenir ou non les commissaires aux comptes, qui avaient certifié les résultats 2001 pour valider ensuite ceux de 2002. Une fois que Vivendi aura été démantelé, que tout aura été dispersé, les enquêtes diront ce qu'il est advenu. Les actionnaires connaîtront alors peut-être les causes réelles de leur ruine. Dans une bonne dizaine d'années... C Les raisons de cette gabegie I Ce qui est dû à notre nature animale 1 le manque de repères Les raisons sont connues en bloc, et ont été maintes fois ressassées. Plus d'instruction civique à l'école, des parents absents ou démissionnaires, plus de peur d'un Dieu ou du gendarme qui n'est plus respecté, loin de là ; tout est fait dans la société pour glorifier le fric, le paraître ; la télé poubelle diffuse sa violence continuelle, ou sa bêtise dans de nombreuses émissions, celle où il faut bien reconnaître que les français se voient en miroir, puisque ce sont celles le plus regardées. 2 Le beau et le bon Une personne bien habillée, d'une belle plastique, sachant bien séduire, parler, ayant un bon métier, de l'argent, une belle maison et voiture, si cette personne a tout cela, non seulement elle est assurée d'être très courtisée, mais aussi de bénéficier d'une réputation extraordinaire, tout comme la considération qu'on lui porte. A contrario, celui ou celle qui est laid est jugé repoussant ; il n'est pas gratifiant de se trouver à coté de lui ou d'elle. Les beaux et les belles trouvent plus facilement un métier, quand bien même n'eussent-ils aucun contact avec le public, ce qui aurait pu justifier de leur recrutement en fonction de leur plastique. Que cela soit ainsi, pourquoi pas. Le problème est que l'on est entièrement dans le non dit, l'hypocrisie majeure de la société entière. Le double langage de tous provoque bien des souffrances. Une personne tout aussi capable qu'un autre se voit relégué loin derrière celui ou celle de valeur équivalente, voire inférieure, mais beau ou belle. La société se justifie en disant que pour celui qui veut vraiment arriver, c'est possible. Certes, ce peut être vrai, mais au prix de combien de travail, de sacrifices, de couleuvres à avaler, là où le beau passe si facilement et rapidement. Cela commence dès bébé. Le beau bébé, on a envie de le toucher, câliner, caresser, prendre dans le bras ; on va plus facilement le consoler, supportant plus aisément ses pleurs. C'est moins vrai pour le vilain petit canard. Mais voilà, ce n'est pas un conte, et le vilain petit canard ne se transforme généralement pas en beau cygne : il devient un vilaine vieux canard. Il va continuer sa vie dans la maternelle, où il fera moins l'attention des instituteurs, puis des professeurs du collège et d'après. Une étude a même prouvé qu'il obtiendra, à copie égale, de moins bonne notes s'il est bon, de pires notes s'il est mauvais. Car on veut que le beau soit pardonnable, pas le vilain qui en plus obtient de mauvais résultats. Evidemment, dans le monde de l'entreprise, ce sera pareil. L'horrible est que l'on associe automatiquement à la laideur physique une laideur psychique. On pardonne ainsi bien moins à une crapule laide qu'à celui présentant bien. On le voit dans les commentaires des journaux : un visage d'ange provoque l'étonnement, la commisération presque, malgré toutes les horreurs qu'il aura pu faire, comme si la beauté ne devait pas accoucher de l'affreux. La pire des injustices est qu'on a souvent raison. En effet, le joli petit bébé, destinataire de tant d'attentions se développera forcément mieux que celui en bénéficiant moins. On sait que l'affectif gouverne l'essentiel du développement de l'enfant qui apprend à parler, se tenir debout, retenir son pipi et son caca, à compter, écrire, non pas pour lui, mais pour faire plaisir à ceux qui l'aiment, retenir leur attention et marques de considération. Forcément, l'enfant qui en est sevré se développe moins rapidement. Celui n'ayant aucune affection sombre dans la neurasthénie et parfois la mort, comme l'ont montré bien des cas, notamment les orphelins du régime roumain de Ceaucescu. Le petit enfant va mal se développer, lentement, restera parfois petit, maigre, n'ayant envie ni de bouger, ni de manger, ni d'apprendre la vie. Il ira moins facilement vers les autres, étant un sujet de réprobation, tête de turc parfois ou bouc émissaire. Isolé, il connaîtra mal les règles sociales, accumulera du ressentiment contre la terre entière, sans trop savoir ni comprendre pourquoi il ou elle a tant de mal à se faire accepter là où le beau ou la belle y accède si facilement. Il aura beau dire ou faire les mêmes choses, cela sera loin de provoquer les mêmes effets. Evidemment, cette mauvaise vie provoquera un psychisme tourmenté, propre à amener un comportement allant de même, qui ne lui attirera aucune sympathie, et il s'enfoncera dans un cercle vicieux de haine et de peur de l'autre qui ira toujours s'accentuant. Cette description apocalyptique n'est pas toujours aussi complète, le parent souvent aimant tout de même son rejeton par à la gratification que donne la création de la vie ; l'enfant ne sera pas forcément si laid que cela, pourra avoir de la grâce, de l'intelligence, mais beaucoup de son développement dépendra de l'affection dont il bénéficiera lors de ses enfance et adolescence, comme l'ont prouvé les approches psychanalytiques. L'enfant n'est fort heureusement pas environné que de beaux, la nature ayant partagé ses bienfaits au hasard. Mais ce que le hasard fait, l'homme le défait. De tout temps il y eu des riches sur terre ; les riches sont davantage courtisés à cause de leur portefeuille, ce qui leur permet, sans même exclure l'amour, de choisir plus facilement leur conjoint. Quand on a le choix, il est bien rare qu'on choisisse le vilain petit canard. Ainsi, leurs enfants auront bien plus de chance d'être beaux du fait du beau conjoint, intelligents du fait que la richesse se mérite en partie, bien éduqués car on aura le temps de s'occuper d'eux par les domestiques par exemple, cultivés… ainsi naissent les princes et princesses qui ont tant d'atouts pour eux. Ils ne seront pas forcément exempts de problèmes psychiques, mais ils seront bien plus faciles à porter avec tous leurs autres bons attributs. Sur terre, le plus attire le plus ; le moins attire le moins. 2.1 L'égalité (la théorie et la réalité) * L'égalité à la naissance : en théorie, sur terre, tout le monde est égal. Il est évident que cet énoncé relève de la plus haute bouffonnerie. D'un coté un enfant naissant dans un pays en guerre, d'une famille pauvre, pas assez nourri au sein, du fait de la disette, sort que des millions de nouveaux nés subissent quotidiennement à chaque renouvellement de génération depuis des dizaines d'années au moins ; un autre naissant dans une famille opulente d'un pays riche en paix, qui sera aimé et protégé dès sa naissance et tout au long de sa vie ; entre ces deux enfants rien n'est commun, à part les traits physiologiques humains, qui pour l'un aura dès la naissance des os fins pouvant casser comme du verre, l'autre étant un gros bébé bien vaillant. * L'égalité à la mort : une vie est supposée égaler une autre vie ; il n'en est rien, même au sein d'un pays, qu'il soit riche ou non. Un mort provenant d'un attentat fera vibrer les foules et chacun dans son logis, donnera peur à beaucoup de sortir dehors ; un décès d'accident de la route sera accueilli dans l'indifférence générale, comme il s'en produit 8.000 par an sur les routes de France. * L'égalité de chaque vote : on peut dire que les lois sont faites pour protéger les citoyens, par leurs représentants. En fait, ceux-ci sont élus par moins de la moitié d'entre eux (20 % pour la dernière élection de Jacques Chirac de 2002 , avec encore 30 % d'abstentions sur les listes électorales, sans enfin compter ceux et celles ne s'y étant même pas inscrits par dégoût ou indifférence de la politique), le scrutin à deux tours majoritaires imposant à tous la supposée décision démocratique des français. Le plus incroyable étant que les votes blancs sont comptés à égalité pour les deux candidats sortants, c'est à dire que même le refus de se prononcer de ceux voulant accomplir leur devoir civique est mis à contribution pour donner une apparence d'approbation des ordures venant à être élues. * L'égalité théorique devant la loi : le maquis des lois est tel qu'il est impossible de s'y retrouver. Pour augmenter clairement la puissance de l'état sur les simples citoyens, il est réputé que nul n'est censé ignorer la loi, vaste rigolade, quand on voit que les juristes ont besoin de regarder pendant des heures leur code pour savoir à quelle sauce pouvoir manger l'autre, et que même les magistrats chargés d'appliquer la loi doivent écouter les deux parties d'un procès détaillant les lois en vigueur avant de trancher, et qu'ils leur faut parfois faire appel à ce qu'on appelle la jurisprudence, c'est à dire l'application la plus commune des lois pour en connaître l'esprit final applicable dans un procès par exemple. Cela fait le bonheur des avocats et hommes de loi se faisant grassement payer leur souvent incompétence, lorsqu'encore elle n'est pas de plus corrompue. Donc l'égalité devant la loi est un leurre, puisqu'il faut du temps, de l'énergie, du courage pour pouvoir contester devant les tribunaux, ou attaquer un indélicat. * L'égalité pratique devant la loi : la loi n'est en fait pas la même pour tous. Ainsi, les dits gens du voyage (gitans, tziganes, manouches, simple clampin à la limite..) s'installent depuis des dizaines d'années partout où bon leur semble sur toutes les terres de France, qu'elles soient publiques ou privées, au grand dam des gens du coin, qui, eux, ont chèrement payés leur droit à s'y établir, provoquant de surcroît parfois un climat de vols, parfois violences, insécurité. Année après année, ces groupes investissent les mêmes lieux, coupant les barrières de protection dérisoires posées contre eux, abattant des poteaux, détruisant des grilles, comblant des fossés, malgré les vives et permanentes protestations des voisins et même des élus de mairie, voire députés. Tout ceci en pure perte. La loi est ainsi : ces gens se voient signifier par jugement l'ordre de déguerpir, cela prenant au moins trois semaines. Durant ce temps ils ont le droit de rester en toute illégalité, puis ils partent, s'installent quelques dizaines ou centaines de mètres plus loin, et d'autres les remplacent au bout de quelques jours ou semaines, et la même procédure à leur encontre doit être renouvelée, en pure inutilité. Il paraîtrait que ce serait pour leur apprendre à se sédentariser, et cela fonctionne parfois. Mais lorsqu'on sait qu'en majorité ils tiennent à ce mode de vie, viennent des pays de l'est, le doute est permis quant à l'efficacité de cette supposée solution. Mais les gens du voyage ne s'installent pas partout. On ne les a jamais vu s'installer sur le bois de Vincennes, ou en plein Paris, par exemple sur le champ de mars. Pourquoi donc ? Parce qu'ils savent qu'ils n'y resteraient pas une heure. La loi n'est pas appliquée pareillement pour tout le monde. Le dégoût devant la loi est ainsi généralisé, tant elle est aléatoire et inappliquée, pour tant de raisons que le commun s'y perd. Ainsi, je fus verbalisé pour un stationnement de voiture sur le coté d'une place, ne gênant nullement ou peu le trafic. Rien à dire, le code de la route doit s'appliquer, même si je n'ai pas trouvé d'autre place, je n'avais qu'à prendre les transports en commun, ou chercher une place plus loin. Mais je n'acceptai pas la sanction, tout simplement parce que durant des semaines, j'ai appelé quotidiennement ou presque les services de police pour qu'ils verbalisent des automobiles garées sur une place tout contre une voie rapide, empêchant de voir les véhicules arrivant à vive allure, alors même qu'un stop marquait le danger. Dix voitures stationnées sur un large trottoir ôtaient toute visibilité. Las, aucun procès verbal ne fut placé. Pourquoi ? Certes des travaux ôtaient une partie des places disponibles, peut-être voulait-on faire preuve de mansuétude. De deux voitures au début, l'absence de sanction en allongea rapidement le nombre. Finalement, les services d'urbanisme placèrent de " jolis " plots en béton empêchant toute automobile de s'y placer. Vous avez certainement bien des exemples de cette curieuse application ou non application de la loi. Ainsi, en résidence privée, mal garé, gênant juste la vue, vous êtes sanctionné. Très bien, la loi est la loi. Pourtant, plus loin, dans un quartier moins bien, des voitures sont partout où elles sont interdites de stationnement, y compris sur le trottoir, gênant même la marche des piétons. Mais jamais sanctionnées. Evidemment, c'est un peu un sale quartier, à quoi servirait-il de punir. Les contrevenants paieraient-ils seulement leur amende, ne se rebelleraient-ils pas en cassant ou dépradant davantage leur quartier : il est urgent de ne rien faire. Certes, vous pourriez vous dire qu'il est bien de vivre dans un quartier bien propre où les lois sont respectées. Seulement, comme vous le savez, la saleté fait toujours tâche d'huile, et vous atteindra d'une manière ou d'une autre. Les crapules n'ont pas de frontière pour opérer. Et puis dans tout quartier, des gens honnêtes existent forcément. Parce qu'ils sont pauvres, ils n'ont pas le droit au respect de la loi ? Curieuse conception parfaitement illustrée par les quartiers dits de non droit, où les représentants de l'ordre n'osent plus pénétrer, accueillis de jets de pierre ou différents ustensiles, allant jusqu'à un appareil d'électro ménager jeté d'un haut étage : ça fait mal lorsqu'on le reçoit. Non, non, rassurez-vous, ce ne sera pas un politicien ordure qui le recevra, juste un pompier, policier, ou autre dit représentant de l'état : médecin, postier… ou simple quidam n'ayant pas l'heur de plaire à la faune locale. 3 le fric pour le fric Avez-vous la dernière voiture, vêtement, téléviseur, gadget à la mode ? Non ? Que vous êtes pitoyable ! C'est triste pour vous, vraiment. Vous êtes un has been, ou peut être n'avez-vous tout simplement jamais été. Vous allez être l'objet de la moquerie (vous n'êtes pas dans le coup), médisance (vous n'avez pas d'argent), rejet (vous êtes nul). En plus, vous ne participez pas au fonctionnement de la société, au circuit incessant de l'argent, qui veut que seule la consommation peut sauver l'économie, que toute thésaurisation est synonyme de stagnation sociale. Cela se peut, mais n'oblige pas à faire fonctionner le commerce sur du vent : produits de luxe extrêmement chers, inutiles, bas de gamme programmés dès leur conception en bureau d'étude pour casser rapidement, produits suivant des modes faits pour ne durer que le temps d'une saison… Notre société est basée sur l'argent. C'est normal, c'est une société capitaliste, et libérale de surcroît. C'est à dire que l'argent, avec quelques bémols, peut se produire n'importe comment, et c'est le but de la société. D'ailleurs, société, cela veut dire aussi : entreprise, c'est tout dire. Quelques hurluberlus, génération dérivée de celle soixante huitarde, militent au sein du mouvement dit alternatif, anti mondialiste. Ils ont bien peu de chance d'arriver à grand chose. Les anciens de mai 68 sont pour beaucoup aux rênes florissantes de l'ancienne société qu'ils vomissaient. Les communistes français, les premiers, avaient compris toute l'inanité et la dangerosité de leur mouvement et les avaient renié très rapidement. Les premières réactions gouvernementales contre le mouvement pacifiste des alter mondialistes fut la répression, comme en Italie au sommet de Gênes, honte de Berlusconi. La seule philosophie, si on peut l'appeler ainsi, restante dans le monde de viable pour gérer un pays est celle capitaliste, qui prône l'argent comme seule véritable avancée sociale, stimulant individuel. Tout se traduit en argent : logement, nourriture, plaisirs, à tel point qu'une promenade gratuite dans un bois apparaît à plus d'un jeune ou même adulte comme ringarde et inutile. Par contre, se presser à trois personnes au mètre carré dans une salle sombre de discothèque enfumée de tabac, bruits stridents et lumières aveuglantes leur semble un grand plaisir. L'étonnant est de constater l'évolution de la société dans ses différentes composantes depuis des siècles, millénaires, voire millions d'années. Ce qui est flagrant est la considérable différence entre les progrès technique, scientifique, économique d'une part, et philosophique d'autre part. On le sait, on le voit tous les jours, ou plus exactement, on ne s'en aperçoit même plus, au moins dans les pays dits nantis, riches. Prendre une voiture paraît tout à fait banal. Certes, on ne va pas s'extasier à chaque fois qu'on allume son moteur, mais tout de même. Durant des millions d'années l'être humain n'avait que ses pieds pour avancer, à la rigueur l'aide d'un animal, et là, un esclave mécanique prêt à partir à la moindre sollicitation, par tous les climats, à chaque seconde, emportant un poids de bagages étonnant à une vitesse stupéfiante, pour un coût très faible, un entretien presque inexistant, se gardant très longtemps. Comment ne pas rêver à une telle évocation, croire à son bonheur, à sa chance de vivre pareille aventure quotidienne. Cet exemple peut être repris pour la moindre de nos occupations quotidiennes, comme tourner un robinet d'eau, écrire avec un stylo sur un papier, rentrer dans son appartement. Mais non, l'habitude allant, le bien ou le fantastique d'hier font parfois l'horreur d'aujourd'hui. Les premiers logements collectifs avec eau courante, proposés à prix modique étaient le maximum de ce que les classes populaires pouvaient alors réclamer, ou même rêver, et leurs occupants se considéraient comme particulièrement chanceux et heureux d'y être. Maintenant, on les appelle des barres de béton, et ce sont les symboles mêmes de la pauvreté et misère banlieusarde, revendication de son mal être. Il ne s'agit pas ici de vouloir cesser de progresser dans l'élévation de son niveau de vie, mais de s'arrêter un moment, de temps en temps, et considérer la formidable évolution historique et préhistorique du vécu collectif, de constater son bonheur simple et réel, jamais existant depuis des millions d'années. La progression est fulgurante et suit une courbe exponentielle en ce qui concerne les progrès médicaux, économiques, techniques, scientifiques. C'est à dire qu'avec le temps, si on se retourne en arrière, ce qui s'est précédemment réalisé en cent ans ne prendra que dix ans, puis ce qui a pris dix ans n'en prendra qu'un. Le meilleur exemple en est l'informatique. Le premier ordinateur prenait deux pièces entières, bourré de lampes claquant les unes après les autres, prenant une énergie électrique considérable, et ne sachant guère mieux qu'effectuer les quatre opérations de base arithmétique comme résultats. Depuis, la fameuse loi de Moore, empirique, veut que tous les ans, la capacité des micro processeurs, c'est à dire le cœur de l'informatique, double en nombre pour une même surface. Et c'est ce qui se passe globalement. Imaginez : c'est comme si chaque année vous doubliez vos revenus. En fait, en très peu d'années, à ce rythme là, tout l'argent produit par la terre entière ne serait pas suffisant pour vous rémunérer ! Si vous ne me croyez pas, faites en le calcul : si l'année 1 vous gagnez 10.000 euros, l'année 2 vous en aurez 20.000, l'année 3 : 40.000, l'année 4 : 80.000, l'année 5 : 160.000, l'année 6 : 320.000, l'année 7 : 640.000, l'année 8 : 1.280.000, l'année 9 : 2.560.000, l'année 10 : 5.120.000, l'année 11 : 10.240.000, l'année 12 : 20.480.000, l'année 13 : 40.560.000, et ainsi de suite, jusqu'à ce que très vite on ne puisse plus vous payer. Cela montre amplement l'évolution vertigineuse de la science. Lorsqu'enfant, on me disait dans mes illustrés qu'on irait dans la lune, je pensais à une plaisanterie ; actuellement, lorsqu'on me décrit les nanotechnologies, c'est à dire la possibilité de créer des instruments à l'échelle moléculaire, j'ai presque la même sensation. La possibilité de remanier le capital génétique humain, y compris sur un être vivant est fantastique. Et beaucoup de domaines sont tout aussi quasiment incroyables. Face à ces révolutions qui sont devenues permanentes, regardons le quotidien de bien des humains. La différence de perception n'en est que plus criante, insoutenable. Il n'est nul besoin pour cela d'aller dans les pays pauvres, il suffit de se promener dehors, dans pratiquement n'importe quelle ville française pour apercevoir des êtres guère moins bien habillés que nous, faits comme nous, mais qui dorment dehors souvent, parfois à l'abri de cartons, au mieux de sacs de couchage crasseux ; souvent porteurs de maladies de peau notamment, boutons, plaies, ou traces de coups, car la vie au grand air est violente, pleine de haine des autres, par les autres, mais la haine plus terrifiante est encore celle de soi même. Indifférents, habitués, craintifs ou résignés, les cohortes de leurs frères humains, frères en tant que race, mais c'est bien tout, passent à coté d'eux, le plus souvent sans les voir. Voici la belle évolution et révolution humaine. Alors que dire, que faire. Doit-on remarquer que voici quelques siècles 99 % des hommes vivaient dans la boue, le froid, la maladie, la peur et la faim, ou doit-on se dire que maintenant que la nourriture est jetée à profusion dans les poubelles de la plupart des foyers, voire sciemment pour que les prix ne baissent pas, on ne peut supporter que des gens aient faim, froid, soient malades, rejetés… Honte d'être un homme, honte de vivre à coté, honte de ne rien faire. Et vous ? Certes, la honte n'empêche pas de vivre, ni les autres de mourir, plus ou moins lentement, plus ou moins lentement atrocement. II Ce qui est dû à notre nature humaine 1 les termes de l'échange : notre opulence par rapport au tiers monde et au quart monde Le monde est un immense terrain d'échanges commerciaux, soit à l'intérieur d'un village africain, avec souvent une valeur non fiduciaire, faite de services, trocs, coutumes, cadeaux, ou plus communément à travers l'argent Notre opulence ressemble à celle que le riche a par rapport au pauvre. Si le pauvre gagne 100, et qu'il lui faut 150 pour vivre correctement selon les critères communément admis dans son pays, il lui faudra rogner sur tout : qualité des repas, aménagement de son logement, type et situation de celui-ci, vêtements, loisirs… le riche, lui, devra dépenser un peu plus de 150 pour satisfaire à la qualité de vie que nécessite sa classe sociale, disons 300. Mais évidemment, il ne mangera qu'une fois, ne dormira que dans un lit, et ainsi de suite. C'est à dire que la différence entre 300 et ses revenus -qui peuvent être considérables- lui assurera une énorme marge de manœuvre. Si le pauvre gagne 100, et le riche 10.300, on pourrait dire que la différence est de 1 à 103. En fait (on peut faire tout dire aux chiffres, comme cet exemple le montre), l'écart sera bien plus gigantesque. Si le pauvre doit dépenser que 100, c'est à dire la totalité de ses revenus, l'écart sera alors de zéro à 10.000, soit 10.000 en plus (on ne peut plus dire fois 10.000, car 10.000 fois zéro donne zéro, c'est à dire qu'on arrive à un non sens mathématique, montrant combien la comparaison entre ces deux revenus est impossible, qu'on est bien en présence de deux mondes ne pouvant pas se comprendre, se rencontrer). En fait, la véritable différence, dans notre exemple, n'est pas de zéro à dix mille, puisque le pauvre, pour le minimum de qualité de vie requise dans son pays pour ne pas être considéré comme un paria, doit dépenser 150, mais ne dispose que de 100. A vous de calculer l'écart réel de revenu. Cet exemple, c'est pour un pauvre d'un pays riche. Je vous épargnerai le calcul pour un pauvre d'un pays pauvre, face au riche du pays pauvre, ou du riche du pays riche. Etant données la folie humaine, le riche du pays pauvre peut souvent être plus riche que le riche du pays riche. Ce pauvre, du pays pauvre, non seulement a un écart de vie fantastique par rapport à tous les riches de la terre entière, résultant de la comparaison de revenus notamment. Mais, là encore, cette comparaison est entièrement factice. Car dans les pays dits nantis, riches et pauvres peuvent profiter en commun des bonnes routes où circuler en voiture, des trottoirs où se promener, parcs, jardins publics, forêts domaniales, musées souvent peu coûteux, bas prix des produits alimentaires entre autres. C'est à dire que toutes les infrastructures existantes dans les pays riches permettent aux pauvres d'en profiter. Les pays pauvres n'ont la plupart du temps rien de tout cela. Mais plus encore, et plus terrible encore, que dire du pauvre mourant lentement de faim, guerre, torture, eau non potable véhicule de tant de maladies, aisément guérissables avec un simple cachet médicamenteux disponible dans n'importe quelle pharmacie de notre pays, mais qui, là, l'emportera dans la mort, ou le laissera aveugle (virus de la bilharziose), ou autrement handicapé … Cet être qui meurt lentement plus qu'il ne vit, qui voit mourir de même ses enfants et autres proches, comment pouvoir faire une comparaison raisonnée entre son pouvoir d'achat, qualité de vie, entre lui et d'autres bien lotis. Là est toute l'horreur, tout l'indicible, l'insupportable humain. 2 la justice La cour d'appel de Paris a relaxé en appel, l'ancien ministre des affaires étrangères Roland Dumas, condamné en première instance, le 30 mai 2001, à trente mois de prison, dont six fermes, et 152 000 euros d'amende, dans le premier volet de l'enquête sur les détournements de fonds dans le groupe pétrolier Elf. Pourtant le parquet général avait requis une peine de prison. Roland Dumas était innocent, l'ampleur de la différence des deux jugements laisse fortement à penser que les jugements suivant soient davantage exacts : "M. Dumas a eu la chance que tout citoyen ordinaire n'a pas ordinairement, c'est d'être soutenu par le garde des Sceaux, M. Perben et l'ensemble du gouvernement qu'il représente", a déclaré le député Arnaud Montebourg, l'un des fondateurs du courant du Nouveau Parti socialiste. "Dans notre pays, il y a la justice pour les citoyens ordinaires et la justice pour les autres", a-t-il poursuivi, interrogeant : "vous croyez que les citoyens peuvent encore avoir confiance dans des institutions pareilles ?" Noël Mamère (Verts), notant que "sur ordre de la chancellerie, le procureur n'a pas requis" dans l'affaire, a estimé qu'en France, "la justice peut être indulgente pour les puissants et intraitable pour les plus pauvres". "Tout cela ne fait que dégoûter un peu plus les français de ceux qui les représentent, et ça ne fait gagner du terrain qu'à l'abstention, au vote blanc et à l'extrême droite". Après tout, cela ne représente que le détournement d'au moins dix millions d'euros de l'affaire ELF, et certainement bien davantage. Si vous voulez voler, il vaut mieux le faire sur cette ampleur plutôt que pour quelques dizaines d'euros dans une surface commerçante, surtout si vous ne faites du haut de l'échelle sociale ! D les façons d'y remédier I Les mauvaises Un milliard et demi d'êtres humains survivent avec moins de un euro par jour tandis que chaque américain des Etats Unis donne quotidiennement pour les dépenses militaires de leur pays 3,8 euros. L'équation est simple : chaque américain peut faire vivre quatre malnutris, c'est à dire faire disparaître cette infamie de la terre ! Tout cela simplement en faisant cesser ces dépenses pour la mort. Mais ce n'est pas si simple. Car les 3,8 euros donnés pour l'armement servent à payer des entreprises pour le créer, engendre des impôts et taxes retournant à l'état, font vivre les salariés, d'autres entreprises, qui à leur tour se servent de cet argent pour acheter, faire circuler les biens et valeurs, faisant fonctionner l'économie. C'est à dire que les bons sentiments à ras de terre, sans réflexion ni recherche ne mènent nulle part. Et puis je vois mal les USA cesser leurs dépenses pour l'armement, et encore moins donner ce montant à d'autres peuples. Pourtant, on nous abreuve de ce genre de phrases toutes plus ineptes les unes que les autres, par exemple en voulant faire payer les riches en faveur des pauvres, car une fois toute leur fortune mise dans la poche de soixante millions de français, nos concitoyens n'auraient guère plus que de quoi s'offrir un café par jour, et encore, car la fortune est souvent placée en patrimoine industriel ou immobilier personnel, et là encore sert à faire circuler l'argent, c'est à dire donne du travail et des biens à l'ensemble de la population. 1 La répression Elle est nécessaire, certes, mais pas n'importe comment, et pas toute seule. Si elle accompagne la misère économique et sociale, elle est alors la pire des choses, engendrant un fort sentiment d'injustice, de haine, rancœur, provoquant une violence de plus en plus forte et apparemment " gratuite ". Remplir les prisons à satiété ne sert à rien, est bien au contraire contre productif, attisant la haine de ceux qui y sont enfermés, augmentant leur dangerosité par contact avec parfois pire qu'eux. La répression est nécessaire, car l'être humain, dès l'enfance, apprend entre autres par la transgression : aller au delà de ce que ses parents lui croient possible, aller au delà même de ce que lui même pense pouvoir faire, afin de toujours apprendre, dans toute sa longue vie, afin de remplir son destin de témoin majeur de millions d'années d'évolution. La longue tâche des parents consiste entre autres à canaliser son envie d'apprendre, l'évolution nécessaire qu'il apportera à la société, par sa novation de propres comportements, de façon de penser. Mais aussi à l'empêcher d'aller trop loin, lui apprendre les règles sociales dites et surtout non dites. La société elle même doit aller dans le même sens : permettre un certain laxisme, mais bien contrôlé, et surtout, ou au moins autant, donner les règles, les rappeler vigoureusement si nécessaire. Or, c'est tout cela qu'on ne fait plus. Les petites ordures modifient le pot d'échappement de leur deux roues à moteur, emmerdent à répétition, parfois des heures durant, des milliers de personnes sur leur passage dans les villes, ou en faisant des ronds sur une place, sans que personne désormais n'ose leur dire quelque chose, les policiers ne voyant guère motif à verbaliser, malgré toutes les lois. Quant aux juges, ils ont bien d'autres choses à faire, et classeront à l'occasion la plainte sans suite, si jamais un intrépide ou un fou ignorant des us et coutumes venait à en déposer une. Ce sont des petites dites incivilités, pas de quoi fouetter un chat, et encore moins une petite ordure. Les gens tranquillement chez eux sont insultés en passant dans les cités, les filles peu vêtues sont traitées de putain, prélude à un viol prochain ; les habitants doivent supporter les boites aux lettres cassées, courrier volé ou répandu par terre, les graffitis muraux que les riverains et autres contribuables payent à nettoyer ou prévenir. Un jour, quelqu'un en a assez, prend son arme à feu, tire dans le tas. Malheur à lui, à ce dément qui sera interné et/ou emprisonné. Comment ! Pour un peu de bruit il tue ou blesse un adolescent ! De victime il devient agresseur. Il n'a plus qu'à déménager, et sa famille avec lui : les inévitables copains de l'ordure mise pour une fois à terre vont s'acharner sur eux : insultes, vexations, agressions physiques, destruction des biens sont monnaie courante. Parfois, même en changeant de lieu d'habitation, on n'est toujours pas tranquille ; en effet, les ordures ont suivi le camion de déménagement, et la famille n'est toujours pas à l'abri. Mais voilà : le gouvernement n'aime pas les punitions collectives, et encore moins les solutions de fond. Il veut le calme. Son maître mot, comme au sein de toutes ses administrations : pas de vague ! Malheur à celui ayant troublé le bel ordre social. Pour les petites ordures de la racaille de tous les jours, ce n'est pas la même chose. Eux sont hors norme, tout le monde les vilipende, pas besoin d'en rajouter. Mis à l'index de la société, on ne peut pas faire davantage contre eux. Mais la victime ayant voulu faire sa propre protection ne peut être pardonnée. Qu'importe l'enfer qu'elle aura endurée, elle et ses proches durant des années. Les ordures de juges, politiques, elles, vivent bien à l'abri de tout cela, y sont donc indifférentes, suivant le bon principe : chacun voit midi à sa porte. Et tant pis pour les autres ! 1.1 Le rappel à l'ordre En fait, les solutions aux problèmes les plus compliqués relèvent souvent des solutions les plus simples. Par contre, elles nécessitent une forte volonté politique et une honnêteté qui n'a guère cours dans beaucoup de pays du monde. Exemple : un petit gars fraude un transport en commun. Quoi de plus naturel pour bien des jeunes, désargentés ou non ? Il écope d'une amende, dans le meilleur des cas, car s'il se révèle violent, il pourra bien souvent passer outre, ou simplement en ne donnant pas de papier d'identité. Faisons court : il a ses papiers d'identité, les présente, a une adresse fixe, est solvable. Ouf. Tous ces obstacles franchis, Euréka : il veut bien payer l'amende. Hélas, comme il a l'habitude de frauder, est rarement contrôlé, il est très gagnant à le faire. L'opprobre populaire n'ose pas s'exercer, si même elle existe encore ; ses amis trouvent sa manière de faire parfaitement normale ; l'autorité ne donne que des amendes faibles, de peur d'être contrée par les bien gentils juges chargés d'appliquer la loi. Et bien sûr, le fraudeur de base trouvera la sanction bien imméritée, lui qui n'a pas d'argent pour raison X ou Y, bien qu'il aille en boite de nuit, s'achète moult cigarettes, ou de préférence haschich, sorte au restaurant, cinéma, achète les derniers gadgets à la mode. Mais tout ceci est normal, n'est-ce pas ? Le rôle de l'autorité est d'éviter la contagion en sanctionnant efficacement toute infraction. Cela veut dire que le risque aille bien au delà du bénéfice personnel qui peut en être retiré. Tout enfant sait que si le vol du pot de confiture n'amène que peu de reproche, il est bien agréable de recommencer au plus tôt. Les adultes sont de grands enfants, sauf qu'eux vont ainsi, de proche en proche, jusqu'au meurtre par exemple. C'est seulement ici qu'on les arrête, et encore : cinq à dix années de prison en moyenne pour un meurtre, ce n'est pas cher payé, et cela peut valoir en effet la peine de recommencer, d'autant plus qu'on est loin d'être pris à tous les coups ! Mais attention : les honnêtes gens peuvent être pris dans la nasse, car, forcément, le contrôleur des transports en commun ne peut faire la différence entre le bon grain et l'ivraie, entre celui protestant honnêtement de son oubli de mettre le ticket, de s'être trompé dans sa valeur, de n'avoir pas eu le temps, de l'avoir perdu… et celui l'ayant fait sciemment. Alors, soyons bon prince : pas de sanction trop forte pour ce genre en effet de petit délit… la première fois ! Mais ensuite… mais pour cela, il faut un cumul rapide des peines, un renforcement provoqué par la répétition, forcément volontaire (ou alors la personne est à placer en asile ou sous tutelle). Et… pour ceci, il faut un fichier pour mettre tous les fraudeurs. QUOI ???? Pour si peu, ficher, non, pas de gestapo chez nous, non aux nazillons de pacotille, pas de délation, collaboration, SS, vilain, pas beau, fascisme, autoritarisme, déni aux libertés individuelles… D'accord, d'accord. Finalement, le bon sens populaire, vieux de plusieurs siècles se trompe très certainement. Qui vole un œuf vole un bœuf ? Allons donc ! D'ailleurs, je vais de ce pas frauder les transports en commun, car l'exemple fait tâche d'huile. Pourquoi payerais-je, vu le peu de risque que j'y prends… 1.2 La prison On le sait, les prisons sont engorgées. Chacune construite pour héberger 2 à 5.000 personnes se trouve continuellement avec le double. Solution ? Construire de nouvelles prisons bien sûr ! Comme cela les finances publiques feront travailler le privé pour la construction, maintenance, créeront des emplois de gardiens, c'est bien utile pour faire marcher le commerce et faire peur aux délinquants. Ces derniers n'ont pas la même idée de la chose. La prison, ils savent qu'ils la risquent pour leurs méfaits continuels. Mais quelle est la nature de ce risque ? 1 / D'abord il faut être pris, et ce n'est pas souvent le cas. 2 / Ensuite, si on est pris, le plus simple est de ne rien avouer, et la justice aura bon jeu de prouver vos larcins et saloperies diverses tant qu'il n'y a guère de preuve. Au pire, on sera puni pour le fait précis valant votre arrestation, et non pour tous ceux précédents. 3 / un petit séjour en prison est parfois bien utile pour asseoir votre réputation de petit caïd dans votre quartier, voire pour en connaître bien davantage sur les mauvais coups possibles pour ne pas se faire prendre, et trouver de bons copains pour les faire : la prison et la haine qu'elle engendre (mais en général les gens qui y vont en ont déjà une bonne réserve dès le début) permet de nouer de solides amitiés. 4 / si vous êtes un délinquant en col blanc, vous pouvez enlever tout ce qui précède, les ordures ne faisant pas de lois pour s'auto punir, vous n'avez quasiment aucune malchance d'aller en prison ! Aux USA, pays modèle pour tous les libéraux : 0,7 % de la population est en prison (0,1 % dans notre pays). 2 millions de personnes ; 4 fois plus qu'en 1970 ; 12 % des noirs âgés de 20 à 34 ans sont en prison contre 1,6 % des blancs du même âge. II Les bonnes 1 Faire respecter les devoirs Très étonnamment, l'instruction civique fut éliminée de l'école pendant bien des années. La raison est pour moi un mystère. En tout cas il est évident qu'il est fort nécessaire de donner aux enfants non seulement la peur du gendarme (il y a fort à faire dans les quartiers difficiles là dessus entre autres), mais aussi celui des règles, et donc leur connaissance prioritairement. Il paraît si naturel aux jeunes de parler fort dans la rue, débrider leur scooter, faire la maximum de bruit avec, jouer à déraper, rouler dans les lieux piétonniers, et j'en passe, et j'en passe. Les citoyens ne réagissent plus, se contentant pour les plus courageux, de continuer à aller voter. Ainsi, d'alternance en alternance, ce sont les mêmes ordures qu'on retrouve tous les sept à quatorze années, celles précisément n'ayant rien résolu auparavant. En fait, elles ne diffèrent guère : mêmes hautes familles, privilèges, corruption, malversations et autres saloperies. C'est au citoyen de se reprendre en main, de cesse ce laisser faire, d'agir là où il est, avec ses moyens, calmement, légitimement, mais résolument. Il faut cesser ses propres malversations à son travail (arrivée volontaire en retard, vol de stylo, travail bâclé, mauvais accueil du client...) pour continuer, une fois un peu plus irréprochable, de faire de même avec ses collègues de travail, voisins, famille, amis. C'est le seul vrai moyen de se sortir de cette gabegie continuelle. 1.1 piéger les voleurs Il est étonnant que dans aucun pays, à part aux USA et seulement pour les infractions importantes, on n'ait pas songé, (ou plutôt que visiblement on ne veuille pas) à piéger les voleurs de tout poil. Imaginons en effet toutes les professions de dépanneurs d'électro ménagers, électricité, plomberie, automobiles, dans lesquels se recrutent beaucoup d'ordures trichant, volant, cassant au besoin pour mieux pouvoir réparer, ou de préférence changer qui un moteur, un chauffe-eau… ce qui est plus rapide, facile, et lucratif, ou vous remplacent une pièce par une autre d'occasion sous couvert de neuf, voire ne la remplacent pas du tout simplement parce qu'elle n'était pas cassée ni en panne malgré leur déclaration… tous ces margoulins exploitant sans vergogne les personnes fragiles, âgées, ignorantes, ou impuissantes à coup de tarif prohibitif et de faux service rendu sont très faciles à piéger. Il suffit de le vouloir. Seule la volonté politique est absente. On laisse les pauvres citoyens faire justice eux mêmes. Imaginons la personne à qui on a fait payer un prix exorbitant une réparation par exemple de robinet, avec en plus un dégât causé au mur par le chalumeau, le robinet n'ayant même pas besoin d'être changé car c'était un simple joint à remplacer. Cette personne s'est aperçue qu'elle s'est faite grugée. Elle porte plainte. Le robinet remplacé à tort, elle peut le mettre déjà à perte et profit, étant dans la parfaite incapacité à le prouver, maintenant que les travaux sont faits. Il reste le prix et les dégâts au mur. Elle doit faire appel à un expert pour constater le problème, en chiffrer le prix, donner un montant de facture considéré comme normal ou habituel. Cet expert, elle doit le payer intégralement, en attendant éventuellement que le tribunal en fasse payer les émoluments en tout ou partie par la partie adverse. Le prix de cet expert est souvent rédhibitoire, parfois supérieur au montant contesté de la facture. Imaginons que nonobstant tous ces travers, la personne, courageuse, inconsciente ou particulièrement opiniâtre, veuille continuer son action judiciaire. On le sait, les tribunaux sont encombrés, et classent souvent sans suite les supposées petites affaires, dont ferait probablement partie une affaire de robinet. Soyons optimiste, l'affaire vient devant le tribunal. Au bout de plusieurs mois, dans le meilleur des cas, et si le plaignant obtient raison auprès de la machine judiciaire, ce qui est fort aléatoire, il aura une partie de ses dépenses remboursées, mais pas ses frais d'avocat, qui est pourtant souvent obligatoire. S'il gagne, il éprouvera peut être en son for intérieur une délicieuse sensation de soulagement, son portefeuille probablement moins, et s'il compte le temps et l'énergie, l'énervement qu'il aura dépensés…. C'est pourquoi le professionnel incriminé rira sous cape. L'affaire le dérangera à peine dans son business florissant. Pour une affaire où il aura à peine perdu (une faible partie souvent de ses malversations aura été punie de fait, et pour le reste, il n'aura guère fait que se faire payer un prix pour une fois honnête, sans guère ou du tout de dommages et intérêts dont les tribunaux sont fort avares généralement, pour ne pas inciter aux poursuites qui pourraient alors se révéler lucratives) ; pour une affaire où il aura peu ou pas perdu, combien de lucratives en pure et constante amnistie de fait. En fait, on peut se demander pourquoi, au vu de ce qui précède, il existe encore des gens honnêtes ! On l'aura compris, c'est à la chose publique de protéger les citoyens. Il suffit d'amener les divers professionnels devant des pannes factices dûment contrôlées par des gens assermentés, et de le faire plusieurs fois afin de ne pas risquer de sanctionner l'erreur toujours possible par exemple. Par contre, une fois la malhonnêteté enregistrée à répétition, il faudra la punir très lourdement, de façon à en faire des exemples à ne pas suivre. Le téléphone arabe fonctionnant très bien en la matière, on peut être assuré que le nombre de mensonges des ordures de tout poil chutera de manière très significative, et restera à un taux très bas tant que la pratique de vérification des professionnels par d'autres professionnels impartiaux et assermentés, eux aussi contrôlés, existera. On objectera que tout cela coûtera cher, est proche de la délation, inacceptable dans un pays démocratique. Ces arguments sont risibles. Cela peut coûter zéro dans la mesure où l'on fera fort cher payer toutes les ordures trouvées. La délation, c'est dénoncer dans un pays totalitaire, là où aucune loi ne s'applique, ou ne s'applique que contre les faibles. Une véritable démocratie, c'est là où l'égalité existe, et non où il faut souvent s'y connaître presque autant que le professionnel pour pouvoir ne pas trop se faire gruger. On peut rêver, imaginer que ce contrôle extrêmement efficace puisse s'appliquer dans tous les domaines : prostituées maquées de force, vols de vélos ou d'autos. Avec une puce électronique on peut désormais tout marquer, même les personnes, et ensuite sans danger ni poursuite, les suivre à la trace. Un vélo à peine fermé d'un petit antivol que n'importe quelle pince ou scie peut ouvrir en une minute, c'est bien tentant pour un voleur. Il le fait, ou le suit jusqu'à ses commanditaires ou receleurs s'il s'agit d'un réseau (surtout pour le vol organisé des voitures en fait, passant très vite les frontières par exemple ou maquillées). C'est si simple, si efficace. une information préalable est nécessaire pour considérablement refroidir toutes les ordures potentielles, et mettre en prison celles réfractaires à la nouvelle donne, mais elles comprendraient fort rapidement leur véritable intérêt. On peut s'étonner que ces solutions si simples ne soient pas appliquées depuis fort longtemps. En fait, les ordures s'interpénétrant, elles n'ont nullement intérêt à ce que celles d'en bas ou d'autres secteurs soient privées de leur manne, car la contagion se fait dans les deux sens : négatif. La saleté appelle à davantage de saleté, et le bon : en amène davantage. Quel horreur que cette vision pour toutes les ordures. Or, nos hommes politiques et nos dits décideurs étant très largement dans la catégorie des ordures, elles n'ont nul intérêt à ce que tous les trafics cessent ni même qu'ils soient atténués. Citoyens, réveillez vous, sinon cela ne cessera jamais. Mais… êtes-vous sûr que vous aussi n'en profitez pas non plus ? Réfléchissez bien… votre feuille d'impôt par exemple, la tricherie étant paraît-il le sport national des français ; au boulot, là où vous " empruntez " une gomme ou un crayon pour vos enfants, discutez au lieu de travailler ; grillez un feu rouge ou faites un excès de vitesse… que de bonnes raisons de ne pas vouloir que cette nouvelle probité puisse vous atteindre un jour. Mais réfléchissez bien surtout, les avantages que vous en retireriez seraient infiniment supérieurs aux petits ou grands profits que vous prenez à vos malversations. Si vos impôts servent davantage aux français qu'à engraisser des incapables ou des voleurs ; qu'en entreprise vous soyez mieux payé et traité en fonction de votre travail ; que vous ou vos proches ne soyez plus si probablement atteint un jour par un accident de la circulation, alors dans ce cas, ne serait-ce pas mieux de changer de société humaine ? ? ? Rêvez un instant un monde où vous pourriez laisser votre voiture, maison non cadenassés ; appeler un artisan en étant sûr du bon service rendu à un prix honnête ; être dans la rue sans risque d'agression verbale ou physique... ce monde est possible, il n'est pas besoin de rêver pour l'acquérir. Il suffit de punir efficacement les ordures, leur permettre aussi de changer, les y encourager, enfin de faire un partage national et de préférence mondial des richesses. Vous n'y êtes pas prêt ? Alors continuez à vivre dans ce monde s'il vous plaît tant. Et tant pis pour les tristes résultats prévisibles. Mais vous les avez sûrement déjà rencontrés dans votre vie. 1.2 rétablir le respect des autorités Les jeunes des quartiers défavorisés jugent la société complètement pourrie, sont souvent pris entre deux cultures, écartelés en fait entre des valeurs de soumission et de respect souvent issues des mentalités africaines, et l'intolérance et la violence venues de leur quotidien de la rue, où seul le plus fort est respecté, arrive à s'en sortir, au moins parmi les copains. Dans ce contexte de chômage, de misère encore plus morale que matérielle, le moindre symbole d'autorité ou simplement de représentant même bien éloigné de l'état devient à leurs yeux un symbole à abattre, humilier, combattre. Ainsi les facteurs sont agressés, moins pour l'argent qu'ils ne portent plus guère sur eux que pour leur uniforme ; les pompiers, parfois appelés à tort exprès par ceux voulant les combattre imbécilement, à cause de leur bel uniforme là aussi, les considérant comme des privilégiés de la nation, alors qu'en fait ils secourent leurs semblables, parfois au prix de leur sang ; les policiers surtout, constamment insultés, agressés, blessés ou tués parfois. Il n'est pas rare qu'on leur jette du haut des immeubles cailloux, objets divers pouvant aller jusqu'au vieux téléviseur ou réfrigérateur ! Cela s'appelle tentative de meurtre en français, mais ces tristes ordures en ont-ils seulement encore conscience ? Pour les autorité démissionnaires, incapables de proposer une solution, cela s'appelle quartier difficile où il vaut mieux ne pas intervenir, ou avec des pincettes, pour ne pas effaroucher sa population et risquer un mini soulèvement avec voitures brûlées à la clé, mobilier urbain détruit, blessés. Pour le public subissant au quotidien ces faits inacceptables, cela s'appelle zones de non droit. La solution s'appellerait impunité zéro. Quelle idiotie ! Il suffit d'appliquer la loi. Quelle marque de déchéance de la société toute entière que d'inventer de telles inepties de concepts. Il ne faut pas tolérer la moindre incartade, notamment de comportement. Comment peut-on supporter que des représentants de l'ordre se fassent constamment insulter, et que lorsqu'ils arrêtent parfois les protagonistes, la justice ne leur assène guère plus qu'une remontrance, lorsque encore les politiciens n'ont pas empêché ces arrestations de peur de la réaction habituelle de quasi guerre civile du quartier considéré, tant il est jugé normal par toutes les petites ordures du coin de casser du policier, mais de ne jamais répondre de leurs actes. On parle de petits délits. Il n'y a pas de petits délits. Pour celui ayant son vélo volé, ce sera parfois le fruit de mois d'économies, l'impossibilité d'aller facilement à son travail, ou à ses seuls loisirs quasiment gratuits, le sentiment constant larvé d'insécurité, la haine et la peur au ventre parfois. On pourra juger ces sentiments excessifs, mais lorsqu'ils font partie de tout un cortège d'autres aberrations de la même sorte, on pourra considérer comme normales alors ces réactions. 1.2.1 Des juges couverts d'injures Des juges couverts d'injures et des substituts bombardés de projectiles divers à l'audience, des victimes menacées jusque sur les parkings des tribunaux, des magistrats ou des huissiers agressés à l'arme blanche, des CRS appelés pour charger dans une salle des pas perdus, injures racistes et sexistes proférées envers des juges à l'audience, la justice subit à son tour ce que d'autres institutions, de l'école à l'hôpital, vivent depuis plusieurs années : l'affrontement face à des gens pour qui la confrontation à l'institution n'a plus de sens. La violence concerne aussi bien le juge des enfants au moment où il place les mineurs que le juge des libertés quand il met sous mandat de dépôt, le juge aux affaires familiales lorsque surgit une altercation entre époux ou le juge des tutelles face à une personne fragile. Mais c'est l'audience correctionnelle qui cristallise les tensions. Plusieurs niveaux de tension. Le port ostensible de la casquette ou la sonnerie concertée des portables sont rangés au rang des incivilités ou des petites provocations. Plus sérieuses sont les agressions physiques à l'encontre des juges et des victimes. Les gros délinquants ont intégré la norme ; ils se disent qu'ils ont perdu cette fois-là. Mais les autres sont toujours convaincus d'avoir perdu à tort. La frontière entre la loi républicaine et la loi de la cité devient difficile à maintenir. Lors d'un délibéré portant sur une affaire de bande, à Bobigny, un trafic de haschisch s'est organisé entre les prévenus laissés dans la salle d'audience et le public. Les proches des agresseurs arrivent tôt pour squatter les places, lancent le chahut pour poser l'ambiance, obligeant la victime à se frayer un chemin au milieu d'eux. A Créteil, il a été découvert que certains auteurs d'infractions rémunéraient leurs fans. La famille d'un caïd qui passait en audience avait payé des personnes pour faire le chahut. Une affaire de jeunes filles tabassées parce qu'elles avaient des fréquentations qui ne plaisaient pas aux " grands frères " :les deux victimes se sont présentées au commissariat en ayant peur. Elles sont arrivées au tribunal en disant qu'elles voulaient retirer leur plainte. Derrière elles, la salle était remplie par le comité de soutien des agresseurs. Dans une autre affaire, un juge a dû affronter une bagarre générale. L'escorte a évacué la salle, mais la castagne s'est poursuivie devant le tribunal. Un soir, une audience correctionnelle a tellement dégénérée que le tribunal n'a eu que le temps de s'enfermer à triple tour dans la salle des délibérés. Une personne était jugée pour des faits de viol avec séquestration et violence. Le détenu était surexcité. Le juge l'a regardé. Il a considéré que ce regard était agressif, et a commencé à le menacer, a lancé des insultes ("pédé", "je te retrouverai", etc.). Puis il a essayé de passer par-dessus le box pour lui taper dessus. Dans un premier temps, les deux policiers du dépôt n'ont pas réussi à le maîtriser. L'un a été blessé à l'épaule. Il a fallu l'aide de gendarmes mobiles. A Evry, les audiences sont des Cocottes-Minute. Quand on prononce une décision, il n'est pas rare de se faire traiter de bouffon de procureur, d'enculé de juge, ou de se voir adresser le sourire kabyle (la main qui passe sous le cou en mimant l'égorgement). Tenir des comparutions immédiates pendant onze heures, avec trente dossiers, donne l'impression que les affaires sont bâclées et au minimum baisse la qualité des audiences. Vous voyez où en est le respect et l'efficacité d'une nos principales institutions ? E Pourquoi le faire ? Chacun, chacune, dans notre quotidien, nous souffrons de cet état de fait par une mauvaise vie. Si on a quelques biens, ne serait-ce qu'un vélo, on est susceptible de toujours se le faire voler, voire détériorer simplement pour le plaisir, c'est à dire pour satisfaire la haine, la rancune, l'oisiveté de tout un chacun passant par là, plus ou moins volontairement. Voir sa maison cambriolée, parfois taguée, saccagée, là aussi juste pour le plaisir, peut détruire une vie par une impression solide de viol, sensation de n'être à l'abri nulle part. De fait, tant qu'à faire, il vaut mieux ne pas surprendre le cambrioleur dont on ne connaît pas la réaction, pouvant aller de la fuite simple à l'agression gravissime. Par toute cette lente destruction des rapports à autrui, par le monde du travail insécure, les longs déplacements forcés quotidiens, le vol, l'agression peuvent se trouver partout. La méfiance s'installe. L'inconnu qui vous aborde pour vous demander son chemin peut le faire pour vous voler, comme ces petites gitanes du métro, ou vouloir vous vendre quelque cochonnerie dont vous n'avez que faire, tout en prétendant faussement l'avoir fait lui même (peinture, objet quelconque), pour vivre, étudier, alors qu'il ou elle le fait pour l'argent seul, ou menacé d'être battu s'il ne le fait pas pour un réseau par exemple. C'est à nous de décider si nous voulons que notre quotidien soit miséreux, infiniment moins intéressant qu'il ne pourrait être, continuer à profiter honteusement de notre suprématie acquise sur le tiers monde, mais aussi sur le quart monde, sans comprendre combien nous pouvons le payer tous les jours. En effet, ce mensonge permanent qui nous entoure, qui nous fait dire qu'on y peut rien, décourage les volontés des jeunes (ou des moins jeunes), les laissant sombrer dans l'abîme des faux plaisirs tels que les drogues comme le tabac, alcool, cannabis, ou autres. Les premières drogues peuvent paraître anodines, pourtant elles tuent des dizaines de milliers de personnes chaque année en France, et de toute manières n'amènent qu'un faux plaisir, révélateur de l'absence de perspective qu'on donne aux gens, forcés d'aller dans ces égouts de la société. Un adulte sur deux croit à la transmission de pensée, un sur trois à l'astrologie, un sur cinq aux extra terrestres, un sur six aux.. fantômes ! Ces chiffres sont effrayants. Ils montrent combien toutes les superstitions sont encore présentes dans tous les esprits. Les gens ont besoin de cela pour vivre, manifestement. Ils ne peuvent se résoudre à la froideur indifférente du monde dans lequel on est tous plongés. De la magie, que diable ! Pourtant, de la magie, le monde en est bourré. Mais elle se mérite. C'est la vie d'un insecte, forgée par des millions d'années d'évolution ; c'est le trajet et les nombreuses interactions d'un molécule quelconque au sein du corps humain ; c'est notre psychisme, ce qui fait qu'on est ce qu'on est, et qui ne vient nullement du hasard. C'est tout le merveilleux des connaissances que l'être humain a su accumuler en tellement peu de temps. C'est tout ce qui constitue la vie, au jour le jour. La magie d'un pont, une voiture qui passe, l'eau qui coule dans le ruisseau depuis le ciel, mais aussi au robinet de votre salle de bains, alors que le plus grand des rois d'autrefois ne l'avait pas, voici si peu de temps, une goutte d'eau à l'échelle des temps de la création : quelques siècles. Mais voici, les gens, vous, moi, n'avons plus les références nécessaires pour aimer notre monde. C'est bien de vouloir toujours plus, afin de pouvoir évoluer ; mais c'est encore mieux de continuer à le faire sous deux réserves : 1/ savoir et apprécier ce que l'on possède : l'air gratuit, même s'il est pollué ; notre corps le plus souvent en bonne santé ; toute notre richesse faramineuse en comparaison de tout ce que l'homme n'a jamais eu. 2/ se satisfaire de ce qui peut nous suffire, c'est à dire plus souvent de ce qu'on a déjà tous. Est-ce si nécessaire d'aller en hélicoptère en haut d'une montagne où l'on peut à peine respirer, pour la dévaler en ski avec ses amis ? Ahhhhh !! L'ivresse d'une descente dans l'air pur, le premier à tracer sur la neige, sans avoir attendu au téléski, si peu peuvent faire ainsi, vu tout l'argent dépensé. Vite ! Il vous faut une rééducation si vous pensez ainsi. A vrai dire, nous réagissons tous comme cela. Le plus par rapport aux voisins, en plus grand nombre nous ravit, nous donne l'impression d'être plus, d'être mieux. C'est naturel. C'est sans doute cela, véritable poussée de nos gènes, qui nous a permis d'évoluer si loin des singes. Maintenant l'évolution due à la pensée dépasse, et de très lion, l'évolution des millions d'années laissées derrière nous. Il nous faut maintenant, même si c'est difficile, changer notre état d'esprit ; contrer une partie de nos gènes, afin d'être heureux dans le nouveau monde que nous nous sommes créés. Et le simple plaisir de vous connaître, de vous promener dans les bois à la fraîcheur du matin lorsque les autres dorment, ou restent chez eux à cause du froid ou de la pluie ? Tous ces plaisirs simples qui sont disponibles la plupart du temps gratuitement ? Ce n'est pas réservé au maître spirituel, mais à nous tous. Prenons nos plaisirs simples, plus aptes à nous rendre heureux que tout l'argent du monde. Apprenons cela, et surtout : apprenons le à nos enfants, qui ne parlent que marques, possession, argent, plein les armoires, plus que les autres, passant à coté de tout le sel de la vie, et plus encore : toujours insatisfaits, car posséder n'a jamais rendu heureux. Avoir plus que le voisin ne rend pas heureux. Remplir ses armoires vide son esprit à coup sûr ! I Eduquer Il semble bien que l'éducation soit le rempart suprême pour pallier à bien des défauts de la société. L'être humain est l'un des rares animaux à naître aussi démuni, et en tout cas le seul à bénéficier d'une enfance aussi longue, quelques quinze à vingt années pour devenir adulte, là où tant d'espèces ne mettent guère plus de deux ou trois ans, voire quelques semaines, ou quelques jours. Même rapporté à leur durée d'existence, on voit que l'animal homme doit apprendre une partie conséquente de sa vie, et que la vie moderne tend à le faire apprendre quasiment jusqu'à sa mort. Les millions d'années ayant mené l'homme jusqu'à son terme le laissent plus animal qu'être humain ; pourtant, nous devons tenter de continuer l'œuvre de la nature en nous affranchissant du mauvais coté de l'animal, qui est de faire régner la loi du plus fort, de privilégier la loi du groupe au détriment des souffrances individuelles par exemple. Dieu est humain, Dieu est le futur de l'Humain. On estime que la violence d'une petite frappe est proportionnelle à la pauvreté de son vocabulaire : quelques centaines de mots. Cela n'est pas sans conséquence sur l'appréhension de la culture. Lorsqu'ils veulent bien lire un peu, ils retrouveront des journaux qui leur seront réservés plus qu'une véritable lecture pouvant élever leurs idées et univers. Pour dire les choses simplement par écrit, il faut faire des phrases d'environ 13 mots ; au delà, l'idée devient difficile à comprendre ou retenir. Pourtant il n'est pas rare de lire des phrases de 52 mots et plus, parfaitement incompréhensibles. Plus on est abscons, plus on semble reconnu par ses pairs, comme si un langage difficile était la marque de son niveau social. Ainsi les différents spécialistes se font un devoir d'être incompréhensibles. Qu'on en juge à l'aide de n'importe quel écrit d'être supposé supérieur, notamment dans les domaines de la psychologie. Il est certain que la spécialisation dans un savoir impose des mots particuliers, des idées déjà construites requérant des expressions peu communes, mais la tournure des phrases est volontairement inintelligible, comme pour rester entre dits spécialistes. Le journal " le monde ", par ailleurs d'une qualité certaine, non seulement construit souvent des phrases très longues, mais fabriquées de telle manière qu'il faut les lire trois ou quatre fois parfois avant de les comprendre. Cela fait très intellectuel. C'est d'ailleurs bien ce qui est reproché à ceux-ci de s'écouter parler. 1 Eduquer un enfant Eduquer un enfant peut être considéré comme le métier le plus dur du monde, tout simplement parce que rien ou pas grand chose ne permet de s'y préparer véritablement. C'est pourtant essentiel dans l'évolution de la société. Il faut du temps, de l'amour, de l'argent. Du temps car il faut être là pour expliquer, apprendre, punir au besoin ; de l'amour car rien de bien ne se fait sans ; de l'argent, car si on en a pas ou peu, cela facilite la colère, l'éloignement du travail et le temps trop long qu'on y passe. Prioritairement, un enfant s'élève par l'amour. Or, en la matière comme en bien d'autres, les bons sentiments mènent souvent aux abîmes. Elever un enfant, c'est lui passer tout ce qu'on sait de la vie. Or, tout, cela passe non par la parole, mais par le non dit. La chaleur d'un baiser, d'une attitude d'amour vrai, c'est de l'impalpable, mais que tout le monde comprend très bien. L'essentiel de l'éducation se passe ainsi. Les " mon chéri, mon amour, je t'aime " ne valent rien tous seuls. Pourquoi dire cela ? Parce que pareillement, la vie s'apprend ainsi. Et les enfants, si ardents d'apprendre, ne font pas de cadeau à leurs géniteurs. La moindre faille, et parent et enfant s'en prennent plein la tête. Un exemple, vécu. Le père ne supporte pas de voir son fils se mettre en colère. Cela le met gravement en colère lui même. Le rejeton ne se laisse pas faire, et s'énerve de façon paroxysmique. Son père se contrôle de moins en moins, se met à frapper, de plus en plus fort, jusqu'à ce que l'enfant cède à la violence qui est alors extrême. Pourquoi donc mon fils n'obéit pas se demande le père, c'est pourtant si simple ! Mais voilà l'alchimie étrange : le père s'énerve, l'enfant suit en un étrange jeu qui va toujours plus loin. Et pourquoi le père s'énerve t-il tant ? Tout simplement parce qu'il fut victime de son propre père qui se mettait très souvent en colères violentes, insultant sa famille, les traitant plus bas que terre. Pourtant, ce premier fils le savait, avait travaillé sur lui pour comprendre d'où il venait, se jurant que jamais il serait ainsi. Mais voilà, ne change pas qui veut, mais qui peut. Et, de génération en génération, les mêmes tares se poursuivent, détruisant être après être. Un enfant a tôt fait de pousser ses parents à bout, s'immisçant dans toute faille visible. Et des failles, nous en sommes tous porteurs. Il en va de notre devoir de les nettoyer, arranger, réparer, afin qu'elles cessent de faire du mal en nous, mais plus encore, autour de nous. Prioritairement, un enfant s'élève par l'amour. Or, en la matière comme ne bien d'autres, les bons sentiments ne suffisent pas. C'est pourquoi on voit un parent tout étonné, ayant couvert d'amour son enfant, lui ayant donné force baisers, gestes d'attention, argent, confort matériel, liberté et même écoute, de constater que son enfant sombre dans la drogue, le mal être, le suicide, une mauvaise vie. L'amour ne se décrète pas. Il se prouve au jour le jour, avec effort constant, dépassement de soi, adaptation au monde sans cesse changeant. Il est si dur de remettre en questions ses croyances, idées toutes faites, durement élaborées patiemment au long de toute une existence parfois, ou héritées de ses aïeux. Pourtant, il faut le faire, car le monde dans lequel on meurt n'a souvent rien à voir avec celui dans lequel on naquit. Les biens, la mentalité, les façons de faire, tout change et a changé. Il faut faire avec. 1.1 Le mythe de l'égalité Selon une expertise de l'Inserm (2003) un enfant ou adolescent sur huit souffre d'un trouble mental, freinant ses apprentissages scolaires et pouvant compromettre son devenir. Au-delà de la susceptibilité génétique, d'autres facteurs, en particulier environnementaux, interagissent. L'étude relève que les enfants de familles présentant des troubles de type alcoolisme, toxicomanie ou dépression sont susceptibles de développer une pathologie, qui n'est pas nécessairement la même que leurs parents. Elle évoque également les conflits parentaux et familiaux. En outre, les traumatismes qui peuvent se passer pendant la grossesse ou à l'accouchement risquent d'avoir un impact sur la survenue de troubles mentaux. Selon une étude du ministère de l'éducation de septembre 2002, 17,5 % des élèves entrant en 6e ont des difficultés de lecture, avec un noyau dur de 4 % d'élèves en très grande difficulté et de 7 % présentant des difficultés importantes. 1.1.1 Inné acquis Chacun en a au moins la prescience, s'il est éduqué par un papou chez les papous en tribu dans la jungle ou un richissime américain, sa vie ne sera pas la même. S'il s'agit de deux jumeaux séparés à la naissance, on pourra sans doute trouver certaines ressemblances dans la forme d'intelligence, l'envie d'exercer un art… mais les différences seront bien vite plus fortes. L'un verra probablement sa vie se terminer très tôt, vers quarante ans, cinquante au plus tard, édenté, peau tannée par le soleil, l'organisme usé par les maladies contractées ; l'autre finira tranquillement sa vie vers cent années d'âge, avec tous les biens physiques raisonnablement souhaitables, sans doute quelque peu en surcharge pondérale. Sur le plan psychique, imaginons maintenant l'évolution comparée d'un enfant d'une famille aimante, attentionnée, à l'éducation intelligente, et un autre enfant d'un père alcoolique, incestueux, violent physiquement et psychiquement, mère prostituée, absente, droguée à l'héroïne, frères et sœurs de plusieurs pères et mères, pas d'argent à la maison (hé oui, en plus, la mère est moche, et ramène peu d'argent de son activité), enfants livrés à l'éducation de la rue… croyez-vous vraiment que ces enfants, supposés de capacités génétiques équivalentes à la naissance, auront la même vie ? J'en entends certains clamer que dans la vie, si on veut, on peut réussir, sortir de sa gangue, être résilient malgré tous ses malheurs. Oui, c'est vrai, on en rencontre, rendus très forts par toutes les avanies subies, parfois bien plus forts que ceux ayant toujours vécu dans un cocon à qui rien de bien méchant en apparence n'est arrivé dans leur vie. Oui, c'est vrai. Pour certains. Mais sur 100 enfants ayant vécu dans des conditions atroces, combien croyez-vous qui aient pu s'en sortir dans leur vie, par rapport à 100 enfants ayant eu une très belle vie ? Si vous doutez encore de la réponse, allez dans les prisons par exemple constater combien d'adultes viennent de chacune des deux catégories. J'en entends d'autres, adeptes de telle religion ou mouvement de pensée, dire leur foi en l'être humain, en sa nature divine ou profonde lui permettant toujours de trouver l'étincelle indiquant le bon chemin dans sa vie. C'est bien d'y croire, car cela permet d'avancer dans sa vie, ou de s'y essayer, malgré tous les malheurs traversés. Mais je ne peux répondre par des arguments à ce genre de réflexion. Elle ne dépend nullement de faits scientifiques, expérience personnelle, mais uniquement de croyance, de foi, de désir de croire à quelque chose. Quoiqu'on dise à ces personnes, tant qu'elles ne voudront pas se réveiller de leur rêve joli, elles resteront dans leur sectarisme aberrant et stérile. Je ne peux que leur demander instamment d'utiliser toute leur énergie perdue actuellement à prier tel Dieu ou égoïsme personnel à rejoindre la cohorte des simples êtres humains, à partager leur désir d'amour dans le concret et au quotidien. Bien sûr, parfois elles donnent de l'amour, de leur temps et énergie à des mouvements caritatifs, ou simplement à leurs voisins ou autres. Tant mieux. Elles feraient sans doute plus et mieux en quittant leurs pensées délirantes, mais ceci est un autre sujet. 1.1.2 Le hasard Le hasard a bien des appellations différentes selon ce qu'on croit : chance, malchance, superstition, coïncidence, déterminisme, destin, et j'en oublie certainement. Moi qui ai un esprit scientifique, je vous avouerai pourtant qu'avec l'âge et les expériences aidant, je crois de moins en moins au hasard. En effet, selon l'hérédité que vous avez, vous aurez plus de chance d'aller dans telle ou telle direction. On n'a pas encore vu de mongolien être chercheur par exemple. Selon la nature de votre famille aussi : l'enfant papou ayant toujours vécu dans sa forêt vierge risque peu de finir professeur d'université, bien que cela se soit pourtant rencontré, un de ces hommes ayant été aperçu par un européen et emmené faire des études en Europe. Mais sur cent de ces personnes, et cent fils de cadres supérieurs européens, que pensez-vous du nombre respectif de cadres qui en furent issus ? Je ne discute pas ici de leur possible bonheur respectif ou du meilleur avenir possible, mais des probabilités assez évidentes de leur avenir prévisible. Il en va de même de l'enfant battu, maltraité psychiquement, ayant parents alcooliques, pauvres, taulards… n'en rajoutons plus, point n'est besoin. Celui-là aura infiniment peu de chance d'arriver au même niveau que l'enfant aimé, choyé, éduqué, guidé dans de bonnes écoles, bien en sécurité chez lui. Voici une première indication du hasard. Mais il en est d'autres. Par exemple le conducteur de voiture ayant fait un accident plus ou moins grave : pas de bol vraiment ! Vraiment ? Mais si l'on constate qu'à chaque fois qu'il prend sa voiture il a un coup dans l'aile, à l'aide d'alcool ou/et de drogue, ou/et qu'il conduit très agressivement, s'énerve très vite, ne respecte pas les règles du code de la route… son accident ne vous paraîtra plus guère malchanceux, vous étonnant en fait qu'il ne se soit pas produit bien plus tôt et/ou plus gravement. De la nature du hasard, on arrive à celle de certitude. Ne manque que de savoir le moment exact où elle se produira. Là seule le hasard peut le dire, selon s'il croisera d'autres conducteurs énervés ou non, plus ou moins tolérants envers sa mauvaise conduite, l'enfant qui traverse ou non devant son véhicule... La seule chose sûre est que dans ces conditions, l'accident se produira. Quand, avec quelle gravité, on ne peut le dire. Par contre, il est certain que le manque de sanction forte fait se renouveler le risque. Il en va de même dans bien des situations : celui qui se prend toujours les pieds dans le fil qui traîne, mais qui ne fait jamais attention où il va, rêvasse en permanence. Quel hasard tout de même que cela tombe toujours sur lui ! Mais encore : en voici un qui tombe toujours malade. Las ! Il ne dort jamais suffisamment par rapport à ses besoins, fait la java, s'alcoolise, ce qui diminue les performances de son système immunitaire. Tous ces exemples sont grossiers et caricaturaux, pour mieux vous en donner la quintessence. Essayons d'affiner notre analyse. La personne ne souriant jamais, quelles qu'en soient les raisons, qui vous fait la gueule constamment, aura au fil des ans un visage reflétant cette apathie au moins apparente, voire une certaine antipathie que vous ressentirez spontanément en face d'elle. Vous n'aurez pas envie de lui faire plaisir, de lui être agréable, et aussi peu de l'embaucher si vous êtes un employeur potentiel, soit pour ne pas l'avoir auprès de vous en permanence, soit pour ne pas l'imposer à vos autres salariés, prévoyant une mauvaise ambiance que cette personne pourrait propager. Celle-ci se verra toujours préférer d'autres gens à compétence égale, voire inférieure. La faute à pas de chance pensera t-elle… Cette jolie personne par contre trouvera bien des mâles autour d'elle pour trouver très spirituelles toutes ses réparties. Elle aura sans doute affaire à quelques jalousies de ses comparses féminines, mais bien d'autres rechercheront à lui être agréable, soit par admiration, ou pour profiter des retombées des mâles dépités, ou encore pour ne pas détester l'objet de toutes leurs attentions. Bien sûr, l'intelligence de ces jolies personnes n'est pas toujours à l'aune de leur beauté, ne serait-ce que parce qu'elles n'ont guère d'effort à faire pour plaire. Mais il n'en va pas toujours ainsi, car ces jolies demoiselles n'ont guère de contrainte psychique, évoluant dans le monde délicieux des compliments. Elles pourront ainsi donner libre cours à leur intelligence. Elle n'auront guère de mal à trouver des aides durant leurs études, soit pour leur expliquer ce que d'aventure elles ne sauraient comprendre, ou tout simplement trouver des compagnons de travail. Il n'en sera pas de même pour la moche, désagréable car elle ne s'entend dire que des méchancetés, refuser bien des offres d'amitié. Bien sûr, il n'en va pas toujours ainsi, mais dans l'immense majorité des cas : oui. Alors si vous trouvez que le hasard existe dans les bons résultats de la première et pas de la seconde… Encore une fois, tout ceci est caricatural, et la vie tout comme l'humain dépend de tant de facteurs qu'il est vain d'appréhender en quelques lignes l'évolution d'une situation. Par contre, on peut dégager des certitudes sur de grandes populations. Allons encore un peu plus loin. La personne mal dans sa peau, va chercher à s'isoler chez elle, ou à se faire plaindre, ou, par un curieux processus psychique, rechercher la souffrance pour ne plus avoir à craindre qu'elle n'arrive. Les psychiatres connaissent bien hélas ce travers humain. Il lui arrivera toujours tous les malheurs du monde, mais le hasard sera peu en cause. C'est typiquement ce qui arrive à bien des adolescents, mais aussi à des adultes confirmés : faisons juste un petit tour dans cette souffrance, qui n'est qu'une parmi d'autres. L'adolescent exprime souvent une peur par rapport à la confrontation, un sentiment d'incapacité à répondre aux attentes des autres et à pouvoir être valorisé. C'est cette peur qui va l'amener à se détourner de ce qui lui ferait tellement plaisir : être reconnu comme quelqu'un de valable et de compétent. Pour ne pas se déprimer, il va s'organiser autrement, il rejettera ce qui pourrait l'attirer. On est constamment dans ce paradoxe là. Plus on est en insécurité interne, moins on a de l'estime de soi ; plus on est en attente des autres (trouver à l'extérieur ce qui nous manque), plus cette attente est vécue comme une humiliation intolérable, comme une menace sur son identité. Quoi qu'on fasse, ça ne va pas. On retrouve là, condensées, les angoisses humaines fondamentales : si l'on ne me regarde pas, je n'ai pas de valeur ; mais si je ne me sens pas un minimum suffisamment valable et si l'on commence à me regarder, on va voir mes failles, je prendrai peur et je le sentirai de manière persécutrice. Comment sort-on de cela... Pas par le plaisir partagé car cela ne dure pas, le plaisir est temporaire. Donc, pour les anxieux, il est intolérable d'avoir quelque chose de bon que l'on ne gardera pas. Il y a là, pour les angoissés, quelque chose d'insupportable dans cette perte possible, tandis que l'échec est certain, surtout lorsqu'on se l'inflige. On en souffre mais on maîtrise les choses. Il y a toujours une détresse à l'arrière plan, mais avec le sentiment de maîtriser les choses par le refus. Ce qui est aléatoire (la réussite, le plaisir) est remplacé par ce que l'on arrive à maîtriser. Lorsque l'on n'arrive pas à maîtriser les choses par sa sécurité interne, on va les maîtriser extérieurement, c'est l'échec, le négatif, qui agira comme une drogue.